Le Sénat adopte la surveillance fiscale des réseaux sociaux
#BigBrotherBercy (Suite)
Le 09 décembre 2019 à 12h34
7 min
Droit
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Le Sénat vient d’adopter l’article du projet de loi de finances organisant la collecte généralisée de données publiques sur les réseaux sociaux et les plateformes de vente en ligne (Facebook, Twitter, YouTube, Airbnb, LeBonCoin, eBay...). Les amendements de suppression ont tous été rejetés, au profit d’un encadrement un peu plus serré.
D’entrée, ce lundi, en fin de matinée, le sénateur Loïc Hervé a dit et redit ce qu’il nous avait dit quelques heures plus tôt dans cette interview. « Notre pays s’est toujours fait fort de la protection des données personnelles en ce qu’elles sont la prolongation de vies, de choix, d’idées ».
« Je ne suis pas opposé à l’utilisation d’informations provenant des réseaux sociaux pour des enquêtes menées par les services fiscaux ou des douanes, a-t-il poursuivi, mais je m’oppose fermement au principe d’une aspiration massive de données personnelles et leur traitement par un logiciel algorithmique ». Le sénateur centriste a ainsi dénoncé le passage « d’une logique de ciblage à une logique de chalutage ».
Marie-Pierre de La Gontrie s’est souvenue pour sa part des déboires du STIC et de Judex, deux fichiers de sécurité fusionnés dans le TAJ. « Lorsque la CNIL s’est penchée sur ce fichier, 40 % des dizaines de millions de données récoltées étaient gravement inexactes » a lancé l’élue socialiste. Et celle-ci de tirer la sonnette d’alarme sur la faiblesse des contrôles portés sur #BigBrotherBercy.
L’article 57 voulu, concocté et défendu par la Direction générale des finances publiques (DGFiP) veut autoriser ses services et ceux des douanes à collecter massivement des données sur les réseaux sociaux et les plateformes de vente pour détecter de possibles fraudes. Activités occultes, vente de tabac et de drogue ou encore les arnaques à la domiciliation fiscale. Voilà les trois infractions à la loupe, mais qui exigeront par définition une aspiration massive de gigas de données personnelles.
« C’est une expérimentation sur trois ans » a voulu relativiser Gérald Darmanin. Pour le ministre de l'Action et des comptes publics, tous les autres grands pays disposent déjà d’outils similaires. « On doit donc remettre l’église au milieu du village. On veut lutter contre les grands fraudeurs fiscaux. La fédération des buralistes a encouragé le Parlement à voter ». Et le membre du gouvernement de se dire « très étonné que le Sénat veuille lutter contre la fraude sans se donner les moyens nécessaires ».
« Le coup de l'expérimentation, on nous l'a déjà fait »
Gérald Darmanin a aussi contesté l’existence d’un éventuel cavalier budgétaire, ce qu’avait pourtant analysé le Conseil d’État dans l’avis que nous avions révélé.
« Le coup de l’expérimentation, on nous l’a déjà fait » a rétorqué Loïc Hervé qui sait qu’une fois le tronc en place, il sera alors nettement plus simple d’étendre ses branches et ses racines. Il a défendu son amendement 1083 qui visait à supprimer ce contesté article 57.
« Le Sénat aussi est la chambre de protection des libertés publiques. Nous ne sommes pas que sur des questions de lutte contre la fraude. Confiance ne veut pas dire absence de contrôle ou chèque en blanc. Cet article autorise la collecte et le traitement des contenus librement accessibles sur les plateformes des opérateurs. Ce sont des données personnelles. (…) L’objectif est vertueux, mais l’absorption de la totalité des données personnelles nous parait totalement disproportionnée ».
Albéric de Montgolfier, rapporteur général, a émis un avis défavorable à cet amendement de suppression, préférant défendre ses amendements visant à encadrer d’un peu plus près le dispositif. « La commission des finances souscrit à l’idée que les méthodes du contrôle doivent évoluer, qu’on puisse avoir recours à des méthodes qui permettent d’aller sur les réseaux sociaux dès lors que c’est une expérimentation sur trois ans ».
« Je préfère la solution de l’encadrement à la solution de la suppression », a insisté le sénateur LR, soutenu d’ailleurs par Nathalie Goulet (UC) ou encore Julien Bargeton (LREM). Pour ce dernier, « Il y a d’un côté des géants du numérique qui exploitent les données, et en face l’État qui se priverait d’armes technologies nouvelles ? C’est une question de souveraineté ».
Frauder n'est pas une liberté publique (Gérald Darmanin)
« Ce n’est pas une liberté publique que de se domicilier à l’étranger alors qu’on doit payer l’impôt en France. Ce n’est pas une liberté publique que de vendre du tabac au nez de l’État ou des buralistes » a encore embrayé Gérald Darmanin, pour qui « il faut se donner les moyens d’aller aussi vite que les voleurs ».
L’amendement de suppression a donc été repoussé par le Sénat. Les amendements du rapporteur général ont quant à eux été adoptés. Ainsi, en l’état, il sera exigé de Bercy et des douanes la suppression immédiate des données dites sensibles (origine ethnique d’un individu, opinions politiques ou religieuses, état de santé orientation sexuelle, etc.) avalées accidentellement par ce traitement automatisé.
Une telle nervosité dans ce coup de gomme a été contestée par le ministre de l'Action et des comptes publics, au motif qu’il faudra nécessairement du temps à l’administration pour faire le tri. Le point devrait être réglé en commission mixte paritaire la semaine prochaine, sachant que les députés s’étaient satisfaits d’une période de 5 jours.
Un bilan intermédiaire sera en outre transmis au Parlement et à la Commission nationale de l’informatique et des libertés à l’issue de la phase d’apprentissage de ces traitements, soit après les 18 premiers mois.
L'outil de surveillance élaboré par une société privée
Comme devant les députés, la question de la sous-traitance a une nouvelle fois été à l’honneur. Un amendement du rapporteur interdisait sans nuance la collecte par une société privée, travaillant donc pour Bercy ou les douanes. Il est passé mais le gouvernement a fait voter un amendement de précision pour autoriser cette sous-traitance s'agissant de « la conception des outils de traitement des données », au motif que ces opérations dépassent les compétences de la DGFiP.
Contre l’avis du gouvernement, le groupe socialiste a victorieusement défendu un autre amendement, imposant la suppression des données inutiles dans les 15 jours, plutôt que 30.
Les sénateurs ont finalement voté cet article 57 du projet de loi de finances. Les différences avec la version votée par les députés seront arbitrées en commission mixte paritaire.
Il reste que, dans le principe, la collecte de masse sur les réseaux sociaux et les plateformes de vente est bien actée.
La dernière étape sera celle du Conseil constitutionnel. « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que le juge constitutionnel se prononce sur plusieurs éléments. Des éléments formels de procédure législative visant un cavalier. Et sur le fond, le chalutage de toutes les données personnelles des Français à des fins de lutte contre la fraude fiscale » nous a confié Loïc Hervé, par ailleurs membre de la CNIL.
Le Sénat adopte la surveillance fiscale des réseaux sociaux
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« Le coup de l'expérimentation, on nous l'a déjà fait »
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Frauder n'est pas une liberté publique (Gérald Darmanin)
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L'outil de surveillance élaboré par une société privée
Commentaires (71)
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Abonnez-vousLe 09/12/2019 à 16h14
Je vais enfin pouvoir m’afficher avec plein de billets de 500€ sur mes photos FB. " />
Le 09/12/2019 à 16h20
C’est la seule méthode de protestation… après pour qu’il y ait constitution d’une entrave à la justice il faudrait nationaliser Facebook et cie… ce ne sera donc jamais retenu.
Le 09/12/2019 à 17h00
Ça n’a pas grand chose à voir :
Pour repérer les fraudeurs, l’administration a pris l’habitude de scruter les publications sur les réseaux sociaux, au cas par cas et dès lors que des déclarations semblent suspectes.
Comme l’a dit Loïc Hervé : on passe « d’une logique de ciblage à une logique de chalutage ».
Et ça fait toute la différence.
Le 09/12/2019 à 17h08
Le 09/12/2019 à 18h50
Le 09/12/2019 à 19h14
Le 09/12/2019 à 19h38
Ah ok, coupable sauf preuve d’innocence alors ?
Le 09/12/2019 à 19h47
Le 09/12/2019 à 20h00
Le 09/12/2019 à 20h04
Le 09/12/2019 à 20h05
Je n’avais pas compris que c’était une blague, choisis mieux le smiley la prochaine fois. Il faut dire que “transpi”, je ne le comprends pas comme cela.
Et puis, comme l’article que tu pointais, faisait justement un rapprochement avec l’aspiration massive des réseaux sociaux par Bercy, ça ne m’a pas vraiment fait rire.
Désolé, je rigole assez peu sur le sujet des données personnelles.
Le 09/12/2019 à 21h50
C’est chiant, difficile, relou, énervant. Comme beaucoup de chose dans la vie. Mais il y’a plus grave, et je pense qu’on peut rire de tout. C’est plus facile la vie comme ça
Le 09/12/2019 à 22h04
Et dire qu’il suffirait de supprimer la CAF pour qu’il n’y ait plus de fraude visible sur Facebook ." />
Le 09/12/2019 à 22h28
Le 09/12/2019 à 23h54
Les VPN n’ont aucun lien avec ça. Sur Facebook, il y a ton nom, et les photos/preuves. Je ne vois pas en quoi changer le lieu de connexion permet d’éviter l’espionnage d’état.
Le 09/12/2019 à 23h58
Le pseudonymat permet d’éviter ce genre de désagréments.
Simple et efficace contre une menace relativement faible que peut être ce fameux B au cube. " />
Le 11/12/2019 à 12h15
Je suis bien d’accord qu’il est nécessaire de voir facebook comme un outil parmi d’autres.
Le problème est que, à supposé que l’on souhaite collectivement vivre dans la société des dionysiaques qui philosophent à coup de marteau, après celle des amis qui réfléchissent à coup de miroir, il ne faut surtout pas que la masse du marteau se détache du manche !
L’implémentation de facebook est bancale, c’est ce qui est navrant. On pourrait avoir la même efficacité avec une espèce d’IA savamment travaillée sur la machine de l’utilisateur : c’est donc une question d’implémentation…
Il n’est pas soutenable de mettre en tension la fameuse intelligence en périphérie (grande rhétorique historique des services web (ou appelée empowerment chez Apple)) en prenant le problème posé au pied de la lettre et en déportant la valeur de l’IA (prise comme but ultime de la collecte de données) sur la machine d’un tiers chargé de réguler l’échange d’information entre les clients… l’attaque de l’homme du milieu c’est Facebook hein…
Quant aux campagnes de promo, le service est payant sur les plateformes comme kickstarter ou ulul non ? A minima, la retenue de valeur (la cagnotte…) rend possible la spéculation sur la valeur boursière de l’entreprise donc ce sont les marchés financiers qui financent (tautologie) :
Le 11/12/2019 à 12h28
Très bon
# Je suis e-associal
Ah mais non, j’ai pas de twitter " />
Le 11/12/2019 à 12h28
Le 11/12/2019 à 12h31
Je n’ai pas de FB mais FB a une fiche sur moi avec je pense, à peu près tout ce que je fait sur le net / aime/approuve /achète, etc.. Du coup, je ne suis pas content.
Le 11/12/2019 à 12h40
Mais alors pourquoi utiliser Facebook plutôt qu’un moteur de recherche ? Et même : en quoi l’auto-hebergement serait un problème pour peu qu’on passe d’outils un peu archaïques (phpBB " />) à un truc plus complet ?
Ce n’est qu’une question de volonté politique cette affaire… en contradiction (paradoxalement) avec la vie des idées souvent très localisée… (en quoi passer un partage par San Fransisco ou l’Irlande a du sens ?… bref, tu vois l’idée : c’est mauvais d’avoir un fossé trop grand entre médium et usage, les conséquences sont ingérables)
Facebook se déporte sur la messagerie maintenant, dissociée de son service, ce n’est pas pour rien à mon avis… ils ont très bien compris qu’il était nécessaire de clarifier la posture entre ce qui est lisible par tous et lisible par un nombre limité de correspondants. Le profilage (tags) étant le dernier reste auquel ils peuvent accéder. (même si ont été débauchés des experts du faux compte et cie et autres bêtises…)
Le 11/12/2019 à 13h24
L’une des raisons de l’adoption massive des utilisés (l’utilisateur pour moi c’est pas Mme Michu ou la PME du coin) c’est l’incapacité qu’a l’individu lambda a gérer plusieurs comptes, plusieurs sites, plusieurs pseudos.
L’attrait de la centralisation ne concerne pas que les moutons mais aussi les paresseux , les incompétents et ça a été un vecteur d’adoption incroyable parmi une génération qui a découvert/redécouvert l’informatique dans des équipements qui tiennent dans la main ( cerveau reptilien bonjour).
+1 dans le fond évidement mais l’argument est la malheureusement." />
PS : J’en veut pas a ces gens la tant qu’ils ne m’imposent rien (pareil pour toute forme de vie ne vivant pas comme moi).
Et on est tous paresseux dans l’absolu." />
Mais ceux qui on besoin d’une béquille pour avancer même sophistiqué sont les handicapés du groupe et c’est pas rendre service que de vouloir rendre handicapé tout le monde.
Je vis sans Facebook, j’existe et je fais parti d’un monde qui sera toujours plus grand que Facebook car il le contient.
Le 11/12/2019 à 14h38
Comment fonctionne l’édition plus d’info ici :
Sur le prix d’un livre (100%)
Droit d’auteur : 8%
Editeur : 14%
Imprimeur : 17,5%
Diffuseur : 10%
Distributeur : 12 %
Libraire : 33%
TVA : 5,5%
Personne ne va chercher instinctivement dans un moteur de recherche quels sont les prochains livre qui doivent être publiés sur un thème qui peut nous plaire. Je ne suis même pas sur qu’un moteur de recherche soit capable de les recenser. Il faut impérativement un moyen de communication. Permettre au public de savoir qu’une nouvelle oeuvre existe.
Pour le livre par exemple, ce sont essentiellement les libraires qui font découvrir les nouveaux auteurs au grand public. La plupart du temps les libraires se fient aux éditeurs pour choisir un nouvel auteur.
Sauf qu’un libraire ne peux pas lire analyser toute la production de tous les éditeurs c’est techniquement impossible. La mise en avant de tel ou tel auteur c’est le rôle des diffuseurs/distributeurs.
On voit bien le problème pour un nouvel auteur qui ne dispose pas encore de maison d’édition. Il n’a quasiment aucune chance d’exister dans le circuit traditionnel.
Lorsqu’un auteur utilise le financement participatif pour éditer/imprimer son livre et facebook pour le diffuser, il récupère 24% des frais de gestion (la part éditeur et diffuseur, les frais d’impression sont quasiment incompressibles passé un certain volume) si en plus il gère les stocks et vend sur internet uniquement (distributeur/libraire) il peut récupérer 45% de plus.
Internet a permis l’autoédition (pour le meilleur et pour le pire, il y a quand même un grand nombre de merdes innommables), ça fait parti de son histoire ; comme pour la musique il y a eu MySPace et lesArctics Monkeys.
Le 11/12/2019 à 16h16
Le 11/12/2019 à 16h30
Le 11/12/2019 à 17h13
Je croise les sources :
TV
Médias, web et papier
Médias spécialisés, papier ou web
Éventuellement facebook et cie, deviant art aussi c’est cool pour se donner une idée… avant de sombrer dans la morale il y avait Thumblr pour la photo… j’ai renoncé.
Dans la rue tous les ans… ou entre potes, c’est agréable aussi " />
Cela n’a pas de sens, par exemple, d’aller dans un musée dédié uniquement à la peinture. (sauf cas particuliers).
La sculpture ou l’architecture sont totalement absents du web mainstream, c’est un problème assez grave par ailleurs.
Après les algo il n’y a pas 36 solutions :
L’incompatibilité avec les libertés individuelles je la vois surtout dans la capacité de ces acteurs à décharger la capacité critique à mesure que l’algo attrape tout et gère tout. Quid de l’archivage de l’écoute en streaming par exemple… ou de l’enseignement si le titre disparaît sans préavis ? La licence est globale ou non ?
Les possibilités de manipulation sont énormes avec ce qui ordinairement s’appelle l’intelligence collective (va creuser Francis Galton ;-))… Facebook a d’ailleurs admis publiquement, et sans être inquiété outre mesure, de régler son algo maison (le fil d’après ce que j’ai compris) pour amener l’utilisateur au sommet de la courbe d’investissement émotionnel sans dépasser une limite qui le ferait tomber dans le putaclic… on n’est donc pas dans le cadre borné et éthique de publications scientifiques ayant pour objet d’enrichir les réponses à une question par une démarche collaborative, ou plus précisément, participative.
Grosso modo : tant que la recette (la méthode de sélection) n’est pas compréhensible par tout le monde, c’est nécessairement anti-démocratique, et potentiellement liberticide.
Le 12/12/2019 à 09h05
Le 12/12/2019 à 09h50
“Le seul moyen de les écouter ça sera par FAI” Par FAI, tu as juste accès aux noms de domaine accédés, pas au contenu (merci HTTPS). Donc pas moyen de relie une connexion à un compte facebook. Le VPN permet juste de cacher le fait que tu te connectes à Facebook. Et ça, concrètement, on s’en fiche.
(Au contraire, si tu utilises un VPN pour accéder à des trucs plus “sensibles”, mieux vaut laisser Facebook en-dehors du VPN, sinon ils peuvent relier ton activité FB à tes connexions à certains sites non recommandables. Par exemple, TOR recommande de ne pas se connecter aux réseaux sociaux via TOR.)
Le 12/12/2019 à 09h53
Et d’ailleurs l’argument du VPN est merdique : Ils parlent de collaboration avec les fournisseurs de réseaux sociaux. Le VPN fournit ZÉRO protection. Ce n’est pas le cas d’usage du VPN (ni de tor btw).
Donc s’il vous plaît, arrêtez de propager de grossières fausses informations sur les VPN et ce qu’ils permettent.
Dans ce cas, la seule éventuelle “protection” que ça offre, c’est cacher le lieu de connexion. Et encore : tu t’es connecté à Facebook via le VPN, ton point de sortie est (disons) au Japon, ils vont se dire “ohlàlà il est au SMIC et il part en vacances au Japon ?!”. Et boum, enquête.
Le 12/12/2019 à 11h54
Tu crois sérieusement et sans mauvaise foi qu’il est possible de s’organiser pour faire un bœuf entre grenouilles lorsque chacun a son nez et son profil collé à un ordiphone avec spotify dessus, avec une copie privée qui n’est pas un droit mais une exception ? Tu rêves…..
Si j’étais un éditeur, je serais très heureux d’avoir à ma disposition un fichier contenant un maximum de tags en genre (que je pourrais donc gérer car mon fichier est déjà du big data) pour ensuite manipuler untel ou untel à mon avantage… pour par exemple protéger ma poule aux œufs d’or d’une concurrence que je verrais à l’horizon de mes pixels…
Hors jusqu’à preuve du contraire, lorsque de la promotion est faite c’est bien pour anticiper (et pas avec une machine) l’usage, l’appropriation, ou encore le retour sur investissement (selon ton référentiel) des œuvres.
Donc quand je dis que deviantart c’est bien, c’est uniquement par son absence totale de prérequis… après tu sais d’intégrer ou non. Mais c’est un autre débat… bien qu’en effet les para-religions existent.
Et si il fallait organiser un statut d’éditeur-administrateur, alors perso je préférerais demander un contrat manuscrit plutôt qu’un “système” informatisé dont je ne peux même pas lire l’ensemble des conditions…
Et là typiquement c’est une bonne question que celle des contrats précaires accordés aux artistes… qui dure depuis la nuit des temps, à vue d’œil… " />
Voilà pourquoi la grille de lecture des algorithmes doit être explicité. Tu as N autres exemples dans d’autres domaines où une notice en quelque sorte, doit être fournie avant ceci ou cela… sinon perso… tu te casses. " />
Est ce qu’on a plus de liberté en écoutant de la musique suggérée par un algorithme dont on ignore le fonctionnement ou en écoutant une radio dont la ligne éditoriale est définie par Vivendi ?
C’est comparable. Tu auras toujours un éditeur pour t’emmerder… cela peut aussi être le programmeur, ou le technicien, ou le vigile (ou assimilable). Question de non-démocratie en fait présentée comme tel en fait. Faut juste en être très conscient et c’est tout le problème : comment expliciter le fonctionnement de ces nouvelles plateformes sans être dans l’approche du service en permanence.
D’où l’utilité immense des assocs. " />
Le 12/12/2019 à 12h47
J’ai vraiment du mal à te comprendre parfois il y a beaucoup de sous entendus dont je n’ai pas les clés, désolé.
Les éditeurs historiques savent déjà ce qui se vend ou pas, ces sont eux qui gèrent le business.
Effectivement aujourd’hui ils récupèrent, a bas coût, des artistes ayant acquis une certaine renommée à travers les réseaux sociaux mais il ne peuvent quand même pas trop s’éloigner de leur ligne éditoriale (si Spirou publie RanXerox ça va faire désordre).
Leur problème c’est que les auteurs ayant acquis une certaine notoriété eux se mettent de plus en plus à leur propre compte. Justement parce que les réseaux sociaux permettent de maintenir cette notoriété sans le support des éditeurs.
Les administrateurs de réseaux sociaux savent bien qu’ils proposent une alternative aux circuits historiques, ils n’ont aucun intérêt à scier la branche sur laquelle ils sont assis.
Ils vont bien sur jouer sur les 2 tableaux mais les utilisateurs sont volatiles et si les réseaux sociaux faussent trop la donne ceux ci partiront vers un nouveau réseau.
Quand j’écoutais Deezer, je me suis retrouvé avec du Zazie en écoutant du Jazz Manouche, j’ai changé de fournisseur.
Mais c’est vrai qu’une plateforme désintéressée comme FIP pour la musique (service public) pourrait être une vraie alternative aux réseaux sociaux, mais ce n’est pas vraiment dans l’air du temps.
Mon expérience du milieu associatif : Les administrateurs portent l’association à bout de bras sans reconnaissance de la part des artistes. En France, une personne qui souhaite être reconnue comme artiste se doit de disposer d’un égo important (c’est aussi une qualité) et l’artiste considère souvent que l’association devrait simplement lui être reconnaissant qu’il en fasse partie (a juste titre ou pas).
Il n’y a pas le même rapport avec les artistes américains mais ce sont plus des businessmen.
Le 12/12/2019 à 13h39
J’énonce simplement une hiérarchie de fait.
Je suis très loin d’être convaincu qu’appliquer des algorithmes de tri à la musique permette d’avoir un dialogue serein entre informaticiens et artistes et permettre à nouveau la posture plutôt désirable à mon goût du hacker-musicien-artiste-penseur… mais je dois faire mon auto-promotion !
Comme toute hiérarchie elle est facilement réductible à un processus entropique. Ce qui explique peut-être qu’une partie de la population ne réagisse pas à un certain nombre de violences… et comme le politique n’a pas d’ambition (ou les dissimules) c’est nécessairement Bercy qui va devoir clarifier le statut juridique seul à ce stade capable de hiérarchiser… ou pas ? " />
Le 13/12/2019 à 08h46
“frauder n’est pas une liberté publique”…
Pourquoi pas mais a-t-il pensé à tous les citoyens qui paient leurs impôts correctement et pour qui la vie privée et le droit à ne pas être surveillé sont des libertés?
Parce que ceux-ci seront aussi surveillés. Il y a donc au moins une balance d’intérêts à faire.
C’est fatiguant à la longue de les entendre chercher des effets rhétoriques systématiquement plus débiles les uns que les autres afin de justifier quelque chose qui est plus nuancé que blanc ou noir. A force on pourrait croire qu’ils nous prennent pour des idiots… pour les plus optimistes d’entre nous.
Le 13/12/2019 à 13h50
Même constat et merci d’avoir prit le courage de développer (sympa les refs au passage)" />
Une solution technique a un problème qui ne l’est pas est un choix idéologique, mais ça c’est compliqué a voir quand on nous le présente sur l’aspect pratiques (la technique c’est trop démonstratif pour ça)." />
Le 09/12/2019 à 13h08
Le 09/12/2019 à 13h25
Dans le genre escroquerie intellectuelle Mr Darmanin c’est numéro 1, avec Frauder n’est pas une liberté publique tu peux justifier n’importe quoi !!" />
Le 09/12/2019 à 13h35
Je pensais que tu t’étais trompé, mais je n’avais pas voulu relever. En fait, c’est moi qui suis dans l’erreur. Merci d’avoir relevé. Je me coucherai moins bête…
Ça devient triste tout ce flicage fait en règle. Aujourd’hui ça se cantonne à une expérimentation, mais demain ? A quand une authentification sur les sites *.gouv avec un compte facebook ou twitter ?
Le 09/12/2019 à 13h36
Il a une tête à claque en plus " />
Le 09/12/2019 à 13h42
C’est de l’or en barre l’argumentaire de M. Darmanin…
Et je ne reprendrai même pas la partie “ce n’est pas une liberté publique de…” attendu qu’il feins (j’ose espérer qu’il ne le croit pas vraiment) de ne pas voir que le problème se situe dans l’aire d’effet du moyen choisi et non dans le moyen lui-même…
" /> vous allez voir que la France va prendre un procès par FB pour entrave à la liberté d’entreprendre au motif que moins les gens partagent, moins sa constitution de profil est efficace. " />
Le 09/12/2019 à 13h44
Le 09/12/2019 à 13h47
Le 09/12/2019 à 13h50
Rhaa, j’avais encore un peu d’espoir que le Sénat fasse son boulot … il reste plus que le Conseil Constitutionnel maintenant. Ils ont déjà bloqué des trucs bien sales par le passé, j’espère vraiment qu’ils bloqueront aussi ce projet aberrant.
Je suis aussi choqué qu’ils laissent le privé manipuler ce genre de données, avoir ce genre de pouvoir sur la société … c’est une caricature du capitalisme (presque) devenue réalité.
Le 09/12/2019 à 13h54
Bon alors ça on a bien compris le clou est rentré, ce n’est pas une liberté public de mentir et de frauder, mais alors, es ce une liberté public que de mentir par omission sur ces déclarations d’intérêts…je sais pas je demande. Leurs magouilles en tout genre seront-elles aspirée par BigBrotherBercy? La suite au prochain épisode
Le 09/12/2019 à 13h54
En deux jours tout le monde va passer son profil en privé….
Le 09/12/2019 à 14h08
Quand bien même ils auraient voté les amendements de retrait, c’est l’Assemblée qui décide en dernier ressort, ‘lors bon…
Par ailleurs, s’il est louable de pouvoir constater que des sénateurs LR - au moins un en tout cas - gardent un esprit critique, M. Hervé ne représente apparemment pas l’avis de la majorité de sa famille politique " />
Le 09/12/2019 à 14h30
Dès les débuts de discussion à ce sujet j’ai blindé mes paramètres de confidentialité FB. Je garde espoir que le CC fasse opposition mais s’il laisse passer cette horreur, faudra pas faire ça qu’avec FB : y a LBC dedans aussi. Par exemple.
La prochaine étape c’est quoi ? Les emails ? Les documents du pc pompés par Microsoft ? Suffit d’une ligne à changer dans la loi. Merci les gars
Le 09/12/2019 à 14h43
Le 09/12/2019 à 14h58
Que se passe-t’il en cas de mensonge sur Facebook ou autres ?
Exemple, je met une photo de moi à coté de ma nouvelle Porsche, alors qu’en fait je l’ai juste croisé garé dans la rue ?
Le 09/12/2019 à 15h19
Une réponse honnête serait “on ne sait pas vu que l’algo n’est à priori pas encore écrit”.
En faisant preuve de bon sens, un algo qui tilterait à la moindre occurrence, sans que le marqueur choisi ne se répète vraiment, deviendrait vite intolérable pour les utilisateurs " />
Le 09/12/2019 à 15h40
Y’en a qu’ont pas attendu " />
BFM TV
Le 09/12/2019 à 12h51
Content d’être asocial
" />
Le 09/12/2019 à 12h57
+1000
Le 09/12/2019 à 13h00
electroniquement associal ou e-associal " />
Le 09/12/2019 à 13h03
Ce sera possible de faire une demande CADA pour voir les algorithmes ?
Le 09/12/2019 à 13h04
Le 10/12/2019 à 00h18
Le 10/12/2019 à 07h37
Le 10/12/2019 à 08h05
Mesurette pour surveiller les gueux ?
Le 10/12/2019 à 08h19
Le 10/12/2019 à 08h39
C’est fou le nombre de gens qui détestent facebook.
Facebook est un outil de communication formidable et de nombreux artistes freelance ou des associations l’utilisent comme tel sans problème.
J’y ai vu de nombreuses campagnes de financement participatif aboutir permettant même à certains auteurs de gagner de l’argent (et de payer des impôts par la même occasion).
Et tout ça sans raconter sa vie ou exposer ses opinons politiques.
Et quand je vois comment certains exposent ici, en libre accès, leurs opinions politiques je me dis que ce n’est pas obligatoirement facebook le problème.
Le 10/12/2019 à 08h45
Un pourcentage de l’eau des égouts est parfaitement potable, si si je te jure.
C’est pas ma faute si il y en a qui n’ont pas le courage de chercher." />
Le 10/12/2019 à 09h05
Une tronçonneuse peut servir à couper des arbres, si si je te jure.
C’est pas de ma faute s’il y en a qui s’en servent pour tuer des gens." />
On joue au concours du meilleur lieu commun ?
edith : faute de frappe
Le 10/12/2019 à 09h24
Le 10/12/2019 à 09h33
Ce qui est toujours très drole c’est de voir les commentateurs s’offusquer du chalutage des données personnelles par l’état alors que ces mêmes données personnelles sont celles mises à disposition par les internautes à des entreprises privées… qui pratiquent elles mêmes ce chalutage.
Avec l’art de la vision éclairée de l’avenir de nombreux commentateurs (on fait ceci maintenant, mais on sera en dictature dans 2 ans), je suis curieux que ceux-ci n’aillent pas plus loin dans leurs raisonnements.
Pour l’instant les réseaux sociaux se rémunèrent en revendant le profil de chacun de leurs utilisateurs à d’autres entreprises privées (pour schématiser). Mais qui vous dit que ces mêmes réseaux sociaux ne revendront pas ces précieux profils à des acteurs publics si d’aventure leurs bénéfices venaient à fondre ?
Le problème ici est bien plus vaste que le chalutage de l’état: s’il y a chalutage, c’est qu’il y a trop de données personnelles qui trainent. Et ce problème ne vient pas de l’état.
Le 10/12/2019 à 09h45
Le problème se situe sur le caractère situationnel de facebook et son côté béni-ouioui de l’interaction public-communiquant qui est séquestrée sur la plateforme et n’en sort que par de la data à la différence de sites web sur mesure en faits en 3-4 clics et accessibles à tout le monde sur le réseau internet…
En quoi avoir un profil facebook fait de la bonne promo ? Tu passes à côté d’une partie de ton public qui n’utilise pas facebook… ensuite, je n’ai pas vu de caricatures de l’entreprise hebergées sur facbook. Donc la liberté d’expression tant vantée est en contradiction avec leur règlement intérieur (terme déjà moins sexy que CGU mais bien plus précis hein).
Après faire de la politique avec internet n’est pas très choquant, à condition d’avoir un anonymat plus que minimal… ce qui techniquement n’est pas aujourd’hui généralisable, à moins de se heurter aux services de renseignement et être considéré comme terroriste par l’usage de technologies assimilables à du brouillage par leur métaphore bancale de la radio appliquée à internet…
Bref.
Facebook pourquoi pas… mais pas avec des implémentations aussi peu respectueuses du contexte. Donc les associations écolos sur FB par exemple c’est automatiquement hors de mon champ d’intérêt. Tant pis pour elles, z’avaient qu’à utiliser diaspora, ou le p2p.
Le 10/12/2019 à 10h23
Il faut voir facebook comme un forum géant, il a ses règles, basées sur la législation américaine, qui sont loin d’être parfaites mais qui sont connues de tous.
Le gros avantage, il y a plus d’un milliard de personnes connectées à ce forum et qui s’y rendent régulièrement.
Son inconvénient, il exploite nos choix pour mettre à disposition des contenus qui correspondent à notre profil (un peu comme Spotify me propose des artistes ou des albums en fonction de ce que j’écoute).
C’est un outil (d’où mon analogie un peu merdique avec la tronçonneuse un peu plus haut). Un outil pour trouver du contenu qui correspond à mes attentes et pour proposer du contenu qui correspond aux attentes des clients potentiels.
Lorsque j’animais une association, j’utilisais un site Wordpress et une page facebook. Il n’y a pas de commune mesure entre l’activité du site et l’activité de la page.
C’est surement navrant mais c’est un fait.
Avant facbook il y avait Myspace et tous les artistes freelance l’utilisaient, après facebook il y aura certainement un nouvel outil.
Exemple d’une campagne de financement réussie avec facebook (l’exemple est un peu ancien puisque depuis que j’ai arrêté l’association je ne vais plus sur facebook).
Autre exemple
Edit : faute de frappe
Le 10/12/2019 à 10h59
Le 10/12/2019 à 11h13
Le 10/12/2019 à 11h36
Le 11/12/2019 à 07h32
Si cela peut éviter aux neuneus de s’étaler narcissiquement sur les réseaux sociaux…
Le 11/12/2019 à 11h55
Construire des prisons est simplement un sujet réputé ignoble pour nombre d’architectes.
De l’autre côté les grands groupes (vinci, bouygues) préfèrent participer à des projets plus communicants sur le papier (genre tribunaux, autoroutes…) et plus intéressant techniquement (innovation technique pour la technique).
En plus, c’est moins cher pour eux sur le long terme de laisser les pauvres “criminels” dans la rue. (hypocrisie maximale).
En clair : répondre à la moitié du problème posé est un grand classique du millionnaire… il y a d’autres exemples (utilisation des données à d’autres fin que celles vendue (par la machine) au client, par exemple) " />