Reuters a longuement enquêté sur les conditions de travail dans l'entreprise de lancements spatiaux SpaceX et a pu compter, depuis 2014, au moins 600 accidents du travail qui n'avaient pas été rendus publics jusque-là, dont un décès.
SpaceX montre toujours une cadence de lancement de satellites impressionnante avec, par exemple, le lancer de 100 satellites via son programme « Rideshare » (prévu pour proposer à ses clients un service de partage de lancer permettant de réduire les coûts) encore samedi 11 novembre.
Ce même jour, SpaceX a annoncé sur X, anciennement Twitter, être prête dès le vendredi 17 novembre prochain pour le deuxième essai de décollage de son lanceur spatial super-lourd Starship (prévu pour être réutilisable et capable de se poser sur Mars) « sous réserve d'approbation réglementaire ».
Cette efficacité de l'entreprise dans l'élaboration de projets spatiaux ambitieux a un prix élevé. Du côté de la faune et de la flore de la péninsule de Boca Chica (Texas, États-Unis) où sont lancées les fusées Starship, des associations environnementales ont déjà pointé du doigt les conséquences catastrophiques du premier essai.
Mais à l'intérieur de SpaceX, le coût social est aussi très élevé, selon une longue enquête de Reuters. L'agence de presse a relevé, depuis 2014, au sein de l'entreprise, des centaines d'accidents du travail non déclarés.
Selon d'anciens employés interrogés par Reuters (la plupart anonymement), la course aux objectifs imposée par Elon Musk à l'entreprise et notamment celui de créer une base habitable sur Mars entraine une culture dédaignant la sécurité des salariés.
Commentaires (20)
Ah oui quand même.
Je chipote, désolé
:
5 électrisations. Electrocution implique un décès.
On a corrigé. Et j’apprends quelque chose ! Merci !
meilleur excuse au monde, je vais dire ça à tous les pasagers des avions que je construits
deja que Musk doit négocier avec les grèves en europe parce que y’a pas de syndic, maintenant avec la sécurité au travail. Tout va bien
Ça ressemble plus à une secte qu’à une entreprise spatiale !
“Go fast, break things, and make the boss happy”. Pathétique.
Traduction : “ils sont responsables des pièces de A à Z, y compris la sécurité. Certes, on leur a demandé de faire une pièce en 12 mois alors qu’il aurait fallu 5 ans pour la faire normalement, mais c’est eux les responsables du produit fini.”
Le décès mérite un Darwin awards.
Fusée V2 ?!
D’autant que c’est absurde cette urgence. Si on était capable de terraformer Mars on saurait très facilement réguler le climat sur Terre…
Je pense qu’il veux juste que ça se produise de son vivant pour en tirer le mérite et de la gloire.
Oubli d’un mot dans la traduction : “Raptor V2 rocket engine” (signalé)
Cela est cohérent avec la news sur les syndicats.
Musk est un patron qui a une vision du travail directement héritée du XIXe siècle.
L’article présente des faits tous plus hallucinants les uns que les autres.
Je comprends mieux
Carrément. J’hallucine aussi…
Oui et non : c’est le boss le responsable, de mettre l’employé dans un stress tel qu’il est prêt à mettre en jeu son corps, littéralement, pour faire avancer le projet.
Le mec a fait du mieux qu’il pouvait dans les conditions qu’il avait.
Mais carrément. Qu’il colonise le Sahara, ou le désert de Gobi. Une fois qu’il aura réussi, on pourra voir pour Mars.
Exactement. (ou plus précisément, pendant l’apartheid ;) ).
Les normes de sécurité sérieuses ne sont là que grâce aux syndicats, aux procès et au “socialisme”.
Qu’un géant de l’ère néolibérale débridé traite ainsi la sécurité des travailleurs ne m’étonne pas du tout. D’autant que là on est au niveau de la secte si ils croient vraiment pouvoir colonisé mars et que cela aurait en plus le moindre intérêt pour sauver l’humanité.
Dans sa vision, d’après ce que je lis, il n’est pas vraiment question de science pure et dure, mais d’une véritable colonisation. Cela revient à essayer de bâtir une nouvelle société, ailleurs, avec donc les mêmes problèmes qu’ici, et les mêmes conséquences - désastreuses pour la planète - à long terme.
L’idée d’aller vivre ailleurs me plaît énormément, je l’accepterai sans hésiter une seconde - si on me permettait d’emporter ma gratte et mon laptop, afin de continuer à écrire, à chanter et à composer jusqu’à la fin de mes jours.
Mais ce qui me plaît beaucoup, beaucoup moins, c’est l’idée d’être à la merci d’un milliardaire déjanté qui sur cette colonie privée deviendrait comme un dieu, avec un pouvoir de vie et de mort - si les crédits et le ravitaillement sont soudainement coupés, en cas de faillite de SpaceX, ou si quelque chose ou quelqu’un, sur la planète rouge, a l’horreur de Lui déplaire…
Parce que les conditions de “vie” - si on peut appeler ça vivre - sur Mars sont absolument épouvantables - ces températures qui passent d’un extrême à l’autre, cette poussière très fine qui envahit tout et détraque le matos, ces tempêtes régulières à tout faire péter…
Si en plus vous ajoutez à ça un fou furieux à sa tête, hem, comment dire…
Ça reviendrait effectivement à vivre dans une colonie dirigée par un esclavagiste. Je préfère encore mourir sur Terre…
Cf. Total Recall !
Les “sauveurs” & autres esclavagistes ont cela en commun de rejeter tout ce qui dysfonctionne/les freine sur autrui, et de s’accaparer la paternité de ce qui fonctionne.
Les cultures de l’urgence & du blâme. Ça donne envie.
Heureusement que notre société & nos entreprises sont bien différentes ! Oh, attendez…