Pour Barack Obama, les États-Unis dominent toujours Internet
« Internet était à nous ». Et le web ?
Le 23 février 2015 à 17h30
17 min
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Il y a une semaine, Barack Obama répondait à une interview du site spécialisé Re/code. L’occasion d’aborder de nombreux sujets, du chiffrement au travail des services de renseignement, en passant par la concurrence avec l’Europe… Avec des positions qui ont provoqué de nombreuses réactions, sur le vieux continent comme outre-Atlantique.
Barack Obama a confiance dans la puissance numérique américaine, et le fait savoir. Dans un entretien au site Re/code, publié le 15 février, il revient longuement sur la plupart des thèmes sensibles de ces derniers mois. Il y détaille sa stratégie et clame sans hésitation la puissance de son gouvernement, des entreprises et des renseignements américains. Premier des sujets abordés : le piratage de Sony Pictures de décembre, attribué à la Corée du Nord.
Pour le président américain, il ne s’agit pas d’un acte de guerre, mais une « atteinte à la propriété, du vol commercial grave ». « Quand ce type d’attaque est commanditée par un État, c’est un problème » a-t-il affirmé... Quelques jours avant la découverte du vol de clés de chiffrement des cartes SIM du français Gemalto, par les services américains et britanniques, mettant potentiellement à découvert une partie des communications téléphoniques mondiales.
La cybersécurité, la priorité d’Obama
« J’ai participé à une table ronde avec les PDG et les CIO (Chief Information Officers) d’entreprises de différents secteurs, et ils étaient d’accord sur un point : les acteurs d’État sont une catégorie à part, par la sophistication, les ressources et la patience dont ils disposent » poursuit Barack Obama, en référence à une rencontre du 13 février, avec entre autres Apple et Intel, où il a demandé une collaboration plus grande entre entreprises et État.
La cybersécurité « est un domaine où le secteur privé devra avoir une aide immédiate du gouvernement, d’une manière bien plus agressive. Nous menons un gros travail sur le partage de l’information, la collecte de données et leur dissémination dans l’économie. Nous sommes devenus meilleurs sur ce point ». Ces dernières années, des lois sont effectivement passées pour imposer une meilleure collaboration public/privé, notamment avec un décret publié quelques jours avant l’entretien. Ces protections ne concernent pas que les attaques menées par des États, rappelle-t-il, évoquant les « les acteurs criminels hors État qui inondent les systèmes informatiques à la recherche de vulnérabilités ».
« Nous avons commencé avec les infrastructures critiques. C’est une zone où nous avons un engagement important avec ces industries, que ce soit Wall Street ou la finance, le service public ou les systèmes de contrôle aérien. Tout cela est de plus en plus fondé sur le numérique. L’une des difficultés est qu’une bonne partie tient du secteur privé » indique Barack Obama, qui a signé en 2013 un décret incitant fortement les entreprises derrière les infrastructures critiques à partager leurs données. Pour le président, le gouvernement doit les amener à travailler ensemble, ce qui ne serait pas encore simple.
« L’une de nos conclusions est que ça va si vite que nous avons un système plus agile. Ce n’est pas une situation où nous créons un ensemble de standards, de règles et de régulations puis nous asseyons sur nos lauriers. Vous devez constamment vous tenir à jour » constate encore Obama, reprenant le discours habituel du milieu de la cybersécurité.
« Un des plus grands défis est qu’il suffit d’un maillon faible. Vous pouvez avoir 9 entreprises avec d’excellents protocoles, un système d’identification, etc., si vous en avez une qui ne fait pas un bon travail, le système entier est compromis [...] La loi que nous avons soumise au Congrès offre aux entreprises des protections quant à leur responsabilité, pour qu’elles puissent partager des informations sans risquer de futurs procès. C’est le genre d’erreurs sur lesquelles j’aimerais que nous fassions beaucoup de progrès cette année » s’avance-t-il.
La Chine et la Russie seraient les pays les plus dangereux
Il souligne par ailleurs que la Corée du Nord « n’est pas spécialement douée ». « Mais regardez les dégâts qu’ils ont pu faire ! La Chine et la Russie sont vraiment douées. L’Iran est doué. Et nous sommes dans un dialogue constant avec ces pays de la même manière que nous dialoguons autour des armes nucléaires, en leur expliquant ça que ça ne sert personne de mener des attaques qui peuvent amener une réponse [offensive] » appuie le président, dont l’armée est pourtant elle aussi bien active sur le numérique.
Mais cet aspect (très) offensif de ses services, il l’attribue à un flou dans ce monde de 0 et de 1. « Je me souviens d’un commentaire d’un membre de l’équipe de sûreté nationale. [La cyberdéfense] est plus comme le basketball que le football : il n’y a pas de limite claire entre l’attaque et la défense. Les choses vont constamment d’un côté et de l’autre ».
Si Barack Obama use la confusion entre cyberattaque et cyberdéfense pour justifier le travail de son armée, elle existe bel et bien. Jusqu’à la Loi de programmation militaire française, votée fin 2014, l’armée ne pouvait pas remonter jusqu’à l’origine d’une attaque. Analyser un serveur tiers est ainsi considéré comme une attaque, même quand il s’agit de comprendre d’où vient une menace. La limite est donc techniquement ténue, même si les intentions restent souvent claires.
Filant sa métaphore nucléaire, il appelle d’ailleurs à des accords internationaux clairs. « À terme, nous devrons trouver des sortes de protocoles internationaux, comme nous l’avons fait pour les armes nucléaires. Soit fixer des limites et règles claires, comprendre que tout le monde est vulnérable et se porte mieux si nous nous en tenons à certains comportements. En attendant, nous devons avoir les capacités de nous défendre » envisage le président américain.
De même, les États-Unis seraient modérés sur l’étendue de leur espionnage industriel. « Quand vous développez des défenses suffisantes, la sophistication dont vous avez besoin peut potentiellement vous amener à attaquer. Nous sommes tout de même clairs sur certaines choses. Par exemple, nous ne faisons pas d’espionnage industriel comme beaucoup d’autres pays le font, par des opérations d’infiltration et de vol d’informations commerciales » se défausse-t-il. Les responsables de Gemalto, entre autres, apprécieront sûrement.
De bonnes relations avec la Silicon Valley, mises à mal par Snowden
Autre sujet : les rapports entre l’État américain et les entreprises de la Silicon Valley, dernièrement très critiquées pour le peu de cas qu’elles feraient du droit européen. « Il est juste de dire que mes relations avec la Silicon Valley et le milieu des technologies ont été historiquement très bonnes. Beaucoup de ces gens sont mes amis, ont été des soutiens et nous discutons constamment ». Mais tout n’est pas si rose.
« Les révélations Snowden ont fait très mal à la confiance entre le gouvernement et ces entreprises, à cause de l’impact qu’elles ont eu sur leur bilan. J’ai constamment essayé d’adapter les lois et les règles gouvernant notre comportement dans le cyberespace avec ces nouvelles technologies » plaide-t-il, estimant que la Maison-Blanche a été « un peu lent[e] ».
Mais qu’on se rassure : « nous avons agi dans le respect du citoyen américain, que ce que nous avons fait dans le pays a été strictement régulé. Je peux dire, avec une confiance presque entière, qu’il n’y a eu aucun abus sur le sol américain », ajoutant que les actions de la NSA sont par définition censées atteindre les pays étrangers. Difficile donc de savoir si la présidence américaine met la vie privée de la population mondiale au même niveau que celle des Américains. Dans un éditorial, Le Monde évoque « le cynisme » d’Obama avec un « deux poids et deux mesures, selon que l’on est américain ou pas ».
« Nos capacités à amasser de l’information sont importantes, et il n’y a traditionnellement pas eu de restrictions sur la récupération d’information par nos services en dehors de nos frontières et sur des citoyens étrangers » explique Barack Obama.
Une « tension » entre liberté et sécurité
D’ailleurs, l’un des grands « défis » de l’administration Obama est de trouver un équilibre entre vie privée et sécurité, qui seraient aux opposés. « Tout le monde devrait [avoir droit au chiffrement de ses messages]. Il n’y a donc pas de scénario dans lequel nous ne voulons pas de chiffrement fort » explique-t-il, se disant un « croyant fervent » du chiffrement fort.
Seule limite voulue : que le chiffrement n’empêche pas les forces de l’ordre de récupérer les contenus des messages, comme elles le feraient lors d’écoutes téléphoniques. Pour lui, l’usage actuel chiffrement fort vient « de demandes des consommateurs et de craintes légitimes pour la vie privée »… Qui ne seraient donc pas si légitimes vis-à-vis de l’État. Comme le note pourtant le Washington Post, « la NSA a mis à mal » ce chiffrement, par exemple via le vol des clés de Gemalto ou en infiltrant depuis des années les groupes qui développent les principaux outils de chiffrement.
Il souhaite donc « réduire l’écart » entre cette volonté « légitime » de vie privée et la capacité de la police de connaître le contenu des messages quand ils le souhaitent. « Dans une situation où il y a une menace à la sécurité nationale, peut-on accéder [aux communications] ? Si non, nous devrons vraiment avoir un débat public. Et je pense que la Silicon Valley utilisera l’argument que compromettre le chiffrement serait bien plus dangereux [que de ne pas en avoir] » admet-il, malgré une « empathie » pour les services de renseignements.
Pour Obama, le public doit comprendre qu’il y a une tension entre leur vie privée et leur exigence que l’État arrête toutes les menaces, comme les attentats, avant qu’ils ne se produisent. « Il y a des moments où ceux qui voient ça par la lunette des libertés individuelles rejettent l’idée qu’il y a des contreparties, et il y en a. Et vous devez vous faire à l’idée que nous accordons plus d’importance à nos libertés qu’à notre sécurité » assène-t-il.
Pour une meilleure protection des données personnelles
« Je pense que vous possédez vos données, que je possède les miennes. Nous possédons nos données médicales, nos données financières. […] C’est un domaine où, ironiquement, j’ai des tensions avec la Silicon Valley, parce qu’ils aiment parler des intrusions du gouvernement. Mais certains modèles commerciaux sont de toute évidence aussi intrusifs », exprimant là un de ses points de désaccord avec ses « amis ».
Pour lui, la clé d’une meilleure protection des données personnelles tient à une meilleure information des utilisateurs. Tout simplement. Même si des limites devraient être fixées. « Prenons un exemple dont j’ai discuté il y a longtemps, à propos de technologies éducatives vendues et installées dans des écoles. Quand un enfant va en ligne pour discuter avec son professeur, leurs données sont transmises à une entreprise de marketing qui vend ensuite à l’enfant. Ce sera hors-limites. Il y aura des choses sur lesquelles nous dirons non, même si le consommateur est prévenu en amont » pose Obama.
Une Europe jugée protectionniste face aux géants américains
Les positions européennes sur la vie privée, bien plus strictes que les américaines, notamment en ce qui concerne le croisement des données, devraient donc réjouir ce défenseur des libertés. Non ? Non. Pour lui, les attaques de l’Europe contre les géants du Net seraient avant tout du protectionnisme.
« En défense de Google et Facebook, parfois la réponse européenne suit plus une logique commerciale qu’autre chose. Pour certains pays comme l’Allemagne, par son histoire avec la Stasi, [la vie privée] est un sujet sensible. Mais par moments, certains éditeurs – leurs fournisseurs de services qui, vous savez, ne peuvent pas rivaliser avec les nôtres – essaient de mettre des barrages à nos entreprises, pour les empêcher de fonctionner efficacement » assène le président américain.
Les révélations Snowden ont d’ailleurs été un coup majeur pour les groupes américains. « Dans des endroits comme l’Allemagne, ça a eu un impact énorme, et pas seulement sur les relations entre gouvernements. Soudainement, toutes les entreprises de la Silicon Valley qui y travaillent ont eu des difficultés, qui n’ont pas toujours des causes sincères. Parce que certains de ces pays ont des entreprises qui veulent détrôner les nôtres » poursuit-il.
Pour Obama, « Internet était à nous »
Il faut dire que les États-Unis seraient au cœur d’Internet, et que le reste du monde n’y pourrait pas grand-chose. « Internet était à nous. Nos entreprises l’ont créé, l’ont étendu et l’ont perfectionné de manière à ce que d’autres ne puissent pas rivaliser. Et souvent, ce qui est présenté comme de nobles positions sur ces problèmes découle simplement de leurs intérêts économiques » martèle-t-il encore, sûr de sa puissance. L’évasion fiscale et le comportement parfois obscur sur les données personnelles des groupes américains ne seraient donc que des prétextes pour tordre la concurrence.
Cette attaque sur un protectionnisme européen n’a pas laissé les responsables indifférents. Interrogé par le Financial Times, un porte-parole de la Commission européenne a répondu que « l’idée [selon laquelle] nos lois sont uniquement là pour protéger nos entreprises est déplacée ». À Re/code, la Commission indique que « notre rôle est de nous assurer que les entreprises qui opèrent sur notre continent jouent avec les mêmes règles. Nous devons protéger nos citoyens ».
Stéphane Richard, patron d’Orange et grand pourfendeur des géants du Net, a également réagi lors de la présentation des résultats annuels du groupe, rapportent Les Échos. « Tout le monde contribue au développement [d’Internet]. Et notamment les opérateurs télécoms, qui investissent dans les infrastructures ». « L’Europe n’est pas le paillasson numérique de l’Amérique » ajoute-t-il, évoquant une arrogance contre laquelle il faut lutter.
Pour plus de femmes dans la Silicon Valley
Interrogé sur la perte de l’avantage concurrentiel des États-Unis face à d’autres pays, comme la Chine, Obama se veut aussi confiant. « Tout d’abord, nous ne perdons pas [notre avantage] si vite. Ce qui est vrai, c’est que notre avance s’érodera si nous ne prenons pas de bonnes décisions maintenant. Les études en technologies sont une énorme priorité. Nous devons amener nos enfants vers les maths et la science, et pas qu’une poignée. Ça doit être tout le monde. Tout le monde doit savoir coder tôt » estime-t-il, alors que cette perspective n’est pas accueillie unanimement dans d’autres pays, dont la France.
Pour lui, il faut introduire le code « avec l’alphabet et les couleurs. Et particulièrement se concentrer sur la participation précoce des filles. Les groupes sous-représentés, les Afro-Américains, les latinos. Nous devons connecter ces enfants. C’est la partie de notre population qui croît le plus vite ». Ces dernières années, les grands groupes américains du numérique sont très souvent attaqués sur leur manque de diversité. Ces entreprises sont considérées comme des repaires d’hommes blancs qui rejettent toute différence, comme le détaillait récemment Newsweek, par de nombreuses anecdotes.
« Une part du problème est que notre système éducatif ne fait pas un bon travail [sur l’intégration des femmes dans les technologies]. Point. Ce qui arrive, c’est qu’on n’aide pas les écoles et les professeurs à l’enseigner de manière intéressante. Donc une partie de la population se disperse, simplement. Les filles, par exemple : on ne leur montre pas de modèle [de femmes] qui ont du succès dans les technologies » juge le président, pour qui c’est « un besoin urgent ».
Diffuser la création technologique dans tout le pays
Il propose également une réforme de l’immigration, pour choisir « les meilleurs et plus brillants du monde entier, et pour que ceux qui étudient ici ne soient pas forcés de partir ». Cette réforme a récemment été proposée au Congrès, qui l’a bloqué. Obama explique donc avoir pris des mesures pour réduire la bureaucratie autour de l’immigration et faciliter la vie des étudiants, en attendant une loi.
« Il reste une grande marge de progression. Ce n’est pas une industrie mature, finie, où le nombre de personnes qui y participent est une opération à somme nulle » calcule le président, estimant que les femmes et les étrangers « brillants » ont toute leur place dans les technologies, sans prendre la place de qui que ce soit. D’autres régions que la Silicon Valley développent d’ailleurs des pôles technologiques, comme Austin au Texas. « Il y a d’autres endroits dans le pays (dans l’Utah par exemple) où les gens s’unissent. J’étais à Boise State et ils réalisent toutes sortes de choses intéressantes dans le numérique, en connectant des universités avec des entreprises ». Quoi qu'il en soit, il souhaite encourager ces initiatives dans tout le pays.
À ce titre, la quantité d’ingénieurs est un des problèmes actuels du gouvernement. La Chine serait à ce titre une menace. « Nos ingénieurs sont toujours meilleurs, mais nous n’avons pas toujours besoin du meilleur absolu du MIT. Nous avons aussi besoin d’ingénieurs standards qui peuvent aider à la production. Parce qu’ironiquement, une des raisons de la fuite de certains emplois à l’étranger n’est pas l'envie de réduire les salaires, mais qu’il y a plus d’ingénieurs qui peuvent contribuer au niveau de la production ».
In fine, l'intervention de Barack Obama est donc un discours de puissance. Dans tous les domaines, le pays serait au faîte de sa suprématie, et pourrait envisager l’avenir sereinement... Y compris si la Maison-Blanche peut passer ses réformes sans encombre. Mais plus qu’un constat, ce serait l’affirmation d’ambitions. L’Amérique « affirme sa volonté d’hégémonie sur le cyberespace » estime ainsi Éric Le Boucher dans Les Échos.
Pour lui, les États-Unis seraient puissants militairement grâce à une vaste cyberarmée. Ils seraient puissants économiquement et culturellement grâce aux géants du numérique, qui imposent une façon de vivre par leurs outils. Ce qui justifierait de les défendre face aux Européens, jugés protectionnistes. « Barak Obama pense que soutenir les GAFA [Google, Apple, Facebook, Amazon] est plus essentiel que de discuter avec Vladimir Poutine » affirme Éric Le Boucher, pour qui le président américain a « les yeux sur l’avenir ».
Pour Barack Obama, les États-Unis dominent toujours Internet
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La cybersécurité, la priorité d’Obama
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La Chine et la Russie seraient les pays les plus dangereux
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De bonnes relations avec la Silicon Valley, mises à mal par Snowden
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Une « tension » entre liberté et sécurité
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Pour une meilleure protection des données personnelles
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Une Europe jugée protectionniste face aux géants américains
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Pour Obama, « Internet était à nous »
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Pour plus de femmes dans la Silicon Valley
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Commentaires (65)
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Abonnez-vousLe 23/02/2015 à 17h39
“Pour certains pays comme l’Allemagne, par son histoire avec la Stasi, [la vie privée] est un sujet sensible. Mais par moments, certains éditeurs – leurs fournisseurs de services qui, vous savez, ne peuvent pas rivaliser avec les nôtres – essaient de mettre des barrages à nos entreprises, pour les empêcher de fonctionner efficacement” assène le président américain.
Le 23/02/2015 à 17h46
C’est la réalité, en tout ca dans le monde de l’Internet, y’a pas a dire, les USA sont les BOSS, l’éducation nationale en France fait mal son taff
Le 23/02/2015 à 17h51
Que l’on n’ait pas les mêmes moyens / facilités de développement économique et commercial est une chose, qu’on souffre d’inertie administrative oui, mais considérer qu’en Europe il n’y a aucun talent humain capable de rivaliser (en intelligence, créativité, programmation…) avec les américains, non.
Après, pour le domaine du Web, si on vise un développement mondial, qu’il soit plus efficace d’aller s’installer dans la Silicon Valley, ce n’est pas faux en l’état actuel ;)
Le 23/02/2015 à 17h54
Tout me fait gerber dans son interview…
Le 23/02/2015 à 17h57
On a surtout plus de talent qu’au US, si tu prend l’europe réuni. C’est juste que leur économie débridé valorise la moindre personne qu’a une idée fut-elle débile.
Quand tu vois le nombre de rachat de start-up n’ayant rien prouvé qui se compte en milliard de dollars…
Le 23/02/2015 à 18h10
Le 23/02/2015 à 19h14
N’empêche à lire son discours, on a vraiment affaire à un connard de première. (et encore, je suis gentil)
Je pensais qu’on pouvait difficilement faire pire qu’Hollande et Sarkozy, il vient de démontrer à quel point ils sont (très) loin derrière lui en la matière.
Entre Hollande, Obama, Poutine et Merkel, on est servi ces dernières années.
Avec des types comme ça, tu m’étonnes que le monde va mal.
Le 23/02/2015 à 19h22
Le 23/02/2015 à 19h31
Le 23/02/2015 à 19h32
Bas quand on te file 10 milliard parce que t’as monté une boite en vogue qui rapporte rien, c’est plus facile de créer d’immenses multinationales.
Et ça rapporte à tout le monde, les boites défiscalisent en rachetant des start-up, sur les 10 y’en a une qui sera bien côté en bourse et qui rentabiliseront les 9 autres et parmi c’est 1/10eme la, combien vont vraiment données quelques choses ?
Le meilleur exemple c’est twitter qui après 9 ans n’a pas la moindre idée de business modèles mais ils s’en foutent….
Les mecs rachètent des sociétés à tour de bras, font couler la concurrence tous ça sans aucune contraintes financières.
Ca m’a toujours fait rire, ce qui venait te dire qu’en france, le problème, quand tu présente un projet c’est quand te demande un business modèles.
Le 23/02/2015 à 19h37
On va bientôt laisser nos états être jugés par des entreprises privés avec condamnations à des dommages et intérêts.
Si c’est pas le comble du libéralisme ça…
Le 23/02/2015 à 19h43
Le 23/02/2015 à 19h58
je vois du protectionnisme d’institutions et de systèmes dépassés (RCP ?). Se faire imposer des règles par les autres (Chine, USA, sur l’absence de protectionnisme, quand eux en mettent à toutes les sauces), ce n’est pas du libéralisme, c’est de la soumission par paresse/facilité/peur.
Le 23/02/2015 à 20h04
Le 23/02/2015 à 20h06
Twitter fait 500 millions de chiffre d’affaire (2014, doublé en un an)…
Le 23/02/2015 à 20h28
C’est une belle mentalité américaine, on t’explique que twitter a doublé son chiffre d’affaire mais on oublie de te dire que ses pertes ont triplés.
On devrait juste se foutre hors du ce système qu’a fait plus de mal que de bien…
Le 23/02/2015 à 20h30
C’est des lois taillées sur mesures pour les multinationales. C’est le principe du libéralisme, celui qu’a le plus de tunes gagne, aujourd’hui c’est les US, demain ce sera la chine, et tous ceux qui joueront la carte du libéralisme ce feront racheter à tour de bras par le plus riche;
Le 23/02/2015 à 20h37
Le 23/02/2015 à 20h38
Une loi taillée pour les multinationales, c’est du capitalisme de connivence :
Le capitalisme de connivence (Crony capitalism) est un terme décrivant une économie où le succès en affaires dépend de relations étroites avec les représentants du gouvernement. Il peut créer une forme de favoritisme (en) dans l’attribution de permis légaux, de subventions gouvernementales, de réduction d’impôts ou d’autres formes d’interventionnisme. Il apparaîtrait lorsque le copinage, ainsi que d’autres comportements égoïstes semblables, percole vers la politique et le gouvernement.
Ce qui est bien le cas ici (interventionnisme = loi sur mesure), non ?
Sinon, voir ici et là pour la distinction.
Le 23/02/2015 à 20h42
“Pour Obama, Internet était à nous ”
ah ah ah.
Ouaih ben il ne l’est plus ma couille !
Un peu comme une chanson … c’est le public qui se l’approprie une fois publiée
Le 23/02/2015 à 20h49
On en train de faire de la justice un marché comme un autre, c’est juste l’aboutissement du libéralisme. Y’a aucune forme de favoritisme, on donne pas plus de permis de subventions, réductions d’impots ou d’interventionnisme, on laisse le marché faire la loi. Et comme toujours ce sont les multinationales qui dirigent le marché et en feront ce qu’ils en veulent.
Comme on est en train de faire avec la santé, les services….
Le 23/02/2015 à 20h54
La justice est une fonction régalienne, non privatisable et devant rester exclusivement sous le contrôle de l’Etat.
Les seuls à vouloir les privatiser, ce sont les libertariens et anarcho-capitalistes (les anarcho-staliniens veulent juste la faire sauter). Le libéralisme reconnait l’Etat de droit, pour information, contrairement aux 3 courants précédemment cités.
Encore une fois, il ne faut pas mélanger tous les courants. Et se renseigner un peu sur les thèmes dont on veut discuter.
Le 23/02/2015 à 18h14
Il dit quoi le monsieur ? Que l’Europe doit réchauffer ses relations avec la Russie ? ok,ok on va y arriver,pas la peine de pousser au derche,en même temps quand on s’amuse a espionner le portable de Merkel et les ordinateurs des parlementaire Européens,faut pas s’étonner du résultat…
Le 23/02/2015 à 18h15
L’Europe, libérale ? Tu ne manque pas de souffle… Ou alors, tu détourne le terme.
Le 23/02/2015 à 18h17
c est la faute de nos politicard vieillissant comme Giscard et cie qui dirige ce pays depuis 50 ans rien a attendre de ce genre de cénile.
Le 23/02/2015 à 18h23
Et dire qu’il y en avait tout un tas qui espéraient d’Obama " />
Le 23/02/2015 à 18h24
Le 23/02/2015 à 18h32
C’est toujours charmant ces off " />
Le 23/02/2015 à 18h32
Le 23/02/2015 à 18h42
Le 23/02/2015 à 18h43
We are the best, you are crap, eat our shit morons.
Mouais, discours US normal quoi? " />
Le 23/02/2015 à 18h49
Très très déçu d’Obama dans cette interview.
Le 23/02/2015 à 18h49
Étant donné qu’il y a autant de définition du néo-libéralisme que de personnes prononçant ce terme, je serais curieux de connaitre la tienne.
Et, non, l’Europe n’est pas libérale. Peut être au sens de Libé’ ou d’un quelconque marxiste/trotskiste, mais… non. Si l’Europe était vraiment libérale, la PAC, pour ne citer qu’elle, aurait disparue depuis longtemps, et ne serait même jamais apparue. Et ce n’est qu’un exemple… On pourrait continuer avec un grand nombre (pas toutes, restons pragmatiques 5 minutes) de limitations en tout genre, artificielles, ou imposées via du lobbyisme.
Le 23/02/2015 à 18h52
Le 23/02/2015 à 18h56
Oui mais Titine, c’est au troquet du coin, pas Hillary. C’te classe " />" />
Le 23/02/2015 à 18h57
Peut être plus que la France, mais certainement pas libérale. Mais on ne sera jamais d’accord la dessus, alors autant ne pas se balancer des chaises à la tronche., surtout que ce n’est pas le sujet.
Le 23/02/2015 à 19h03
Le 23/02/2015 à 19h10
Quand tu vois aussi le nombre de multinationales US qui n’étaient rien il y a 10 ou 15 ans… et qui aujourd’hui négocient d’égal à égal avec des états… Toutes ces “idées débiles de start-up n’ayant rien prouvées” !
À l’époque on avait Internet comme eux… où sont tous nos talents aujourd’hui ?
Obama a raison sur toute la ligne…
Le 23/02/2015 à 21h01
Le 23/02/2015 à 21h07
En citant des sources plus neutres…
Wikiliberal porte faussement son nom, vu qu’il met plutôt en avant le libertarianisme, auquel je n’adhère pas.
Le 23/02/2015 à 21h33
Le 23/02/2015 à 21h38
Que c’est beau.
Mes sources à moi elles sont neutres (sous-entendu : justes et bonnes), les tiennes portent mal leur nom (sous-entendu : elles sont fausses et confuses)….
Moi je vois plutôt ca comme ca : plusieurs gens différents ont une vision différente de ce que “libéral” veut dire.
Comme “socialiste” d’ailleurs, des gens d’horizon très différents se disent socialistes.
J’ai un peu de mal avec ceux qui disent “je suis le détenteur de la vraie foi” ou”ma vision du concept est la bonne, vous êtes dans l’erreur les autres qui pourtant vous reclamez du même concept”, ca me rappelle quelques amis qui ont dit ca à Nicée fut un temps…
Le 23/02/2015 à 21h51
Les pertes de Twitter en 2014 sont de 125 millions donc même si elles ont triplées, on peut difficilement les accuser de n’avoir aucune idée de business model vu leurs investissements. Pour rappel on disait la même chose à propos de Facebook jusqu’à récemment.
Arrête 5 min de ne voir que des bulles spéculatives : il est clair aujourd’hui que ces boites sont là pour rester et être au cœur de l’économie de demain, même si beaucoup de start-ups californiennes sont surévaluées. Certains l’avaient compris et l’ont fait, d’autres sont toujours là à se plaindre.
Ces milliards ne viennent pas de nul part, ils sont là parce-que quelques boites marchent vraiment et finissent pas conquérir le monde pour de vrai. Et les faits sont têtus : ils l’ont fait, nous pas…
Le 23/02/2015 à 21h59
Le 23/02/2015 à 22h04
Quel trou du cul ce mec. Comme tous les americains d’ailleurs, qui se croient les maîtres du monde, aussi bien sur Internet que partout ailleurs, y compris dans l’espace.
Le 23/02/2015 à 22h10
On ne peut à la fois les critiquer de se croire les maîtres du monde et de l’être vraiment…
Or le problème est bien qu’ils le sont vraiment, du moins concernant Internet…
Le 23/02/2015 à 22h19
Le 23/02/2015 à 22h46
Le 23/02/2015 à 22h47
tldr;
Les ricains sont des mégalomanes qui se donnent les moyens d’être supérieurs aux autres.
Et le pire, c’est qu’ils y arrivent. Alors forcément, ca nous énerve. " />
Le 23/02/2015 à 23h04
Le 23/02/2015 à 23h26
A mais moi je vois aucune bulle spéculative, j’ai d’ailleurs jamais employé ces deux mots. Et ils l’ont fait pour combien de temps c’est ça la question ? et a quelle prix ? Parce que qui finance ces boites qui peuvent investir ?
Je vais répéter ce que j’ai déjà écrit puisqu’apparemment quand j’écris :
“Bas quand on te file 10 milliard parce que t’as monté une boite en vogue qui rapporte rien, c’est plus facile de créer d’immenses multinationales” tu lis “des bulles spéculatives”. Y’a aucune bulle spéculative. Tout ça c’est basé sur la dette, dette de l’état américain, dette des américains, planche à billet et fraude optimisation fiscale. Faut bien faire quelque chose de tout ces milliards qu’on ne peut pas rapatrier aux USA. Les entreprises américaines sont p-e les plus rentables au monde, mais paradoxalement, les USA est le pays le plus endetté au monde. On finance des sociétés avec l’argent du contribuable. Et comme dirait kassovitz : “jusqu’ici tout va bien”
Le 24/02/2015 à 07h03
Le 24/02/2015 à 07h27
Le 24/02/2015 à 07h34
Je plussoie vivement !
Le 24/02/2015 à 07h41
Le 24/02/2015 à 09h33
les acteurs d’État sont une catégorie à part, par la sophistication, les ressources et la patience dont ils disposent
Quand on voit le foutoir d’Obamacare, pour la “sophistication” il repassera.
Pour le reste, disposer de la violence policière, de l’argent des autres et de la presse à billet de la FED pour imposer sa volonté n’a jamais été un critère pertinent pour décrire l’action humaine. Obama est celui qui a dit aux chefs d’entreprise US à propos de leur business et donc de sa justification à les taxer plus : “You didn’t build that”. Lui aussi a eu sa hontectomie à vouloir s’approprier leur réussite.
Le 24/02/2015 à 09h53
Le problème c’est qu’on est toujours resté dans une logique de guerre froide d’une Europe au service des USA comme barrage au communisme et à tout l’orient.
On parle souvent de clivage nord/sud mais pour moi c’est plutôt Est-Ouest, avec une Europe un peu perdue car très désorganisée. Là où les USA ont réussis à unir 50 états l’Europe des 27 se résume à tenter de faire face de manière désordonnées et protectionniste en son sein!
Le 24/02/2015 à 11h07
Le 24/02/2015 à 12h08
Le 24/02/2015 à 12h36
L’Europe fait peut être partie des zones les plus libérales dans leurs tendances, elle ne l’est pas pour autant. Ou alors c’est faire un raccourci dans le genre “pas contrôlé directement par un Etat = libéral”, ce qui est tout autant réducteur que “contrôlé directement par un Etat = socialiste/communiste/trotskiste/marxiste”. Et ça, c’est si on limite au libéralisme économique, on peut déborder sur d’autres thèmes concernant les libéraux et la liberté en générale (l’histoire des semences anciennes interdites, c’est pas ce qu’il y a de plus libéral).
J’aurais du nuancer : au lieu de “présence,” mettre ‘“lien” ou “nomination” (présence d’un magistrat au TC). Le sens de mon propos était de dire que ces juridictions ne fonctionnent pas dans un no man’s land indépendamment du Ministère de rattachement.
Ces 40%, ils sortent d’où ? Vrai question. Surtout quand je regarde, et que je lis que l’appel aux prud’hommes est possible pour toute prétention supérieure à 4000 €, sachant que les prétentions sont souvent largement supérieures, en dessous en Cassation (exception peu logique, sauf à vouloir désengorger facilement les tribunaux par dissuasion). Donc, à moins que 60% des prétentions soient inférieures à 4 000 € et rendent l’appel simple impossible, ce dont je doute fort, j’aimerais une explication ou une source.
Même limite de 4000 € pour le Tribunal de Commerce.. Même question pour les 80%… Couplé à ton 40% précédent, j’ai tendance à me dire que tu pense que l’appel doit automatiquement est fait.
Et pour les tribunaux paritaires… Le Tribunal Paritaire des Baux Ruraux est en premier et dernier ressort selon l’importance du litige, donc aussi possibilité d’appel (je n’ai pas trouvé le seuil cependant).
Et, encore une fois, je n’ai pas dit que la France était trotskiste. Sinon, la propriété privée n’existerait plus du tout, le CAC 40 serait une dystopie, et les CDD une insulte.
Le 25/02/2015 à 01h24
Encore faudrait-il pour cela que nous ne soyons pas dans un système acheté et tourné en la faveur des USA depuis bien longtemps. Et je ne parle par de leur intervention durant la seconde guerre mondiale (merci à eux quand même, sans oublier cependant les soviétiques) mais de leurs agents qui ont façonné l’UE (à leur avantage) depuis des décennies.
Le 25/02/2015 à 06h04
Le 26/02/2015 à 14h35
Le 26/02/2015 à 14h43
Le 26/02/2015 à 14h44