L’autre versant des classes virtuelles : « piratages », intrusions, insultes et menaces
Donne-moi ton carne… ton IP !
Le 10 avril 2020 à 14h16
9 min
Internet
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Enseignants et élèves peuvent maintenir un lien en cette période de confinement grâce aux classes virtuelles. Mais le dispositif proposé par le CNED montre ses limites face aux intrusions, le « pirater » étant aussi simple que de copier/coller un lien.
Depuis lundi 16 mars, les écoles, collèges, lycées et université sont fermés afin de limiter la propagation du virus SARS-Cov-2 responsable de la pandémie Covid-19. Une annonce qui a pris tout le monde de court, en témoignent les nombreux retours que nous avions compilé à l’époque.
Pour compenser la fermeture des établissements scolaire, une continuité pédagogique a été mise en place – tant bien que mal – afin que les élèves puissent continuer à travailler de chez eux. Les outils numériques ont donc été mis à contribution, avec de nombreux couacs lors du lancement.
Les ENT par exemple ne tenaient pas la charge : élèves, professeurs et parents avaient régulièrement du mal à s’y connecter. Dans des académies, collèges et lycées, des créneaux horaires ont parfois été mis en place pour tenter de limiter la casse... ou tout du moins le nombre de connexions afin de soulager les serveurs.
- Fermeture des écoles, collèges, lycées et universités… le jour d'après
- Continuité pédagogique : des créneaux horaires pour « sauver » les ENT des collèges et lycées
Plus de trois semaines plus tard, les choses rentrent doucement dans l’ordre… si l'on peut parler d’ordre dans l’état actuel des choses. Dans le même temps, les « classes virtuelles » – ou « Ma classe à la maison » – se multiplient, avec leur lot d’intrusions et de trolls, faute généralement de pouvoir en restreindre l’accès.
« chahut numérique, trollage et parfois […] insultes ou menaces »
« Si une très large majorité des classes virtuelles dispensées par les enseignants sur la plateforme du CNED "Ma classe à la maison" se déroulent sans accrocs, certains collègues ont eu la désagréable surprise de voir des intrus s'infiltrer au milieu de leurs élèves et venir perturber la classe en créant du chahut numérique, du trollage et parfois même en proférant des insultes ou des menaces à l'encontre de l'enseignant », explique ainsi un principal de collège dans un email intitulé « Piratage classes virtuelles » et envoyé à des familles, que nous avons pu consulter.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs témoignages abondent en ce sens : « Juste pour vous signalez que des incidents via classe virtuelle du CNED se produisent tous les jours et portent atteinte à notre personne et fonction ; insultes, proposition à caractère sexuel entre élèves, audios incitant à la haine… », explique une personne se présentant comme enseignante.
« Tentative d’utilisation de la classe virtuelle du CNED avec les 2ndes… Usurpation d’identité, insanités et insultes échangées sur le chat. L’identité des élèves n’est pas vérifiable et c’est un vrai problème », lâche un autre. « La classe virtuelle pour les cours de physique chimie 5 °3 […] interrompu par un piratage de "racaille" locale, insultes.. lamentable », etc. On pourrait continuer longtemps, mais vous avez sans doute compris l’idée.
Des « pirates » de cours virtuels
Toujours sur Twitter, Monsieur Le Prof explique que certains « s’amusent » même de cette situation : « Ah ouais donc y'a vraiment des types (enfin au moins un) dont le concept de vidéo YouTube est d'aller troller un prof qui fait son cours sur le Net en l'insultant/se foutant de sa gueule devant ses élèves. Je suis sidéré devant la nullité du truc, c'est même pas drôle ou inventif ». Un rapide tour sur la plateforme de streaming permet de se rendre compte qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé.
Alors que certains mettent en avant le fait de « pirater » des classes virtuelles ou essaient de faire croire qu’ils sont des « dieux » de l’informatique, la réalité est tout autre. Pour accéder à une classe virtuelle du CNED, les élèves ont uniquement besoin d’un lien donné par l’enseignant. Ils arrivent alors sur une page leur demandant de préciser leur nom puis ils se connectent… et c’est tout. Bref, « pirater » une classe virtuelle revient donc uniquement à suivre un lien.
Pour les enseignants, l’avantage de cette solution est qu’ils peuvent facilement lancer une classe virtuelle et que les élèves peuvent la rejoindre tout aussi simplement, mais sans aucun filtrage à l’entrée, et donc avec les débordements que nous venons d’évoquer. Nous avons également eu des retours de plusieurs élèves nous expliquant avoir reçu des messages les incitants à partager le lien de leur classe virtuelle pour venir y mettre « de l’ambiance ».
Des bonnes pratiques au dépôt de plainte
L’académie de Grenoble rappelle les bonnes pratiques en la matière. Pour commencer, une classe virtuelle est un espace privé entre le professeur et les élèves, donc on « ne diffuse pas le lien », justement pour éviter toute intrusion.
Ensuite, chaque élève doit s’identifier avec son nom et prénom et les règles sont les mêmes qu’en classe (par exemple, on demande la parole via le bouton dédié). « La classe virtuelle s’inscrit dans le prolongement des cours. Je dois respecter le règlement intérieur de l’établissement et les règles de vie en classe », explique l’académie.
En cas de manquement, « tout intrusion ou débordement outrancier sera sanctionné en mettant en œuvre les moyens nécessaires, y compris judiciaires, pour identifier et poursuivre les auteurs de tels actes ».
De son côté, le CNED détaille les démarches à suivre vis-à-vis en cas de problème :
- « En cas de perturbation par un élève dûment identifié et relevant de votre établissement, il vous appartient, si ce n’est déjà fait, de saisir votre chef d’établissement et de mettre en œuvre la procédure adéquate.
- En cas de comportements irrespectueux lors de la tenue d’une classe virtuelle par un tiers non identifié, vous devez le signaler aux autorités éducatives que sont le chef d’établissement et votre rectorat. Vous avez également la possibilité de porter plainte auprès des services judiciaires le plus proche de son domicile. »
Le lycée Jean Perrin de Saint-Ouen-l’Aumône a décidé de hausser le ton et de passer par la case justice : « Aucun débordement ne sera toléré. Insultes, usurpation d’identité, pression sur les autres utilisateurs, ces comportements seront systématiquement poursuivis. Une plainte a été déposée hier », explique le proviseur.
Des astuces pour limiter la casse, Moodle à la rescousse
Certains ont mis en place des « astuces » pour limiter les risques. Dans plusieurs établissements, l’ENT permet d’accéder à Moodle (Modular Object-Oriented Dynamic Learning Environment) présenté comme « une plateforme d'apprentissage en ligne libre distribuée sous la Licence publique générale GNU. Développée à des fins pédagogiques, elle permet de créer des communautés autour de contenus et d'activités ».
L’académie de Strasbourg explique que « pour éviter les noms de connexion farfelus à vos classes virtuelles, il est nécessaire de créer un lien URL sur Moodle ». Ainsi, lorsqu’un élève se connecte à la classe virtuelle depuis cet outil, il est automatiquement identifié par son nom et prénom sur Moodle. La procédure est détaillée en vidéo par ici.
Mais Moodle n’est pas disponible partout. Pour les autres, une solution d’atténuation des risques est de créer un groupe de travail et d’y placer l’ensemble des élèves. Si des éléments perturbateurs arrivent ensuite, ils resteront dans la salle principale. Il faut par contre que l’enseignant place tous ses élèves dans un groupe, à chaque fois.
Le cas Discord, « à proscrire » pour certains
Des enseignants et élèves se sont également tournés vers Discord pour maintenir entre eux un lien virtuel, parfois via différents « salons » pour les classes, les groupes, les options, etc.
Si l’académie d’Aix Marseille reconnaît « sa performance, son ergonomie et son intuitivité ont pu séduire certains enseignants pour communiquer facilement avec les élèves qui disposent déjà d'un compte sur la plateforme ». Elle ajoute néanmoins que « l’utilisation de cet outil est à proscrire pour les raisons suivantes » :
- « La solution n'est pas prévue pour être utilisée autrement qu'à titre "personnel", il n'existe pas de lien sous-traitant (Discord) et responsable du traitement (chef d'établissement, DASEN)
- Le traitement ne peut pas être opéré sur la base d'une mission de service public, mais uniquement sur la base du consentement. Celui-ci doit être libre, ce qui n’est pas le cas quand il y a prescription de l’enseignant pour s’inscrire sur un serveur « classe ». De plus, une preuve du consentement des représentants légaux des mineurs de moins de 15 ans est indispensable !
- Le modèle économique de cette solution pose question. Avec 250 millions de comptes gratuits et sans publicité, l’entreprise est néanmoins valorisée à 2 milliards de dollars. Les conditions générales d’utilisation (CGU) précisent : « Divulgation de données personnelles : Conformément à la section « NOTRE DIVULGATION DE VOS INFORMATIONS » ci-dessus, nous pouvons être amenés à partager vos données personnelles avec des parties tierces ».
Le problème étant que les enseignants doivent bien souvent faire face à un choix cornélien entre lancer une classe virtuelle via le CNED et une solution tierce du genre Discord où les élèves sont massivement présents, le tout avec des informations parcellaires et pas toujours claires de la part des équipes dirigeantes...
L’autre versant des classes virtuelles : « piratages », intrusions, insultes et menaces
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« chahut numérique, trollage et parfois […] insultes ou menaces »
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Des « pirates » de cours virtuels
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Le cas Discord, « à proscrire » pour certains
Commentaires (63)
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Abonnez-vousLe 12/04/2020 à 09h31
Le 12/04/2020 à 12h36
J’utilise énormément Discord pour mon usage perso, et je n’aurais jamais cru qu’ils soient valorisés à 2 milliards de dollars. Ca fait beaucoup pour une application où 99% des gens ne doivent pas avoir de compte premium.
Si j’en crois leur politique de confidentialité, ils ne vendent pas de données personnelles, donc j’imagine qu’ils doivent vendre des données non-personnelles et des statistiques macro. Mais quand même, je suis sidéré qu’on arrive à 2 milliards comme ça.
Sinon oui, un Discord auto-hébergé ce serait le top. Cela serait bien que les trucs comme Riot et Matrix arrivent à prendre, mais on va pas se le cacher, la plupart des gens délaissent Mastodon + restent sur Twitter par facilité, et aussi parce que, Mastodon n’a pas la simplicité et le pouvoir de communication de Twitter. J’aimerais bien passer sur une instance Riot/Matrix, mais si mes connaissances restent sur Discord, bah je vais rester sur Discord aussi.
Le 12/04/2020 à 14h58
T’as une passerelle en cours de développement pour Discord.
De mon côté, j’étais sur IRC avec une vingtaine de potes. Un jour, j’ai balancé le lien vers le salon que je venais de créer sur Matrix, assorti d’un qui m’aime me suive, puis j’ai quitté l’IRC. Les premiers jours, la plupart traînaient des pattes, mais à l’arrivée, tout le monde a migré " />
Le 12/04/2020 à 16h58
Le 13/04/2020 à 09h37
réquisitions d’industries pour fabriquer les masques…
j’avoue que ça…je NE l’ai, jamais, compris—>‘le pourquoi’ ?
ça fait 1 mois qu’on est confiné, et “lui” tout ce qu’il sait faire c’est : rallonger/rallonger, etc…
(c’est vrai) “il” aurait pu mettre à profit ce temps !
(ultra-libéralisme ? )
Le 13/04/2020 à 09h53
Le 13/04/2020 à 10h34
et en plus si tu lui colles une petite surcouche site web, tu as la possibilité d’enregistrer tes utilisateur, gestion des profs avec leurs classes, possibilité d’agenda avec ouverture des salles selon l’horaire, pas de possibilité de connexion tant que le prof est pas dans la salle et les élèvent sont rediriger avec un lien avec token d’identification, le tout libre et gratuit!
Le 13/04/2020 à 10h39
+1000
surtout que je crois bien que ce sont des français qui ont modéliser les masques en 3D
j’ai un de mes voisins qui en a fait quelques un avec son assoce de DIY
Le 13/04/2020 à 19h06
Le 14/04/2020 à 06h13
Même avis, je pense que si l’on doit encore être un mois en confinement, c’est uniquement car il faut fabriquer des millions de masques et de tests, alors que rien n’a été depuis un mois, à part commander un milliard de masque en chine, se contradicter au sujet de l’utilité d’icelui et invoquer un règlement à la …bip… pour interdire les tests par les labos vétérinaires. Et je crois qu’une entreprise pouvait fabriquer des centaines de tests par jour mais est bloquée à cause de l’administration.
Le 14/04/2020 à 07h01
Le 14/04/2020 à 07h19
Le 14/04/2020 à 07h56
Le 14/04/2020 à 08h02
Le 14/04/2020 à 08h39
Le 14/04/2020 à 11h54
Le 10/04/2020 à 14h43
Mes enfants ont eu le problème :-(
Les professeurs sont souvent démunis par rapport à ça
Le 10/04/2020 à 15h11
Quelle tristesse …
Le 14/04/2020 à 12h00
Le 14/04/2020 à 13h01
Moi je part du principe qu’une personne qui à la grippe si elle veut sortir elle devrait mettre des gants et un masque. Ce n’est pas parce que la grippe est assez bénigne qu’il faut infecter les autres à tours de bras. Et je ne parlerais pas de tout ceux qui vont au boulot malade. Non seulement ils infectent des gens mais en plus ils sont contre productifs.
T’est d’accord avec ça, non ?
Rien qu’avec ça t’aura forcément un stock de masques / gants plus important dans le pays et pourquoi pas une fillière locale. Ça aurais permis pendant cette pandémie d’être au moins une solution temporaire pour tout le personnel médical.
Ensuite en ce qui concerne une pandémie, à partir du principe ou un pays frontalier commence à prendre cher et que tu affronte aussi quelques cas dans ton pays, c’est un peu le moment de ce sortir les doigts. Et c’est pour ça que beaucoup comme moi déteste le gouvernement actuellement. C’est le mega boxon mais allez voter… Combien de gens ont étés infectés pendant ce vote ?
ps : Y’a quand même une tonnes de fablab / makers / boites en france à même de pouvoir cracher une tonne de masque chaque jours. Moi même je pourrais participer mais bon, personne ne me le demande, il faut deviner et espérer que ce n’est pas un mauvais move pour la planète.
Le 14/04/2020 à 13h08
rien à voir … mumble comme teamspeak c’est uniquement du vocal avec un chat très limité, pour ça que mumble & teamspeak ont sombrés, pas d’évolution depuis des lustres.
Discord tu peux avoir un lieu de partage persistant.
Le 14/04/2020 à 14h12
ca reste encore loin d’un discord je trouve
Le 14/04/2020 à 14h30
Une étude basée sur les retours aux USA et en Allemagne où ces sinistres crétins ont mis leurs colis dans des milieux salins (qui pour le coup attaque bien l’inox). En fait, l’express fait dans le putaclic, jamais personne n’a prétendu que l’inox durerait autant que le confinement (des déchets radioactifs, pas le nôtre). L’étude remarque que, dans un milieu agressif, la durée de vie admise de l’inox est surestimée.
En revanche, en couche géologique argileuse, pas de sel et pas d’eau (c’est imperméable), la durée estimée ne change pas (de la fourchette où elle a été évaluée, c’est de la physique, pas du loto, il y a donc des incertitudes). Il y a 3 enveloppes de confinement du déchet : sa matrice de verre, le fût inox, et les centaines de mètres d’argile. La logique est de faire en sorte que la durée d’oxydation de l’inox + la durée de dégradation du verre + l’évolution géologique du stockage dépasse (de loin) la durée d’enfouissement nécessaire pour retrouver un niveau de radioactivité proche de la valeur naturelle.
C’est pour ça qu’on (en France) est “en retard” par rapport aux Allemands et aux Américains (c’est ce que disait “C’est pas sorcier” quand ils ont fait leur émission sur les déchets, avec le recul ça fait bien rigoler), parce que le site n’a pas été choisi pour faire des économies (i.e. comme les Allemands et les Américains qui ont voulu réutiliser d’anciennes mines*), mais pour ses caractéristiques géologiques (ce qui a donc supposé de faire des mesures, des modèles, puis une fois l’endroit approprié choisi, il a fallu faire un trou qui n’était pas déjà là).
*Je me méfie quand même de certaines critiques de procédés en Allemagne (où on voit des bulldozers entasser n’importe comment des fûts de déchets, ce n’est peut être pas en rapport avec le stockage et ça peut être de la désinformation comme il y en a souvent sur le sujet)
Le 14/04/2020 à 14h39
Parce que à part dans la tête des gens qui y connaissent rien, la réalité est plus beaucoup plus complexe.
Les masques sont du matériel médical qui doit être certifié pour être employé. Çà ne s’improvise pas ce genre de choses.La réquisition d’industrie n’est pas prévue dans la loi ordinaire n’ont plus. Et de plus toute commande passé par l’état doit respecter le code des marchés publiques sauf dérogation prévue par la loi initiale. Or un gouvernement est tenu de respecter la loi un minimum ( D’ou le vote express du projet de loi spécial covid 19 pour donner plus de latitude à l’exécutif).
Sans compté l’approvisionnement en matière première, les capacités de transport et de production à maintenir en période confinement,
Que les andouilles au sommet de l’état n’ai pas prévu plus loin que le bout de leur nez je veux bien y croire mais que depuis 1 mois tous les services de l’état ne travaillent pas au maximum de leur moyens pour avancer, j’y crois pas.
Le 15/04/2020 à 06h22
Le 15/04/2020 à 21h14
Le 15/04/2020 à 21h31
Le 15/04/2020 à 23h10
Le 16/04/2020 à 05h20
En France, c’est la litanie permanente : trop de fonctionnaires, trop de comités théodule, trop de taxes, soi-disant trop d’impôts, trop de masques en stock, les scientifiques disent n’importe quoi avec leur menace de virus (vu sur l’INA des avertissements en 1995 et 2000)…
Le 16/04/2020 à 08h52
Dans Riot que tu proposes, je n’ai absolument pas vu la partie chan de conversation vocal, comme le propose discord, je parle de fonctionnalité primordiale.
J’ai bien regardé, Riot remplace bien un whatsapp ou messenger, comme la partie chat ou vocale.
Mais Discord est bien plus complet sur la partie vocale, à moins que j’ai raté la fonctionnalité chez Riot ? …. J’avais même commencé à me palucher la doc pour l’installer sur mon syno.
Le 16/04/2020 à 12h02
Le 10/04/2020 à 15h30
“La procédure est détaillée en vidéopar ici.”
Je suis loin d’être un expert mais si cette procédure consiste à rajouter GuestName à l’URL pour provoquer un remplissage automatique du couple identifiant/mot de passe, un petit malin va vite saisir qu’il suffit de supprimer de l’URL tout ce qui est après GuestName.
Cela me semble limiter la casse mais la procédure risque de ne pas tenir devant certains petits débrouillard…
Le 10/04/2020 à 15h48
Personnellement, j’ai créé un serveur Discord pour mes classes, que j’ai verrouillé au maximum : aucun droit d’écriture ni de lecture (sauf le salon général) jusqu’à ce que j’identifie chaque élève / étudiant qui s’est personnellement présenté via MP.
J’aurais évidemment préféré une solution académique mais tout était saturé et il n’y avait que ça qui fonctionnait à 100% et qui demandait peu d’effort pour avoir un compte de la part des élèves (ils en ont quasiment tous un).
Je conçois que le paramétrage d’un serveur Discord ne soit pas facile (rôles, permissions, etc) ne soit pas à la portée du premier venu. Mais ayant des compétences, je les ais utilisées.
C’est lourd à l’ouverture mais ensuite, on sait qui est qui via un renommage strict des pseudos en “prénom NOM”.
Pour ce qui est des cours, ça se passe sur YouTube via lien d’une vidéo non répertoriée. J’ai subi 3 intrusions (sûrement un des élèves l’ayant fournie à un copain…) mais les modérateurs (mes collègues pour qui j’assure aussi les cours, on met en commun) ont rapidement réagit à chaque fois.
Et évidemment, les collègues ayant essayé les solutions académiques ont TOUS (sans exception) eu des problèmes de connexion. Moi en 3 semaines avec YT et Discord : 0. Merci les entreprises américaines :)
Le 10/04/2020 à 15h51
Comme expliqué, il s’agit en effet de « limiter les risques » (le risque 0 n’existe de toute façon pas sur Internet)… encore faut-il avoir accès à Moodle.
Le 10/04/2020 à 16h05
Au top, clairement discord avec un petit tuto, tu verrouilles tout et sans souci.
Vivement un discord qu’on puisse héberger soit-même.
J’ai hate de voir les petits malins quand les gengen vont venir toper à leur porte.
Le 10/04/2020 à 16h09
Dans ce cas, il y a clairement plusieurs origines au problème :
En effet, je doute fort que les infras en place étaient prévues pour absorber autant de trafic et permettre la mise en place de “classes virtuelles” au pied levé.
Ouais, alors, là, c’est pour moi le coeur du problème et je le vois clairement dans mon cas.
Je suis en formation pro jusqu’en Septembre, sauf que évidemment, le centre est fermé (ce qui est logique, hein ;) ), donc => Visio conférence.
Et évidemment a été choisi un truc simple : Zoom (oui, oui, et ça m’ennuie profondément).
Le problème là dedans, c’est que tout le monde n’a malheureusement pas forcément des compétences techniques de base en informatique et autant cliquer sur un lie, ça va, autant devoir certaines manip plus complètes / complexes peuvent vite poser soucis …
Et globalement c’est (selon moi) l’un des problèmes, beaucoup de monde de voulant pas “se prendre la tête avec des trucs compliqués”, alors les concepts de sécurité sont souvent mis de côté. :/
Le 10/04/2020 à 16h18
Une instance personnalisée sur un petit serveur perso " />
Le 10/04/2020 à 16h29
Juju251 a écrit :
Dans ce cas, il y a clairement plusieurs origines au problème :
En effet, je doute fort que les infras en place étaient prévues pour absorber autant de trafic et permettre la mise en place de “classes virtuelles” au pied levé.
Je ne suis pas d’accord avec rien n’était prêt. Je m’interroge pourquoi dans les hautes sphères, personne ne s’est dit :“Et si on se retrouve confiné comme les Chinois, comment fait-on?? Que doit-on prévoir??” Et de là le gouvernement aurait pu songer à des programmes de réquisitions d’industrie pour fabriquer les masques en cas de passage en stade 3 (car en lançant un inventaire on savait que nous allions en manquer) ou bien à voir si toutes leurs administrations avait des serveurs capables de faire le télétravail ou bien à faire une ébauche de loi d’urgence sanitaire qui aurait un symbole fort dans la communication.
De mon petit bout de lorgnette, cela n’a pas été fait. Le gouvernement était accaparé par la mise en œuvre d’une de ses réformes phares du quinquennat, la réforme des retraites et par les municipales.
Il est ironique de se dire que 2 grandes réformes d’envergures que sont la réforme constitutionnelle et la réforme des retraites ont été stoppé par une crise majeure sans aucun lien avec le sujet de ces réformes.
Juju251 a écrit :
Au sujet de la simplicité, une partie du problème est lié à la méconnaissance du fonctionnement de l’outil. Il est dommageable qu’une partie de la population française est formation de base en histoire, littérature, génétique, nucléaire, économie grâce au cursus du tronc commun mais que sur l’informatique cette formation se réduit à savoir installer un soft sur son iPhone ou taper dans Word grâce au B21 …
Le 10/04/2020 à 16h54
Le 10/04/2020 à 17h12
Quelqu’un connaît-il la G Suite for Education ?
J’y ai inscrit mon établissement et nous sommes sortis de la période d’essai pour avoir 10000 utilisateurs, stockage illimité, et surtout donc de la visio qui peut être restreinte ici aux utilisateurs enregistrés.
C’est gratuit si on remplit les conditions et ça répond bien aux besoins, mais étant méfiant de nature, je me demande quelle est la face cachée pour autant de générosité : produit d’appel vers des payants ? collecte de données ? …
Le 10/04/2020 à 17h27
Comme c’est Google, ils doivent récupérer des données, non ?
Le 10/04/2020 à 17h37
Le 10/04/2020 à 17h41
C’est le point G : si c’est gratuit, c’est toi et tes données qui valent de l’or.
Le 10/04/2020 à 17h42
C’est justement le but, soit on livre un produit bridé (Ha Ha HA …) et il faut payer pour en avoir plus, soit on ouvre tout gratuitement durant une période d’essai.
Le 10/04/2020 à 18h11
À l’installation sous MacOS Discord demande l’autorisation de récupérer TOUTES les saisies clavier de l’ordinateur, même lorsque Discord est fermé !
Le 10/04/2020 à 18h14
Le 10/04/2020 à 20h13
Le 10/04/2020 à 20h25
Le 10/04/2020 à 21h26
Le 10/04/2020 à 21h58
Le 11/04/2020 à 02h22
Le 11/04/2020 à 08h24
Le 11/04/2020 à 09h04
rien n’etait pret, hum hum, les millards d’euros dépenser depuis 2011 dans les classes numeriques, c’est passé par ou ?
oui oui millards d’euros je n’ai pas peur, tous les president se sont vanter de la bascule vers le numérique avec les investissement qui suivait, les regions ont depensé sans compter dans ce domaine depuis 2001.
ce n’est pas comme si internet venait d’exister !
tous cela pour le resultat que nous avons actuellement. Il n’y a aucune solution à base de clé privée public generalisé, (par ce que c’est compliqué hein !). le cned et sa methode de connection sur ses salons, comment dire en 2020 -> bullshit
Le 11/04/2020 à 09h07
Extrait des Conditions Générales d’Utilisation du site ‘Ma classe à la maison’ du CNED, je cite:
“5. Responsabilité de l’utilisateur
L’utilisateur s’interdit, et sans que cette énumération puisse être considérée comme limitative, de détourner la finalité du service pour faire de la propagande ou du prosélytisme, de l’utiliser à des fins professionnelles ou commerciales.”
Ainsi, d’après les CGU de ce site, un enseignant n’aurait pas le droit de créer un compte pour l’utiliser à des fins professionnelles.
Dommage…
Le 11/04/2020 à 10h40
Le 11/04/2020 à 12h53
Le 11/04/2020 à 13h05
Le 11/04/2020 à 13h28
Il paraît que la solution de visioconf “Talk” incorporée à Nextcloud marche plutôt bien, même si perso j’ai pas encore testé. (pas très utile pour une instance personnelle " /> )
Le 11/04/2020 à 13h41
Je pense que beaucoup ici surestiment grandement les capacités des profs à faire quoique ce soit en informatique.
Alors héberger et gérer ceci, ce serait le cas d’une extrème minorité.
On galère déjà à faire accepter des outils modernes de Google ou Microsoft. Ils sont jugés “top complexes”.
Le 11/04/2020 à 13h57
il ne faut pas non plus caricaturer…
Le 11/04/2020 à 14h04
Ah mais, je suis entièrement d’accord que ça n’aurait jamais dû être aux profs de gérer ça eux-mêmes. D’autant plus que ça aurait été bien plus rapide et efficace de demander à chaque académie (qui ont toutes un département IT) de monter elles-même une instance ou d’en louer une clé en main, plutôt que de demander à des dizaines de milliers de profs de se démerder par eux-mêmes.
Je tenais juste à rappeler qu’il existe de nombreux outils libres bien foutus, respectueux des utilisateurs, que l’Éducation Nationale ou les différentes académies pouvaient très bien s’approprier pour monter des instances en France, sur lesquelles profs et élèves auraient ensuite pu se rendre.
À l’arrivée, les profs auraient seulement dû recevoir une formation sur la modération de leur classe ou la publication de nouveaux contenus en ligne. Oui, c’est beau de rêver " />
Le 11/04/2020 à 17h58
Le 11/04/2020 à 20h16
Pour les classes virtuelles on parle de quoi ? Partage d’écran et audio ?
jitsi-meet peut théoriquement faire l’affaire non ? J’ai installé facilement un serveur dans une vm Ubuntu.