Altice monte à 95,9 % du capital de SFR et veut faire sortir l’opérateur de bourse
« @AMF : Déso mais pas déso »
Le 10 août 2017 à 09h00
4 min
Économie
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Ca y est. Altice est finalement parvenue à mettre la main sur plus de 95 % des droits de vote et du capital de SFR Group. L'entreprise devrait pouvoir procéder rapidement au rachat des actions restantes et sortir SFR de bourse, à condition que l'AMF ne trouve cette fois-ci rien à y redire.
En septembre 2016, Altice annonçait sa volonté de racheter 100 % du capital de SFR, afin d'en prendre le contrôle intégral. Le groupe néerlandais possédait alors 77,75 % du capital de l'opérateur et proposait aux autres investisseurs d'échanger 5 de leurs actions SFR contre 8 actions Altice. Une offre qui représentait alors une plus-value d'un peu moins de 3 %.
L'opération a capoté quelques semaines plus tard, suite à une décision de l'AMF. L'autorité estimait en effet qu'elle n'était pas conforme au droit, notamment parce que certains de ses aspects manquaient de précision. Altice y expliquait par exemple que la maison mère fournissait son modèle d'affaires et son expertise à SFR, le fameux « modèle Altice », et que celui-ci devait être rémunéré.
Problème, le montant de cette rémunération n'était pas évoqué, pas plus que ses modalités d'application. Or, il s'agit d'éléments indispensables à la valorisation de SFR et donc à l'estimation de l'offre faite par la firme de Patrick Drahi. Un an plus tard, le magnat des télécoms revient à la charge.
Quand la diplomatie ne fonctionne pas, il faut frapper plus fort
La décision de l'AMF n'interdisait pas à Altice de procéder à des achats d'actions sur le marché ou en dehors de celui-ci. Le groupe néerlandais ne s'en est donc pas privé. Près d'un an plus tard, il annonce donc avoir « conclu le 9 août 2017 plusieurs accords d’acquisition d’actions SFR Group par voie d’échange contre des actions ordinaires A d’Altice N.V. ». Ces accords permettent à Altice de détenir 95,9% du capital et des droits de vote de SFR Group.
En franchissant les seuils de 95 % des droits de vote et du capital de l'entreprise, Altice est désormais en droit de procéder à une offre publique de retrait, suivie d'un retrait obligatoire des actions SFR qui circulent encore en bourse. En d'autres termes, Altice peut forcer les actionnaires restants à lui vendre leurs titres, à un tarif de son choix. Ce prix reste néanmoins scruté par l'AMF, qui veille à d'éventuels abus.
Côté prix justement, Altice a opté pour 34,50 euros par action, soit une prime d'environ 10 % par rapport au cours de clôture de la séance du 9 août, et de près de 33 % par rapport à l'offre faite l'an passé. La date d'ouverture de cette offre n'est pas encore connue, Altice évoquant simplement un dépôt courant septembre. L'opération devrait se chiffrer à environ 600 millions d'euros.
Quelles conséquences en pratique ?
Si ce retrait a bel et bien lieu, SFR ne sera plus dans l'obligation de présenter ses résultats trimestriels séparément de ceux d'Altice. De quoi mieux comprendre le choix d'un retrait en septembre, afin d'éviter de devoir se plier à nouveau à l'exercice fin octobre, date de diffusion des chiffres du troisième trimestre.
Il sera donc intéressant de voir selon quel agenda ces opérations seront réalisées, et si Altice continuera de produire les mêmes données que celles fournies par SFR jusque-là. L'opérateur au carré rouge était par exemple le seul parmi les quatre grands à déclarer à ses actionnaires son nombre de clients à l'abonné près. SFR prenait également soin de détailler précisément l'évolution de sa clientèle entreprises en séparant le M2M du reste et évoquait même sa clientèle en marque blanche.
Altice monte à 95,9 % du capital de SFR et veut faire sortir l’opérateur de bourse
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Quand la diplomatie ne fonctionne pas, il faut frapper plus fort
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Quelles conséquences en pratique ?
Commentaires (48)
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Abonnez-vousLe 10/08/2017 à 15h06
Le 10/08/2017 à 15h17
Le 10/08/2017 à 15h43
Si les banques te suivent tu peux essayer :)
Après la seule différence avec du pur LBO c’est que Drahi ne revend pas les boites après un certain temps. Donc c’est lui qui portera la vie ou la mort des sociétés.
Après pour connaitre de très très près SFR, la société nécessitait un très fort redressement en terme d’efficacité et de productivité ( héritage des années 2000 et des taux de rentabilité monstrueux). Après Drahi va peut etre trop loin dans l’autre sens et ces méthodes ne sont pas les plus morales.
Le 10/08/2017 à 16h32
Le 10/08/2017 à 17h31
Je regarderai, merci du conseil.
J’avais déjà vu le film margin call, je crois sur la bourse et la crise des subprimes, je vais peut-être regarder celui-là aussi.
Le 11/08/2017 à 08h09
Le 11/08/2017 à 09h01
Le 11/08/2017 à 09h30
De perdre l’immense majorité de sa fortune (Estimé à 15 milliard) qui est constitué des parts Altice qui sera découpé et revendu pour éponger les dettes.
Je ne goute guère le personnage mais on ne peut pas lui reprocher une certaine vision entrepreneuriale.
Le 11/08/2017 à 12h56
Tout à fait. Il n’ y a qu’ à voir comment Tapie a repris certaines boites pour 1 Franc symbolique à la condition justement de ne jamais payer les dettes URSSAFF de l’ entreprise en faillite. Donc en disant à l” état : “Ou tu me donnes tout gratuit ou Tu vas te faire foutre.” Et l’ Ursaff a pu aller se faire mettre plusieurs fois de suite …
Donc le soi disant respect de la loi dépend juste de l’ épaisseur de ton portefeuille …. et de ta capacité à imposer le rapport de force financier que tu souhaites. Si Drahi perd quelques plumes, d’ autres finiront à poil et en faillite. En gros : fais pas chier parce que tu as tout à y perdre et tu n’ as pas le choix sauf à te suicider toi même lol … C’ est le deal qu’ accepte celui qui garde le stock de munitions dans un dépôt. Si tu l’ attaques, il peut tout faire péter et toi tu n’ as rien gagné mais en plus t’ es mort ….. Donc tu fermes ta gueule même si tu lui en veux et tu t’ approches pas.
Le 12/08/2017 à 11h35
il est plus accessible que Margin Call (a mon avis) mais je pense que tu passera un bon moment " />
après tu as d’autres films comme le grand classique ‘Wall Street’ ou plus récent ‘Money Monster’ " />
Le 12/08/2017 à 19h57
Je l’ai vu.
C’est pas mal, même si ça date un peu dans le temps.
Quand j’aurai du « temps de cerveau disponible », je regarderai les deux autres, merki " />
Le 13/08/2017 à 06h28
Lors des négociations pour la revente de Bouygues Tel, Stéphane Richard avait dit que Drahi avait le profil d’un investisseur qui n’a pas peur du risque, constat réalisé à ce moment-là avec les trois repreneurs possibles. Là où à l’inverse, Xavier Niel voulait un maximum de sécurité et de clauses de désengagement, l’opposé total.
Ce sont des profils d’investissement, et parfois ça passe et d’autres fois ça casse. " />
Le 10/08/2017 à 09h06
Ceci permettra probablement également d’améliorer l’“optimisation fiscale” de SFR.
Le 10/08/2017 à 09h17
La rémunération du modèle Altice, c’est la ligne de dépense dont la valeur devrait correspondre chaque année aux bénéfices de SFR afin de les réduire à 0 et ne payer aucun impôt en France. Difficile d’en donner la valeur par avance.
Le 10/08/2017 à 09h21
C’est surtout la continuité vers la suppression totale de SFR , “fondue” dans Altice (elle, toujours en bourse).
Opération sans doute vu d’un très bon oeil par les fonctionnaires de l’EU, toujours ravie de voir de très gros acteurs internationaux et multipolaires, pour aller (enfin) satisfaire leurs rêve de “concurrencer” les USA. Et tant pis pour les conséquences locales tant en terme d’emploi que de qualité de service :-)
Le 10/08/2017 à 09h21
Le 10/08/2017 à 13h03
Le 10/08/2017 à 13h05
Le prix de rachat est estimé par l’AMF en fonction des analystes des experts. Après il est arrivé que des OPR soient moins intéressantes que les OPA qui les ont précédés.
Le 10/08/2017 à 13h06
Le 10/08/2017 à 13h07
Ton avatar résume parfaitement l’avis de tout le monde ici.
Le 10/08/2017 à 13h10
C’est le principe des LBO, tant que les banques estiment que Drahi à la capacité de générer un cash flow > remboursement des prêts elles le suivent dans son aventure.
Et jusqu’a présent ca a marché pour lui.
Le 10/08/2017 à 13h20
OK, je crois que j’ai compris.
(oui c’est pas facile pour moi qui n’y ai jamais touché, j’avoue " />)
Le 10/08/2017 à 13h31
Le 10/08/2017 à 13h32
Le 10/08/2017 à 14h06
Le 10/08/2017 à 14h07
Le 10/08/2017 à 14h19
Le 10/08/2017 à 14h25
Le 10/08/2017 à 14h29
Le 10/08/2017 à 14h30
Je l’ai gardée en intertitre " />
Le 10/08/2017 à 14h30
Le 10/08/2017 à 14h40
Le 10/08/2017 à 09h22
D’habitude, c’est plus fin que ça: location des locaux à prix prohibitifs ou passage par un fournisseur obligatoire qui fait office de centre de profit.
Le 10/08/2017 à 09h23
Justement, il s’agissait de détailler le calcul de la redevance payée par SFR à Altice correspondant au “modèle Altice” du bénéficie soit-disant SFR.
L’AMF pointe un manque de transparence dans l’OPE d’Altice sur SFR - Next inpact - 06/10/2016
Le 10/08/2017 à 09h28
Le 10/08/2017 à 09h37
Le 10/08/2017 à 09h41
Ahhh c’est donc pour ça qu’ils ont refait un sale coup à leurs derniers abonnés, en ajoutant une option payante activée par défaut! Ça fera des mécontents, donc, mauvaise presse, donc, désabonnements, donc, baisse du cours de l’action " /> " />
Le 10/08/2017 à 09h42
Le 10/08/2017 à 10h31
Le 10/08/2017 à 10h34
Pour les gens qui connaissent la bourse, les gens qui possèdent moins de 5% se font souvent avoir sur les prix de rachat ?
Le 10/08/2017 à 10h55
Le 10/08/2017 à 11h01
En principe non.
Car s’ils sont encore présents quand il ne reste que 5% ils ont déja fait pas mal de profits “virtuels”
Il est donc généralement de bonne augure de vendre ce que certains appelleront “trop tot”
Attendre encore et encore que ça monte est un jeu très dangereux
" />
Le 10/08/2017 à 11h07
Je ne sais pas de quoi tu parles, mais l’auteur précédent a manifestement confondu le souhait d’avoir par exemple une industrie européenne propre, par exemple l’avion avec Airbus ou l’espace avec l’ESA, qui effectivement sont en concurrence avec des sociétés américaines, avec la situation des opérateurs mobiles qui sont en concurrence quasiment uniquement sur les marchés nationaux.
Et supposer que “les fonctionnaires européens”, ça ne veut pas dire grand chose. Ceux qui décident un peu, ce sont les commissaires et les envoyés des gouvernements, et le parlement européen.
Le 10/08/2017 à 11h42
Le 10/08/2017 à 11h56
Le 10/08/2017 à 12h00
Je n’avais pas mentionné ce point, mais ça n’a pas vraiment à voir avec la “concurrence avec les USA” dont parlait un commentateur, en association avec des inventions sur les fonctionnaires européens (et un manque de compréhension global à mon avis).
Le 10/08/2017 à 12h02
d’accord, merci pour le conseil" />
(spoiler : les seules actions que je risque d’avoir sont dans le cadre d’un PEE que je n’ai pas ouvert, donc niveau boursicotage, je suis limité)
Le 10/08/2017 à 12h20
Comme dit dans l’actu, dans ce genre de cas l’AMF veille au grain.