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Réduire son empreinte environnementale numérique, « c’est comme le tri sélectif : il faut le faire, point barre »

Et si on recycle son terminal, c’est double jackpot ?

Réduire son empreinte environnementale numérique, « c’est comme le tri sélectif : il faut le faire, point barre »

Le 23 octobre 2023 à 09h48

Aux Assises de la cybersécurité de Monaco, nous avons assisté à une conférence baptisée « Numérique responsable : nous ne pouvons pas regarder ailleurs ». C’était la seule conférence ciblée sur les questions environnementales et nous étions curieux de voir quels seraient les axes développés.

En guise d’introduction, Andrada Dugan, directrice innovation et développement durable chez ISS France (une entreprise qui veut « faciliter votre quotidien »), revient sur les neuf « limites planétaires ». 

Sur les neuf limites planétaires, six sont déjà dépassées

Sur le portail « Notre environnement » du Commissariat général au développement durable (acteur interministériel), il est expliqué qu’elles définissent « un espace de développement sûr et juste pour l’humanité, fondé actuellement sur neuf processus biophysiques qui, ensemble, régulent la stabilité de la planète ». Ce concept « définit les conditions pour préserver un "espace de vie sûr pour l'humanité" », ajoute Vie Publique. 

Les voici :

  • changement climatique
  • érosion de la biodiversité
  • perturbation des cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore
  • changements d’utilisation des sols
  • acidification des océans
  • utilisation mondiale de l’eau
  • appauvrissement de l’ozone stratosphérique
  • augmentation des aérosols dans l’atmosphère
  • introduction d’entités nouvelles dans la biosphère.

Précision utile du Commissariat général au développement durable : « la raréfaction des ressources (fossiles, minérales) n’est pas prise en compte dans les limites planétaires, car elle n’est pas considérée comme un système risquant de basculer dans un état radicalement différent susceptible de menacer la vie humaine ».

Si on est dans le vert, tout va bien et la limite n’est pas dépassée. Dans la zone orange, on est dans l’incertitude avec un risque croissant. Dans le rouge, la limite est dépassée, d’autant plus lorsque la couleur est foncée. Ce projet suscite des débats, notamment sur les méthodes de calcul, mais il est dans tous les cas « adopté aux niveaux européen (AEE, Commission européenne) et international (notamment par les Nations Unies) ». 

Andrada Dugan rappelle qu’en 2009, trois des neuf limites étaient dépassées : changement climatique, érosion de la biodiversité, perturbation du cycle de l’azote. En 2015, la limite sur les changements d’utilisation des sols vient rejoindre la liste, puis c’est au tour de l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère et pour finir du cycle de l’eau douce cette année. 

 limites planétaires

Dépasser une limite n’est pas obligatoirement irréversible. On peut citer en exemple le trou dans la couche d’ozone avec une résorption progressive. Néanmoins, c’est parfois le cas, avec les extinctions d’espèces par exemple. Quoi qu’il en soit, trois limites sont encore dans la zone verte (mais plus ou moins proche de la zone orange/rouge) : acidification des océans, appauvrissement de l’ozone stratosphérique et augmentation des aérosols dans l’atmosphère.

Les gaz à effet de serre et le numérique

Andrada Dugan explique ensuite que le numérique est partout et qu’il « fait partie des contributeurs » ayant conduit à dépasser les limites planétaires. Selon les cas, il est pointé du doigt comme un problème et une solution à la fois. « Aujourd'hui, si on veut traiter ce sujet environnemental grâce au numérique, il faut qu'on se pose pas mal de questions et notamment celle de l'utilité du numérique ». 

Marie Ait Daoud (green IT manager et DSI groupe chez VINCI) rappelle, de son côté, que le « numérique, c’est 4 % des gaz à effet de serre [au niveau mondial, ndlr]. Alors ça peut paraître peu comparé à d'autres industries, mais c’est un pourcentage en croissance continue et il double assez rapidement. Il est important de maîtriser cette croissance et de repenser le numérique ».

L’Arcep s’était penchée sur la question l’année dernière, avec des résultats dans la même veine, mais des précisions supplémentaires : « le numérique représenterait aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2 % de l’empreinte carbone au niveau national (phases de fabrication et d’utilisation comprises) ». Cela représente 16,9 Mt CO₂ eq, soit 253 kg CO₂ eq. par an et par Français.

« On est sur 30 ans de ressources disponibles »

L’interlocutrice livre ensuite une estimation sur l’utilisation des ressources, car le numérique au sens large est friand en matériaux et terres rares, critiques et stratégiques : « si on en croit les spécialistes aujourd'hui, si on continue à produire le numérique au rythme actuel avec nos méthodes de production actuelles, on est sur 30 ans de ressources disponibles ».

Andrada Dugan fait ensuite le lien entre politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et cybersécurité : « on doit parler dans les deux cas de la pédagogie. Si on réfléchit, dans la plupart de nos entreprises, les politiques RSE ciblent plutôt les membres du Comex [comité exécutif, ndlr], de la direction et du management. Mais on oublie que les politiques RSE ne sont pas que pour les "white collars" [cols blancs, ndlr], elles sont aussi pour des populations sensibles […] On doit passer par une pédagogie, par une sensibilisation, une formation de haut en bas et de bas à haut ».

Les terminaux, le nerf de la guerre ?

Pierre-Luc Refalo, vice-président et responsable de l'audit Capgemini, explique n’avoir qu’un seul téléphone alors qu’en tant que dirigeant, il pourrait en demander un second, mais : « je m'y refuse. Moi, mon téléphone est perso […] J'ai mon conteneur, tout est chiffré, le jour où je pars c'est effacé instantanément, je n’ai plus de données professionnelles sur mon iPhone. C'est mon choix ».

Pour rappel, les terminaux (au sens large) représentent 81 % de l’empreinte environnementale du numérique (les réseaux 5 % et les centres de données 14 %). De plus, « la fabrication des équipements (terminaux, centres de données, infrastructures réseaux), concentre 78 % de l’empreinte carbone du numérique », contre 21 % pour la phase d’utilisation. C’est mathématique : si l'on diminue le nombre de terminaux et que l’on augmente leur durée de vie, on fait coup double d’une certaine manière. 

Le vice-président de Capgemini, reprend à son compte un proverbe (« les petits ruisseaux font les grandes rivières ») : « il faut être très vigilant à titre personnel. Le message clé, c'est que chacun doit faire son petit effort […] C’est comme le tri sélectif : il faut le faire, point barre ». 

Tous les petits efforts sont bons à prendre, mais il n’est pas toujours facile d’appliquer cette politique dans tous les domaines, comme nous avons pu nous en rendre compte lors de nos discussions avec les intervenants sur place. Pierre-Luc Refalo lâche par exemple à la fin de la conférence un : « Je reviens d’Inde », sans que cela semble soulever la moindre question sur l’empreinte environnementale.

Idem avec Michelle Zatlyn, cofondatrice et présidente de Cloudflare. Lors de sa conférence aux Assises de la cybersécurité, elle explique s’être déjà rendue dans plus de 100 pays, rien que cette année. De manière générale, les sociétés et personnes présentes affichent de beaux discours sur l’empreinte environnementale, mais ils se limitent souvent à la partie purement numérique, laissant de côté le reste.

Ensemble pour aller plus vite ? 

Andrada Dugan regrette qu’utiliser un seul ordinateur portable ne soit pas aussi facile dans la pratique, notamment pour des sociétés de service comme la sienne : « On se retrouve chez des clients qui vont fournir leur propre équipement. Du coup, on se retrouve avec finalement trois smartphones : un de l'entreprise A, un de l'entreprise B, et un troisième de perso […] Tout le monde n’a pas encore adopté les bons gestes », regrette-t-elle.

« Il y a quand même énormément d'entreprises qui continuent à mettre des barrières », ajoute-t-elle. Elle souhaite ainsi mettre en place des consortiums pour avancer rapidement et ensembles (concurrents et partenaires), sans attendre les réglementations, avec les délais importants que cela nécessiterait. « Si on veut aller plus vite, il faut travailler de manière collective ».

Marie Ait Daoud détaille des pratiques qu’elle pousse : « ne pas dupliquer les documents » et augmenter la durée de vie des ordinateurs. Actuellement, l’entreprise « tend vers cinq ans », mais se retrouve confrontée à un problème de mises à jour inaccessibles. C’est l’obsolescence logicielle. Il en existe deux autres : technique tout d’abord avec le besoin de performances ou de fonctionnalités matérielles, et enfin esthétique. 

L’intervenante de chez Vinci enchaine avec la question du recyclage : « On ne peut pas garder les PC, mais on ne veut pas simplement le détruire, car on a des données sensibles ». Un problème qui peut facilement trouver une solution avec des centres spécialisés, comme celui de HPE que nous avions visité. On peut également enlever le périphérique de stockage (HDD/SSD) et le garder avant de renvoyer la machine dans l’économie circulaire ; des solutions existent. 

Le sujet important, selon Marie Ait Daoud, est de « repenser ce qu'on peut faire de nos équipements en fin de vie pour qu'on puisse avoir un équilibre entre le réemploi et la sécurité », sans préciser les problèmes avec les solutions actuelles et ce qu’elle voudrait faire.

Elle a tout de même une certitude : « repousser la durée de vie d'un équipement, c'est vraiment la solution. En tout cas, dans la littérature aujourd'hui – et confirmé par les scientifiques – ça peut diviser par deux voire par trois l'impact environnemental d’un équipement ».

Des alternatives proposées... quand il n'y a plus le choix

« Le Covid a été un très bon révélateur », explique le dirigeant de Capgemini. Il explique que ses clients fournissent généralement des ordinateurs portables aux intervenants extérieurs pour qu’ils puissent travailler dans leurs environnements. La pandémie et les confinements ont complétement changé la donne, se souvient Pierre-Luc Refalo, en deux semaines à peine :

« En 15 jours, ils ont quasiment tous accepté que nos collaborateurs, notamment en Inde, travaillent de chez eux avec des ordinateurs portables de Capgemini sur les environnements des clients. Je vous parle d’institutions financières, de services gouvernementaux… j'en passe et des meilleurs. Çela a fabuleusement fonctionné, la preuve qu’il n’y avait pas forcément besoin de plusieurs ordinateurs portables ; c’est un vrai changement ».

Problème, les anciennes règles semblent petit à petit reprendre le dessus. N’hésitez pas à nous signaler dans les commentaires ce qu’il en est dans votre environnement de travail sur les politiques RSE mises en place. 

Le 23 octobre 2023 à 09h48

Commentaires (39)

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Je suis prestataire de services, mon client actuel a fourni un ordi avec lecteur de badge, sécurité++, VPN, droits restreints… Je n’ai accès à aucune info depuis un ordinateur qui n’appartient pas à mon client (c’est bloqué et en cas de tentative ça déclenche des alertes pouvant aboutir à la rupture de contrat). Et inversement, les outils de mon employeur sont bloqués par mon client. Donc pour la partie administrative je dois y accéder depuis un autre terminal.



Pour le télétravail, seul le choix du réseau de ma box est proposé, ensuite tout est tunnelisé. Et certaines applications ne fonctionnent pas en remote, donc passage sur site obligatoire quand il y en a besoin.

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Il y a des points sur lesquels la politique a quand même des possibilités.




  • Imposer une durée de maintenance logicielle, c’est tout à fait de leur ressort. Cela pourrait aussi s’accompagner d’une bonne hygiène numérique, sans transformer nos terminaux en poubelles/espions avec des applications en tout genre qui finissent par saturer nos appareils et contribuent à les rendre obsolètes.



  • Imposer aussi des conceptions facilement réparable aussi, c’est du ressort de nos politiques.


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Marie Ait Daoud détaille des pratiques qu’elle pousse : « ne pas dupliquer les documents » et augmenter la durée de vie des ordinateurs. Actuellement, l’entreprise « tend vers cinq ans », mais se retrouve confrontée à un problème de mises à jour inaccessibles. C’est l’obsolescence logicielle. Il en existe deux autres : technique tout d’abord avec le besoin de performances ou de fonctionnalités matérielles, et enfin esthétique.




Mise à jour sur un ordinateur inaccessible parce que 5 ans ? Alors j’aimerais bien qu’on m’explique… Car autant, un smartphone c’est lié au constructeur, autant un PC ? Peut-être parle-t-elle de l’OS, mais y a 5 ans c’était déjà Windows 10…

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Ben par exemple pour windows 11 il te faut un CPU plus récent que 2017 / 2018 (ca dépend des modèles), on est pas loin des 5 ans avant obsolescence dans certains cas

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Oui, on parle donc de l’OS, pas du matériel… Ce n’est pas le matériel qui est obsolète, tu peux installer plein d’autres OS, même Windows 10 qui est toujours supporté.

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On parle d’entreprises qui doivent maintenir un parc informatique fonctionnel et performant. Or c’est bien plus facile de remplacer tout un parc par du neuf que d’entretenir un parc vieillissant ou hétérogène (quand on répare, on fait du cas par cas).

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Dans un cadre “pro” c’est rare qu’une boite décide de changer d’OS, donc si l’OS est plus maintenu ca “force” un changement de matériel, quand bien même celui ci ne serait pas obsolète en effet.



Tout ça pour dire que l’OS et le matériel sont quand même pas mal liés.



Il y a plus ou moins le même soucis chez Apple d’ailleurs, quand un mac est trop vieux hop plus de maj.

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Starlingz a dit:


Dans un cadre “pro” c’est rare qu’une boite décide de changer d’OS, donc si l’OS est plus maintenu ca “force” un changement de matériel, quand bien même celui ci ne serait pas obsolète en effet.



Tout ça pour dire que l’OS et le matériel sont quand même pas mal liés.



Il y a plus ou moins le même soucis chez Apple d’ailleurs, quand un mac est trop vieux hop plus de maj.




C’est là qu’une revente à faible prix aux employés après nettoyage de la mémoire serait bienvenue. J’ai du mal avec le côté incertain d’un achat en reconditionné mais je n’aurais aucun problème à racheter à mon employeur mon ordinateur pro le jour où la flotte est remplacée. Aujourd’hui, cela part dans le meilleur des cas à une entreprise de reconditionnement qui va se faire sa marge dessus et avec des clients potentiels qui ne connaissent pas la qualité réelle du produit (problème des “lemon market”).

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Quand va t on interdire la fuite en avant des modèles et os sur les téléphones ?



Fondamentalement, les évolutions importantes on eu lieu entre Android 1 et 4. Le rythme actuel est donc non nécessaire mise à part pour consommer plus de ressources matérielles et rendre obsolète les terminaux



Forcer à minima 5 ans de prise en charge matérielle et logicielle pour une note de réparabilité de G puis améliorer d’une lettre par année supplémentaire serait un moyen efficace pour empêcher cela.



Et il faudrait interdire à Google de forcer les dev à mettre à jour leurs applications quand cela n’est pas nécessaire et également interdire à Google d’obliger les dev à changer constamment de version des outils de dev car cela conduit à rendre les apps non compatibles avec les anciens terminaux.



J’ai récemment du mettre à la déchetterie une tablette parfaitement fonctionnelle mais équipée d’un Android 4 donc plus aucune app ou presque n’était en mesure de s’y installer

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Idem avec Apple qui impose aujourd’hui SwiftUI (nouveau projet) qui verrouille à iOs 14 mini…



Mon iPad Mini 2 parfaitement fonctionnel n’accède plus à une partie des apps consommant un Service REST classique, mais là je suis d’accords, ici il y a double intention d’obsolescence (Fournisseur & Apple) !!!

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wanou a dit:



Et il faudrait interdire à Google de forcer les dev à mettre à jour leurs applications quand cela n’est pas nécessaire et également interdire à Google d’obliger les dev à changer constamment de version des outils de dev car cela conduit à rendre les apps non compatibles avec les anciens terminaux.



Je ne pense pas qu’on puisse faire grand chose contre ça. La programmation c’est comme une langue vivante, des mots apparaissent et d’autres sont abandonnés, comme des libraires ou des framework changent aussi.




Je suis d’accord avec toi sur le fait d’imposer une durée de support minimale mais on ne peut pas maintenir du code pendant 10 ans gratuitement.

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Le remplacement des ordinateurs peut se faire à partir de 3 ans d’utilisation dans ma boite. L’ordinateur peut être racheté par l’employé qui le possédait, ou - s’il n’en veut pas - par un autre employé. Le prix de rachat est dégressif si l’employé décide de garder son ordinateur 4 voire 5 ans. Valable pour PC et Mac.

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Toujours la même chose.
On prend le problème par rapport aux conséquences mais toujours pas la cause.



Quand je peux faire à manger pour 10 personnes. Je n’en invite pas 100…
Quid des dejà 7 milliard d’être humains sur terre…. (La cause des problème *)




  • selon moi.

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L’alimentation, c’est différent. On pourrait nourrir 8 milliards d’humains (ou même 10) si les cultures n’étaient pas destinées au bétail, mais à nous directement.

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Notre corps en tant qu’espèce a évolué sur plusieurs (centaines/milliers) de générations pour aboutir à un régime omnivore : ce n’est pas sur un coup de tête que notre organisme va soudainement devenir végétarien.



Pour moins consommer, on peut jouer




  • à l’échelle individuelle : chacun fait durer ses biens plus longtemps, de sorte à moins consommer par individu.

  • à l’échelle du groupe : réduire le groupe qui consomme (en privant certains de consommer ? en réduisant l’effectif ?)



On pourrait aussi se poser la question de moins “electroniser” nos appareils. A t’on besoin d’autant d’électronique dans une voiture par exemple ? (des verrins électriques avec un capteur pour ouvrir le coffre parce qu’on a la flemme de poser ce qu’on porte dans les mains, c’est vraiment utile ? eco-responsable ?)

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(reply:2161070:War Machine)




Toujours la même chose, arrêter, ou demandé d’arrêter à 100 % un usage est dans la très grande majorité des cas impossible et dans le cas de la demande contre-productif.



Dans le cas de l’alimentation en viande, se restreindre à quelques fois par semaine au lieu de à chaque repas est suffisant (me semble t il).



Un autre exemple ; ce n’est pas le passage suivant qui me choque.




Pierre-Luc Refalo lâche par exemple à la fin de la conférence un : « Je reviens d’Inde », sans que cela semble soulever la moindre question sur l’empreinte environnementale.




Mais celui-là :




elle explique s’être déjà rendue dans plus de 100 pays, rien que cette année.




Concrètement, je ne vois pas de problème à un ou deux voyages professionnel par an pour aller signer un gros contrat ou aller voir des équipes. Par contre quand on est en à plus de 00 pays en moins d’un an, il y a clairement des choses qui auraient pu être faits à distance.



Exacte.
Je ne connaissais pas Motorola ReadyFor, mais biens que je ne les utilise pas, il me semble qu’il y existe des applications qui permettent de déporter l’affichage d’un smartphone et d’y connecter clavier et souris. Quant à savoir si ça existe sur Fdroid ou autre magasin dans le même style …






Personnellement, je suis prestataire dans le milieu bancaire.
La boite de prestataire fournit PC, smartphone et carte SIM mais accorde une prime si on ne les utilise pas. :yes:
Pour le client c’est utilisation obligatoire du PC fournit où tout passe par un VPN, impossible de connecter une clef USB pour échanger des données et d’installer un logiciel qui n’est pas dans le catalogue officiel. Pour les courriels en réception c’est openbar après analyse antivirus, par contre en envoi tu as pas intérêt à t’envoyer n’importe quoi et de toute façon pour les prestataires les pièces jointe sont interdites.



Personnellement, tant qu’on peut accéder aux interfaces web et aux machines via ssh ca me va.
Par contre les VDI lentes comme pas possible c’est : :cartonrouge:

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De mon côté je suis Archi Solutions et j’essaye pas mal de solution justement pour tendre vers un appareil unique (le téléphone). Je ne comprends pas qu’en 2023, nous ne soyons toujours pas capables de travailler avec uniquement le téléphone portable. Je le fais chaque jour et oui au début faut s’y habituer mais au final c’est très pratique. Il reste des usages hyper complexes je l’accorde (présenter en réunion par exemple, le fameux multi screen) mais j’ai du Termux, du bureau à distance, le client Zscaler etc. Bref j’ai largement ce qu’il faut pour travailler et le full WEB aide à la transition.



Il faudrait des écran externes USB-C ou l’on peut enficher n’importe quel mobile avec sa housse de façon facile afin d’en faire un PC portable. Si seulement on pouvait dépasser ce modèle consumériste pour avoir ce type de périphérique et arrêter/obliger les gens à avoir X périphériques alors qu’avec un seul c’est largement faisable. Les containers perso/pro sur les mobiles avec la possibilité de couper le container pro quand on quitte le boulot etc ça existe depuis quelques années maintenant …

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Alors j’aimerais me passer de mon PC le jour où les smartphones auront des systèmes d’exploitation moins bridés que Windows ou GNU/Linux et lorsqu’on aura des bon jeux vidéos utilisables hors ligne comme sur PC et pas des pay to win.
Actuellement ça n’est pas le cas et le pire c’est que ça n’est même pas un problème technique mais un choix commercial des GAFAM de faire des écosystèmes fermés.
Actuellement je peux me contenter d’un PC portable et d’un smartphone uniquement au niveau de mon usage numérique (je n’ai pas de TC, ni de PC fixe, ni d’écran externe, ni d’enceinte connecté), juste une souris, une manette et un casque audio.
Le jour où je pourrai jouer à mes jeux de PC sur smartphone (sans passer par le cloud) dans des conditions correcte (720p 30 FPS), faire du dev et de l’admin sys (VM + docker) alors oui je serais prête à lâcher mon PC si l’OS sur smartphone me propose les mêmes fonctionnalités que Windows ou Linux.

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Faire du dev sur tel c’est possible, mais tellement catastrophique que personne ne devrais le faire …



Comment veut tu que des jeux aussi gourmands que ceux de nos jours puissent tenir sur des téléphones ? Et même si ce sont les jeux le problème (mal optimisés, etc ….) il faudrait bien que ton dispositif soit capable d’afficher autant de détails (ce n’est pas pour rien que les cartes graphiques prennent de la place)



Ce que tu propose est que ton téléphone remplace un pc en terme de perf pour faire tourner des jeux ou des vm, mais c’est juste irréalisable (pour le moment en tout cas)

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Sans forcément aller jusqu’à des graphismes de PS5 je pense qu’on peut avoir quand même des meilleurs jeux que les merdouilles pay to win. Zelda Tears of the kingdom tournent techniquement sur une console qui a la puissance d’un smartphone de 2017.
On ne va pas me faire croire que c’est impossible techniquement d’avoir des bons open world avec des graphismes corrects sur un smartphone si la Switch en est capable.
Je ne pense pass que ça soit principalement un problème technique mais la vision que la société du jeux vidéo sur smartphone. J’espère que ça va changer, parce que actuellement le seul moyen d’avoir des bons jeux c’est de faire de l’émulation de console…

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et @lemonde



J’ai encore un FairPhone 2 et il faudra bien le changer un jours.
Il y a des gens qui utilise tout ce qui est double profile perso/pro sur FF … avec android ? … lineageOS ? … /e/ OS ( les FF de murena ) ?

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Je suis sur la ROM android fourni de base par Fairphone, et je n’ai jamais utilisé de double profil sur aucun de mes appareil. Désolé.

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pas de problème merci

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2015 : Introduction d’entités nouvelles dans la biosphère …. ??? :D



L’invasion des aliens datent officiellement de 2015 !!! :eeek2:

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Bravo pour cet article. J’ai hésité à le lire en me disant “encore un article de greenwashing”. Eh bien non ! Article avec des chiffres cohérents, mentionnant à la fois ceux qui font un vrai travail de réflexion sur le sujet et ceux qui sont dans la comm (cf. voyage en Inde, ou alors se féliciter de n’avoir qu’un seul téléphone mais choisir un Iphone (dernier modèle ?) plutôt qu’un Fairphone ou similaire).



Je pense que le COVID a accéléré la mise en oeuvre du télétravail, mais je n’ai nullement remarqué de changement du type “tu es maintenant autorisé à travailler avec ton PC perso”. Enfin si, très temporairement et dans des cas très particuliers (par exemple, confinement obligatoire alors que ton pc pro au bureau est un PC fixe). Car l’entreprise n’aime pas forcément que tu manipules des données professionnelles sensibles sur le PC de la famille où les enfants peuvent télécharger des conn…, avec lequel tu vas sur des sites de streaming plus ou moins légaux et qu’en plus, n’étant pas informaticien le sujet de la sécurité informatique te passe au-dessus de la tête. C’est plutôt l’inverse que je vois, et même avant le CoVid : l’entreprise te fournit le matériel informatique et il est toléré que tu en fasses un usage (modéré) perso.

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whitemoon a dit:


problème des “lemon market”.




Merci de m’avoir appris quelque chose aujourd’hui. L’article wiki est très accessible (en français)

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C’est plein de bonnes intentions.
Mais qui va faire l’effort ? Qui est prêt à dire “ok on dégrade la qualité de Netflix, ça sera du 1080p max, la 4k consomme trop” ? Voire “on interdit Netflix car ça consomme beaucoup alors que ce n’est pas un service essentiel” ? (remplacer Netflix par ce que vous voulez, Aliexpress, Shein qui consomme aussi bcp en non-numérique, etc.)



Idem pour les terminaux. C’est 81% de l’empreinte du numérique ? Ok on interdit de renouveler son tél tous les combien ? 3 ans ?
Moi ça me va, le mien de 2016. Il tourne sous Android 6. Il me convient parfaitement pour mon usage (les 5 pouces légers c’est fini aujourd’hui), et pourrait me tenir encore un bon moment MAIS les applis passent une par une à Android 7 (voire 8) minimum. Donc la version que j’ai ne fonctionne plus, et je ne peux pas mettre à jour. Et quand je râle auprès des éditeurs : “cette version d’Android n’est plus supportée car trop vieille” (parfois je me dis que c’est juste une constante à mettre dans un fichier de config, et qu’ils me la font à l’envers).
Donc quelle est l’alternative ? Je suis forcé d’acheter un nouveau tlééphone (même d’occaze) alors que l’actuel me convient.
C’est bien beau d’inciter à… Mais ce que dit indirectement ce discours, c’est qu’il faut renoncer à notre société consumériste. Et personne n’est prêt à ça, si ça le concerne. C’est toujours aux autres de faire l’effort (le fameux “la France c’est à peine 1% de la pollution mondiale”…).

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Qu’on commence par rationaliser les usages. J’ai un Téléphone Motorola avec ReadyFor. Je suis conquis par le concept sauf sur un point. Le mutlti screen. J’ai 2 écrans et quand je branche le téléphone, les deux sont opérationnels mais je peux en utiliser qu’un seul. Ça fait des mois que je remonte à Motorola sans retours même par mail.



Vu la puissance dans nos téléphones c’est largement suffisant pour de la bureautique dans 90% des cas d’usages. Dans le sac un ecran externe usb-c, un clavier + souris Bluetooth + micro casque Bluetooth et suffisant et l’empreinte est nettement moins grosse que de se trimballer le PC + le téléphone perso + le téléphone pro. C’est un non sens…

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Je vois dans les commentaires que beaucoup associent le mot “terminal” au smartphone. Il faut savoir que suivant les études (je n’ai pas regardé le détail de celle-ci), le domaine du “numérique” varie énormément, ça peut aller de la téléphonie uniquement aux (smart) TVs en passant par les datacenters. Par exemple une partie de la croissance du numérique au sens large vient justement des télévisions qui sont aussi des terminaux.



Et autant l’idée d’acheter son smartphone de seconde main commence à faire son chemin, autant c’est moins le cas pour les télévisions. Surtout que c’est la course au modèle le plus grand ou avec le plus de définition ou de fonctionnalité, ce qui a mangé les gains de consommation énergétique comme de matières premières de ces dérnières années. Après on garde une TV bien plus longtemps qu’un smartphone.

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On veut causer environnement ?
Ok.
Il faudrait commencer par interdire les alims avec un rendement claqué au sol.



Que l’UEFI soit obligatoire sur les appareils ARM afin de les libérer.

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Ca demande du courage.
Le courage de ne pas changer pour changer.
Le courage de faire durer le matériel.
Le courage de faire avec moins (coucou les GPU qui consomment à eux seuls autant que 2 PS5).
L’interdiction ne servira à rien à part créer des levers de boucliers mais inciter et forcer à maintenir via obligations de mises à jours, des prix plus élevés qui garantissent un équipement réparable et durable. Empêcher la vente de matériels de mauvaises qualités qui prennent des ressources pour une durée de vie ridicule. Empêcher la vente le matos énergivores.
Et puis qui s’est vraiment rendu compte que Netflix et autre avaient bridé les débits pendant la pandémie.



La barrière est surtout psychologique.



Des secteurs clefs comme l’automobile me rendent fou avec leur écran tactile inutile partout alors qu’on a un portable avec gmaps/waze qui fait mieux sur un support de téléphone dans un SUV pour transporter 1 mec d’un point A à un point B. Bref. Je m’égare.

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Ghimo a dit:


Je suis d’accord avec toi sur le fait d’imposer une durée de support minimale mais on ne peut pas maintenir du code pendant 10 ans gratuitement.




En même temps, rien n’impose aux constructeurs d’utiliser un OS fermé : si leurs logiciels étaient open-source/libres, ça serait beaucoup plus simple à maintenir.

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Si : rendre les consommateurs dépendants.
De plus, les nouvelles règles de sécurité (zero trust) impliquent que le fabriquant ou éditeur garde le controle des terminaux, au dessus de l’utilisateur (considéré comme une faille de sécurité) => Impossible avec un logiciel open source par définition : le fait de pouvoir modifier le logiciel étant une faille.

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Merci pour cet article, et content que ça commence par très bien poser le problème, en parlant des limites planétaires. L’existence de ces limites absolues à ne pas depasser est un constat très important à faire, et je pense qu’on fait pas assez de pédagogie sur ce sujet et sur ses implications.

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wanou a dit:


J’ai récemment du mettre à la déchetterie une tablette parfaitement fonctionnelle mais équipée d’un Android 4 donc plus aucune app ou presque n’était en mesure de s’y installer




Alors c’est souvent trop complexe pour les beophytes mais il existe très souvent des OS plus récents pour les vieux matériel : crDroid, Lineage, …
Il y a bien parfois des limitations matérielles (sur la RAM notamment) qui fait que les versions récentes d’android deviennent inutilisable, mais ça permet quand même de sauver de la casse un appareil fonctionnel.
Mais ce sont des bénévoles , en reverse-engeneering, qui s’y colle…

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eglyn a dit:


Mise à jour sur un ordinateur inaccessible parce que 5 ans ? Alors j’aimerais bien qu’on m’explique… Car autant, un smartphone c’est lié au constructeur, autant un PC ? Peut-être parle-t-elle de l’OS, mais y a 5 ans c’était déjà Windows 10…




Un tas de pc qui ne sont pas compatibles Windows 11 vont sortir en 2025, date de fin annoncée de Windows 10, alors que techniquement ils sont parfaitement capables.
Beaucoup de matériels sont juste limités par un support soft.
Chez Apple les téléphones c’est encore correct mais macOS c’est de plus en plus cours aussi.



Si le politique veut aider il faudrait aussi essayer de limiter le matériel offert pour vendre des services, ça fait perdre toute valeur au matériel.

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pierreonthenet a dit:


En même temps, rien n’impose aux constructeurs d’utiliser un OS fermé : si leurs logiciels étaient open-source/libres, ça serait beaucoup plus simple à maintenir.




Détrompe-toi. Le principale problème aujourd’hui concerne les pilotes. Et de ce côté ci, Linux (le noyau libre le plus répandu) est quand même assez contraignant, puisque chaque pilote doit être compilé avec la version spécifique du noyau utilisé.



C’est d’ailleurs un des problèmes que rencontre FairPhone, pourtant plutôt bon élève en la matière de mise à jour : la mise à jour des pilotes, car les constructeurs des puces ne font durer leur support que quelques années.

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fdorin a dit:



C’est d’ailleurs un des problèmes que rencontre FairPhone, pourtant plutôt bon élève en la matière de mise à jour : la mise à jour des pilotes, car les constructeurs des puces ne font durer leur support que quelques années.




Je confirme, c’est entre autre à cause de ça que le capteur d’empreinte est considéré “non sûr” par Android 13 sur mon FP3 :craint:

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Commentaire de forme, ça m’étonne toujours qu’on écrive encore “tri sélectif”, alors qu’un tri ne peut être que sélectif, par définition (bonne chance pour inventer un tri pas sélectif :-) )
Je suppose qu’un jour quelqu’un a décidé de faire un combo entre “tri des déchets” et “collecte sélective”, et nous a sorti ce pléonasme, et pas grand monde ne tique.

Réduire son empreinte environnementale numérique, « c’est comme le tri sélectif : il faut le faire, point barre »

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  • Les gaz à effet de serre et le numérique

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