Comment sont réparées les fibres optiques coupées ou vandalisées

Comment sont réparées les fibres optiques coupées ou vandalisées

Tu coupes, tu soudes et c’est fini ?

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Comment sont réparées les fibres optiques coupées ou vandalisées

Pour réparer de la fibre optique, si vous pensez qu’il suffit de prendre les brins et les souder deux par deux… vous avez raison. Mais c’est sans compter sur toutes les complexités annexes, opérations et préparatifs à mettre en œuvre. Retour sur les différentes étapes à suivre, aidés de spécialistes de ces procédures.

Cette semaine, plusieurs « grosses » fibres optiques et des lignes cuivre ont été coupées dans la région parisienne. Il s’agit d’actes de vandalisme, avec l’utilisation d’une disqueuse. Orange était le principal fournisseur d’accès grand public touché avec près de 50 000 lignes de ses clients particuliers et professionnels impactées, mais c’était loin d'être le seul.

Bouygues Telecom nous explique ainsi avoir « quelques clients (ADSL uniquement) impactés » (ceux passant par le réseau Orange), quand Altice/SFR et Free n’ont pas souhaité répondre à nos questions pour le moment. Plusieurs hébergeurs (Scaleway, Octopuce…) et services (Winamax par exemple) ont aussi également été touchés plus ou moins directement.

Dans l’ensemble, les réseaux ont continué à fonctionner via des chemins alternatifs ; comme quoi, la redondance a du bon. Si les dégâts paraissent ciblés au regard des fibres visées et de l'importance de l'impact, plusieurs acteurs interrogés nous confirment que cela aurait pu être encore bien pire. Nous aurons d'ailleurs l'occasion d'y revenir sous peu.

Dès la découverte du problème, des travaux d’envergure ont débuté afin de réparer les dégâts et rétablir les connexions. Mais, en pratique, en quoi consistent ces opérations et comment se déroulent-elles ?

La première question à se poser : y a-t-il du mou ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la première étape n’est pas de se ruer sur les fibres pour commencer les réparations. Dans un cas de vandalisme comme celui de cette semaine, il faut éviter de toucher au matériel abîmé en attendant le passage d’un huissier et/ou d’un officier de police judiciaire pour les constatations officielles.

Ensuite, il faut « analyser la situation pour savoir comment réparer » nous confie un spécialiste. S’il y a assez de « mou » – on parle d’un ou deux mètres minimum en général, pas de quelques (dizaines) de centimètres – alors la réparation peut généralement se faire sur place en utilisant une boîte et des soudures (nous y reviendrons). 

Dans le cas contraire, il faut suivre la trace du câble sur l'une ou l’autre des extrémités coupées, pour se rendre aux précédents points de branchement et/ou au local technique (la « chambre ») où passe le câble. Ce dernier est alors coupé (en se gardant évidemment une partie de mou) et retiré. Un nouveau, plus long, est alors mis en place.

Dans ce cas, il faut installer non plus une mais deux boîtes : à l’endroit de la coupure et dans la chambre, avec une nouvelle gaine de fibre entre les deux. Bref, comptez au moins deux fois plus de travail. 

Une gaine peut contenir des centaines de fibres

Une fois l’approche validée (et donc le nombre de boîtes à installer pour chaque réparation), le travail peut commencer. Mais il faut savoir que ce qu’on appelle généralement « fibre » dans le cas présent n’est pas constitué d’un seul brin.

Plutôt de dizaines ou de centaines. Les fibres sont en effet regroupées dans des tubes (généralement par paquet de 12 ou 24), rassemblés dans des torons (là encore par paquet de 12 ou 24) et cet ensemble prend place dans une gaine.  Au moment de réparer la coupure, il faut donc ouvrir la gaine, les torons et enfin les tubes pour arriver aux fibres optiques.

Il faut ensuite les nettoyer, car elles sont enduites de graisse pour leur permettre de glisser sans casser lorsque le câble est plié. Une opération de « préparation du câble » qui est évidemment à effectuer de chaque côté de la soudure.

Fibre optique
Crédits : Cablemonkey

Maintenant, on peut cliver et souder…

C'est alors que vient le moment de souder les fibres, c’est-à-dire de les assembler de manière à assurer une continuité de passage de la lumière. Pour que cette opération soit réalisée dans de bonnes conditions, il faut « cliver » chaque brin, c’est-à-dire le couper de façon propre et nette avec un angle à 90°.

Ensuite, les deux fibres à relier ensemble sont mises dans une soudeuse qui va placer face à face leurs cœurs (ils ne mesurent que 9 microns) puis procéder à une soudure à l'arc électrique. Il faut évidemment faire cette opération pour chaque fibre à la fois. Ensuite, le technicien place au-dessus de l’épissure (le point de jonction) un « smoove » qu’il fait préalablement glisser sur l’un des deux bouts de la fibre (avant de les souder évidemment) et faire le rétreint.

Pour simplifier, disons qu’il s’agit d’un manchon thermorétractable. Si l’épissure est comparée à la suture d’une plaie, le smoove est en quelque sorte le pansement (permanent) que l’on pose dessus pour la protéger. 

… et répéter l’opération sur chaque brin 

Les brins de fibre soudés sont ensuite confortablement installés (lovés) par paquet d’une douzaine en général dans des « cassettes ». Oui, il peut y avoir des faces A et B afin de doubler le nombre de fibres. Ces cassettes sont installées dans des boîtes, dans lesquelles arrivent les deux gaines de fibres à brancher ensemble.

Le tout est relativement imposant et mesure plusieurs dizaines de centimètres de long (en fonction du nombre de cassettes). Le passage des gaines doit être réalisé avec minutie afin d’assurer l’étanchéité. En effet, les boîtes de réparation peuvent se trouver dans des endroits humides ou carrément à proximité de l’eau ; il faut donc s’en protéger. 

Voici pour la théorie. Mais en pratique, il ne faut pas oublier de respecter certains points : respecter les codes couleur des fibres, leurs implémentations dans les tubes/torons/gaines, que chaque épissure relie bien les bonnes fibres entre elles, la mise en place du smoove, laisser du mou dans les cassettes pour des réparations ultérieures si besoin, etc.

Dans les images ci-dessous on peut voir un boîtier avec des cassettes, des fibres déjà soudées avec leur smoove et le travail qui reste encore à faire :

Rien ne vaut le test pratique

Une fois l’épissure réalisée, la soudeuse donne une indication du résultat. Si le test est négatif alors il est évident qu’il faut recommencer (d’où l’intérêt de laisser du mou dans la cassette). Un spécialiste nous précise que même si le résultat est concluant, on se retrouve parfois avec une épissure « de Schrödinger » : la fibre peut être utilisable… ou non.

Seul un test pratique permettra de s’en assurer. Se laisser du « mou de partout » permet donc de corriger les défauts qui peuvent apparaître une fois la fibre remise entre les mains du client. Sachez enfin que la réparation d’une fibre n’est pas sans incidence sur ses performances, mais cela reste quasiment négligeable avec une perte de moins de 0,1 dB par épissure. Il y a également des pertes de quelques dixièmes de dB avec les connecteurs, la longueur de la fibre, etc. 

Et pour ce qui est du coût d’une telle réparation ? Généralement le matériel n’est pas forcément ce qui revient le plus cher : 1 à 10 euros le mètre de fibre optique s’il faut en rajouter des morceaux, contre quelques centaines d’euros pour un boîtier. Mais il faut ajouter la main-d’œuvre qui augmente rapidement en fonction du nombre de techniciens sur place et du nombre de fibres (qui influence directement sur le temps). Surtout en période de confinement.

Et pour les câbles sous-marins ?

Il existe un cas particulier, mais qui prend de l’importance ces derniers temps selon Jean-Luc Vuillemin (directeur réseaux et services internationaux chez Orange) : des coupures et donc des réparations sur des câbles sous-marins. Dans ce genre de cas, les opérations sont un peu différentes, comme l’explique la division Marine du FAI dans cette brochure.

Il faut envoyer un bateau à la position théorique du défaut. Il débute alors la phase de récupération du câble, soit via un robot sous-marin – ROV pour Remotely Operated Vehicle – ou via un filin avec un grappin.

Orange Marine décrit ainsi la suite des opérations :

« Une fois à bord, le câble est coupé. Les techniciens embarqués effectuent alors des mesures pour localiser précisément le défaut. L’extrémité saine du câble est reliée à une bouée et reposée au fond. L’autre extrémité est relevée jusqu’à
atteindre le défaut.

Cette portion de câble est éliminée. Un nouveau segment de câble est raccordé aux deux extrémités par des joints de fibre optique. Le jointage consiste à faire fondre les fibres optiques une par une pour les souder sans détériorer leurs capacités de transmission [on revient alors sur ce que nous avons expliqué précédemment, ndlr].

Cette phase est réalisée avec une extrême minutie. On installe ensuite une coque de protection par moulage autour de la boîte de raccordement pour protéger les fibres. Des tests optiques sont effectués puis les stations terminales qui travaillent 24 heures sur 24 sont alors contactées afin de s’assurer de la qualité de la réparation avant de procéder à la remise à l’eau. »

Une fois toutes les vérifications passées, le câble est reposé au fond de l’eau et, si besoin, le robot sous-marin peut être mis à contribution pour ensouiller le câble dans une tranchée sous-marine.

 

Commentaires (52)


Ca me rappelle mes TP à l’IUT, l’un d’eux était justement c’était de réparer un brin de fibre et de vérifier que c’était bien fait et pas de perte, ou minime. sinon rebelotte on recommence tout depuis le début.



Vu le nombre de fibre, il va leur falloir de la patience.


Attaquer les fibres à la disqueuse sous l’eau c’est plus dur… en tout cas péter des fibres volontairement à la disqueuse, il faut être givré.








meyrand018 a écrit :



péter des fibres volontairement à la disqueuse, il faut être givré.







Je pense que c’est juste la façon la plus rapide pour les voleurs d’arriver à leurs fins: Il tronçonnent tous les câbles qu’il trouvent. Ensuite ils tirent sur ceux contenant du cuivre.



Soit tout tronçonner est plus rapide que de trouver et décoder les informations écrites sur les câbles pour savoir si ils contiennent du cuivre. Soit, ils ne savent pas les lire.



je te leurs passerai les mains à la disqueuse à ces crétins <img data-src=" />


Comme quoi la vie d’un geek ne tient qu’à un fil…


Article très intéressant.



Je me pose une question, par rapport aux câbles sous-marins : comment le vandalisme est-il possible ? On parle quand même de câbles reposant à au moins plusieurs dizaines de mètres de profondeur, non ? (à moins que les câbles soient très près de la côte, mais j’imagine que là ils sont enterrés)

Et quelles seraient les raisons de faire cela vu qu’il n’y a pas grand chose à récupérer sur les câbles ? Un concurrent qui veut porter préjudice ? Quelqu’un qui veut juste emmerder le monde ?








stratic a écrit :



Je pense que c’est juste la façon la plus rapide pour les voleurs d’arriver à leurs fins: Il tronçonnent tous les câbles qu’il trouvent. Ensuite ils tirent sur ceux contenant du cuivre.



Soit tout tronçonner est plus rapide que de trouver et décoder les informations écrites sur les câbles pour savoir si ils contiennent du cuivre. Soit, ils ne savent pas les lire.







Vu les endroits où ca a été coupé, je mise sur du glandeur qui coupe les fibres parce que ça fait chier. Une fois à valenton, les mecs avaient tout coupé dans une armoire exterieur pour s’amuser.



Est-ce que ce ne seraient pas plutôt les filets de pêche et d’autres éléments “involontaires” qui dégradent les câbles sous-marins ?


Parfois la soudure de 2 fibres devient un enfer : la gaine de protection devient cassante avec le temps. Sur certaines vieilles fibres, au moment de préparer la fibre avant de la cliver, tu peux en casser par dizaines… A chaque fois tu perds quelques centimètres. Et une fois dans la soudeuse, certains modèles de soudeuse un peu mal fichues n’agrippent pas bien ces vieilles fibres. Du coup la soudeuse rate obligatoirement sa soudure, et t’es bon pour recommencer. J’ai un mauvais souvenir de sueurs froides dans le dos, dans un local de l’armée où j’avais bouffé les 34 du brin qui sortait directement d’un câble sous-marin… Avec 2 civils de l’armée qui te regardent transpirer…









Ailothaen a écrit :



Article très intéressant.

Je me pose une question, par rapport aux câbles sous-marins : comment le vandalisme est-il possible ?







Pour les câbles sous-marin, on ne parle que très rarement de vandalisme en fait. La majeure partie des pannes sont causées par les chalutiers. Au bord des côtes, les chaluts font des dégâts, en plus de ravager les poissons, ils nous flinguent nos câbles. Ensuite, dans l’ordre des causes, il y a les tsunami. Mais c’est assez rare, les trajets étant étudiés avec une minutie de dingue pour éviter les zones à risque. Je passe sur l’image d’Épinal du câble attaqué par les requins qui nous fait bien rire. C’est un peu un mythe, où plutôt une vieille histoire de papy.



Cela dit, j’ai vécu une mission où le bateau de maintenance a mis 8 mois à localiser le câble, enfoui dans la vase sous-marine. Et il a cassé 2 fois son grappin..



Pour ceux que ça tente, un petit documentaire de 12 minutes, pas toujours très précis, avec quelques grossières erreurs, mais c’est pédagogique : Arte - Le dessous des cartes - Câbles sous-marins, la guerre invisible



Une question me vient pour les câbles sous-marins. Pour pouvoir remonter un bout jusqu’au bâteau, alors qu’ils sont situés plusieurs km en-dessous, il faut du mou. Comme on ne peut pas tirer dessus en faisant venir le mou depuis la côte (y a pas de gaine pour qu’il coulisse, et même, vu la longueur…), on soulève le câble à un endroit, et le mou va venir du fait que les abords de cet endroit se soulèvent aussi pour suivre le mouvement et que le câble va se retrouver à la fin à monter en pente plus ou moins douce jusqu’au bateau, pour redescendre derrière avec la même pente.



Vu la distance verticale à remonter, j’ai l’impression qu’on peut facilement se retrouver avec une vingtaine de km de longueur de câble qui se retrouve ainsi arraché du fond (et encore à condition de ne pas s’être trop trompé dans la localisation du problème). D’une part ça doit peser un âne mort même dans l’eau, avec toute la force due à ce poids concentrée en un seul point du câble (la grue), et d’autre part, si le câble était dans une tranchée sous-marine, il s’en retrouve arraché. Ca doit quand même forcer pas mal dessus de faire ça. Je sais que ces câbles sont solides mais quand même. Et en plus il faut refaire ensuite la tranchée sur toute cette longueur.



Est-ce qu’il y a une vraie problématique (et comment est-elle résolue), ou est-ce que je m’invente un problème, et qu’il suffit de soulever avec un doigt (de grue quand même) et que ça va tout seul ?








Inodemus a écrit :



[…]



Vu la distance verticale à remonter, j’ai l’impression qu’on peut facilement se retrouver avec une vingtaine de km de longueur de câble qui se retrouve ainsi arraché du fond (et encore à condition de ne pas s’être trop trompé dans la localisation du problème).





Quand même pas, mais sur plusieurs centaines de mètres, voire quelques km, oui !







Inodemus a écrit :



D’une part ça doit peser un âne mort même dans l’eau, avec toute la force due à ce poids concentrée en un seul point du câble (la grue)et d’autre part, si le câble était dans une tranchée sous-marine, il s’en retrouve arraché.





Alors, oui, ça pèse un âne (mort ou pas… c’est le même poids). Cependant, les câbles sont posés sur le plancher océanique et pas enterré. Il n’est enfoui/enseveli que sur quelques centaines de mètres depuis les côtes, et encore, ça c’est quand le travail est bien fait.



Ensuite, le long du trajet d’un câble transocéanique, il peut y avoir des petites boucles ajoutées régulièrement, comme un “S”, qui permet justement de fournir “du mou”.



Et pour finir, le câble en lui-même n’est pas si lourd que ça. Qu’il soit au fond ou en travers. J’émet l’hypothèse que la poussée d’archimède doit jouer un rôle. Contrairement au reste c’est pas certain.



Je rajoute aussi que la réparation d’un câble sous-marin est complexe au niveau de l’opération d’étanchéité… Mais que le câble est fabriqué avec des dispositifs qui réduisent l’impact d’une fuite d’eau dans le câble.









Nozalys a écrit :



[…]Il n’est enfoui/enseveli que sur quelques centaines de mètres depuis les côtes, et encore, ça c’est quand le travail est bien fait.





Par exemple… j’ai pris cette photo au pied d’un landing point pendant une mission… A votre avis, c’est quoi le p’tit truc noir qui flotte ?? <img data-src=" />



Bonsoir,



Lien Google Drive HS :(


oui, désolé, c’est corrigé


C’est des filets de pêche, mais aussi les ancres des bateaux qui draguent les fonds marins, ou des mouvements sismiques, donc plus souvent involontaires.



Mouvement des plaques tectoniques, volcan sous-marin, avalanche sous marine, etc… <img data-src=" />


C’est pas écrit ‘cuivre’ en français sur les câbles ? Oh wait… <img data-src=" />


Aquaman bourré qui confond le câble et un serpent de mer <img data-src=" />


“un p’tit truc noir qui flotte près des cotes” ? heu… un boat people ? :transpi;


Ca me rappelle des souvenirs <img data-src=" />

Et à l’époque la soudeuse était pas automatisée.

l’alignement des 2 brins se faisait à l’oeil humain et à la molette, et t’avais pas intérêt à loucher.


Elle est où la belle époque de ma jeunesse où cela était quasi infaisable&nbsp; <img data-src=" />

<img data-src=" />


Merci Amigo!








Bourrique a écrit :



Ca me rappelle des souvenirs <img data-src=" />

Et à l’époque la soudeuse était pas automatisée.

l’alignement des 2 brins se faisait à l’oeil humain et à la molette, et t’avais pas intérêt à loucher.



Avec un grossissement quand-même ? Parce que 9 microns à l’œil nu…



Merci, sympa ces petites précisions :)


J’ai entendu parler d’une époque où tout se faisait à la main, même la coupure net, qui nécessitait alors d’utiliser des papier de verre ultra fin pour finaliser.


(Je peux me tromper, j’ai pas connu cette époque) : A ma connaissance la coupure s’est toujours fait à l’aide d’une cliveuse. Si la surface n’est pas parfaitement perpendiculaire à la fibre, la soudure ne pourra pas se faire, ou avec des pertes énormes. Et poncer n’améliorerait pas la situation, car l’arc électrique lors de la fusion serait dévié par les microscopiques aspérités ainsi générées. C’est ce qui se passe parfois quand on veut fusionner 2 fibres mal clivées : ça forme une sorte de boule.

Une cliveuse c’est une lame ronde en diamant, qu’on vient faire taper “brutalement” (à l’aide d’un mécanisme à ressorts réglé et calibré qui garantit la vitesse et la force de frappe) contre la fibre maintenue à quelques millimètres.



Par contre, le ponçage se pratique toujours (assez rarement) pour rénover l’état de surface d’un connecteur par exemple.


“Pour ceux que ça tente, un petit documentaire de 12 minutes, pas toujours très précis, avec quelques grossières erreurs”

Tu peux nous en lister quelque unes STP histoire de ne pas les retenir ou les corriger?




Pour ceux que ça tente, un petit documentaire de 12 minutes, pas toujours très précis, avec quelques grossières erreurs, mais c’est pédagogique : Arte - Le dessous des cartes - Câbles sous-marins, la guerre invisible



Tu peux nous en lister quelque unes STP histoire de ne pas les retenir ou les corriger?


Waaaa j’aime NXI !

C’est ça l’inpactitude !


Je comprend rien a cette histoire, qui peut bien être contre la fibre optique ? Je savais même pas qu il y avait un débat.








Nozalys a écrit :



(Je peux me tromper, j’ai pas connu cette époque) : A ma connaissance la coupure s’est toujours fait à l’aide d’une cliveuse. Si la surface n’est pas parfaitement perpendiculaire à la fibre, la soudure ne pourra pas se faire, ou avec des pertes énormes. Et poncer n’améliorerait pas la situation, car l’arc électrique lors de la fusion serait dévié par les microscopiques aspérités ainsi générées. C’est ce qui se passe parfois quand on veut fusionner 2 fibres mal clivées : ça forme une sorte de boule.

Une cliveuse c’est une lame ronde en diamant, qu’on vient faire taper “brutalement” (à l’aide d’un mécanisme à ressorts réglé et calibré qui garantit la vitesse et la force de frappe) contre la fibre maintenue à quelques millimètres.



Par contre, le ponçage se pratique toujours (assez rarement) pour rénover l’état de surface d’un connecteur par exemple.





La personne m’expliquait qu’elle avait un “papier de verre” ultra fin (avec certain grain, on peut obtenir des surface “mirroir”, ce n’est pas le papier de vers pour faire de la menuiserie), et qu’elle devait effectuer des 8 (je crois) en gardant en effet la fibre parfaitement perpendiculaire et vérifier régulièrement ça. Et a priori, de la façon dont elle en a parlé, ça devait être bien bien relou.

Après, c’était avant même le déploiement de la fibre par les FAI, le matos était assez inexistant, tu n’avais que ta bite et ton couteau.Je ne sais plus trop ce qu’il m’avais raconté pour la soudure, mais je crois me souvenir que c’était aussi entre très manuel.



Petite histoire perso:



Du temps ou je bossais pour Lyonnaise Câble (1999) une pelleteuse de la régie des eaux a arraché la fibre qui alimentait un gros ensemble d’immeubles.

Je me souviens que les plans de recollements étaient très clairs sur cette zone.. bref.



Plus d’internet et surtout plus de télévision numérique.

Pour couronner le tout c’était bien sur un jour précédent un match important.



Le standard téléphonique (local a l’époque) était explosé toute la journée.

Impossible de faire quoi que ce soit, nous étions assaillis par les clients en boutique qui ne pensaient qu’a gueuler.



De retour au bureau pour ma pause et alors que la direction commerciale se perdait en constatation et cherchait a trouver des excuses(!), je me souviens que le directeur technique de l’époque a réagit au car de tour.

J’ai toujours eu de très bon rapports avec les gars de la technique étant moi même technicien. Et alors que j’arrive dans le bureau du dir tech, je vois celui ci vociférer au téléphone une phrase qui m’est restée:




  • “M’en fous de qui vous êtes, faites-le! Et plus vite que çà sinon ce sont vos têtes qui vont sauter. Les vôtres! Pas la mienne puisque je vous ai donne la solution il y a 10min déjà et que contrairement a vous, moi je sais comment les choses fonctionnent.”



    Il raccroche. Me regarde et me dit: “Tu vois, quand tu maîtrises ce que tu fais, tu ne risques rien a mettre le nez des gens dans la merde qui est la leur. Bon on se le fait ce café?”.

    Un type juste extraordinaire et auprès duquel le jeune que j’étais a l’époque a beaucoup appris.

    Et c’était des gens proche du DG qu’il avait au tel! J’étais soufflé haha



    4-5h plus tard un type spécialisé en soudure sur fibre optique est arrivé par avion prive..

    Le dir tech m’avais expliqué qu’il n’y en avait que 5 comme lui en France (a l’époque).



    Je me demande parfois ou ces gens sont maintenant.

    Un autre gars (brillant!) m’avait appris technique et procédures pour vérifier le positionnement (présence) des symboles sur un QAM a l’aide d’un scanner HP.



    Sa date tout cela, mais je me suis vraiment bien éclaté ;)


Merci pour cet article


Ca me rapelle quelqu’un, à peut près la même époque, mais dans une autre structure et une autre ville <img data-src=" />. Cotoyer ce style de personne, c’est très formateur&nbsp;<img data-src=" />

&nbsp;

Par contre niveau tech, j’ai perdu certaines choses qu’il m’avait appris&nbsp;<img data-src=" />








Bourrique a écrit :



Ca me rappelle des souvenirs <img data-src=" />

Et à l’époque la soudeuse était pas automatisée.

l’alignement des 2 brins se faisait à l’oeil humain et à la molette, et t’avais pas intérêt à loucher.





<img data-src=" />



Je me rappelle de certains qui y ont passé les 4h de TP alors que c’était des TP tournant (4 en 4h à faire) <img data-src=" />









Inodemus a écrit :



Avec un grossissement quand-même ? Parce que 9 microns à l’œil nu…





Bien sûr, les soudeuses de l’époque étaient équipées d’une binoculaire.

Mais bon, fallait tout de même être doux sur les molettes de centrage.

Et en fait les 9 µm c’est le cœur de fibre, et on alignait sur la fibre entière soit 125 µm.

La cliveuse avait une forme d’escargot et évidemment s’appelait Ambroise &nbsp; <img data-src=" />

<img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />



*


Crois moi, c’est très facile de faire la différence à l’oeil nu entre un câble fibre et un câble Cuivre.



&nbsp;Au pire, tu le soulèves ou tu le plies légèrement ...      








De plus les dimensions des gros câbles fibres et Cuivre n'ont rien à  voir. Il est bon de savoir qu'un câble fibre à la même taille entre 12  brins et 144 brins, ce qui prend de la place c'est l'armement, pas les  fibres.      






Et les voleurs de cuivre piquent généralement des gros câbles Cuivre, de diamètre supérieur à disons 4 cm. Ca n'existe  pas en fibre.

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edit: par contre, je pense qu’elle devrais plutôt être sur IH ^^;


Bonjour,



Ce qui m’interpelle, c’est que des infrastructures de ce type, qui deviennent de plus en plus critiques dans la vie quotidienne, soient si mal protégées. Le nombre d’actes de vandalisme est important et est “facilité” par le fait que bon nombre d’armoires soient très visibles et très faciles d’accès.

Je ne suis pas spécialiste de ce sujet mais ne pouvait-on pas procéder autrement ?


Tout est une histoire de coût… Utiliser les armoires existantes, ça ne coûte “rien de plus” car c’est déjà amorti. Installer de nouvelles armoires (blindées ou enterrées ou en hauteur sur des pylônes ou cachées, …) ça a un coût : il faut trouver et acheter de nouveaux baux locatifs (=compliqué), ou acheter des m² de terrain (=taxe foncière), acheter le nouveau matériel, raccorder l’ancien sur le nouveau, etc.

Et ça ne résoudrait que le problème de la vulnérabilité des armoires, pas celle des câbles eux-même.



La majeure partie des infrastructures fibre dites “autoroutes” qui relient les villes, suivent les trajets des autoroutes et du rail. C’est une situation qui offre une sorte de protection naturelle, vu que ce sont des lieux dangereux et circulé. Ce sont ces infrastructures qui seraient vraiment critique si elles étaient attaquées. Même si ce n’est jamais agréable pour un quartier ou une ville entière de perdre l’accès à Internet.


Il y a une absence de coordination entres les différents opérateur.



Certains techniciens font leur boulot sans penser a faciliter la taches de leurs concurrents (travail propre, bien ranger les affaires etc), ça provoque un je-m’en-foutisme&nbsp; et donc&nbsp; les techniciens ne prennent parfois plus le temps de refermer correctement les armoires.



Sans compter que les différents générations d’armoire ont des clé différentes pour réduire les soucis d’effraction, sauf qu’un technicien qui se rend compte qu’il a pas la bonne clé ben …&nbsp; il explose l’armoire…



ps : je parle de je-m’en-foutisme, mais c’est parfois même du sabotage volontaire de la part de technicien





Sinon merci pour la qualité des commentaires ici <img data-src=" />


ps : je parle de je-m’en-foutisme, du sabotage volontaire de la part du technicien



j’aurai ‘un autre nom !

mais, sûrement PAS ‘celui-là’ ! <img data-src=" />


Je ne compte plus les fois où j’ai refermé le point de raccordement optique de notre résidence… Certains techniciens font un bon boulot, d’autres le laissaient complètement ouvert comme ça. <img data-src=" />








Stel a écrit :



Je comprend rien a cette histoire, qui peut bien être contre la fibre optique ? Je savais même pas qu il y avait un débat.







Les vandales n’ont d’autre motivation que leur bêtise.



Article fort intéressant, merci :-)&nbsp;


Quand je lis ce genre d’article, et les commentaires, je sais pourquoi j’ai renouvelé mon abonnement&nbsp;<img data-src=" /> Merci








Cumbalero a écrit :



Les vandales n’ont d’autre motivation que leur bêtise.





Le problème, c’est qu’avec la Fibre* de SFR,&nbsp; les voleurs croient que ça vaut de l’argent.









patos a écrit :



Le problème, c’est qu’avec la Fibre* de SFR,  les voleurs croient que ça vaut de l’argent.







Il ne s’agit pas ici de vol, mais de bête malveillance, sinon des tronçons seraient manquant et il ne serait pas possible de “simplement” ressouder les fibres en place quand il y a assez de mou pour le faire.



Chez nous, les TP tournants étaient de 2h (et on s’est tous bouffé des 0 parce que les profs perdaient les copies mais étaient persuadés que c’était nous qui ne les rendions pas - je comprendrais jamais quel intérêt on aurait eu à aller au TP sans rendre notre copie à la fin…), mais je me souviens bien de ce TP là ! Le plus dur pour moi, c’était de bien calibrer la pression sur les 2 bouts de fibre à souder. Il faut en effet les pousser un peu l’un contre l’autre, sinon la soudure ne prend pas, mais pas trop non plus, sinon les fibres se mettent côte à côte pendant la soudure.



Et puis il faut bien utiliser la cliveuse aussi, parce qu’il arrivait que la fibre se casse et ne soit donc pas bien coupée perpendiculairement (celle qu’on avait devait être un peu fatiguée, nos profs ont récupéré pas mal de trucs dans les poubelles de France Télécom ! Enfin, c’est ce qu’ils nous racontaient). En 2h, j’ai dû réussir à faire 2 soudures au total ! Heureusement que les techniciens d’aujourd’hui ont du meilleur matos !


Heureusement que les techniciens d’aujourd’hui ont du meilleur matos !



ça c’est sûr–&gt;“heureusement”…..

ils se ‘cassent plus la tête’ (comme AV) !<img data-src=" />


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