Pourquoi la directive Droit d’auteur peut aboutir à un filtrage de l’upload
SACEM beaucoup, passionnément, à la folie
Le 11 décembre 2018 à 11h09
9 min
Droit
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Les tergiversations autour de l’article 13 sur la responsabilité des plateformes se poursuivent entre les deux camps, celui des opposants et des partisans. Jeudi, le cinquième trilogue aura lieu entre la Commission européenne, le Conseil et le Parlement européen. Comme en juillet et septembre dernier, la tension monte autour de ce texte.
Les adversaires à l’article 13 peuvent déjà se satisfaire que la pétition #SaveTheInternet lancée sur Change.org atteint désormais plus de 4 millions de signatures, comme l’a applaudi hier l’eurodéputée Verts Julia Reda. Mais au-delà de ce bruit social, c’est le contenu même de cette disposition qui engendre étincelles et frictions.
Dans Les Échos, hier, Guiseppe di Martino, président de l’Association des services Internet communautaires, un groupe de lobbying défendant les intérêts des intermédiaires techniques (Google en tête), a redit tout le mal qu’il pensait de ce texte.
Considérant que l’article 13 entraînait un régime de responsabilité directe sur les contenus hébergés, ce qui est le cas, il estime qu’une telle responsabilité a priori serait inapplicable « compte tenu du nombre de mises en ligne chaque minute et de la complexité à déterminer ce qui est licite ou pas ». Avec un tel régime, mécaniquement, « les plateformes pourraient vouloir tout censurer pour éviter d'être tenues pour responsables ». Une menace régulièrement formulée par YouTube auprès des vidéastes.
Mais que prône l’article 13 de la proposition de directive sur le droit d’auteur, en particulier dans sa version dure, celle votée par le Parlement européen ? Elle part du principe que les grandes plateformes ont largement dépassé le cadre de la directive de 2000 sur le commerce électronique.
La directive de 2000 sur le commerce électronique
Retour 18 ans en arrière. Celle-ci pose dans ses grandes lignes qu’un hébergeur devient responsable de l’illicéité d’un contenu mis en ligne par un internaute si, alerté, il décide de le maintenir en ligne. Il sait. Ne fait rien. Et donc doit assumer son choix.
En France, lors de l’examen de la loi de transposition, la loi sur la confiance dans l’économie numérique (LCEN), le Conseil constitutionnel a réservé ce régime aux seuls contenus manifestement illicites. Ce sont ceux dont le caractère illicite frappe la rétine, est évident, flagrant. Dans le même temps, ce régime de responsabilité a posteriori n’a été réservé qu’aux intermédiaires dits passifs, ceux qui fournissent un service essentiellement technique.
La mécanique de l’article 13
L’article 13 joue justement sur ce levier en amplifiant dans le marbre de la loi des critères piochés au détour de la jurisprudence européenne. Il considère que les intermédiaires qui, en plus d’héberger, hiérarchisent, taguent, optimisent des contenus mis en ligne par les internautes deviennent directement actifs et donc responsables des illicéités, du moins celles commises sur le terrain du droit d’auteur.
D’une responsabilité a posteriori, le texte organise donc une responsabilité a priori et immédiate. Avec la menace d’une action en contrefaçon dès le premier octet illicite, les hébergeurs version article 13 doivent dès lors négocier avec les sociétés de gestion collective pour réévaluer le partage de valeur, et donc reverser davantage à l’industrie culturelle. Le fameux « value gap ».
Ce régime sévère concerne tous les intermédiaires, sauf six exceptions :
- Les micros, petites et moyennes entreprises
- Les prestataires sans finalité commerciale, comme les encyclopédies en ligne de type Wikipedia
- Les prestataires de clouds fermés, donc sans accès direct auprès du public
- Les plateformes de développement de logiciels de source ouverte
- Les places de marché
- Les sites autorisés par les titulaires de droits
En clair, sont visés les gros intermédiaires techniques et commerciaux, non les petits ou les encyclopédies comme Wikipédia par exemple... sauf s’agissant des contenus libres repris sur YouTube.
Les propositions de l’ASIC
Dans un billet, l’ASIC, qui regroupe Google, Facebook, Dailymotion ou encore Twitter, a justement pilonné ce régime à deux vitesses puisqu’« une telle approche n’aurait pour effet que de créer un plafond de verre que ces entreprises ne seraient jamais en mesure de dépasser ».
Elle prône au contraire un système de « best efforts », une obligation de moyens, davantage inspirée d’une logique de collaboration avec les autres acteurs. En somme, un régime de responsabilité « déterminé en fonction des moyens tant techniques qu’humains qui puissent être mis en oeuvre par chaque intermédiaire », non apprécié « de manière aveugle en fonction de la présence ou non de contenus contrefaisants ».
Ces propositions semblent reprises dans les dernières versions portées par le Conseil, selon un document révélé par Politico.
Pour sa part, le patron de la plateforme de streaming Twitch a adressé un message aux vidéastes, jugeant sa future responsabilité dangereuse. « Vous pourriez avoir à fournir des attestations de droit d'auteur, des autorisations ou prendre d'autres mesures pour prouver votre conformité à des lois sur le copyright épineuses et compliquées. Les créateurs auraient sûrement à se battre contre les faux positifs associés à [un tel système] », prophétise la filiale d'Amazon.
Les trois scénarios de la SACEM
Du côté des partisans, la grille d’analyse est sans surprise différente. Dans Les Échos encore, David El Sayegh, ancien du Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) et désormais secrétaire général de la SACEM, veut d’abord rassurer. Selon lui, l’article 13 ne va entraîner aucun filtrage généralisé chez les acteurs concernés, contrairement à ce qui est affirmé par certains youtubeurs, accusés d’être des chevilles ouvrières de Mountain View.
Au contraire, ce régime va donner naissance à trois situations, toutes plus acceptables les unes que les autres.
Il y a d’abord celle où les titulaires de droit voudront que les contenus soient sur la plateforme. Ils « négocieront des licences » comme aujourd’hui, affirme El Sayegh. Et cette licence « couvrira aussi les actes d'exploitations des internautes, c'est-à-dire les vidéos fabriquées par les internautes contenant des oeuvres protégées ».
Deuxième hypothèse, des ayants droit refusent cette présence en ligne. « Dans ce cas, il n'y aura pas de filtrage a priori, comme essaye de le faire croire YouTube. Ce sera aux ayants droit de se manifester auprès des plates-formes avec des informations pertinentes (empreintes digitales, métadonnées...) pour que les contenus soient retirés ».
Dernier scénario, « pour les ayants droit qui s'en fichent et ne cherchent pas à monétiser leurs contenus, YouTube n'aura rien à faire ».
Quelques petits oublis
Une telle présentation, quoique séduisante, ne traduit pas l’exacte réalité, déjà parce qu’elle oublie un pan entier de la création en ligne.
Le droit d’auteur protège les créations dès lors qu’elles sont originales et empreintes de la personnalité du créateur, sûrement pas par la magie d’une simple déclaration à la SACEM ou devant n’importe quelle autre société de gestion collective. Quantité d’artistes en ligne passent par les plateformes vidéo pour exposer leurs créations, sans détour par Neuilly-Sur-Seine.
Imaginons qu’un internaute crée une vidéo originale et empreinte de sa personnalité. Elle est donc protégée par le droit d’auteur. Il ne souhaite pas passer par les bons services d’une société de gestion collective. Aucune licence, aucune gestion collective, son choix est celui d’une mise en ligne directe.
Or, une fois ce fichier « uploadé », comment l’intermédiaire aura la certitude que le metteur en ligne est bien celui qu’il prétend être, à savoir un créateur, titulaire de droits ? Comment YouTube saura que l’œuvre, disons un morceau de guitare ou de piano, n’est pas une contrefaçon d’un contenu déjà mis en ligne sur ses serveurs, sur Dailymotion, Facebook ou Twitter ou sur un CD audio ? Si la contrefaçon est avérée, et c’est là le charme d’une responsabilité a priori, l’intermédiaire sera bien attaquable sur le terrain de la contrefaçon par la grâce de l’article 13.
De même, lorsque la SACEM nous explique qu’il n’y a pas de filtrage a priori, c’est faux. Dès l’upload, l’intermédiaire devra s’assurer que ce contenu a été autorisé, qu’il n’est pas interdit ou qu’il n’est pas une contrefaçon. Un régime de responsabilité directe entraîne inévitablement un régime de contrôle a priori, de sélection et donc de filtrage, puisqu'il faut éviter une possible mise en cause. Donc, soit YouTube laissera passer le fichier en assumant sa responsabilité directe soit la plateforme empêchera sa mise en ligne par sécurité juridique.
On le voit : la crainte est du coup que YouTube et les autres ne deviennent aussi intéressants qu'un rayon de supermarché, gorgés de contenus labellisés par les sociétés de gestion collective. Un retour fracassant à l’économie de la musique qui a fait leur fortune dans les années 80.
ContentID, article 13, pas le même filtrage
Certes, le système ContentID d'identification en vigueur chez YouTube opère déjà un tel filtrage en amont. Au fil des signalements et empreintes adressés à Google par les sociétés de gestion collective, la plateforme bloque ou laisse passer les vidéos, avec partage des retombées publicitaires. Mais jusqu'à présent, le doute a toujours profité à la liberté de communication ou d’information. Au pire, une vidéo contrefaisante qui passe entre les mailles est retirée après signalement.
Avec l’article 13, on change de planète. Le doute profite cette fois aux sociétés de gestion collective et aux titulaires de droit. La même vidéo contrefaisante mise en ligne pourrait justifier une action en contrefaçon, non seulement à l’encontre de l’uploader, mais également de YouTube, Facebook, Twitter, Instagram, Dailymotion, SoundCloud et tant d’autres.
Pourquoi la directive Droit d’auteur peut aboutir à un filtrage de l’upload
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La directive de 2000 sur le commerce électronique
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La mécanique de l’article 13
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Les propositions de l’ASIC
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Les trois scénarios de la SACEM
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Quelques petits oublis
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ContentID, article 13, pas le même filtrage
Commentaires (56)
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Abonnez-vousLe 11/12/2018 à 14h02
Le conditionnel est de pure forme Marc on est d’accord? Car clairement le filtrage est la mesure visée
Le 11/12/2018 à 14h28
oui même le pire groupe de bal de village amateur déclare à la sacem quand il fait des reprises. Il m’est arrivé d’assister à un contrôle, pourtant c’était un “concert” tout ripou avec un groupe de potes et 10 personnes dans le public… Eh ben ils se déplacent quend même (du coup ça faisait 12 personnes).
Moralité : quand ya du pognon a gratter, même 10 cntimes dans le fond de poche d’un clodo, les zayandroits et leur mafia représentants sont là!
Le 11/12/2018 à 14h34
Pas de soucis, la sacem collecte que tu soit inscrit chez eux ou non … tu ne sera pas “justement” rétribué pour ta musique libre.
CF Jamendo
Le 11/12/2018 à 14h41
Le 11/12/2018 à 14h51
Le 11/12/2018 à 14h55
Cogner des flics et détruire c’est pas la liberté d’expression..
Faut pas non plus être naïf.. perso je ne lance pas d’objets même de mandarine sur des flics…
Le 11/12/2018 à 15h07
Il est temps de passer à IPFS et Siacloud
Le 11/12/2018 à 15h33
Le 11/12/2018 à 15h59
En fait il y a un gros problème c’est que cet article change la responsabilité en cas d’infraction du droit d’auteur.
Donc, soit YouTube laissera passer le fichier en assumant sa responsabilité directe soit la plateforme empêchera sa mise en ligne par sécurité juridique.
Actuellement si j’upload une vidéo “contrefaite”, l’ayant droit va voir youtube pour qu’il la supprime. Youtube n’étant qu’un hébergeur de contenu il n’est pas responsable de la diffusion de la vidéo. Content ID est d’ailleurs la pour faciliter le travail de suppression /surveillance des vidéo enfreignant le droits d’auteurs et évider de devoir recourir à des procédures judiciaires couteuse pour les deux.
Si l’ayant droit estime qu’il y a préjudice suffisant il peut m’attaquer en justice pour contrefaçon.
La avec cette loi, c’est Youtube qui va se prendre la responsabilité , parce qu’il a autorisé la diffusion du contenu sur ça plateforme et qu’il n’a pas vérifié que l’ayant droit ai donné les autorisations nécessaires. Du coup il aura tout intérêt à filtrer tout ce qui pourrait être une infraction au droit d’auteur.
Effectivement comme le dis la SACEM, elle peut “licencié” son contenu et on reste sur le modèle content ID tel qu’aujourd’hui, mais il n’y à pas qu’eux…
Exemple extrême de ce qui pourrait arriver :
Mme Dupont upload une vidéo de ces vacances qu’elle a prise avec ça propre caméra uniquement, elle est créatrice de la vidéo, c’est son contenu original pas de problème pour youtube.
Maintenant elle décide d’y ajouter une musique connu pour donner un peu de rythme à sa vidéo.
Si Youtube laisse passer ça alors que Mme Dupont n’a pas les droit sur la musique, c’est Youtube qui est responsable de l’infraction.
C’est donc youtube qui va être visé par les ayants droit et eux ils vont pas chercher compliquer dans les calculs : Vidéo uploadé sur la plateforme Youtube qui à 1.8 Milliards d’utilisateur par mois => ah bah on va prendre 0.001ct par utilisateurs juste au cas où… (de mémoire c’est comme ça qu’ils font au US pour les personne qui seedent des film piraté : ils prennent le nombre potentiel de personne qui aurait pus récupérer le fichier, et multiplie ce chiffre par le manque à gagner d’une vente)
Le 11/12/2018 à 16h02
Je vis au Québec et peux t’assurer qu’ici lancer volontairement un objet sur un policier est un motif valide d’arrestation que personne ne penserai contester - la personne ne finira probablement pas ses jours en prison, et ses droits seront respectés..
Par ailleurs les manifs à Paris n’étaient pas déclarées et donc illégales - l’État de droit c’est aussi ça. L’objectif des forces de l’ordre (du moins le we dernier) était surtout de tenter de limiter les débordements violents..
Le 11/12/2018 à 16h36
Oui c’est la vision catastrophique de youtube et consort, la vision des ayants droits étant :
« Dans ce cas, il n’y aura pas de filtrage a priori, comme essaye de le faire croire YouTube. Ce sera aux ayants droit de se manifester auprès des plates-formes avec des informations pertinentes (empreintes digitales, métadonnées…) pour que les contenus soient retirés ». On en revient toujours au même : Reste à savoir qui dit vrai et laquelle des deux sera le plus profitable pour les créateurs….
Le 11/12/2018 à 16h39
Tu as cité dans ton message précédent de masque de chantier.
J’ai vu ce WE à la télé une femme disant avoir été mise en garde à vue pour ce motif, la charge étant possession d’arme de première catégorie.
Comme cela m’a intrigué, j’ai un peu cherché. C’est édifiant !
D’abord depuis 2015, la notion d’arme de première catégorie n’existe plus. Avant, il y avait 8 catégories (de mémoire) et les masques anti gaz étaient classés en troisième catégorie.
Maintenant, il y a plus que 4 nommées A, B, C et D. La A étant divisée en A1 et A2. on n’allait quand même pas rester dans la simplicité.
Les masques anti gaz sont des matériels de guerre classés A2, d’où sûrement la confusion de l’OPJ entre première et A2. Par contre, la description de ces matériels est sans ambiguïté :
“17° Matériels, spécialement conçus pour l’usage militaire, de détection et de protection contre les agents biologiques ou chimiques et contre les risques radiologiques ;” Il faut donc qu’ils soient spécialement conçus pour l’usage militaire. Des masques de chantier n’entrent évidement pas dans cette description.
Ils ne peuvent pas non plus être considérés comme des armes par destination puisque là aussi la définition est précise dans l’Article 132-75 du code pénal :
Tout autre objet susceptible de présenter un danger pour les personnes est assimilé à une arme dès lors qu’il est utilisé pour tuer, blesser ou menacer ou qu’il est destiné, par celui qui en est porteur, à tuer, blesser ou menacer.
Je pense qu’il est assez difficile de blesser ou menacer avec un masque de chantier et je ne parle même pas de tuer.
Il y a des fois où j’ai presque envie d’aller balader avec un masque de chantier visible histoire de porter plainte ensuite pour arrestation et détention arbitraire, et sûrement d’autres choses. Mais bon, je n’ai pas ce temps à perdre…
Le 11/12/2018 à 16h43
Le 11/12/2018 à 16h49
En fait ce qu’il décrit c’est les arrestations pour motif à la con.
C’est comme ça que l’état Français a toujours fait pour ce genre d’évènement.
Ca prend au pif des personnes présentes et ça fait de l’arrestation. C’est de la communication avec de la violence légitime. Le fait d’arrêter des gens pour ce genre de motif est plus ou moins discutable suivant les cas. Toutefois sur le moment cela refroidit les ardeurs des ceux qui sont sur les lieux et qui voient le “serrage”. Il y en a toujours pour craindre. Et c’est le but de la manœuvre.
On trouve aussi des faux casseurs qui vont en fait faire du barouf pour que cela se voit et associer le groupe revendicateurs manifestant à ces faits.
La France est belle et bien en train de reculer gravement en ce qui concerne les droits du citoyen, de la liberté d’expression et .. en fait de tout le reste. Ca fait 20ans (ou plus selon certains) qu’on essaye de nous américaniser à marche forcée. Voici le résultat.
Le 11/12/2018 à 16h54
Le 11/12/2018 à 17h01
la pétition #SaveTheInternet lancée sur Change.org atteint désormais plus de 4 millions de signatures
Notre aristocratie est vraiment douée pour se mettre le peuple à dos, celle du divertissement entrainant avec elle celle des journalistes dans son mépris affiché des citoyens " />
Le 12/12/2018 à 20h59
Le 12/12/2018 à 21h13
Le 12/12/2018 à 21h32
Le 13/12/2018 à 00h04
“Les 35 heures ne sont pas une erreur. Cela repose sur le paradigme qu’on ne pourrait pas créer plus d’emploi à cet époque.”
Des millions d’emplois ont pourtant été créé dans de nombreux secteurs à travers le monde.. Mais pas en France durant cette période.. étrange non ? Ah, ok, c’est la faute des autres..
“Ca fait 20 ans qu’on pouvait automatiser un grande nombre de choses donc remercier un grand nombre de gens; mais voila il y a des accords sociaux”
Amusant, voire mignon.. Les chinois, les US, les allemands etc. ne nous attendent pas pour automatiser…
Et quand leur produit est 5x meilleur et moins cher grâce à ça, bonne chance ensuite pour faire passer devant la population des taxes protectionnistes pour défendre la petite industrie du coin qui produit sa merde “locale faite maison”.
Le 13/12/2018 à 00h26
Je donne mon avis qui vaut ce qu’il vaut, comme tout le monde ici " />
L’histoire du ruissellement a été sortie d’à peu près nul part par des polémistes, et est aujourd’hui ressortie régulièrement du placard pour discréditer en bloc toute théorie économique ne correspondant pas à certaines certitudes..
Le phénomène du ruissèlement existe, il est simplement surpassé par d’autres phénomènes de concentration des richesses, de sorte que, sans mécanisme de redistribution efficace, les richesses ont tendance à se concentrer dans les mains de quelques uns (Piketty, Le Capital au XXIème).
Le 13/12/2018 à 09h44
Le 13/12/2018 à 09h48
Le 13/12/2018 à 09h56
Le 13/12/2018 à 10h44
Les pauvres consomment surtout soit sans TVA (loyers), soit à taux réduit (produits de première nécessité) et ça ne rapporte pas beaucoup à l’État.
Ça ne paie pas non plus d’impôts autre que la TVA.
Le 13/12/2018 à 11h12
Le 13/12/2018 à 12h08
Le 13/12/2018 à 15h34
La Chine est justement sortie de la famine et la misère grâce à son développement économique rapide depuis 20 ans. Aujourd’hui la Chine est un pays florissant économiquement et les chinois savent que leurs enfants vivront mieux qu’eux (sans nier le caractère totalitaire et peu respectueux des droits de l’Homme du régime). Un travailleur chinois dans la construction peut s’offrir un iPhone..
Par ailleurs aujourd’hui les chinois automatisent et robotisent de plus en plus leurs usines. Heureusement, en France, Aubry est là pour “partager le travail”. Sauf que sans usines il n’y a rien à partager.
Je connais bien les US et c’est très loin d’être un rêve, mais la réalité est que leur économie se porte extrêmement bien en ce moment.
Et étrangement pas de gilets jaunes en Allemagne ? Pourtant d’après certains en France, c’est un véritable enfer et ils sont exploités comme des esclaves.
Le 13/12/2018 à 22h29
Le 11/12/2018 à 17h14
Le 11/12/2018 à 17h15
C’est un avis que je respecte écoute, beaucoup pense que youtube,
facebook, twitter et consort ne deviendront plus que des plateformes
diffusant du contenu vidéo officielle (Bande annonce et clip Vevo).
Perso l’avis qui m’a le plus convaincu est celui d’Eloise Wagner qui sur numérama et sur le dernier live de stupid economics explique que :
Et que dans tous les cas cette accord est juste un moyen de forcer youtube et consort à négocier avec les ayants droits.
Le 11/12/2018 à 17h38
J’entend ça depuis toujours en France et ça m’a toujours paru absurde.
Sans les violences le gouvernement n’aurai clairement pas fait autant de concessions (voire aucune), par ailleurs de nombreux gilets jaunes revendiquent clairement des actions violentes.
De plus, médiatiquement et politiquement, les violences sont presque toujours mauvaises pour le gouvernement qui donne l’impression d’être faible et pas en contrôle.
De plus comme par hasard ces argument viennent en général de ceux qui refusent de condamner les violences voire les justifient par ailleurs. Les français aiment surtout se percevoir comme de valeureux résistants en train de lutter contre de méchants nazis (probablement un complexe du a la collaboration durant la guerre). Le plus souvent en réalité pour justifier d’imposer leurs vues politiques par la violence..
Le 11/12/2018 à 21h13
Le 11/12/2018 à 22h43
Si il y a des abus on peut porter plainte, d’ailleurs 22 plaintes contre la police sont en cours d’examen (sur des milliers d’arrestations).
Mais se faire arrêter pour lancer des objets sur des policiers, ce n’est pas voire sa liberté d’expression brimée… Au contraire c’est le minimum pour permettre à tous de s’exprimer.
Le 12/12/2018 à 09h21
Le point godwin est arrivé vite…
Je suis sûr que tu peux débattre ici sans utiliser ce genre d’argument.
Le 12/12/2018 à 10h49
Une solution serait peut-être un formulaire à l’Upload de la vidéo dans lequel le vidéaste indique les morceaux (musique ou vidéo ou autre) utilisés, avec la durée. Les vidéastes sérieux n’auront pas de problème pour le faire puisqu’ils le font déjà en fin de vidéo : ça s’appelle les crédits. La vidéo pourrait alors passer à la moulinette des algorithmes de youtube pour vérifier la concordance entre la déclaration et le contenu…
Du coup, au lieux de piquer toutes les monétisations, on fait un ratio (bon, là, effectivement, il faudra réussir à mettre les gens d’accords, c’est sûrement le point faible de la proposition…) qu’on prélève sur les revenus à reverser au youtuber. Et s’il n’y a pas de revenus, ça veut bien dire que l’œuvre utilisée pour le sons ou l’image n’apporte rien en terme d’audience à la vidéo, donc pas de rémunération non plus pour l’ayant droit.
En fait, ça rejoint le fait que les hébergeurs doivent négocier avec les ayants droits… Bref, dans un monde où tout le monde est gentil, ça pourrait marcher… Finalement, il est peut-être là le point faible de ma solution " />
Le 12/12/2018 à 12h12
Le 12/12/2018 à 12h32
Ca reste toujours mieux que les USA avec les équipes de type swat constituées partout, même ds les villes de campagnes, grâces aux surplus de l’armée et qui interviennent sur tout et n’importe quoi, et tirent mêmes sur des gens désarmés et inoffensifs.
Je ne parle même pas de la libre circulation des armes pourtant.
Le 12/12/2018 à 12h47
Si on se contente des USA comme point de comparaison, on finira bien par les rejoindre… d’ailleurs on en est pas si loin idéologiquement.
Le 12/12/2018 à 17h17
Le 12/12/2018 à 17h31
Le 12/12/2018 à 18h04
Le 12/12/2018 à 19h08
Le 12/12/2018 à 19h31
C’est surtout que les revendications des GJ correspondent en fait au programme de Macron : moins de charges, pouvoir mieux vivre de son travail… avancer ces mesures a donc du sens..
Pour les heures sup, c’est l’erreur historique du PS version Aubry de croire que le travail est un gateau qui se partage et donc qu’en diminuant la durée du travail on allait diminuer le chômage.
Par ailleurs moins de charges pour les entreprises, c’est en fait parfois plus de revenus pour l’État, car cela permet de faire exister des postes qui n’auraient pas pu être rentable autrement et donc de créer de la richesse là ou on n’en créait pas. L’État prend sa part sur cette richesse créée… : un chômeur en moins c’est moins de dépenses pour l’état et des revenus supplémentaires, qui peuvent dépasser le montant des aides qui ont permis la création de ce poste.
Le 12/12/2018 à 20h25
Le 11/12/2018 à 12h30
Et la liberté d’expression dans tout ça?
Le 11/12/2018 à 12h31
J’ai vraiment l’impression qu’on est dans un combat de géant et qu’au final ça changera pas grand chose pour l’utilisateur.
Parce qu’au final l’article reprend l’argumentaire de youtube (et autre) : on va devoir tout bloquer, la “création est en danger”
De ce que je comprends en gros pour les artistes représentés par la SACEM et autres société de gestion de droit YouTube et autres seront forcés d’avoir un accord. Les petits youtubeurs seront gagnant parce qu’actuellement youtube a décidé unilatéralement que si 3 secondes de vidéos appartenaient à une société de gestion des droits tout ton argent va à l’ayant droit.
Donc la question intéressante que vous posez dans votre article est “qu’en est-il des artistes non représentés ?”
Reste à savoir qui dit vrai et laquelle des deux sera le plus profitable pour les créateurs….
Le 11/12/2018 à 12h36
La question n’est pas vraiment qu’est ce que tu pourras dire mais qui va toucher de l’argent sur ce que tu dis.
Le 11/12/2018 à 12h49
Non, c’est une loi qui va être utilisée à terme pour censurer tout internet de contenus qui déplaisent, tout comme la loi contre l’intrusion dans des établissements scolaires utilisée contre… des lycéens. Source :
 https://www.arretsurimages.net/articles/lyceens-arretes-comment-une-loi-securita…
Le 11/12/2018 à 12h53
Le 11/12/2018 à 13h01
La sacem gère déjà tous les établissement et évènements programmant de la musique, café, taxi, festival, bistrot, restaurant, coiffeur, radio, chaine de télé, etc…
En gros tu te déclare auprès d’eux, tu leur indique quelle musique tu utilise et tu règle.
Et oui ça va probablement ce faire de manière automatique comme contentID aujourd’hui mais avec une granularité.
Le 11/12/2018 à 13h02
Bah je suis contre la Sacem qui taxe tous le monde même si vous êtes pas affilié et même si vous ne passez pas leurs musique. Je parle même pas des établissement scolaire avec un procès parce que des élèves de cours élémentaire reprennent une chanson pour la fête de fin d’année ou la Noël.
Youtube ou Dailymotion permettent à tous les apprentis musiciens de publier leurs tuto. ou leur progrès sur tels ou tel musique par exemple. Ca va être une horreur et je ne parle que de la musique parce que ça touche aussi la vidéo et l’écrit.
Le 11/12/2018 à 13h11
Et je parle pas de la procédure kafkaienne en cas de faux positif.
ex:
je poste une musique composée par moi-même, originale et tout qui va bien.
Une bande de jeunes l’utilise (genre fond musical piour skatteurs), no problemo, j’ai rien restreint.
Et France3 vient faire son reportage sur les gamins qui s’en sortent par le sport, etc.
Ou encore mieux un sculpeur de santon sur citrouille en basse-normandie l’écoute en boucle dans son atelier.
La dessus TF’one vient faire son reportage du 13h sur les ch’tis métiers.
Et pouf, le robot va tagguer la musique comme étant celle de TF’one et déclarer la mienne comme étant une copie.
Rigolez pas, la nasa s’est vu perdre des diffusions en CC par ce mécanisme car le film avait été diffusé à la télé.
Le 11/12/2018 à 13h12
Le 11/12/2018 à 13h24
un pote à moi est DJ, quand il utilise une musique de la SACEM, il liste les musique qu’il utilise et l’envoi à la SACEM et paie en conséquence.
Le 11/12/2018 à 13h30
Il ne faut pas réduire non plus le débat à la SACEM seulement. Le droit d’auteur ça concerne toute œuvre de l’esprit. Citer un texte, une photo dans le décor, etc…