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Au Sénat, une proposition de loi pour lever les « freins culturels » au télétravail

Contrat de confiance

Au Sénat, une proposition de loi pour lever les « freins culturels » au télétravail

Le 13 novembre 2019 à 15h40

Plusieurs sénateurs LR viennent de déposer une proposition de loi notamment destinée à « réduire les freins culturels qui empêchent un recours plus généralisé au télétravail ». Mesure-clé, qui pourra paraître contradictoire : conditionner le passage en télétravail à une présence préalable de trois mois minimum en entreprise.

Bien que le législateur soit intervenu à plusieurs reprises ces dernières années pour favoriser le recours au télétravail, le sénateur Édouard Courtial souhaite de nouveau modifier le Code du travail. « Dans un contexte de désindustrialisation et de métropolisation, le télétravail est une véritable opportunité pour les territoires ruraux afin qu'ils conservent des activités et leurs habitants », fait valoir le parlementaire.

Grâce au développement des réseaux d’Internet fixe et mobiles, de plus en plus de salariés travaillent désormais à domicile ou dans des « tiers-lieux » de type co-working. Édouard Courtial estime cependant que la France « est toujours à la peine au regard de ses voisins européens ».

Le télétravail « encore trop peu utilisé » 

Selon une récente étude de la Dares (qui dépend du ministère du Travail), en 2017, seuls 3 % des salariés pratiquaient le télétravail au moins une fois par semaine. Ce qui est « trop peu » aux yeux d’Édouard Courtial. « Le taux moyen en matière de télétravail est d'environ 20 % voire 30 à 35 % dans les pays du nord de l'Europe », compare l’élu LR.

Depuis les « ordonnances Pénicaud » de septembre 2017, un simple accord entre employeur et salarié suffit pourtant pour opérer un basculement vers le travail à distance.

Pour Édouard Courtial, le « décrochage » français a dès lors une explication : la défiance. « Seule la confiance réciproque permet de gérer les ambiguïtés et contradictions d'un contrat qui n'est jamais assez complet pour donner une solution purement juridique aux problèmes soulevés par le travail à domicile, et force est de constater que cette confiance n'est pas généralisée dans notre pays », analyse le sénateur.

Sa proposition de loi entend ainsi lever ce frein culturel, puisqu’elle ambitionne « d'adapter l'environnement culturel et d'éduquer tant les salariés que les employeurs aux nouvelles pratiques impliquées par le télétravail ».

Pour renforcer le lien de confiance entre employé et employeur, son texte impose à ce dernier d’informer le télétravailleur « de la nature et du fonctionnement des dispositifs de contrôle et de comptabilisation du temps de travail ».

Une précision qui peut sembler redondante. En effet, le Code du travail prévoit d’ores et déjà que l’accord collectif ou la charte d’entreprise relative au télétravail précise (entre autres) « les modalités de contrôle du temps de travail » (relevés, pointages, etc.), de même que les « plages horaires durant lesquelles l'employeur peut habituellement contacter le salarié en télétravail ».

Des mesures en décalage avec le droit actuel

Toujours dans la même logique, Édouard Courtial propose de conditionner le recours au télétravail « à une période minimum de trois mois de présence dans les locaux de l'employeur ». Une réforme qui pourrait faire grincer des dents, notamment dans les entreprises qui n’ont pas de locaux (et n’emploient que des salariés en télétravail)...

La proposition de loi vise enfin à faciliter le recours au télétravail pour les personnes habitant loin de leur travail. « L'enjeu est de taille, lance l’élu : 28,8 millions d'actifs employés parcourent en moyenne 26 km pour se rendre sur leur lieu de travail et en repartir, y consacrant chaque jour environ une heure. Ainsi, chaque année, pour que l'économie française puisse fonctionner, les travailleurs doivent effectuer plus de 6 milliards d'heures de déplacements (soit plus de 4 millions d'équivalents temps plein). »

Afin de « revitaliser » certains territoires, notamment ruraux et périurbains, Édouard Courtial voudrait permettre aux salariés de recourir au télétravail « lorsque leur entreprise se situe dans une zone à forte densité de trafic routier ou lorsqu'ils ne disposent pas de solution adaptée de transport en commun ».

Sur le plan juridique, la cible semble encore une fois loupée. Et pour cause : la proposition de loi prévoit simplement que ce sujet fasse à l’avenir l’objet d’une négociation annuelle (dans le cadre des négociations sur l'égalité professionnelle et la qualité de vie au travail). Sans garantie sur leur issue.

La réforme de 2017 était de toute manière déjà censée répondre à ce défi, puisque que tout employé « qui occupe un poste éligible à un mode d'organisation en télétravail » (tel que défini par accord collectif ou charte) peut demander à travailler à distance. L’employeur est alors en capacité de refuser, uniquement s’il peut « motiver sa réponse ».

Un mode d’organisation du travail qui a aussi des défauts

« Les télétravailleurs bénéficient d’un cadre de travail plus souple et de temps de trajets réduits. Néanmoins, ils n’en tirent pas une meilleure conciliation avec leur vie personnelle, ayant tendance à pratiquer des horaires plus longs et atypiques », temporise la Dares, en conclusion à une étude publiée au début du mois.

L’institution a en effet observé que les télétravailleurs se déclaraient « en moins bonne santé » et présentaient « des risques dépressifs plus importants que les non‑télétravailleurs ».

« Travailler à distance implique un isolement du collectif de travail : les télétravailleurs les plus intensifs (2 jours par semaine ou plus) peuvent moins compter sur l’aide de leurs collègues et de leur hiérarchie », explique notamment la Dares. Difficile pour autant d’établir un lien de cause à effet. « Tout compte fait, les télétravailleurs ne sont ni plus ni moins satisfaits de leur travail que leurs collègues », résume l’institution.

Restera maintenant à voir si la proposition de loi d’Édouard Courtial sera mise à l’ordre du jour du Sénat, ce qui est loin d’être systématique s’agissant des textes d’origine parlementaire.

Commentaires (44)

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Peut-être pour ça que dans ma boîte, on parle de “travail à distance” u “travail à domicile”. Parce-qu’ils interdisent formellement la pratique depuis un “espace de coworking” ou tout autre lieu qui n’est pas la résidence principale du salarié - même pas une résidence secondaire.

Les raisons ? Certainement pas une question de “tirer au flanc”, je crois que la confiance a fini par se mettre en place de ce côté. Il y a d’une part une question de confidentialité - pas sûr que notre département juridique ait envie d’examiner les “chartes de confidentialité” de tous les espaces de coworking de France et de Navarre, et surtout une question d’assurance. C’est à mon avis le frein principal à la mise en place du télétravail dans toutes les boîtes un minimum sérieuses (le salarié officiellement en télétravail qui glisse sur sa savonnette dans sa douche a-t-il un accident du travail ou un accident domestique ? Pour la Sécu, c’est une question très importante)

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jpaul a écrit :



Attention quand même à un point : un manque de motivation est souvent dû à des facteurs externes au salarié (poste de merde, concentration impossible, rémunération à chier, santé, collègues imbuvables …) et dans bien de ces cas le télétravail peut au contraire présenter une nette amélioration dans la productivité.



Ce point, pour l’avoir connu je confirme amplement.

Quand j’étais encore en hotline, au début j’étais motivé, même si j’avais vu (très) rapidement tous les défauts de la boîte. Même si ca se tassait avec le temps et que mon niveau de stress pouvait être évalué à horrible/20, j’avais encore envie de faire un travail correct. Puis est venu le rachat par SFR, et leur gestion du personnel absolument foireuse… Et là, c’était fini. Ils auraient pu me filer 10k€ par mois, je n’ai plus eu aucune raison de faire le moindre début d’effort.

Et assez étrangement, quand je me suis retrouvé par la suite en stage dans une TPE, où l’ambiance et l’entente étaient au beau fixe, je suis resté à fond pendant toute sa durée, alors que j’étais bien moins payé…


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Et vous avez des box individuels ou c’est en open space ?

Je ne savais pas que l’on faisait signer ce type de document. Ca peut aider à l’adoption du coup, même si je reste persuadé que beaucoup de patrons resteront réticents et préféreront, à choisir, que le salarie bosse de chez lui.



Les espace de coworking mériteraient d’être plus développés amha. Ca pourrait de plus faire une transition avec le télétravail à domicile et permettre de voir si on est apte à cela ou pas (car tout le monde n’est pas fait pour faire du télétravail).

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jpaul a écrit :



Tu as raison, mais c’est une erreur que de penser que les « salariés tire-au-flanc » vont en faire plus au bureau. En prenant même plus de recul et pour les cas les plus hard, c’est peut être plus productif de ne pas les avoir dans les pattes et de leur filer des taches à faible valeur pour les occuper.



Attention quand même à un point : un manque de motivation est souvent dû à des facteurs externes au salarié (poste de merde, concentration impossible, rémunération à chier, santé, collègues imbuvables …) et dans bien de ces cas le télétravail peut au contraire présenter une nette amélioration dans la productivité.



Dans mon précédent job j’aurai été extrêmement plus efficace si j’avais eu un moyen de ne pas être dérangé par des parasites sans réelle utilité absolument toute la journée.





+10

Je rajouterai que le manque de motivation est du aussi parfois à l’absence de reconnaissance du travail, la non-prise en compte des avis des salariés et le fait de les considérer comme jetable.



De part mon expérience, même si elle peut paraitre faible, j’ai toujours constaté que les problèmes en entreprise étaient dans la majorité des cas du à des “managers” un peu trop zélés ou appliquant des pratiques managériales d’un autre age.



Ce qui est assez triste et drôle à la fois, c’est que ça a l’air d’un problème purement franco-français (exception culturelle?) qui n’existe pas ailleurs (ou si peu).


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Naneday a écrit :



vivement que ca se démocratise beaucoup plus en France, ne plus avoir a “subir” les transports en commun ou les bouchons ca change la vie..





Dans les faits, on subit aussi le télétravail… C’est souvent pour éviter des temps de transport abusifs, mais sans être vraiment un choix idéal…


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En réponse à







Jonathan Livingston



 Une partie du code du travail s’applique aussi à la fonction publique, mais pas tout.

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jpaul a écrit :



Tu as raison, mais c’est une erreur que de penser que les « salariés tire-au-flanc » vont en faire plus au bureau. En prenant même plus de recul et pour les cas les plus hard, c’est peut être plus productif de ne pas les avoir dans les pattes et de leur filer des taches à faible valeur pour les occuper.





Ah mais je suis d’accord. Mais parfois le manque de supervision fait tomber la productivité à 0… je parle d’expérience. C’est juste que ça me saoule de lire systématiquement que la faute est sur le management ;)







jpaul a écrit :



Attention quand même à un point : un manque de motivation est souvent dû à des facteurs externes au salarié (poste de merde, concentration impossible, rémunération à chier, santé, collègues imbuvables …) et dans bien de ces cas le télétravail peut au contraire présenter une nette amélioration dans la productivité.







Tout à fait. Ou alors contribuer à l’isolation de la personne… bref ce n’est pas une solution miracle, mais par contre la multiplication des solutions de travail permet à tout le monde de s’y retrouver, et ça c’est bien.







jpaul a écrit :



Dans mon précédent job j’aurai été extrêmement plus efficace si j’avais eu un moyen de ne pas être dérangé par des parasites sans réelle utilité absolument toute la journée.







Au début de ma carrière, je me suis vite rendu compte qu’il me fallait aller au bureau, sinon trop de distraction à la maison <img data-src=" /> … Et maintenant, l’expérience et l’âge aidant ( <img data-src=" /> ) je préfère être au calme… Et je suis un “patron” pourtant.







js2082 a écrit :



+10

Je rajouterai que le manque de motivation est du aussi parfois à l’absence de reconnaissance du travail, la non-prise en compte des avis des salariés et le fait de les considérer comme jetable.







Ou alors l’employé n’en a rien à battre, il veut simplement en foutre le moins possible et avoir un salaire.

Il y a des mauvais patrons, des mauvais employés… bref des gens corrects et d’autres non. Par contre, là où je te rejoins (je pense) c’est que l’employé correct peut avoir la sensation d’être coincé dans son boulot de merde vu l’état du marché du travail actuellement, alors qu’un mauvais patron n’aura pas ce soucis.









js2082 a écrit :



De part mon expérience, même si elle peut paraitre faible, j’ai toujours constaté que les problèmes en entreprise étaient dans la majorité des cas du à des “managers” un peu trop zélés ou appliquant des pratiques managériales d’un autre age.







Mon expérience remonte aussi ça effectivement. Mais aussi des tire au flanc (y compris dans la hiérarchie), des “abuseurs” du système (qui oblige alors de devoir prendre des décisions restrictives qui font chier tout le monde), voir des voleurs…









js2082 a écrit :



Ce qui est assez triste et drôle à la fois, c’est que ça a l’air d’un problème purement franco-français (exception culturelle?) qui n’existe pas ailleurs (ou si peu).







Absolument pas. Ca existe dans plein d’autres pays, je te “rassure” sur ce point <img data-src=" />


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Dans ma boîte on a une politique de télétravail hebdo (cadre ou non cadre idem, jours fixes ou flexibilité à déterminer par avenant au contrat), sous condition d’avoir un poste éligible (=pouvoir avoir des jours de la semaine où il n’est pas nécessaire d’utiliser du matériel qui se trouve dans les locaux de l’entreprise), d’avoir fini sa période d’essai, d’être joignable sur les horaires de bureau, et avec quand même du présentiel obligatoire chaque semaine.

Les problématiques de confidentialité sont réglées niveau IT, avec des laptops configurés pour (écran avec filtre de confidentialité, DD chiffré, clefs USB chiffrée, VPN, etc.) + smartphone d’entreprise + formation des employés.

Tant que l’entreprise est équipée pour et le personnel formé, ça fonctionne sans problème.

&nbsp;Là où le législateur devrait coller son nez, c’est dans les problématiques d’assurance, dans les incentives au télétravail, et dans l’effort sur le déploiement des réseaux, pas dans les mesurettes déconnectées du réel…

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recoding a écrit :



(enfin pas sûr que ça suffise à atteindre le SUV parisien moyen)





Sachant que les 34 des foyers parisiens n’ont pas de voiture, que dans certains coins bourgeois, ça utilise plutôt des smarts, le SUV parisien, je ne voit pas trop…


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yannickta a écrit :



Sachant que les 34 des foyers parisiens n’ont pas de voiture, que dans certains coins bourgeois, ça utilise plutôt des smarts, le SUV parisien, je ne voit pas trop…





Dans mon bus le matin je contemple des milliers d’automobiles contenant une personne, et une bonne grosse partie est au dessus de la classe “citadine”.



Quand je dis parisien je parle de ce qui circule à Paris, pas des habitants, vu qu’il n’y en a plus.


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yannickta a écrit :



Sachant que les 34 des foyers parisiens n’ont pas de voiture, que dans certains coins bourgeois, ça utilise plutôt des smarts, le SUV parisien, je ne voit pas trop…





Pour y vivre, je constate une proportion non-négligeable de SUV et autres 4*4 dans Paris même.

Selon bfm(oui, j’ai honte), on en est quand même à 12,5% de SUV pour Paris sur le total des voitures présentes.



En 2014, 40% des ménages parisiens possédaient une voiture, pour y faire en majorité des trajets dans paris uniquement.



La remarque de recoding est tout à fait pertinente du coup.


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@CryoGenQuand je dis la faute aux manager, je veux plutôt dire aux “décideurs”, on est tous convaincus par les effets bénéfiques du télétravail mais les freins viennent d’en haut de l’échelle hiérarchique, on est d’accord qu’un tire au flanc de toute façon il n’a rien à faire dans l’entreprise.



J’ai entendus des patrons qui disent,&nbsp; moi quand je ne vois pas mes salariés travaillés je me sens pas bien, je dors mal j’ai l’impression qu’ils se la coulent douce,&nbsp;



c’est ce genre culture toxique du flicage = productivité qu’il faut faire tomber, même si en contrepartie le mec en télétravail doit montrer qu’il est réglo

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Dans un contexte où on compte le temps de travail et non le travail accompli, c’est le système de “pointage” des heures qui doit être revu en même temps.



Pour une personne qui fait ses réunions à distances depuis chez lui, c’est facile : il doit être dispo de 8h à 17h (typiquement), mais pour quelqu’un qui produit des choses et à qui on donne 1 heure par “chose”, ça devient inutile.



Sur place, en entreprise, la personne mettra 1h ni-plus ni-moins, mais chez lui, s’il peut faire le même travail en 30 minutes et être “libre” le reste du temps, autant qu’il le fasse comme ça.



Bref, compter les heures n’est pas la meilleur chose tout le temps. Parfois c’est juste pas applicable, ni pour savoir si une personne est productive, ni si elle est rentable. Ca sert juste à voir si elle est présente.

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anagrys a écrit :



(le salarié officiellement en télétravail qui glisse sur sa savonnette dans sa douche a-t-il un accident du travail ou un accident domestique ? Pour la Sécu, c’est une question très importante)






« L'accident survenu sur le lieu où est exercé le télétravail pendant  l'exercice de l'activité professionnelle du télétravailleur est présumé  être un accident de travail »    



Article L1222-9 du Code du Travail



Mais dans ton exemple, il faut que ton travail ait un rapport avec ladite savonnette (on ne veut pas de détail, merci <img data-src=" />)


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Dans ma boite on bosse énormément en télétravail, et dans l’ensemble ça se passe très bien pour les employés comme pour la boîte.



C’est sûr que culturellement c’est un gros changement de passer au

télétravail, qui implique sûrement une sensation de perte de contrôle de la part

du management. Mais ça peut être remplacé par une autre forme de relation avec les employés, avec des rapports peut-être plus formels et plus réguliers, il ne faut pas croire que les managers&nbsp; sont totalement démunis pour s’assurer qu’il n’y a pas d’abus.&nbsp;



Ça peut être des discussions 1-1 avec les employés, et/ou des rapports écrits réguliers du travail effectué par chacun, et puis si vraiment il y a de gros doutes sur quelqu’un, souvent le travail fourni est vérifiable. Et petit à petit, quand ça devient intégré dans la culture de l’entreprise, les managers finiront par se détendre :-)



Et puis aussi, si quelqu’un fait 2 heures de console sans rien dire, finalement si le travail est bien fait à côté, est-ce que c’est réellement un problème? Le télétravail comprend aussi une part de réappropriation de son temps et de son rythme de travail.

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Moi perso pour avoir pratiqué et subir mes collègues en télétravail, je suis plutôt contre le télétravail :




  • ça casse complètement la notion d’équipe,

  • ça casse la spontanéité d’une question anodine, et pousse à utiliser les pires moyens de comm’ (Skype / mail)

  • ça donne l’impression que le télétravailleur n’est jamais joignable : en présentiel tu vois si ton collègue est à son poste, au tel, ou fait une pause. Quand Skype est en ne pas déranger ou que le tel sonne dans le vide, tu extrapoles : il a mis Ne pas déranger pour se la couler douce, ou c’est ce p*$ de Skype qui s’est encore bloqué tout seul en voyant une réunion facultative dans Outlook, quand sera-t-il dispo à nouveau ?



    En tant que télétravailleur c’est pas mieux :

  • tu bosses 2x plus les horaires s’étendent 8-19 à être dispo au tel y compris pendant que tu déjeunes

  • tu te sens fliqué voir coupable quand t’as raté un appel ou un skype, et te sens obligé de te justifier

  • au retour tu retrouves une montagne de taf parce qu’on ne voulait pas te déranger / on préfèrerait en parler de vive voix.

  • tu rates des opportunités : on pense d’abord aux gens sur site, avant d’appeler ceux en télétravail.



    Bref sur le papier le télétravail c’est tout rose, en pratique il y’a majoritairement des inconvénients (à part écologique et pour ceux qui perdent énormément de temps de transport évidemment).

    Pour un travailleur solitaire pourquoi pas (s’il est volontaire), en travail en équipe il faut définir des règles plus strictes / précises (daily meeting pour se resynchro chaque jour) avoir des tel dédiés à éteindre en dehors des horaires de travail effectifs. Régler correctement Skype pour qu’il ne reste pas en Ne pas déranger / En présentation toute la journée.

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J’ai fait du télétravail durant 5ans, dès que la DRH a eu son mot à dire j’ai du retourner dans les locaux. Et bien je ne retournerai pas en TT. Je suis passé de 60h par semaine payé 38, à 42h par semaine en moyenne payé 38. Bon je perds de la tune avec 2000km par mois pour aller bosser, mais maintenant j’ai une pendule au Q, et je suis beaucoup plus zen maintenant une réunion qui dépasse 17:30, je me tire.

Étant donné que je mange pas le midi je me paye même le luxe d’arriver a la boure suivant les conditions de circulation.

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Le télétravail ?

Pourquoi pas lorsque la France sera correctement fibrée… <img data-src=" />

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Ça tombe bien, le télétravail, ce n’est pas forcément chez soi, ça peut aussi être dans un tiers lieu ou un espace de coworking (à la charge de l’employeur, of course).

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Dans mon petit espace de coworking, qui ne fait que de la location au mois, à l’entrée on signe tous un accord de confidentialité. Ça a suffit à rassurer ceux qui travaillent dans une boîte de comm avec des clients assez célèbres.

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ColinMaudry a écrit :



Ça tombe bien, le télétravail, ce n’est pas forcément chez soi, ça peut aussi être dans un tiers lieu ou un espace de coworking (à la charge de l’employeur, of course).





Oui c’est une solution a mettre en avant (et à implanter dans les lieux de résidence plutôt que… dans les quartiers de bureau), ça résout plein de défauts du travail “à la maison”. Même si je ne veux pas de télétravail (ou un jour par semaine max) je suis tout à fait pour son extension.


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au contraire je trouve que ca convient tres bien.

quand tu es cadre peu importe que tu t’arrêtes 30 minutes en plein milieu de la journée pour faire pisser le chien, tant que tu peux faire le call avec les US a 22 hrs.

un non cadre avec des horaires fixes ne travaillera pas de la maison, c’est très mal accepte.

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<img data-src=" /> Si un ETAM recevait un salaire de cadre, il serait aussi plus enclin à faire une call avec les US à 22h (heure de nuit en France). <img data-src=" />

A un moment, si on paie un salarié à un coût moindre, il ne faut pas espérer en attendre trop de cette personne.

C’est logique, tout comme lorsqu’on achète une merde made in china, on s’attend pas à avoir un truc qui va durer dans le temps. <img data-src=" />







Eagle1 a écrit :



un non cadre avec des horaires fixes ne travaillera pas de la maison, c’est très mal accepte.





<img data-src=" /> Si les horaires de travail sont bien “cadrés”, cela ne devrait pas poser de problème.


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J’ai bosser dans une entreprise parisienne avec congés illimités et plan de télétravail très avancés, c’était la belle vie. Un seul jour en télétravail au milieu de la semaine ça change déjà la vie.

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dans la fonction publique, à ma connaissance, la définition actuelle du télétravail est bien du travail depuis le domicile ou depuis d’autres locaux du ministère, mais pas depuis un espace de coworking

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“Le télétravail désigne toute forme d’organisation du travail dans

laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux

de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon

volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la

communication”, nous dit le Code du travail.

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c’est surtout la mentalité des managers qu’ils faut changer …&nbsp;



&nbsp;le mythe du salarié qui joue à la PS4 pendant ses heures de boulot et qui ne travaille que lorsqu’on le surveille est profondément ancré.



&nbsp;et si tous les salariés du tertiaire décidés de télétravailler. être soumis à sa hiérarchie certe mais peut être que l’impact écologique passe avant ?&nbsp;

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hmaks a écrit :



c’est surtout la mentalité des managers qu’ils faut changer … 



 le mythe du salarié qui joue à la PS4 pendant ses heures de boulot et qui ne travaille que lorsqu’on le surveille est profondément ancré.



 et si tous les salariés du tertiaire décidés de télétravailler. être soumis à sa hiérarchie certe mais peut être que l’impact écologique passe avant ?







Oui c’est uniquement la faute des managers. Les employés tire-au-flanc ça n’a jamais existé hein <img data-src=" />



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Xavier.B a écrit :



“Le télétravail désigne toute forme d’organisation du travail dans

laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux

de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon

volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la

communication”, nous dit le Code du travail.





… qui ne s’applique pas à la Fonction Publique.


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CryoGen a écrit :



Oui c’est uniquement la faute des managers. Les employés tire-au-flanc ça n’a jamais existé hein <img data-src=" />





Tu as raison, mais c’est une erreur que de penser que les « salariés tire-au-flanc » vont en faire plus au bureau. En prenant même plus de recul et pour les cas les plus hard, c’est peut être plus productif de ne pas les avoir dans les pattes et de leur filer des taches à faible valeur pour les occuper.



Attention quand même à un point : un manque de motivation est souvent dû à des facteurs externes au salarié (poste de merde, concentration impossible, rémunération à chier, santé, collègues imbuvables …) et dans bien de ces cas le télétravail peut au contraire présenter une nette amélioration dans la productivité.



Dans mon précédent job j’aurai été extrêmement plus efficace si j’avais eu un moyen de ne pas être dérangé par des parasites sans réelle utilité absolument toute la journée.


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Pour renforcer le lien de confiance entre employé et employeur, son texte impose à ce dernier… Édouard Courtial propose de conditionner le recours au télétravail



Comme d’habitude, ceux qui n’ont ~jamais travaillé se mêlent d’imposer à ceux qui produisent leurs idées ignobles sur la confiance ou comment l’entreprise doit s’organiser.



Voilà pourquoi ce pays est foutu.



PS : l’escrologie est une farce pour aveugle

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hmaks a écrit :

&nbsp;et si tous les salariés du tertiaire décidés de télétravailler.



https://www.insee.fr/fr/statistiques/3303413?sommaire=3353488



Et bien ça risquerait de de désorganiser:

&nbsp;&nbsp; Commerce

&nbsp;&nbsp; Transports&nbsp;

&nbsp;&nbsp; Hébergement et restauration

&nbsp;&nbsp; Activités scientifiques, techniques

&nbsp;&nbsp; Enseignement&nbsp;

&nbsp;&nbsp; Activités pour la santé humaine

&nbsp;&nbsp; Hébergement médico-social et social et action sociale sans hébergement



Quand même, soit une bonne partie.

(L’enseignement à distance -quand il est possible-, pour avoir testé, ça peut être vraiment pas mal mais ça reste un cran en dessous du présentiel)

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«&nbsp;Le taux moyen en matière de télétravail est d’environ 20 % voire 30 à 35 % dans les pays du nord de l’Europe&nbsp;»



Je trouve ça gigantesque… ça doit concerner uniquement le tertiaire ou seulement certains secteurs non?

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Sachant que le tertiaire représente généralement entre 50 et 80% de la population des actifs, il n’est pas étonnant que dans le pays où le télétravail est bien implanté, on ai des chiffres aussi importants.

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vivement que ca se démocratise beaucoup plus en France, ne plus avoir a “subir” les transports en commun ou les bouchons ca change la vie..

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pv_le_worm a écrit :



Sachant que le tertiaire représente généralement entre 50 et 80% de la population des actifs, il n’est pas étonnant que dans le pays où le télétravail est bien implanté, on ai des chiffres aussi importants.





C’est juste que j’ai du mal à me représenter autant d’emploi de bureau. Et puis dans le tertiaire y’a le commerce, les services…



De toute façon moi je veux pas du télétravail, j’ai pas la clim <img data-src=" />

(Par contre je veux bosser plus près de chez moi)


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D’un point de vue climat, ça ne peut être que bénéfique de réduire ces 26km de moyenne&nbsp; de transport

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Le juste milieu/l’idéal reste, selon moi les espaces de co-working pour les entreprises qui peuvent se le permettre (où il n’y a pas une sécurité trop accrue à avoir ou des besoins matériels spécifiques).

Ainsi on coupe de l’espace perso (son domicile) tout en profitant de certains traits du télétravail (déplacements réduits, aspect social, etc).

Après dans la réalité ce serait encore plus compliqué à mettre en place et à faire adopter par les employeurs. Car plus difficile de maintenir un cadre confidentiel, etc. Bien qu’avec des boxs individuels…



C’est vrai que le télétravail n’est pas fait pour tout le monde et que l’on a tendance, sans forcément le vouloir, à travailler plus. Voire à ne pas faire la coupure entre vie perso et vie pro si on a pas un espace clairement dédié à cela chez soit (ce qui reste rare).



C’est aussi du côté des salariés qu’il faut sensibiliser, pour apprendre à s’organiser et maintenir cette séparation perso/boulot. Et surtout intégrer cet état d’esprit dans les différentes formations pour les prochaines arrivants sur le marché de l’emploi.

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Qruby a écrit :



D’un point de vue climat, ça ne peut être que bénéfique de réduire ces 26km de moyenne&nbsp; de transport





Faut pas remplacer par du skype en 4k 8h/jour <img data-src=" />

(enfin pas sûr que ça suffise à atteindre le SUV parisien moyen)


votre avatar

Je vais prendre mon exemple, opérateur Télécom. Télétravail après un an d’ancienneté sur le poste pour avoir la certitude que l’autonomie est acquise pour les non cadres. Pour les cadres, ça dépend de l’assimilation de chacuns mais comme on est tous CEA, on pourrait le prendre quasi dès la prise de poste.

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Toujours dans la même logique, Édouard Courtial propose de conditionner le recours au télétravail « à une période minimum de trois mois de présence dans les locaux de l’employeur ». Une réforme qui pourrait faire grincer des dents, notamment dans les entreprises qui n’ont pas de locaux (et n’emploient que des salariés en télétravail)…







Raaaaaah !! mais arrêtez de vous mêler du fonctionnement des entreprises bordayl !!

C’est complétement con comme mesure ! Ça n’a aucun sens !

Si une boite veut forcer un employé a venir 3 mois dans les locaux, elle le peut déjà ! A quoi ça sert d’ajouter ça dans la loi ????



J’sais pas mais faites plutot de la pub en faveur du télétravail, de la comm’ sur le fait que les employés de bullent pas plus en télétravail que sur place, etc

Mais arretez de faire des lois à la con qui ne servent à rien à part ajouter des contraintes sans interet !

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Le problème du télétravail, c’est qu’il contrevient fortement à l’idée du forfait journalier du cadre et du management à la française (faire travailler ses salariés toujours plus avec des horaires extensibles, le tout sans heures payées).



A moins de passer les cadres aux 35 heures fixes, de l’imposer à tous et de comptabiliser tout dépassement systématiquement en heures supp’, le télétravail ne décollera jamais.

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Nous c’est assez simple.

On a deux jours/semaines de présence obligatoire sur notre site.



Les trois autres sont open-bar. Maison, autre site plus proche de la maison, etc.



Deux obligations :




  • Être physiquement présent en Suisse

  • Être joignable et ne pas avoir de “meeting” nécessitant une présence physique.

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Je ne suis pas non plus très enthousiasmé par le télétravail, à part certains domaines où on peut bosser tout seul, je préfère nettement le contact humain et les réunions en présentiel. De plus, j’apprends beaucoup plus de chose intéressantes lors de réunions informelles ( à la machine à café ou dans des réunions d’entre couloirs).



L’espace de coworking&nbsp; n’a pour moi que des inconvénients, pas de collègues et pas chez moi …

Au Sénat, une proposition de loi pour lever les « freins culturels » au télétravail

  • Le télétravail « encore trop peu utilisé » 

  • Des mesures en décalage avec le droit actuel

  • Un mode d’organisation du travail qui a aussi des défauts

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