Face au DMA, Apple se plaint
🎻🎻🎻
Dans un étonnant exercice de communication, Apple présente un document dans lequel elle dit tout le mal qu'elle pense du Digital Markets Act, qui entrera en application demain. En plus de lister ses actions, elle va jusqu'à invoquer l'incompréhension des utilisateurs devant ce qui ne peut aboutir, selon l’entreprise, qu’à une baisse de la sécurité.
Le 05 mars à 15h49
14 min
Droit
Droit
Si vous étiez passés à côté des changements qu’Apple a introduits pour se conformer au DMA, voici une grosse session de rattrapage. Dans un document d’une bonne trentaine de pages, la société explique l’ampleur des travaux menés.
Une thématique y revient constamment : en Europe, l’iPhone ne sera pas aussi sécurisé d’utilisation que dans le reste du monde, même s’il restera l’option la plus sûre. Le message n’est pas suggéré, il est affirmé à plusieurs reprises.
Ancrer le message dès l’introduction
« Nous nous efforçons constamment d'offrir à nos utilisateurs une expérience sûre et de grande qualité grâce à l'intégration transparente du matériel, des logiciels et des services. Et nous savons qu'une des raisons pour lesquelles les clients choisissent Apple – et l'iPhone – est qu'ils sont convaincus que nous concrétisons cette vision », débute Apple dans son document.
L’iPhone, lancé en 2007, a « défini l’ère de l’information mobile ». « Il a inspiré de nouveaux produits, dont près de deux millions d'applications de développeurs tiers qui sont devenues essentielles à la vie quotidienne des gens, créant une toute nouvelle économie de l'application responsable de millions d'emplois et facilitant des milliers de milliards d'euros de commerce dans le monde entier », assure l’entreprise.
Elle rappelle cependant que les attaques contre la sécurité évoluent sans cesse et sont de plus en plus sophistiquées. Applications malveillantes, divulgations de données personnelles, prises en otage avec exigence d’une rançon, espionnage, compromission des appareils, sites web frauduleux, hameçonnage, interceptions de données sur des connexions insuffisamment sécurisées et ainsi de suite.
Apple affirme que l’iPhone a justement été conçu avec ces risques en tête. L’entreprise dit avoir associé « du matériel, des logiciels et des services conçus pour fonctionner ensemble afin d'assurer une sécurité maximale et une expérience utilisateur transparente, dans le but ultime de préserver la sécurité des informations personnelles ».
Un point capital dans l’argumentaire de la société, car le DMA est présenté comme capable de briser la perfection de cet agencement.
Apple assure faire du mieux qu’elle peut
Apple a déjà communiqué sur les changements qu’elle apporte dans iOS 17.4 pour se conformer au DMA. Contrairement à son premier descriptif, elle insiste cependant sur certains points et n’en aborde pas d’autres, notamment tout ce qui touche à l’aspect financier.
Apple commence par revenir sur les plus de 600 nouvelles API (sur les 250 000 que contient iOS aujourd’hui) et outils de développement ajoutés dans iOS 17.4. On y trouve de quoi ajouter son propre moteur de rendu dans les navigateurs, l’activation du sideloading, l’ouverture du NFC ou encore la prise en charge des moyens alternatifs de paiement. « Cela nous a obligés à modifier l'approche particulièrement efficace que nous avons employée pour protéger la sécurité et la vie privée des utilisateurs et assurer leur sécurité », ajoute la firme.
Elle rappelle également qu’iOS « n'a jamais permis une attaque généralisée des utilisateurs par des logiciels malveillants, ce qui est exceptionnel pour une plateforme informatique moderne âgée de 17 ans ». Et tout ceci aurait été permis par la distribution des applications via une « source unique et fiable ».
Toutefois, la conformation au DMA aura des effets délétères. « Pour répondre aux attentes des utilisateurs d'Apple, nous avons conçu et mis en œuvre de nouvelles mesures de protection qui contribueront à les protéger et à les informer. Même si les changements exigés par la DMA entraîneront inévitablement un écart entre les protections sur lesquelles les utilisateurs d'Apple en dehors de l'UE peuvent compter et les protections disponibles pour les utilisateurs dans l'UE à l'avenir, nous travaillons sans relâche pour nous assurer que l'iPhone reste le plus sûr des téléphones disponibles dans l'UE en réduisant les risques introduits par ces changements nécessaires, même si nous ne pouvons pas éliminer complètement ces risques ».
Apple insiste largement sur la notarisation
Apple revient ensuite sur certains mécanismes introduits pour l’Europe. Elle insiste particulièrement sur la notarisation, une forme d’examen de base pour l’ensemble des applications qui seront distribuées par l’App Store ou les boutiques tierces. Avec pour objectif de renforcer l’intégrité de la plateforme.
La notarisation entrainera la signature électronique de toutes les applications par Apple. Pas question de récupérer la première application venue depuis un site web pour l’installer sur l’iPhone. Ce qui, soit dit en passant, constitue le vrai sens du sideloading. Apple ajoute que ce processus est une extension de celui existant sur macOS, la notarisation étant en place depuis des années. La société oublie de préciser qu’elle n’est toutefois obligatoire que pour les applications proposées à travers le Mac App Store.
La notarisation aura deux étapes : une automatique et un examen humain. L’étape automatique utilise un mélange d’apprentissage automatique, d’heuristique et « d’années de données accumulées ».
L’évaluation humaine est beaucoup plus intense. Apple indique que chaque application est dument analysée sur une longue liste d’éléments. Elle est ainsi exécutée sur une plateforme isolée, vérifiée pour déterminer si elle abrite des menaces nouvelles ou des techniques d’ingénierie sociale, que l’auteur de l’application est bien la personne physique ou morale qu’il prétend être, etc.
La notarisation doit également vérifier si l’application fonctionne comme elle est censée le faire, via les API et autres éléments prévus. C’est notamment le cas pour tout ce qui touche aux notifications, aux accès au matériel et aux données personnelles, ou encore à certaines fonctions (micro, appareil photo, mots de passe, données de santé, contacts, photos, calendrier, rappels, etc.).
Bien que la notarisation doive s’appliquer à la totalité des applications et de leurs mises à jour, Apple indique qu’elle n’assure pas une protection absolue. La société explique par exemple qu’elle ne pourra pas empêcher les applications diffusant de la pornographie ou faisant la promotion de l’alcool, du tabac ou « de produits de vapotage », de drogues illégales et autres. L’examen complet d’une application, allant plus loin que la notarisation, restera l’apanage de l’App Store et de ses conditions spécifiques.
Les boutiques alternatives auront des obligations
La notarisation vient s’intercaler dans le processus de validation, quelle que soit la boutique qui sert à la télécharger. Le reste, comme dit, dépend de ladite boutique. Les éditeurs tentés par l’ouverture d’une boutique devront en faire la demande à Apple et justifier d’un certain nombre d’éléments. Si la demande est acceptée, un contrat sera signé. Dans le cas contraire, Apple expliquera pourquoi. On imagine que la Commission européenne – qui doit encore s’exprimer sur l’ampleur de ces changements – surveillera de près ces refus.
Dans son document, Apple l’affirme : elle s’assurera que ces places de marché seront en mesure de « protéger les utilisateurs ». Elle vérifiera notamment si tout est prévu pour apporter du support aux utilisateurs et développeurs, que des mécanismes de sécurité sont présents pour bloquer les applications malveillantes via une surveillance continue… En clair, que les ressources adéquates seront en place.
iOS 17.4 introduit également une nouvelle fiche pour présenter l’application avant son installation, quand on appuie sur le bouton « Installer ». Ces fiches peuvent être déjà être vues dans la bêta du système depuis plusieurs semaines. Elles rassemblent toutes les informations récupérées au moment de la notarisation et ne pouvant être modifiées par l’éditeur. Elles apparaitront avant l’installation de toute application, quelle que soit la boutique utilisée.
Apple prévient aussi que les utilisateurs ne retrouveront pas forcément les mêmes mécanismes auxquels ils sont habitués sur d’autres boutiques. Le fait de tout centraliser simplifie bien sûr l’expérience utilisateur. Apple Pay ne sera peut-être pas là, pas plus que la gestion uniforme des abonnements (et la possibilité de se désabonner en passant par les paramètres du compte).
Point important : la notarisation permettra à Apple de maintenir à jour un catalogue complet des applications s’exécutant sur les iPhone en Europe. Si une application devait se révéler malveillantes a posteriori, la société serait en mesure de révoquer son certificat et de bloquer son utilisation.
La complainte de la pomme
La partie la plus étonnante du document est la page 27. Elle contient ce qui est présenté comme un lot de témoignages : des emails envoyés directement à Tim Cook.
« Je suis un client et un utilisateur heureux d'Apple depuis plus de dix ans. Je crois vraiment que ce qu'Apple a créé est magique. Je ne veux pas voir le jour où je serai obligé de télécharger un magasin tiers lorsque le développeur d'une application que je veux utiliser choisit de contourner l'App Store et m'oblige à m'inscrire sur le sien, ou d'utiliser une application de paiement tierce si ma banque décide qu'elle ne veut plus prendre en charge Apple Pay. Tout cela fonctionne actuellement comme par magie et c'est un plaisir de l'utiliser », aurait ainsi envoyé un client le 28 janvier dernier.
« Nous sommes très satisfaits d’iOS parce qu’il n’est pas comme Android, il a une grande sécurité, il a une interface user-friendly et il ne ralentit jamais. Mais des sources nous ont indiqué que le sideloading sera possible avec iOS 17 et que l’on pourra télécharger depuis d’autres boutiques que l’App Store. Ne faites pas ça s’il-vous-plait. Nous voulons juste télécharger depuis l’App Store et assurer notre sécurité. […] Nous voulons qu’iOS soit comme avant, avec des règles strictes et une sécurité extrêmement élevée », aurait envoyé cet autre client le 21 avril 2023.
« Je me sens de plus en plus inquiet et effrayé pour ma vie privée numérique et ma sécurité en ligne en Europe. En tant que citoyen européen et utilisateur d'Apple, j'ai toujours trouvé parfait l'équilibre entre la réglementation (comme le RGPD) et les fonctions de sécurité d’Apple. Cependant, cela a changé récemment. […] C’est une idée effrayante, mais il semble qu’une nouvelle réglementation de la Commission européenne compromettrait un grand nombre de ces fonctions de sécurité sur lesquelles je m’appuie actuellement », selon encore un autre.
Tous les messages présentés par Apple sont du même acabit. Ils tendent systématiquement vers le même fond : la nouvelle règlementation inquiète les utilisateurs. Une manière de dire : « Vous voyez, nous ne sommes pas les seuls à pester contre le DMA, il fait peur à tout le monde ». Il n’y a cependant aucun moyen de savoir si ces messages ont été envoyés par des personnes réelles.
Apple assure en outre avoir été contactée par plusieurs agences gouvernementales européennes qui s’inquiétaient de l’impact du DMA. « Une agence gouvernementale de l'UE nous a informés qu'elle ne disposait ni du financement ni de l'expertise nécessaires pour bloquer la lecture latérale sur tous les appareils qu'elle gère. Elle a donc prévu de continuer à faire confiance à Apple et à l'App Store parce qu'elle nous fait confiance pour l'évaluation complète des applications », selon l’entreprise.
Des administrations, banques et mêmes des services d’urgence auraient contacté Apple pour s’assurer que le sideloading pourrait être bloqué, surtout sur les iPhone achetés par l’État pour des fonctionnaires.
Entre rêveries et interrogations bien réelles
Ces hypothétiques commentaires mettent le doigt sur plusieurs questions en suspens. Notamment celle-ci : que faire dans le cas où une application auparavant disponible sur l’App Store décide de déménager dans une boutique tierce ? La problématique n’a rien d’évidente, même avant l’acte de téléchargement. L’éditeur devra soigneusement se poser la question : des libertés supplémentaires ou une plus grande audience ?
Car le risque sera bien de perdre en visibilité, les utilisateurs pouvant faire demi-tour par manque de confiance. Ou, de manière plus terre à terre peut-être, parce qu’il faudra plus de manipulations. Notez que les éditeurs pourront proposer leur application aussi bien sur l’App Store que sur les boutiques tierces. À la condition cependant que cette application soit strictement la même. Apple tient beaucoup à ce point.
Les navigateurs pourront en outre embarquer leur propre moteur de rendu. Libre aux éditeurs de les proposer sur l’App Store et/ou sur les autres boutiques. Toutefois, cette liberté n’est donnée qu’en Europe. Traduction, Google pourrait proposer Chrome avec Blink et Mozilla son Firefox avec Gecko, mais ils ne pourraient le faire que sur le Vieux continent. Partout ailleurs dans le monde, il faudrait continuer à fournir les versions que l’on connait aujourd’hui, avec Webkit.
Une situation qu’a dénoncée Mozilla, puisqu’elle oblige l’entretien de deux versions parallèles. Pour la fondation, il semble clair qu’aucun Firefox avec Gecko ne verra le jour dans l’immédiat. On se doute néanmoins que de telles versions existent en interne.
Barrières techniques ou mauvaise volonté ?
La communication d’Apple depuis plusieurs semaines ne ressemble à rien de ce à quoi la société nous a habitués. Elle n’en démord pas : le DMA représente une cassure dans la chaine de sécurité de l’iPhone, qui ne pourra plus être aussi efficace en Europe que dans le reste du monde. Elle bascule même dans le pathos avec des commentaires dont on peine à croire la véracité.
Mais attention : la réaction d’Apple ne peut pas faire oublier que le DMA implique de profonds changements dans les services des sociétés ayant été nommées contrôleurs d’accès. Ni qu’ils représentent une gêne dans la bonne marche d’une entreprise qui a toujours tablé sur l’uniformité de ses services. Du moins en apparence, puisque pour prendre le seul exemple de la Chine, Apple a dû procéder à de multiples changements. Et ce, sans rechigner ni publier un document versant davantage dans le pamphlet que la brochure technique.
Un document fait davantage pour convaincre que pour expliquer, même s’il contient une longue liste de modifications techniques. La communication peut se mesurer à l’aune de la dernière décision de Google pour se conformer au DMA : couper l’interaction entre les résultats d’une recherche sur le moteur et son service Maps, une adresse n’affichant plus qu’une image statique au lieu d’une carte interactive.
Certaines grandes entreprises semblent ne pas hésiter à puiser dans la colère des usagers face au DMA. La Commission européenne a de longs combats devant elle.
Face au DMA, Apple se plaint
-
Ancrer le message dès l’introduction
-
Apple assure faire du mieux qu’elle peut
-
Apple insiste largement sur la notarisation
-
Les boutiques alternatives auront des obligations
-
La complainte de la pomme
-
Entre rêveries et interrogations bien réelles
-
Barrières techniques ou mauvaise volonté ?
Commentaires (31)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 05/03/2024 à 15h52
" Ouin ouin ouin ouin ouin".
Le 05/03/2024 à 19h30
Le 05/03/2024 à 15h59
Le 05/03/2024 à 18h28
Le 05/03/2024 à 18h40
Le 08/03/2024 à 07h31
Si tu veux un appareil bidouillable à l'envie, où tu peux installer ce que tu veux comme tu veux, il ne fallait pas choisir Apple.
Je trouvais au contraire qu'avoir plusieurs constructeurs avec des visions et des expériences utilisateur radicalement différentes était ce qui bénéficiait le plus à l'utilisateur. À lui de bien choisir en fonction de ses attentes.
Le 05/03/2024 à 16h15
Modifié le 05/03/2024 à 16h19
Impossible d’installer les applications soi-même
Impossible d’avoir une application qui ne soit pas passé par la notarisation d’Apple.
Impossible d’avoir un navigateur utilisant autre chose que WebKit en dehors de l’europe (du coup Mozilla jète l’éponge…)
Encore pire cela ne concerne que l’iPhone !
iPadOS et tvOS qui en ont bien besoin peuvent aller se brosser. J’attendais avec impatience le fait d’installer Kodi sans encombre sur mon AppleTV.
J’espère que les différentes instances vont pouvoir levier contre Apple le pour qu’au moins les navigateurs soit libre d’utiliser le moteur qu’ils veulent.
Le 05/03/2024 à 17h24
Sinon, il y a bien un truc que tu peux faire, c'est d'arrêter d'acheter de l'Apple et passer à Android pour arriver à tes fins sans bidouiller...
Si tout le monde fait comme toi, avec comme raison le fait que tu ne peux pas sideloader, Apple autorisera le sideloading. Simple.
Le 05/03/2024 à 22h23
C’est véritablement un mauvais slogan qui fait plus de mal que de bien. La personne attaquée va se sentir blessée et ne pas prendre en compte cette remarque. La personne en question est peut être obligée de rester sur cette marque pour X raisons (présence d’une fonctionnalité / application introuvable chez la concurrence, obligation professionnelle…)
Il faut plutôt aller dans le sens : « c’est vrai que c’est un scandale, alors si tu continues à utiliser ses produits (par obligation ou par choix) : beugle, crie, créer un shitstrom, fait toi l’avocat de la cause. Plus vous serez nombreux, plus vous crierez fort, plus vous avez une chance d’être entendu.
Et si malgré ça, la branche ne fléchit pas, alors tant pis.
Personnellement :
J’ai deux pinephones dont un qui me sert au quotidien, un iPhone SE 2022 qui me sert pour ma ligne perso et un Samsung Galaxy S7 sous lineage OS qui me sert pour essayer des trucs sur android.
J’ai une Apple TV offerte avec mon offre internet qui me sert de box media center et sur laquelle j’installe Kodi de manière quotidienne (tous les 7 jours). Je sais qu’il y a mieux sur Android mais c’est mon choix, je ne suis pas seul à mon domicile et il fallait quelque chose que les autres utilisateurs connaissent bien comme interface.
J’ai un MacMini qui me sert pour Apple Configurator, une VM MacOS pour installer Kodi…
Mon metier de maintenance informatique m’oblige à maîtriser le maximum de systèmes d’exploitation, il est important de les pratiquer pour savoir dépanner les utilisateurs. De ce fait j’ai du mac, du linux, du windows, du android.
Malgré les inconvénients que porte l’acquisition d’une Apple TV, pour le média center mon podium est 1/Apple TV - 2/Linux Distro - 3/ AndroidTV c’est mon choix, maintenant je porte tous mes espoirs dans les législations contraignantes pour qu’Apple s’ouvre. Nous sommes à l’étape 1. Apple propose une version, dès demain l’Europe pourra lui dire : Ce que tu as fait pour tenter de te conformer au DMA ne suffit pas, recommence et agi vite sinon…
Bref j’espère que dans un an, il y aura un Firefox iOS sans webkit où l’on pourra avoir son uBlock origine ça fera plaisir à tout le monde.
Le 06/03/2024 à 10h43
Il n'y a aucune loi qui contraigne qui que ce soit a acheter Apple. Et même si c'est pour une raison professionnel, bah il suffit d'acheter autre chose pour du perso.
Ce dont tu parles, c'est l'histoire du beurre et de l'argent du beurre:
- Tu veux aller chez un FAI pour une raison X, mais tu veux pas leur façon de faire Y.
- Tu veux utiliser un outil de travail (iPhone) pour un besoin perso.
- ...
Perso, je trouve que le choix iOS/Android est très bien actuellement:
- iOS => 0 prise de tête pour les parents, grands parents, entreprise, ça juste marche, c'est ergonomique, tout est contrôlé, pas de dérive possible.
- Android => plus ouvert, tu peux installer ce que tu veux, mais t'es responsable
J'ai pas envi d'expliquer à mes parents comment et pourquoi ils doivent sideloader tel application ainsi que les warning liés au sideloading, pourquoi ils ont "Navigateur Internet" et "Chrome" sur leur télépone, pourquoi ils ont "Message" et "Messagerie", pourquoi ils ont un PlayStore et Samsung Store/Huawei Store, Orange Store ...
Dans "prison dorée", il y a "prison" mais il y a aussi "dorée".
- Pour le terme "dorée", je le comprends. Maintenir un écosystème complet téléphone, tablette, ordinateur fixe/portable, montre, TV, réalité virtuelle, cohérent et synchronisé, c'est quand un même un prouesse en terme d'ergonomie et de technique. Même si je n'ai pas du tout Apple dans mon coeur et qu'ils sont à moitié escroc sur les bords, je comprends tout à fait leur lettre et leurs craintes. Et je penses sincèrement que l'écrasante majorité de propriétaire d'iPhone s'en foutent de ne pas avoir de sideloading, et ne savent même pas ce que ça veut dire, ni ce que ça change.
- Pour le terme "prison", chacun est libre de ne pas acheter Apple.
Si tu restes chez Apple, c'est bien que t'y trouve ton compte au final, sinon tu peux aller à la concurrence. Dans le premier exemple que j'ai donné, si Y est plus important que X, bah tu changes, si X est plus important que Y, bah tu restes. C'est pas plus compliqué que ça.
Le 05/03/2024 à 19h34
Le 05/03/2024 à 21h41
Le 06/03/2024 à 02h56
Le 05/03/2024 à 17h12
Est-ce que ça rend l'OS moins sécurisé ? Non. Ça permet juste aux utilisateurs de ne réfléchir à rien du tout, de cliquer partout en se cachant derrière « Oui, mais Apple a vérifié l'application ».
Je pense que c'est une bonne chose, parce que ça permet de faire réfléchir les gens. Et de ne pas installer n'importe quoi. Un OS sécurisé est un OS qui permet de contenir une attaque, ou de la signaler. Une application malveillante sera normalement facile à détecter et bloquer sur iOS.
Le 05/03/2024 à 19h50
En revanche, est-ce que ça empêche de l'utiliser de façon sécurisée si on le souhaite ? Non.
Est-ce que ça veut dire qu'on est systématiquement en danger ? Non plus.
Apple continue juste d'utiliser l'ancienne mauvaise réputation de Windows pour justifier ses décisions purement économiques : si on est pas là pour vous surveiller, vous serez forcément victimes de quelque chose.
Le 05/03/2024 à 17h19
Le 05/03/2024 à 20h02
C'est surtout une question de portefeuille là.
Sinon j'aime beaucoup les éléments de langage sur la sécurité relatives des iPhones... Tellement que l'année dernière c'était un festival. Tout comme le fait qu'aujourd'hui, on paie plus cher une faille exploitable sur Android que sur iOS, le premier étant devenu plus compliqué à infiltrer.
Le 06/03/2024 à 11h44
T'as des infos détaillées la dessus? Je suis curieux de savoir ce qu'il en ressort précisément.
Quand on voit la dernière exploitation expliqué par Kaspersky, j'ai du mal à croire qu'Android, avec sa multitude de version dans la nature, dont la majorité des smartphone (tous sauf Pixel 5 et supérieur) ne sont pas patché en dernière release, soient plus sécurisé qu'iOS...
Le 06/03/2024 à 11h58
- la fragmentation : diminue les "risques" de correction (parfois, il faut attendre la maj qui dépend et du constructeur et de l'opérateur... quand le téléphone est encore supporté)
- la part de marché : Android a une part de marché bien plus importante qu'Apple (en 2021, c'était 84% !)
Ces deux facteurs augmentent drastiquement les possibilités d'exploitation d'une faille (aussi bien d'un point de vue temporel que d'un point de vue du nombre de terminaux vulnérable), et donc son prix.
Après, sur lequel est plus compliqué (d'un point de vue technique j'entends) à infiltrer, j'avoue ne pas avoir le recul suffisant pour trancher, même si mon intuition me dis que iOS est "plus résistant" qu'Android.
Le 05/03/2024 à 20h28
Apple
C'est plutôt "complaining"...
Le 05/03/2024 à 20h29
Le 06/03/2024 à 05h52
La remarque sur le fait qu'une App veuille migrer d'un store à l'autre est intéréssante.
Perso en tt cas j'aime pas l'idée d'un autre store, je trouve que c'est effectivement l'ouverture d'un possible trou de sécurité, mais soit. De toutes façon y'a peu de chance que j'aille faire mes emplettes autre part que sur le store initial.
Par contre l'ouverture du NFC c'est clair que c'est un peu une honte qu'ils n'aient pas donné l'accès à cela depuis le début !
Le 06/03/2024 à 08h31
* Multiplication des stores et des exclusivités aux niveaux des apps
C'est l'obligation d'avoir du coup un nouveau compte et une nouvelle app pour télécharger une application, est-ce que certains éditeur d'apps vont prendre le risque de ne pas être sur l'app Store d'Apple ?
* Fin de la possibilité de pouvoir utiliser Apple Cartes avec certaine banque (quid de la possibilité d'intégrer WERO dans Apple Cartes, stabilité de Apple Cartes vs Wero....)
Est-ce les banques vont vraiment faire ce mouv ?
En tout cas et j'espère me tromper, j'ai bien peur qu'au final ça ajoute plus de contraintes qu'autres choses.
Le 06/03/2024 à 10h04
Les deux store alternatifs que je connais ayant un peu de succès est le Galaxy Store présent par défaut sur les téléphones Samsung et F-Droid qui n'héberge que des applications libres.
Même avec la force de Samsung, les développeurs restent sur le store Google.
Il faudra voir avec le temps quelle forme cela va prendre sur iOS mais offrir la possibilité de side-loader est une superbe initiative qui permet à ceux qui le veulent de vraiment personnaliser leur téléphone ou l'utiliser en dehors de la vision qu'Apple a de leur plateforme.
Le 06/03/2024 à 14h58
Il font de bons produits et même du killer hardware, mais en tant que dev, qu'est-ce qu'ils m'agacent avec leurs contraintes et leur contrôle à tout va.
Vraiment, ce "sideloading" (les guillemets sont nécessaires), en l'état, ça ne sert presque à rien. Notarisation, signature, règlement ultra strict à respecter... même si tu comptes utiliser un store tiers. Autant dire que tu n'auras quasi aucune liberté supplémentaire. Et forcer à ce que l'app soit la même si tu choisis aussi de la mettre sur l'App Store, bah ça ne te rend pas plus libre.
Quant à ces témoignages... Ils sont vraiment bien choisis hein. La peuuuuuuuur!
C'est si difficile, comme pour l'option "sources inconnues" sur Android, d'aller enterrer une option qui activerait un (vrai!) sideloading, quelque part dans les sous-menus ? Et de laisser cette option désactivée par défaut ? 90% des gens ne la connaîtraient pas et n'iraient même pas y toucher.
Le seul point sur lequel je suis d'accord, c'est pour la sécurité des apps bancaires ou les téléphones qui devraient être plus verrouillés pour les métiers où la sécurité/confidentialité est importante. Mais c'est une minorité.
Quelle mauvaise volonté!
Le 06/03/2024 à 16h22
C'est le binaire qui doit être le même, le fonctionnement peut être différent en fonction du store.
J'avais déjà écrit un commentaire de ce type sous un article précédent avec la ref au site d'Apple.
Par exemple, on peut imaginer de mettre moins de fonctions sur l'App Store parce que Apple prend son pourcentage et que tu touches moins.
Ou mieux, tu ne permets pas le paiement sur l'App Store pour ne pas perdre un % mais tu l'autorises sur un store alternatif qui ne te massacre pas financièrement.
Le 06/03/2024 à 19h03
Le 06/03/2024 à 19h27
Et le lien vers mon commentaire.
Ça veut probablement dire qu'une app peut savoir de quel store elle a été installée via une nouvelle api.
Et c'est bien parce que c'est toi ! J'ai dû remonter dans mes commentaires pour retrouver puis chercher le passage que j'ai cité sur le site apple.com
Quand le poing dev d'aujourd'hui me cite pour dire que j'ai beaucoup de commentaires, c'est vrai !
Le 07/03/2024 à 12h06
Marrant, depuis qu'on parle des conditions à respecter pour distribuer ses apps sur les stores alternatifs, je n'ai jamais vu passer cette info.
C'est l'un des seuls points "positifs", de pouvoir faire certaines choses différemment. Mais bon, un binaire avec tout dedans et certains trucs désactivés pour certains stores, c'est pas d'une efficacité redoutable à une époque où on s'efforce de ne télécharger que ce qui est utile (binaires spécifiques selon les appareils, téléchargement différentiel, ...). Et puis le reste des conditions me semble toujours aussi cadenassé (cette foutue notarisation ultra stricte qui donne l'impression qu'Apple est ton boss, même si tu passes par un store tiers).
Le 07/03/2024 à 12h13
C'est à Apple de se protéger dans son OS des risques extérieurs, pas aux développeurs d'appli ou de store.