Trump va nommer Musk à la tête d’un ministère de « l’efficacité gouvernementale »
DOGEcon
Donald Trump a annoncé mardi qu’Elon Musk prendrait bientôt la direction d’un « ministère de l’Efficacité gouvernementale », en binôme avec Vivek Ramaswamy. Le président élu confie à ces deux « merveilleux Américains » la mission de restructurer l’ensemble des administrations publiques américaines en moins de deux ans.
Le 13 novembre à 15h15
6 min
Économie
Économie
Désormais élu comme 47e président des États-Unis, Donald Trump n’avait pas fait mystère de son intention de placer ses proches et ses plus fidèles soutiens à des postes clés de sa future administration. Pour Elon Musk, largement mobilisé pendant les dernières phases de la campagne électorale, la promesse est tenue.
Démanteler la bureaucratie et tailler dans le budget…
Donald Trump vient en effet d’annoncer qu’il allait lui confier les clés d’une nouvelle administration, le Department of Government Efficiency, que l’on pourrait traduire par « ministère de l’Efficacité gouvernementale ». L’acronyme associé, DOGE, évoque quant à lui le Dogecoin, une cryptomonnaie à laquelle Elon Musk manifeste son soutien depuis dix ans.
Associé à un autre entrepreneur américain « patriote », Vivek Ramaswamy, Elon Musk aura ainsi pour mission de « démanteler la bureaucratie gouvernementale, réduire les réglementations excessives et les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales », annonce Donald Trump. Le président élu estime même que cette mission pourrait devenir « le "Projet Manhattan" de notre époque », faisant ainsi référence au projet de recherche qui a conduit à la fabrication des premières bombes atomiques durant la Seconde guerre mondiale.
… en seulement 21 mois
Il précise par ailleurs que ce ministère opèrera « en dehors » du gouvernement, avec comme mission d’alimenter la Maison blanche et le service du budget (Office of Management and Budget, rattaché directement à l’exécutif) en conseils et orientations stratégiques, pour « conduire une réforme structurelle à grande échelle et créer une approche entrepreneuriale jamais vue au sein du gouvernement ».
Plus directement, il s’agira donc pour Musk et Ramaswamy de tailler dans le budget fédéral américain, estimé dans ce communiqué à 6 500 milliards de dollars par an.
Donald Trump fixe enfin une échéance aux deux hommes. « Leur travail prendra fin au plus tard le 4 juillet 2026. Un Gouvernement resserré, avec plus d’efficacité et moins de bureaucratie, constituera un parfait cadeau pour l’Amérique à l’occasion du 250e anniversaire de la Déclaration d’indépendance ».
Quid des conflits d’intérêt ?
Confier des mandats politiques à des entrepreneurs soulève immanquablement la question d’éventuels conflits d’intérêt, en France comme aux États-Unis. Elon Musk, qui compte parmi les hommes les plus riches au monde, dirige notamment SpaceX et Tesla, deux entreprises américaines qui dépendent très directement des agences fédérales.
Le carnet de commandes de SpaceX compte par exemple pour plusieurs milliards de dollars de projets portés par la NASA, de la mission Artemis à la future capsule de fret chargée de désorbiter l’ISS. L’entreprise collabore par ailleurs avec le ministère de la Défense et ses différentes entités : en début d’année, la presse révélait ainsi que SpaceX avait remporté un contrat à 1,8 milliard de dollars auprès du National Reconnaissance Office (NRO) pour le déploiement d’un réseau de satellites espion.
Tesla fait de son côté l’objet d’une enquête formelle lancée par l’agence fédérale chargée de la sécurité routière, la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration), après qu’une de ses voitures équipées du système conduite autonome FSD a renversé un piéton. Cette agence jouera par ailleurs un rôle prépondérant dans les décisions liées au « robotaxi » récemment présenté par Tesla.
X, The Boring Company ou Neuralink, entreprises également dirigées par Elon Musk, pourraient également soulever leur lot de questions. Le New York Times relevait récemment que ses entreprises bénéficiaient de contrats de plus de 15 milliards de dollars de la part d'agences fédérales, mais également que ces dernières avaient initié une quinzaine d'enquêtes à leur sujet.
Why Musk will sacrifice democracy and maybe even jail, in one convenient chart @nytimes pic.twitter.com/ozs8Mb9JkL
— Gary Marcus (@GaryMarcus) October 21, 2024
Les félicitations de Guillaume Kasbarian
En attendant, Elon Musk a reçu mercredi les félicitations du ministre français de la fonction publique. « Félicitations pour avoir accepté ce super défi @elonmusk ! J’ai hâte de partager avec vous les meilleures pratiques pour lutter contre l’excès de bureaucratie, réduire la paperasse, et repenser les organisations publiques pour améliorer l’efficacité des agents publics », écrit sur X Guillaume Kasbarian, dans un message déjà vu plus d’un million de fois.
Le message est-il sincère, ou à prendre au second degré ? La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a rapidement pris ses distances mercredi midi en sortie de conseil des ministres : « Elon Musk et l’administration Trump ne sont pas des inspirations pour le gouvernement français. Il ne faut y voir aucune convergence », a-t-elle déclaré.
Qui est Vivek Ramaswamy ?
Elon Musk prend beaucoup la lumière, mais Donald Trump a nommé un binôme. Vivek Ramaswamy, moins connu du grand public, est lui aussi entrepreneur. Après avoir fait fortune grâce à des cessions-acquisitions dans le domaine de la pharmacie, il est entré en politique en 2023, d’abord comme candidat à la primaire républicaine, avant de rallier Donald Trump en début d’année.
Lors de sa campagne, Vivek Ramaswamy a dégainé un arsenal de propositions allant dans le sens d’une réduction des dépenses publiques avec, en vrac, la suppression du ministère de l’Éducation, du FBI, de la commission de régulation de l’énergie nucléaire, le tout devant contribuer à une réduction de 75% des effectifs fédéraux, soit 1,6 million d’emplois supprimés sur un total d’environ 2,25 millions de personnes.
Vivek Ramaswamy proposait également que les États-Unis suspendent leur aide militaire à l’Ukraine ainsi qu’à Israël. Il avait aussi défendu l’idée d’un accord avec Vladimir Poutine, concédant la possibilité à ce dernier d’annexer les territoires ukrainiens envahis, une idée qui lui avait valu la désapprobation de la plupart de ses alliés Républicains.
« We will not go gently, @elonmusk », s’est réjoui l’intéressé mercredi matin.
Trump va nommer Musk à la tête d’un ministère de « l’efficacité gouvernementale »
-
Démanteler la bureaucratie et tailler dans le budget…
-
… en seulement 21 mois
-
Quid des conflits d’intérêt ?
-
Les félicitations de Guillaume Kasbarian
-
Qui est Vivek Ramaswamy ?
Commentaires (26)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousHier à 15h37
Hier à 15h40
Aujourd'hui à 09h45
Aujourd'hui à 10h01
Ou alors, au nom d'un concept un peu ironique, on considère qu'il est interdit de parler du nazisme, et on se condamne à refaire les mêmes conneries encore plus facilement (on est déjà sur une mauvaise pente malgré tout).
Hier à 15h59
Modifié le 13/11/2024 à 17h14
Bon, faudrait vraiment comparer les périmètres gérés par ces administrations, les états US étant certainement plus intégrés que ceux de l'UE avec peut-être plus de mutualisation... Mais de là à ce qu'en laisser 650k, soit la bagatelle de 15x l'effectif UE, soit insuffisant?
En tout cas, si parmi eux certains ont voté Trump ils doivent se les bouffer!
Aujourd'hui à 10h04
Aujourd'hui à 10h17
- https://fr.statista.com/infographie/12768/les-pays-comptant-le-plus-de-fonctionnaires/
- https://fr.statista.com/infographie/25133/comparaison-de-la-part-des-employes-du-secteur-public-dans-une-selection-de-pays/
Le nombre de 2,25M, qui semble inclure TOUS les fonctionnaires, ne me paraît pas si excessif pour un pays de cette taille et de +300M d'habitants.
Après on peut toujours restructurer pour optimiser. Mais cela peut également avoir un coût final qui dépasse l'économie réalisée.
Modifié le 14/11/2024 à 11h38
Hier à 15h38
Le but étant d'appliquer les mêmes recettes que pour X, doit-on en déduire que le PIB américain va baisser autant que la valeur de X ? :-p
Hier à 16h56
Hier à 22h31
Crédit Lyonnais qui fait maintenant partie du Crédit Agricole, pour une fois que c'est pas la BNP qui joue les chevaliers blancs en renflouant un canard boiteux, il faut le noter !
Hier à 17h07
Aujourd'hui à 10h44
Hier à 15h57
Édifiant !
En gros : fabriquer des crétins. Virer un dispositif fédéral qui en fait suer plus d'un, dont les copains. Et tout faire pour avoir un accident nucléaire plus gros que Tchernobyl et Fukushima réunis. Et avec tous ces crétins fabriqués, personne ne doutera qu'un réacteur nucléaire explose tout naturellement.
Ils sont forts ces "ricains".
Hier à 16h21
Dictatures à droite du globe, future dictature à gauche... sur fond de vengeance de Mère Nature, l'avenir s'annonce radieux.
Hier à 16h23
Mais ça montre bien le besoin de ces agences puisque les gens la bas sont t incapables de respecter des règles.
Mais donc allez-y les ricains, on va se marrer, faites vous péter des centrales dans la gueule qu'on rigole. 😡
Hier à 19h24
Hier à 21h41
Que les ricains veulent foutre leur scolarité en l'air, ça me passe au dessus...
Hier à 16h27
Mais... Est-ce un jeu vidéo pour eux ?
Aujourd'hui à 13h34
Musk reste un ado attardé cinquantenaire. Et psychopathe par-dessus, ce qui n'arrange clairement pas les choses.
Hier à 19h15
Il achète un réseau social et puis quoi... il devient ministre.
C'est vraiment très mal joué de sa part.
/s
Aujourd'hui à 10h10
Hier à 19h22
Aujourd'hui à 08h42
Aujourd'hui à 13h53
Lors de sa campagne, Vivek Ramaswamy a dégainé un arsenal de propositions allant dans le sens d’une réduction des dépenses publiques avec, en vrac, la suppression du ministère de l’Éducation, du FBI, de la commission de régulation de l’énergie nucléaire
J'ai ri ^