Atos étudie trois propositions de « restructuration financière »

Atos est en difficulté financière, ce n’est pas un secret. Les propositions se succèdent depuis quelques semaines. Airbus était en piste pour racheter les activités de cybersécurité, mais le projet a finalement été abandonné. Il y a peu, le ministre Bruno Le Maire manifestait son intérêt « pour acquérir toutes les activités souveraines d'Atos ». Thales laissait la porte ouverte pour reprendre une petite partie d’Atos (celle sur la défense et la sécurité).

Dans un communiqué de presse, Atos fait le point. La société annonce qu’elle a reçu « quatre propositions de restructuration financière reçues dans le cadre de la procédure de conciliation en cours ». Elles proviennent d’un « groupe de porteurs d’obligations et de banques faisant partie du groupe de banques de la société », d’EP Equity Investment (contrôlée par Daniel Kretinsky en partenariat avec Attestor Limited), de Onepoint (contrôlée par David Layani en consortium avec Butler Industries) et de Bain Capital.

Quatre propositions, une déjà laissée de côté

Cette dernière est laissée de côté, car la proposition « ne répondait pas aux objectifs […] de prendre en compte l’ensemble [du] périmètre » d’Atos. Les discussions avec les trois autres continuent afin de « parvenir à un accord de restructuration financière qui soit dans le meilleur intérêt social » de la société, c’est-à-dire des employés, clients, fournisseurs, créditeurs, actionnaires…

Atos travaillera avec ses créanciers pour « sélectionner d’ici le 31 mai 2024 une solution de restructuration financière qui sera acceptable pour eux et cohérente avec les paramètres financiers de la société, afin de parvenir à un accord final de restructuration financière d’ici juillet 2024 ».

L’entreprise prévient que cela impliquera des « changements radicaux dans la structure de capital de la société et une émission significative de nouveaux titres de capital qui entraînera une dilution massive des actionnaires existants d’Atos SE ».

L’État toujours en piste pour récupérer une partie d’Atos

Concernant la proposition de Bruno Le Maire, Atos confirme avoir reçu une « lettre d’intention non-engageante reçue de l’État français », mais précise que « les propositions reçues le 3 mai sont compatibles » avec cette dernière.

Ainsi, l’entreprise « a engagé des discussions avec l’Agence des participations de l’Etat français (APE) concernant son intention d’acquérir 100 % des activités d’Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité) d’Atos SE ».

Après un petit bond ce matin à l’ouverture de la bourse, le cours de l’action d’Atos est revenu à 2,08 euros. L’action a pour rappel baissé de 70 % depuis le début de l’année et de plus de 90 % depuis juin 2022.

Commentaires (17)


Après un petit bond ce matin à l’ouverture de la bourse, le cours de l’action d’Atos est revenu à 2,08 euros. L’action a pour rappel baissé de 70 % depuis le début de l’année et de plus de 90 % depuis juin 2022.


Capitalisation des pertes, socialisation des bénéfices.
C’est pas l’inverse d’habitude ? ^^

Ferd

C’est pas l’inverse d’habitude ? ^^
Non, justement, c'est le cas le plus courant.
C'est presque ça. Monopolisation des bénéfice, partage de des pertes.

RuMaRoCO

C'est presque ça. Monopolisation des bénéfice, partage de des pertes.
Votre déni du réel m’impressionnera toujours

RuMaRoCO

C'est presque ça. Monopolisation des bénéfice, partage de des pertes.
Modifié le 07/05/2024 à 21h08

Historique des modifications :

Posté le 07/05/2024 à 21h04


Votre déni du réel m’impressionnera toujours.

Gageons qu'ils trouvent une solution qui n'éclatera pas la boite en morceau cela serait un beau gâchis.
peut de chance qu'elle ne finissent pas démantelée dans un avenir plus ou moins proche.

the_Grim_Reaper

peut de chance qu'elle ne finissent pas démantelée dans un avenir plus ou moins proche.
La situation d'Atos est principalement plombé par l'attaque menée sur son cours de bourse qui plombe le refinancement de sa dette, mais l'activité de la boite est saine en soit, les contrats sont rentables, même si elle ne permet pas de sortir de gros bénéfices pour les actionnaires en ce moment.

the_Grim_Reaper

peut de chance qu'elle ne finissent pas démantelée dans un avenir plus ou moins proche.
Tant qu'on garde la maitrise des supercalculateurs moi ça me convient. Si on pouvait sauver les emplois ça serait aussi une bonne chose faut pas se leurrer c'est un très gros employeur.
J'ai au contraire l'impression que ce gros machin avec des activités très différentes construit à coups de rachats qui ont généré un endettement trop fort gagnerait à être rationalisé et redécoupé. Mais je dis ça vu de loin. Tu as peut-être des arguments pour ton propos.

fred42

J'ai au contraire l'impression que ce gros machin avec des activités très différentes construit à coups de rachats qui ont généré un endettement trop fort gagnerait à être rationalisé et redécoupé. Mais je dis ça vu de loin. Tu as peut-être des arguments pour ton propos.
La seule chose qui n'était pas cohérente dans la croissance externe ça été le rachat de la coquille vide Syntel à prix d'or et source de l'endettement du groupe par Thierry BRETON qui a cherché à minimiser la dette qu'il a généré (3,4 M$) par la vente des bijoux de famille que représentait Worldline (1,3 M€) qui était rentable, solide et pérenne (Gestion des terminaux de paiement).
Si l'état reprend directement Atos, il devient directement concurrent d'entreprises dont il est déjà actionnaire, tel Orange et ses filliales.
L'état possède Kéolis via la SNCF. L'état possède Transdev via la caisse des dépôts et consignation. L'état possède RATP dev via la régie RATP.

Les trois sont des opérateurs de transport en commun en France et à l'étranger. Les trois se font concurrence…
Un rachat d'Atos par l'état créera une concurrence interne avec d'autres entreprises dont il est aussi actionnaire tel Orange et ses filliales.
L'état possède déjà la SNCF et Air France KLM (en partie), et ça n'a pas l'air de poser de problème.

Ramdisk

L'état possède déjà la SNCF et Air France KLM (en partie), et ça n'a pas l'air de poser de problème.
Heu
Au oui ?

Pour Pau, il roule tout du long ton Airbus ?

Je n'ai jamais vu TGV à 10.000 pieds d'altitude.

Je parle d'activités intrinsèquement égales : cloud -> cloud / cyber -> cyber / service -> service
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