(reply:1875285:Idiogène)

Désolé…

A propos d’“ails en droit”, un jour, il y a longtemps (années 90) au cours d’une de ces réunions de la SACEM dont elle seule a le secret (et à laquelle je n’ai pas assisté, peur d’avoir subitement trop envie de vomir au milieu de ces messieurs (en très grande majorité, oui c’est un aspect dont on ne parle jamais : le machisme de ce milieu, quasi que des mâles à sa direction depuis…)…

Au cours de cette réunion-conférence donc, mon meilleur pote, auteur-compositeur comme moi, a osé poser UNE question :

• Pourquoi la SACEM n’adopterait-elle pas le fonctionnement d’une banque, puisque c’est ce qu’elle est en principe ?

(En sous-texte : “fonctionnement d’une banque” implique : des règles strictes, une comptabilité au cordeau, des contrôles réguliers par une autorité indépendante…

….et la réponse à des questions telles que : pourquoi doit-on attendre 6 mois avant de toucher le moindre droit ? Que se passe-t-il pendant cette période ? On nourrit des hamsters géants avec notre argent ?)

Pour toute réponse à cette question posée très poliment et respectueusement, un mec s’est levé, a regardé mon pote du haut de la hauteur vertigineuse de tout son mépris, de quoi donner le vertige, et lui a répondu :

“Tu dois sûrement être un producteur indépendant !”

Et… c’est tout. Aucune autre explication ni commentaire. Il a été snobé et mis à l’écart durant toute la euh… “réunion” (Let’s go party! Yeeeeeeaah!), et voilà.

Les banques d’affaires / d’investissement / Hedge funds ont une particularité : ils recrutent les plus grands cerveaux de la planète (mathématiciens, informaticiens, économistes, experts en tous genres de niveau +++++) et tu auras beau faire, ils seront toujours plus intelligents que toi, plus intelligents que tous les états réunis, plus intelligents que n’importe qui ou quoi.

La crise des subprimes est arrivée parce que ces entreprises se sont rendu compte qu’elles pouvaient faire des profits gigantesques sur les crédits à la consommation, en pariant sur leur non-remboursement (pari négatif).

Ils ont réussis à embrouiller tout le monde : les états, les institutions, les investisseurs et autres boursicoteurs… jusqu’à la rupture, qui était parfaitement prévisible soit dit en passant.

Or il ne faudrait pas confondre deux domaines, qui ont tout intérêt à rester distincts : les banques d’investissement “grands comptes”, et les banques pour les particuliers.

Les scandales de la Société Générale sont arrivés parce que cette banque à voulu mélanger les genres, au travers de filiales plus ou moins légales, et surtout très discrètes… et a eu une gestion pour le moins relâchée et hasardeuse…

Que les politiques aient manqué de vigilance, de capacités de contrôle et de prévoyance, c’est une certitude aujourd’hui, avec le recul.

(…D’où le grand intérêt de voter pour des gens qui savent vraiment de quoi ils parlent : en Italie, le spécialiste Mario Draghi est en bonne passe de redresser peu à peu la situation, après des années de n’importe quoi populiste. Je ne dis pas ici que politiquement j’ai le moindre chouia d’affinité avec ce monsieur, je ne fait que constater une amélioration durable de la gestion du pays.)

Pour en revenir au concept de “banque pour les particuliers” : oui, la SACEM aurait tout intérêt à se réinventer en tant que banque publique, financée par le public visé, MAIS pas seulement dans l’intérêt du public visé (les créateurs), elle serait sous le contrôle de l’état, dans l’intérêt de tous les citoyens.

D’accord avec toi, c’est une réalité : les banques privées échappent à toutes les contraintes et aux vagues tentatives de régulation venant des états.

Mais par rapport à mon message au-dessus, je pensait à une catégorie de banques qui elles, ne sont pas au-dessus des lois : les banques publiques ou encore les banques coopératives, qui sont sous le contrôle de l’état et / ou de leur clients.

Ces banques-là n’ont aucun intérêt à trafiquer leurs comptes ou à transférer en douce du cash vers des paradis fiscaux, vu que ceux-ci sont publics et que du coup n’importe qui peut leur demander des comptes.

Tout le monde aurait intérêt à ce que la SACEM et autres organismes de perception des droits fonctionne comme / devienne une banque publique : plus d’opacité, plus de risque d’abus de toutes sortes, une comptabilité publique, des règles claires et transparentes qui s’appliquent à tout le monde, sans aucune exception.

Ras le bol de ne pas savoir pourquoi untel, qui fait le même nombre de vues / clics / écoutes en streaming / téléchargements que unetelle, ne touche pas la même chose qu’elle, que ses voisins, que son oncle…

Pour les commerçants et autres entreprises, c’est exactement la même opacité qui s’applique : pourquoi Mme untel, qui tient un bar-tabac, devrait payer plus que Mr Untel, qui a un restaurant dans le même quartier ?

Bref, de la clarté, please ! Est-ce trop demander ?