Très haut débit : la Firip exclut SFR, qui « menace les réseaux publics »
SFR ne se laisse pas faire
Le 03 novembre 2017 à 14h14
5 min
Internet
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La fédération des industriels des réseaux publics se sépare de l'un de ses plus importants membres, accusé de fragiliser les projets des collectivités. Le signal est important, au moment où le gouvernement négocie une nouvelle répartition du déploiement de la fibre en France.
SFR promet de fibrer seul la France d'ici 2025, et ça ne plaît pas à tout le monde. Les Échos révèlent que l'entreprise a été exclue de la Fédération des industriels des réseaux d'initiative publique (Firip), un jeune lobby devenu la voix des principaux acteurs privés des réseaux de collectivités locales.
Pourquoi cette exclusion ? « Les annonces tonitruantes de fibrer la totalité de notre pays, même si ce n'est pas crédible. Il menace les investissements de réseaux d'initiative publique » nous répond Étienne Dugas, le président de la Firip. La décision a été actée le 18 octobre en conseil d'administration, et SFR prévenu dans la foulée.
Contacté, l'opérateur estime ce choix « regrettable » et appelle à « arrêter d'opposer zone privée et publique dans l'aménagement du territoire ». Les grandes manœuvres qu'il entreprend depuis l'été inquiètent pourtant les réseaux publics, censés amener le très haut débit dans les zones rurales oubliées des opérateurs privés.
Une exclusion qui n'a « rien d'inévitable »
Pour Étienne Dugas, l'exclusion de SFR Collectivités « n'a rien d'inévitable ». L'opérateur pourrait être réintégré si sa maison-mère s'engage à ne pas déployer de fibre en parallèle des réseaux publics montés par les départements et régions. Actuellement, l'entreprise démarche des collectivités de communes, en leur proposant de déployer la fibre à coût zéro, en lieu et place du réseau prévu. C'est notamment le cas en Alsace (voir notre actualité).
Pour l'Agence du numérique, un doublon d'un réseau public est une « ligne rouge » à ne pas franchir, quand l'autorité des télécoms (l'Arcep) estime que cette stratégie mènera à des « impasses ». La Firip demande donc à ce que la marque au carré rouge évite les neuf millions de lignes déjà engagées, laissant les autres six millions de lignes libres.
L'État est en pleine négociation avec les opérateurs nationaux, qui souhaitent reprendre des déploiements « publics » à leur compte. Des centaines de milliers, voire millions de lignes sont concernées. Même si ce serait un moindre mal, la Firip est peu enchantée de cette perspective.
Le secrétaire d'État « Julien Denormandie nous a dit en juillet que nous, opérateurs de réseaux publics, ne devions pas venir taper dans la zone AMII [où les opérateurs privés coinvestissent sur 12 millions de lignes]. Il fallait jouer l'équilibre. Nous ne pouvions pas demander la protection de nos positions si on attaquait les positions ennemies. On a accepté l'équilibre, il n'y a donc pas de raison de venir taper dans notre gamelle » estime le président de la fédération.
Tension à un moment critique
Il y a donc urgence à se faire entendre. « Nous ne voulons pas être les dommages collatéraux d'une renégociation globale sur les licences mobiles et les zones AMII » défend la fédération, qui se dit « parfaitement alignée » avec les collectivités sur le dossier.
Elle craint aussi l'absence d'accord global entre État et opérateurs. « En admettant qu'il n'y a pas de deal global, [les opérateurs nationaux] feront du cherry-picking. Ils prendront le peu de gras restant sur les zones d'initiative publique. Il ne restera plus que des prises très chères avec peu de volume, si rien n'est fait » estime le lobby. L'accaparation des zones rentables par les opérateurs nationaux, laissant les plus difficiles à raccorder, empêcherait les réseaux publics de financer les zones peu rentables avec les bénéfices de celles qui le sont.
La fédération défend donc la future proposition de loi du sénateur Patrick Chaize, au dépôt prévu la semaine prochaine. Elle doit interdire les doublons des réseaux publics, tout en renforçant les contraintes des opérateurs privés dans leurs déploiements. En échange, des contreparties demandées de longue date sont intégrées.
Qu'il soit adopté ou non, le texte est un moyen de pression dans les négociations, dans lesquelles le gouvernement devra concilier les intérêts des opérateurs, des collectivités et de l'aménagement du territoire... qui ont semblé bien difficiles à concilier dernièrement, après le coup de tonnerre qu'a été la promesse de SFR.
En attendant, les réseaux publics voient l'aileron de SFR tourner de plus en plus près d'eux. Pour la Firip, il reste que « SFR drague les collectivités mais ne construit pas. Ils ont fait 75 000 prises au dernier trimestre, moins que les réseaux d'initiative publique »... dont une partie s'appuie sur SFR Collectivités. Selon l'Arcep, de la mi-2016 à la mi-2017, il a posé 97 000 lignes fibre raccordables pour des réseaux publics, soit bien plus que chacun de ses concurrents.
En excluant cet acteur, la Firip perd donc un de ses représentants les plus actifs. Un mal nécessaire en cette période de turbulences, que le gouvernement est chargé de calmer dans les prochaines semaines, en suivant des recommandations de l'Arcep.
Très haut débit : la Firip exclut SFR, qui « menace les réseaux publics »
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Une exclusion qui n'a « rien d'inévitable »
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Tension à un moment critique
Commentaires (46)
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Abonnez-vousLe 03/11/2017 à 14h22
[…]ne pas déployer de fibre en parallèle des réseaux publics[…]
Je rappelle à toutes fins utiles que pour qu’un élément soit parallèle à un autre, il faut que cet autre existe…
Mais je peux me tromper " />
Le 03/11/2017 à 14h35
Le problème est que l’Etat a tardé a fibré le pays. Faut pas s’étonner qu’un opérateur avec un budget quasi-illimité vient dire qu’il sera plus efficace et rapide ! Si le réseau existait déjà, on n’en serait pas là.
Le 03/11/2017 à 14h38
L’ARCEP a-t-elle son mot à dire ou doit-elle rester neutre sur le sujet ?
Le 03/11/2017 à 14h42
j’imagine bien chez Altice/SFR…
“Firiiiiip ! Je sais où tu t’caches ! Viens ici que j’te bute, enfoiré !
(source de bon aloi )
Le 03/11/2017 à 14h43
Très haut débit : la Firip exclut SFR, qui « menace les réseaux budgets publics »
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Le 03/11/2017 à 14h48
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Le 03/11/2017 à 14h59
Quelle culture ! " />
Le 03/11/2017 à 15h00
Ça aurait dû être mon sous-titre " />
Le 03/11/2017 à 15h02
En l’occurrence, l’Arcep a été saisie par le gouvernement pour préparer les négos, dont les résultats sont attendus à la mi-décembre. Mais globalement, l’autorité propose, les décisions importantes sur le très haut débit sont prises par le gouvernement.
Le 03/11/2017 à 15h12
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Le 03/11/2017 à 15h19
Le 03/11/2017 à 15h27
Quand tu dessines des droites parallèles sur papier, elles existent sur papier; les réseaux publics c’est pareil. CQFD " />
Le 03/11/2017 à 15h32
un certain nombre existe ou est en cours de déploiement.
Le 03/11/2017 à 15h33
sauf qu’il ne l’est pas. C’est de la pure communication pour le moment.
Le 03/11/2017 à 15h37
SFR avait annoncé (en 2016?) ma ville fibrée d’ici fin 2017.
Désormais ils annoncent d’ici fin 2019… quelle efficacité!
Le 03/11/2017 à 15h42
Les négociations s’annoncent rudes finalement.
Le 03/11/2017 à 15h54
Personnellement, je doute que SFR dans son réseau propre se soit montré plus efficace ou plus crédible que Covage ou Tutor ou SFR Collectivités dans les RIP.
Le 03/11/2017 à 16h03
de toute façon il y en a un qui a deja son reseau optique payé aussi par le contribuable et qui fait déja doublon c’est Orange… et puis pour peu qu’il obtienne une vectorisation du cuivre comme en Allemagne .. ca fera doublon avec la fibre .. mais c’est marrant ca .. orange c’est pas un concurrent .. ils rasent gratis dans les hautes pyrénées et gratis aussi sur le territoire de Belfort .. (fini donc les DSP) .. et dans le 78 c’est TDF qui rase gratis .. fini la DSP .. Mais Orange et TDF sont moins grandes gueules sur le sujet . Pourquoi construire un reseau // a celui d’Orange qui a deja ete payé par le contribuable
Le 03/11/2017 à 16h33
Il faut lire les autres articles de Next inpact à propos d’Orange face aux collectivités locales.
C’est très INtéressant aussi ;-)
Le 03/11/2017 à 16h54
Comme pour les dieux en fait… " /> " />
Le 03/11/2017 à 17h58
Stratégie à la AirBnb/Uber: on force l’émergence du marché est on régularisera après…
Le 03/11/2017 à 20h32
SFR collectivité s’occupe de ma ville pour Lysséo (45). J’ai vu des mecs vérifier les regards telecom dans la rue devant chez moi. Après les avoir abordé, ils m’ont répondu que la fibre me serait proposée dans 3 mois.
Question : Que vaut l’offre THD de SFR ? (Power Cinéma) J’aimerai bien savoir si ça vaut le coup de prendre jusqu’à 1Gb si je n’atteins pas les 200Mb en pratique..
Combien de temps les autres fournisseurs doivent ils attendre avant de venir proposer leur offre commerciale ?
Le 03/11/2017 à 21h14
« Combien de temps les autres fournisseurs doivent ils attendre avant de venir proposer leur offre commerciale ? »
3 mois après l’installation de la fibre verticale dans l’immeuble (même délai que l’opérateur d’immeuble).
Le 03/11/2017 à 21h23
 https://www.arcep.fr/fileadmin/reprise/dossiers/fibre/rapport_fibre-optique-cais… (page 35)
Le 04/11/2017 à 03h12
ou j’habitte, SFR devait avoir fibre ma ville (et les ville autour) en 2015. Hors en 2016 rien n’était fait et il avait déserté. Du coup c’est covage qui a repris en octobre 2016 le fibrage, et sa bouge, il on posé les NRO, des PM, et on les voit tiré la fibre dans les rues.
et tout cela en 1 an, alors que SFR en 3 ans avait rien fait.
Le 04/11/2017 à 03h16
Le reseau fibre FTTH n’est pas payé par le contribuable, mais le réseaux cuivre oui.
faut arrété de croire que tout ce qui est Orange a était payé par le contribuable ;)
Le 04/11/2017 à 08h25
Merci !
Le 04/11/2017 à 08h53
Le 04/11/2017 à 09h18
Le 04/11/2017 à 10h06
très juste….sinon “c’est parallèle au” ….néant ! " />" />
Le 04/11/2017 à 10h31
https://screenshots.firefox.com/gs4lfXas3aj0yykP/www.nextinpact.com
dit : oups !
Le 04/11/2017 à 10h41
Le 04/11/2017 à 10h47
L’amorçage (les premiers millions d’abonnés) a été financé par l’État qui a récupéré sa mise plus tard quand le réseau a atteint son potentiel.
C’est aussi un forme de solidarité nationale qui a financé le cuivre: tout le monde payait le même prix son abonnement et ses commissions qu’il soit en zone dense ou perdu en campagne. En pratique ça revient a une forme de taxe/impôts: L’abonnement coûte plus cher pour un plus grand nombre de façon a le financer pour une minorité. Ce n’est pas un ‘impôt/taxe’ général comme la TVA par exemple car il ne concerne que les abonnés au téléphone mais sur le principe c’est un impôt/taxe (comme l’ancienne vignette auto ou la taxe sur les cigarettes).
Avec la fibre et une approche de type privée, la solidarité ne joue plus: l’excédent (la marge) récolté dans les zones denses ne va pas financer les zones non rentables mais va dans les poches des actionnaires. L’État, via les régions, doit compenser ce manque: il y a double pénalité pour les usagers: il paient plus chers qu’ils ne devraient en zones denses et les impôts de tout le monde financent les zones moins denses.
Le 04/11/2017 à 15h00
Le 04/11/2017 à 15h16
Le 04/11/2017 à 17h58
cela ne contredit en rien ce que j’ai dit…
Le 05/11/2017 à 10h09
Le 05/11/2017 à 11h19
T’apprendre à lire ? :-)
Financé par mes impôts… pour l’excédent éventuel entre le fameux budget annexe et les recettes encaissées.
En l’occurrence, ce que l’Etat se mettait directement dans la poche en considérant les recettes comme des taxes était inférieur au budget annexe. FT était donc une vache à lait pour l’Etat, en rapportant plus que ce qu’elle ne coûtait. D’où le recours à l’emprunt pour boucler les fins de mois et équilibrer, et la dette énorme accumulée au fil des ans.
Le réseau cuivre a donc bien été financé par les clients et non le contribuable.
Le 05/11/2017 à 11h27
Oups. Supérieur au budget annexe.
Le 05/11/2017 à 16h05
J’ai du mal à croire que la fibre arrivera un jour dans ma campagne !
Le 05/11/2017 à 21h27
je confirme totalement.
seul précision, la dette est issue du rachat de la marque “Orange” au moment même ou éclatait la bulle internet du début des années 2000
Le 06/11/2017 à 06h21
La dette, importante, existait déjà au début des années 80, bien avant les aventures orangesques.
Le 06/11/2017 à 12h38
Selon l’Arcep, de la mi-2016 à la mi-2017, il a posé 97 000 lignes fibre raccordables pour des réseaux publics, soit bien plus que chacun de ses concurrents.
Bref, à ce rythme il faudra 500 à 1000 ans pour fibrer toute la France.
Le 07/11/2017 à 10h21
2 “ ” THD : 5 millions
http://www.zdnet.fr/actualites/chiffres-cles-les-abonnes-au-haut-et-tres-haut-de…
Le 07/11/2017 à 12h44
Le 07/11/2017 à 12h53
hé bé…“2.2 millions” en 5 ans de FranceTHD, elle N’AURA pas avancée de bcp. “leur Fibre” ! " />