Redevance Copie privée : « Si on doit payer, on va juste tuer la filière du reconditionnement »
Quand le fruit est dans le vert
Le 11 février 2021 à 09h20
10 min
Droit
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Le projet d’assujettissement des produits reconditionnés à la redevance copie privée irrite le secteur. SOFI Groupe, société derrière le site Smaaart, s’interroge sur la cohérence gouvernementale, non sans fournir plusieurs chiffres sur les conséquences d'un chantier soutenu bec et ongles par le ministère de la Culture.
Faire tomber les biens reconditionnés dans le champ de la redevance pour copie privée, voilà la nouvelle marotte des industries culturelles. Tout en continuant de frapper les téléphones, box, tablettes, clés USB, cartes mémoires, GPS à mémoire, disques externes et bientôt les ordinateurs neufs, les bénéficiaires de cette ponction reluquent avec appétit les biens de seconde vie.
Une étude d’usages est sur la rampe de la Commission copie privée. Elle devrait être financée par les seules sociétés de perception de ces sommes (SACEM, ADAMI, SPEDIDAM, SPPF, SCPP, SACD, etc.). L’objectif ? Mesurer les pratiques de copie sur ces biens, puis déterminer un barème, publié au Journal officiel dans les prochains mois. Le ministère de la Culture soutient sans surprise l’initiative. Depuis, une bataille s’organise avec d’un côté, la filière du reconditionné, épaulée du bout des lèvres par Cédric O au numérique et Barbara Pompili à l’Environnement. Et de l’autre, les sociétés de gestion collective et la Rue de Valois.
Après Recommerce, un autre acteur, SOFI Groupe, a bien voulu témoigner dans nos colonnes des conséquences d'un tel chantier, non sans revenir sur l’action intentée par Copie France, le collecteur de la redevance pour les sociétés de gestion collective.
L’entreprise basée à St-Mathieu-de-Tréviers en France, au nord de Montpellier, fut créée en 1986. À ses origines, elle était uniquement spécialisée dans la réparation de matériels électroniques dans les télécoms. « Cela fait 35 ans qu’on fait ce métier, en ayant géré en sous-traitance pour le compte d’opérateurs et de constructeurs, la remise en état de matériel sur le territoire » se souvient Jean Christophe Estoudre, son président.
35 ans, mais « un fleuve non tranquille ». La société était l’une des briques du groupe Anovo, lui aussi spécialisé dans la maintenance électronique. Dans les années 2010, des difficultés de gestion stoppent l’aventure. Dépôt de bilan, fermeture d’une dizaine de sites sur les 25 à l’actif… Et parmi eux, SOFI Groupe. Plusieurs cadres décident alors d’investir leurs indemnités de licenciement dans la reprise de l’entreprise montpelliéraine. « On voulait préserver l’activité en France, les emplois et les compétences acquises ».
« Avoir une industrie électronique en France est extrêmement rare aujourd’hui et cela reste difficile à maintenir en raison des coûts structurels face à des pays qui pratiquent le low cost. Nous croyons tout de même à notre savoir-faire. Nous essayons d’avoir une entreprise à l’équilibre, de préserver des emplois. Nous avons une centaine de collaborateurs aujourd’hui, le double par rapport à 2011. C’est un combat de tous les jours » témoigne Jean Christophe Estoudre.
En 2017, la société s’est diversifiée. En plus de son activité de réparation et maintenance, elle s’ouvre au marché du reconditionné. Elle dépose sa marque Smaaart, pour se spécialiser dans cette seconde vie des smartphones et autres tablettes. Une marque « qui se pose sur l’économie circulaire, l’emploi en France, où les produits sont achetés en France, renvoyés dans nos locaux près du Pic St Loup. Nous faisons attention à notre empreinte carbone, tout en conjuguant notre activité dans une démarche sociale ».
La réalité économique n’est pas simple face à la concurrence étrangère : « on essaye de progresser en terme de chiffre d’affaires. Derrière la vente d’un téléphone reconditionné, il y a de l’emploi en usine. Le marché est très concurrentiel avec des acteurs étrangers installés dans des pays low cost, Europe de l’est et Asie notamment. Pour garder le cap, nos niveaux de marges sont très faibles. Ça ne fait rien, on y croit. Nous avons 25 % de croissance chaque année sur notre chiffre d’affaires, mais en tirant le diable par la queue, donc avec des niveaux de marge qui nous permettent d’être à l’équilibre ».
Fin 2019, l'assignation de Copie France
Fin 2019, la douche froide. Une lettre recommandée avec accusé de réception. Dans l’enveloppe ? « Une assignation de Copie France, qui n’a jamais pris soin de communiquer préalablement avec nous. La société nous réclame le versement de la redevance pour copie privée comme si les produits reconditionnés étaient assujettis au même titre que les smartphones neufs ».
Car si la question de ces biens en seconde vie est arrivée très récemment en Commission Copie privée, sur le front Copie France avait pris les devants. Elle a assigné des dizaines d’entreprises, en considérant que ces téléphones revendus devaient être soumis au même barème que les téléphones neufs.
L’entreprise française, qui reconditionne en s’approvisionnant sur le marché français, a du mal à comprendre. « Pourquoi avec un tel mécanisme de dédommagement calculé sur la durée de vie d’un produit, nous aboutissons à des smartphones taxés une seconde fois alors qu’on essaye de prolonger cette durée ? ». Selon le chef d’entreprise, pas de doute : « si on doit payer, on va juste tuer la filière du reconditionnement ».
Déjà, les ayants droit de Copie France n’ont pas fait dans la demi-mesure. « Et même dans l’arbitraire », corrige Jean-Christophe Estourdre.
Explications : « Nos chiffres sont publiés sur Societe.com. Nous pensons qu’ils ont donc pris notre chiffre d’affaires sur cinq ans, en estimant je ne sais trop comment le panier moyen d’un Smartphone. Ils ont divisé le chiffre d’affaires par le panier moyen pour arriver à un volume d’unités. Et ils ont appliqué le barème de la redevance, sans même nous demander combien de produits avaient été reconditionnés. Ils sont même remontés jusqu’à 2015 en considérant que la totalité du chiffre d’affaires résultait de cette activité… que nous avons débuté en 2017 ! »
Avec sa méthode bulldozer, Copie France lui réclame un chèque de 678 000 euros. En prenant en compte les deux dernières années, l’entreprise pourrait même avoir à débourser près de 1,6 millions d’euros. Une paille.
Pour défendre leur appétit, les membres de Copie France tentent de relativiser, communiqué à l'appui. « La rémunération pour copie privée ne représente que 3 à 4 % du prix d’un téléphone reconditionné, vendu en moyenne 332 euros ».
18,33 euros de marge, puis 12 euros de copie privée
Jean-Christophe Estoudre conteste, avec un exemple parlant. Un iPhone 8 disposant de 64 Go d’espace de stockage est racheté par SOFI Groupe à peu près 150 euros, hors taxes.
Puis vient le processus de reconditionnement, totalement internalisé. « Les données sont effacées. Nous réalisons un audit, un diagnostic, un contrôle qualité et le processus de reconditionnement. Là-dessus il faut compter aussi sur les couts de commercialisation, la mise en stock et évidemment la livraison. Ces opérations représentent un cout de 65 euros, soit un total de 215 euros. On le vend 280 euros TTC, soit 233,33 hors taxes. Notre marge est donc de 18,33 euros ».
Mais sur ces 8 % de marge, il faut ensuite déduire les frais généraux, les ressources humaines, le marketing, l’administratif, le loyer, l’énergie, les impôts. « Au final, il ne nous reste pratiquement rien. On est juste à l’équilibre ».
« Dès lors, lorsque Copie France réclame 12 euros de redevance sur les 18,33 euros restants, cela signifie qu’on va donner 65,5 % de notre marge. Presque les deux tiers, quand le tiers restant ne nous permettra pas de financer nos charges. On ne sera plus à l’équilibre, mais en déficit, alors qu’au même moment, des acteurs étrangers échappent à tous les prélèvements, TVA de 20 %+écoparticipation + Copie privée »
Autre commentaire du président de SOFI Groupe : « il faut évidemment être solidaire avec la Culture, mais ce ne peut être au détriment de notre filière. On ne peut attaquer des gens arbitrairement. Les seuls qui survivront seront ces acteurs étrangers qui échappent à toutes les taxes ».
Érences et cohérence
Le chef d’entreprise cherche aussi la cohérence dans cette décision portée par le ministère de la Culture : « Est-ce qu’on veut vraiment réindustrialiser ? Nous avons souffert nous aussi du Covid. L’entreprise sera en perte cette année, mais nous essayons de nous battre pour maintenir cette filière vertueuse. Aujourd’hui, les pouvoirs publics soutiennent plusieurs lois relatives au reconditionnement, à l’économie circulaire. C’est vertueux pour l’environnement, cela crée de l’emploi en France».
L’entreprise, aujourd’hui en S.A.S, projette d’ailleurs de changer de statut dans les six prochains mois pour migrer vers une entreprise à mission sociale et environnementale. Alors qu’elle forme de nombreux jeunes déjà, « nous allons retrouver beaucoup d’acteurs, des entreprises d’insertions, des travailleurs handicapés… ». Conclusion : « On ne peut pas favoriser la culture en défaveur de l’économie sociale et solidaire et de la lutte pour l’environnement ! »
« Nous avons fait un calcul au sein du SIRRMIET [pour Syndicat interprofessionnel du reconditionnement et de la régénération des matériels informatiques, électroniques et télécoms, ndlr]. La filière représente 2 000 emplois avec 280 millions d’euros en volume d’affaires. Tout cela risque de disparaître au profit d’acteurs étrangers qui échappent à cette redevance ».
Ne pas augmenter le prix des reconditionnés, exhorte HOP
L’association Halte à l’Obsolescence programmée s’est également emparée du sujet. HOP « regrette un manque de vision globale des enjeux de la transition écologique et enjoint le Gouvernement à veiller à ne pas augmenter in fine le prix des appareils reconditionnés ».
« Le gouvernement avec la loi Anti-Gaspillage et Économie Circulaire (AGEC) souhaite encourager l’achat de biens reconditionnés plutôt que neufs en vue d’allonger la durée de vie des produits, ainsi que la réparation (indice réparabilité, fonds réparation et réemploi…). Or, ce secteur émergent reste fragile et doit rester compétitif pour être attractif aux yeux des consommateurs » ajoute-t-elle.
Elle souligne que dans un cycle de vie d’un smartphone, « la phase de fabrication est la plus impactante au niveau environnemental (et social) : 70 kg de matières sont nécessaires pour produire un smartphone, contenant 60 métaux différents. Ainsi, un smartphone reconditionné permet d’éviter 45 kg de CO2 émis et entre 34 et 40 kg de matières premières utilisées. »
Redevance Copie privée : « Si on doit payer, on va juste tuer la filière du reconditionnement »
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Fin 2019, l'assignation de Copie France
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18,33 euros de marge, puis 12 euros de copie privée
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Érences et cohérence
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Ne pas augmenter le prix des reconditionnés, exhorte HOP
Commentaires (37)
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Abonnez-vousLe 11/02/2021 à 09h38
Cette organisation Copie France ressemble de plus en plus à une mafia. Utiliser de telles méthodes, en plus soutenu par le ministère de la Culture…
Franchement au départ la copie privée devait compenser le fait de pouvoir copier son cd de musique ou de films (acheté légalement). Avec les tablettes, GPS, téléphone, je comprends vraiment pas cette redevance…
Le 11/02/2021 à 10h23
En principe, l’idée c’est que tu peux créer des fichiers à partir de tes CD et les copier sur tes périphériques au lieu de les racheter pour chacun. Pareil pour les vidéos (DVD ou Blu-Ray).
Mais en pratique, je suis tout à fait d’accord avec toi, d’autant plus qu’aujourd’hui beaucoup de gens utilisent les services de streaming légaux au lieu de ça (dans parler des difficultés à riper certains Blu-Ray, ou de l’utilisation de cette saleté de Cinavia), donc je me demande bien comment sont effectuées ces mesures d’usage. Genre l’espace de stockage d’une box télé, il n’y a pas d’ambiguïté sur son utilisation, mais sur le téléphone, c’est de moins en moins vrai.
Le 11/02/2021 à 12h36
C’est clair. Sur mon smartphone le stockage est uniquement utilisé par les applications, les photos et vidéos que j’ai moi-même réalisées. Rien de ce qui se trouve dessus ne concerne la copie privée.
Je connais quasi personne qui stocke encore la musique sur son smartphone. L’usage principal c’est la photo et la vidéo. Cette taxe est donc injustifiée. C’est du pur racket.
Le 11/02/2021 à 13h04
Moi j’ai un peu de musique dessus, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard, et de toute façon c’est hors du cadre de la copie privée .
Le 11/02/2021 à 10h18
Sur les barèmes existants ça pèse déjà lourd sur le budget des consommateurs mais alors là c’est la double peine…
Concernant l’entreprise qui s’exprime ici, ça sonne un peu comme du chantage à l’emploi mais pour le coup je suis complètement en phase avec leur constat. Ils ne pourront pas rester compétitif sur un marché dont l’une des principales caractéristiques (si ce n’est la première) est la recherche de produits à faible coût.
Et j’ai encore du mal à comprendre comment une commission de quelques personnes peut, sans aucun contrôle, porter des décisions économiques structurantes sur tout un pan de l’économie.
On peut débattre 1000 ans du bien fondé de cette redevance, il n’en reste pas moins que, comme il est dit dans l’article, ce genre de décision ne devrait pas pouvoir se faire de manière unilatérale sans concertation et sans régulation des autorités.
Le 11/02/2021 à 10h24
On leur a donné le doigt, puis la main, normal qu’ils s’attaquent au bras maintenant
Le 11/02/2021 à 10h29
Idée de film dystopique :
Des enfants se retrouvent à la rue parce que leur parents n’ont pas pu payé la taxe copie privée sur leur cerveau (estimé à 1 Peta octet) à la naissance. Imaginez un peu tous les airs de musique, toutes les partitions qu’un cerveau humain peut retenir et surtout transmettre à d’autres ! Le calcul serait bien sûr basé sur la moyenne haute de musiciens ou musicologues (étude financée par les ayants droits).
Il y aurait bien évidemment une nouvelle taxe à s’acquitter dans le cas
de seconde maind’adoption.Nan vraiment la chose que j’aurais envie de dire à ces vautours c’est “coup de pompe dans la gueule”.
Le 11/02/2021 à 10h38
je pense toujours à ça avec copie france :
https://ih1.redbubble.net/image.922957860.3880/flat,750x,075,f-pad,750x1000,f8f8f8.jpg
Le 11/02/2021 à 10h42
Bonjour,
Un des problèmes avec copie privée c’est que personne ne fait rien…Mélanchon… rien, les syndicats rien ….. UFC que choisir ou autre rien…. les grands média rien…
Il n’y aucun contre pouvoir qui s’attaque à eux.. En tout cas il me semble.
Alors ils vont de plus en plus loin….
Pour rappel il mes semble :
La copie privée est un droit que l’on ne peut pas exercer puisque ce droit n’autorise pas à casser les DRMs hors l’essentiel de ce que l’on achète à un DRM…
De là ces copies sont du piratage qui ne devrait pas être pris en compte par les ayants droits.
Mais bon…
Le 11/02/2021 à 10h51
Autant sur la TVA sur le reconditionnement je pourrais comprendre puisqu’il y a création d’une nouvelle valeur MAIS la compensation que la “…” copie privée pour laquelle existe et est sensé est appliqué A DEJA été compensé à la vente neuf du produit. Je comprends même pas pourquoi le “débat” existe.
Le 11/02/2021 à 10h54
Le gros souci : 12 voix d’ayants droit, 6 voix d’industriels, 6 voix de consommateurs, et un président très attentif, qui dispose de la possibilité de voter. Voir le rapport de l’UFC sur ce point.
Le 11/02/2021 à 11h02
ll y a un truc que je ne comprends pas, est il possible de faire payer cette redevance deux fois pour le même appareil (une fois neuf et ensuite pour l’occasion) ?
N’y aurait il pas là une faille juridique qui permettrait de bloquer Copie France ?
Le 11/02/2021 à 11h16
Et on nous parle d’écologie et de durée de vie des produits. Que fait Roselyne ?
Le 11/02/2021 à 11h45
Ben si, Marc les a pointées dans la news précédente sur le sujet. Par exemple le fait que la taxe est due à la mise en circulation, et qu’un autre article dit qu’un produit ne peut faire l’objet que d’une seule mise en circulation.
Mais bon, de toute façon tant que personne ne les attaque, les failles juridiques ils s’en fichent. Enfin là ça risque d’arriver quand-même, mais ça va prendre 3 plombes comme d’habitude, sans effet suspensif, et une partie des acteurs seront morts avant la fin. A moins qu’ils ne refusent de payer avant que la décision ne soit rendue, ce qui est jouable.
Le 11/02/2021 à 12h34
Merci pour la réponse.
Je n’ai pas lu ce dernier article, je m’en serais souvenu
Du coup, le truc est bien tourné si c’est la mise en circulation qui compte…. Quelle bande de vautours…
Le 11/02/2021 à 12h53
Copie privée (et le ministere de la culture derrière) c’est vraiment le gendarme de Funès : “fort avec les faibles, faibles avec les forts”.
Ces fins de race puantes (je suis même pas sûr que les caricatures de Floc soient pas en dessous de la realité !), qui se cooptent ensemble en petit comité refusent sans honte (c’est même pas qu’ils pourraient pas !) de s’attaquer depuis des années aux gros poissons :
Cpie privé ils s’en foutet, ils n’essaient même pas.
BFM TV et les autres medias mainstream, est-ce qu’ils
font leur gros titres là dessus ? jamais…
Resultats comme Copie France ce sont de gros merdeux pas courageux, ils s’attaquent le cul tranquillement assis derriere peur bureau aux toutes petites boites… les mêmes que l’urssaf ou le SIE va matraquer de taux usuriers en cas de retard de paiement de TVA ou de cotisations…
Ce qui me fait rager là desans c’est que tout le monde s’en cogne…
les gens s’en foutent tant qu’ils peuvent continuent à aller acheter en SUV diesel truqué de la merde en supermarché, à ecouter ou matter en streaming les 2% d’artistes et de series prefabriqués qui font 95% des revenus, qu’ils peuvent aller butter des animaux en toute
legallité et raller sur le voile parce que c’est
la cause de tous les maux et de la desinstrialisation…
Je melange plein de choses expres mais c’est pour dire qu’on fait face à une accumulation de petites compromissions, de petits clientelismes qui font des grands ruisseaux et d’une impunité totale des
“gros”…
ça a de quoi énerver.
Le 11/02/2021 à 14h33
en fait, c’est malheureusement très simple.
Voleur France ne peut appliquer que la loi française qui s’applique … en France.
La mondialisation étant passée par là et l’espace européen étant un emmental rempli de trous, il n’y a AUCUNE protection/sauvegarde face à des entreprises étrangères qui proposent bien moins cher car non assujetti aux tva/écotaxe/…
Ultra-logique et très facile.
A la place de Recommerce et SOFI Groupe, je jouerais avec les règles du système.
Très facile,
une holding placée (au hasard) au Luxembourg,
une entreprise de revente de matériel réparé en Irlande aussi (taxes très faibles sur les entreprises), qui porte une boite au lettres et le site web.
note; pour la tva, c’est au client français de faire la démarche de payer la tva de son côté (lol)
leur entreprise existante qui devient une entreprise prestataire de l’entreprise irlandaise et qui fait miraculeusement 0 bénéfices mais bénéficie des aides (salaires au smic, contraits aidés, …) tout en faisant un bénéfice à 0
Toute ressemblance à des montages d’entreprises existants pour de grands groupes serait fortuit.
La recette est ultra simple, parfaitement connue et “bateau” à mettre en place.
Le 11/02/2021 à 12h55
Ben non c’est pas bien tourné, puisqu’un produit ne peut faire l’objet que d’une seule mise en circulation, ils ne sont pas censés pouvoir dire qu’une vente après reconditionnement est une nouvelle mise en circulation qui déclencherait une nouvelle taxation. Ca les empêche pas de le dire pour autant, mais sûrement à tort du coup.
Ou alors il faudrait considérer le produit reconditionné comme un nouveau produit n’ayant jamais été mis en circulation, mais c’est un peu l’opposé de la définition du dictionnaire non ?
Le 11/02/2021 à 13h52
C’est quand même bien trouvé si on considère qu’une mise en circulation est consécutive à une vente.
Pour le reste, je suis tout à fait d’accord avec toi.
Le 11/02/2021 à 13h17
Copie France soutient d’un côté les DRM pour empêcher la copie et de l’autre demande une ponction. Autrement dit elle nous fait payer quelque chose dont elle nous empêche de profiter. Ça s’appelle du vol. Je ne soutiens clairement pas l’évasion fiscale mais pour moi c’est le seul cas où c’est totalement justifié de le faire en achentant les supports à l’étranger et en “oubliant” de remplir les formulaires.
Le 11/02/2021 à 14h25
Franchement cette redevance n’aurait jamais du exister. “Taxer” des disques sous prétexte qu’on pourrait sauvegarder nos produits culturels dessus, ça n’a tellement pas de sens. On paie déjà les CD/DVD et parce qu’on pourrait avoir envie de tout sauvegarder sur nos disques, on paie une 2e fois… Franchement dans ce cas pourquoi ne pas avoir augmenter le prix des cd/dvd !! Mais la forcément, ils auraient été contre, vu que ça risquerait de plomber leurs ventes…
Le 11/02/2021 à 15h08
Principe qui était vrai du temps des CD/Casette/Vynil, ou tu achetait un exemplaire par appareil qui pouvait les utiliser …. oh wait !
Le 15/02/2021 à 14h58
En pratique il me semble que c’était déjà en place et que c’était donc payé quand on achetait des cassettes audio ou vidéo et des CD vierges. Au fil du temps ça a été étendu au reste.
Ben, quand je compare le prix d’un DVD en France avec le prix d’un Blu-Ray au Royaume-Uni (je te laisse deviner lequel est moins cher, même pour un film français), je me dis qu’on nous prend bien pour des cons, quand même. Enfin, ce que je veux dire c’est que les produits culturels sont tellement chers en France qu’ils ne doivent pas avoir beaucoup de marge pour nous faire cracher plus.
Le 11/02/2021 à 16h18
pour ce sous-titre de compétition.
Le 11/02/2021 à 16h50
Non, c’est une exception au droit d’auteur.
Le 13/02/2021 à 09h41
certes, ça ne l’ait pas.*….mais, ça devrait l’être !
ce serait la contrepartie au payement (obligatoire) de la ‘CP.’, non ?
là…on te fait payer la ‘CP.’, mais, tu ne peux pas en profiter (DRM) !
c’est un Monde de–>
sticto sensus
Le 11/02/2021 à 23h41
Aujourd’hui, il n’y a que la médiatisation qui peut faire bouger les choses. La majorité des gens ne savent même pas ce qu’est la copie privée. L’écart est énorme.
Le 13/02/2021 à 10h01
c’est sûr !
ils devraient en parler PLUS dans les ‘Média.’
et dire : “voilà* ce que vous payez, ET vous n’avez pas de contrepartie” (fond perdu) !
Le 12/02/2021 à 00h31
elle n’aurais jamais existé car selon la loi (visiblement il ont pas du la lire souvent) on ne peut “punir” une intention, exemple : “avoir envie de tuer quelqu’un ne t’amène pas chez les flics”.
Cette loi taxe est en contradiction avec la loi et tous le monde s’en tape, car avoir envie de stocker du contenu culturelle, bah ce n’est pas le faire.
Il n’y a que les ministres français pour pondre des conneries pareille (et pourtant en belgique on est pas les dernier a trouvé des taxe a la con mais celle la ils ne nous l’ont jamais faite).
Le 12/02/2021 à 11h26
Le soucis en Belgique c’est qu’on copie ce que fait la France, c’est pas pour rien que je m’intéresse à ce sujet alors qu’il ne m’impacte pas vraiment
https://www.auvibel.be/fr/
La répartition de notre commission est très différente, nos tarifs sont plus bas (pas mis à jour depuis 2013), mais la récupération pour les entreprise est tout aussi foireuse.
https://www.auvibel.be/fr/courrier-aux-deputees-federaux-auvibel-demande-durgence-des-nouveaux-tarifs-pour-la-copie-privee/
https://www.auvibel.be/fr/remuneration/tarifs-et-definitions-des-produits-soumis/
Juste au cas ou, la redevance copie privée il n’y a pas qu’en France, l’application diffère juste selon les pays
Il y a une étude globale, la plus récente date de fin 2020, que 520 pages :) (on peut chercher par pays)
https://members.cisac.org/CisacPortal/cisacDownloadFileSearch.do?docId=39523&lang=en
Par exemple
Belgique (2018) elle a rapporté 18 413 397,05€ (1,61 par habitant)
France (2019) 259 000 000€ (3.92 par habitant)
Allemagne (2018) 332 517 000€ (4 par habitant)
Au cas ou, au Luxembourg la loi prévoit une compensation, mais la loi n’est pas appliquée (je crois que c’est le seul pays de l’UE)
Le 12/02/2021 à 12h02
Ha les artistes, quand ils sont dans la merde il faut les aider, quand ils gagnent plein de tunes, ils se barrent à l’étranger pour ne pas payer d’impôts…
Le 12/02/2021 à 14h23
Ah. Je lis dans l’article que les GPS à mémoire sont concernés. Par la “copie privée”. Des fucking GPS !? Quelqu’un m’explique ?
Le 12/02/2021 à 14h47
moi je pense que comme on adresse un autre pan de l’économie, on devrait rajouter 6 sièges à la commission Copie Privée pour l’industrie du reconditionné.
Le 12/02/2021 à 15h19
ça serait magique
Le 12/02/2021 à 17h24
pas pour rien que j’achète mon matériel direct au US en me le faisant envoyé ca me permet d’évité ce genre de soucis, et avec la conversion dollar -> euro + la copie privée (fr), ca me coute moins chère d’importé que d’acheté en France.
Le 13/02/2021 à 12h01
vous comprenez dans certains gps on peut y uploader de la musique donc… Faut qu’tu craches, faut qu’tu payes, pas possible que t’en rechapés… Ce sont les frères qui rappent touuuuuuut. Touuuuulouulouuuuu toulouloulouloulou
Le 14/02/2021 à 08h18
C’est une mafia. Mêmes méthodes, même financement totalement opaque …