L’Europe face à la consommation croissante des datacenters et l’explosion des services cloud
Pour quelques dizaines de TWh/an, une paille !
Le 13 novembre 2020 à 08h00
13 min
Internet
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La consommation des datacenters en Europe (et dans le monde) est loin d’être anodine : 76,8 TWh/an. Alors que les usages augmentent sans cesse, la Commission dresse un état des lieux détaillés, propose des recommandations et met en avant les bonnes pratiques déjà mises en œuvre.
Après une étude de 16 mois, la Commission européenne vient de publier son rapport final (287 pages) sur les « technologies et politiques efficaces sur le plan énergétique d’informatique en nuage ».
Le but était de faire le point sur l'évolution de la consommation énergétique des datacenters, engendrée par « l’expansion des services d’informatique en nuage à l’échelle européenne ». Un sujet important pour la Commission qui a fait de l’efficacité énergétique du cloud « un sujet prioritaire sur l’agenda politique ».
Le rapport dresse un état des lieux des évolutions technologiques en lien avec cette problématique, des moyens d’action volontaires ou réglementaires mis en œuvre et « d’explorer les potentiels de réduction de la consommation énergétique ainsi que les leviers d’action envisageables (notamment les Marchés publics écologiques) propres à promouvoir des services d’informatique en nuage efficaces et respectueux de l’environnement ainsi qu’un environnement de réseaux et de centres de données efficaces sur le plan énergétique ».
L’occasion d’obtenir quelques chiffres sur la consommation des datacenters au niveau européen et une vue d’ensemble des projections pour les cinq à dix prochaines années.
Après avoir analysé ce rapport en détail, voici ce que l'on peut en retenir.
76,8 TWh/an pour les datacenters européens…
Commençons avec quelques (gros) chiffres. Ils ne sont pas issus de calculs effectués par les auteurs du rapport, mais un condensé d'études sur le sujet. La bibliographie est ainsi assez fournie : pas moins de 20 pages.
Néanmoins, la Commission européenne retient que la consommation énergétique des datacenters de l’UE28 est passée de 53,9 à 76,8 TWh/an entre 2010 et 2018, une hausse de 42 %. À titre d’exemple, la consommation électrique du seul CERN en 2018 était de 1,2 TWh d’électricité par an.
Un constat qui va à l'inverse du rapport publié par l'IEA en juin dernier, qui notait pour sa part une stabilité de la consommation des datacenters sur les dix dernières années au niveau mondial malgré la hausse de la charge de travail. Notamment en raison des gains d'efficacité opérés par les constructeurs sur leurs composants et machines.
Dans son rapport, l'IEA pointe une stabilité de la consommation énergétique malgré la hausse des usages
… 92,6 TWh prévus en 2025
Ce n'est pas l'avis de la commission pour qui l’augmentation des services et des usages « est si forte qu’elle a plus que neutralisé les gains d’efficacité notables réalisés à tous les niveaux (matériel, logiciels, infrastructure des centres de données) ». Elle ne prévoit aucune inversion de la tendance pour les prochaines années : en 2025, les estimations font état d’une consommation qui augmenterait de 21 % pour arriver à 92,6 TWh/an.
Au niveau mondial, les données reprises dans le rapport sont dans des fourchettes assez larges allant de 200 à 800 TWh/an pour 2018, puis de 500 à près de 2 000 TWh/an en 2025. La consommation pourrait même s’approcher des 3 000 TWh/an en 2030 selon certains. Là aussi, le rapport s'appuie non pas sur telles ou telles prévisions, aux méthodologies parfois contestées. Mais plusieurs qui permettent de se faire une idée un peu plus large.
Cela ne correspond qu’aux datacenters. Si on ajoute la consommation des réseaux – entre 300 et 1 500 TWh/an en 2025 et jusqu’à plus de 3 500 TWh/an en 2030 – l’addition pourrait quasiment doubler.
Selon les études, les chiffres peuvent varier du simple... au triple. Qui dit vrai ?
Composants IT vs infrastructure : deux salles, deux ambiances
Le rapport a la bonne idée de détailler la consommation des datacenters en deux secteurs : les composants IT d’un côté (serveur, stockage et réseau) et l’infrastructure de l’autre (refroidissement, onduleurs, etc.). En 2010, les premiers représentaient 26,5 TWh/an contre 27,3 pour les seconds.
Sept ans plus tard, les composants IT sont passés à 43,8 TWh/an (soit + 65 %) contre 33 TWh/an (+ 20 %) « seulement » pour l’infrastructure, dont l'efficacité s'est donc largement améliorée. « Cette évolution se traduit par une amélioration de la valeur moyenne PUE dans l'UE28 qui passe de 2,03 en 2010 à 1,75 en 2018 ».
Il s’agit pour rappel du rapport entre l'énergie totale consommée par l'ensemble du datacenter et celle de l’ensemble des systèmes informatiques. En France, OVHcloud et Scaleway revendiquent généralement des PUE entre 1,1 et 1,3. Parfois moins. Scaleway a récemment présenté un nouvel indice qu’il souhaite faire adopter par ses concurrents : rDCE ou Real Data Center Efficiency. Il prend en compte l’eau en plus de l’électricité, avec une pondération « par rapport aux usages répartis et non pas par rapport au datacenter le plus efficace ».
Trio de tête : Allemagne, France et Royaume-Uni
Sans grande surprise, les pays du nord et de l’ouest de l’Europe rassemblent le gros des consommations électriques (et donc des datacenters), avec pas moins de 82 % en 2018. Là encore, aucune baisse n’est à prévoir : la Commission prévoit même de grimper de 5 points en 2025, pour atteindre 87 %.
Plus précisément, le nord de l’Europe devrait être le principal moteur de cette croissance, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France occupant le trio de tête. Depuis 2012, ils représentent même plus de 50 % de la consommation électrique. Forcément, « la consommation énergétique en Europe du Nord spécifiquement imputable aux centres de données devrait enregistrer une forte hausse (de 28 %) pour passer de 26,3 à 38,9 TWh/an entre 2018 et 2025 ».
Des prévisions qui servent de base à une perspective qui se veut bien plus optimiste : « Si tous les potentiels sont exploités, il sera possible de réduire la consommation énergétique des centres de données à des niveaux inférieurs à ceux de 2010 », ajoutent les auteurs sans donner ni calendrier, ni la base de comparaison utilisée.
On comprend ainsi que les chiffres précédemment évoqués et autres prévisions plus ou moins alarmistes sont aussi là pour nourrir le discours de la commission qui veut inciter à une amélioration globale de l'efficacité des centres de données. Après avoir diagnostiqué le mal et sa répartition, viendra le temps du traitement.
Le « cloud » explose, l’« edge » prend de l’ampleur
Outre la répartition par pays, ce sont aussi certains types de services qui sont pointés du doigt. Notamment les acteurs du « cloud ». Alors qu’ils ne représentaient que 10 % de la consommation de l’ensemble des centres de données en 2010, ils ont grimpé à 35 % en 2018 et devraient même atteindre les 60 % en 2025.
La Commission en profite pour revenir sur l’évolution des usages par type de service. Le SaaS (Software as a service) représente le gros des demandes et augmente légèrement : de 71 % (2016) à 75 % (2021). L’IaaS (Infrastructure as a service) est un peu en perte de vitesse puisqu’elle passe de 21 à 16 %. Enfin, le PaaS (Platform as a service) est quasiment stable à 8/9 % sur la période. La tendance serverless n'est pour le moment pas évoquée.
L’étude anticipe aussi une forte demande des datacenters en périphérie de réseau ou edge computing, dont la consommation devrait atteindre 12 % de celle de l’ensemble des datacenters de l’UE en 2025.
Quelques bonnes pratiques à reprendre
Le rapport cite quelques bonnes pratiques sur l’efficacité énergétique, mises en place par différents acteurs :
- Systèmes de refroidissement plus efficaces ;
- Réutilisation de la chaleur, notamment pour le chauffage urbain ;
- Virtualisation de logiciels, utilisation optimale de la capacité des serveurs ;
- Génomique efficace sur le plan énergétique ;
- Écoconception pour l’efficacité des infrastructures ;
- Utilisation d’énergies renouvelables pour l’alimentation des centres de données ;
- Construction de centres de données dans des régions au climat froid.
Il reconnait volontiers qu’il existe « nombreux » datacenters efficaces sur le plan énergétique, mais qu’il « n’existe guère de preuves de l’existence de services d’informatique en nuage efficaces sur le plan énergétique pour les réseaux et pour la transmission et le codage de données ». Les seuls exemples actuels ne sont qu'à l’état de projets.
Des améliorations bloquées par des « contraintes physiques » ?
Comme nous l’avons déjà indiqué, les évolutions technologiques de ces dernières années ont permis de grandement améliorer l’efficacité énergétique des datacenters, permettant ainsi de contenir les hausses de consommation dues à l’explosion des usages. Mais pourra-t-on « continuer à générer des gains d’efficacité » ?
Car l'amélioration des performances, de la consommation et donc de l’efficacité sont aisée jusqu'à un certain point. Cela se complique avec le temps puisque les constructeurs se retrouvent bien souvent face à des « contraintes physiques » infranchissables pour certaines. Certains se posent ainsi la question sur la réduction de la finesse de gravure. On produit actuellement en masse des puces en 5 nm, le 3 nm arrive... et ensuite ?
Prenons le cas des débits d'une connexion internet où la vitesse de la lumière est une contrainte, très forte dans le cas de la fibre optique, comme l'éloignement pour ce qui est des abonnements par satellite, dont la conception impose une latence minimum de plusieurs centaines de ms (à moins de réduire l'orbite).
Il ne faut donc pas compter que sur ces seuls aspects à l'avenir, et anticiper une éventuelle stagnation de l'efficacité en effectuant des améliorations à d'autres niveaux. En prenant aussi en compte les contraintes du réel.
Agir à l'autre bout du spectre via l'éco-conception
Par exemple en développant des « logiciels sobres en énergie ». Les petits ruisseaux font les grandes rivières : cette sobriété « joue un rôle important dans l’efficacité énergétique de l’informatique en nuage, notamment pour les applications nécessitant une forte puissance de calcul comme le minage de cryptomonnaies et l’IA ».
Concernant la 5G et la fibre optique, la situation est plus compliquée. Nous savons que ces technologies sont plus efficaces que leurs prédécesseurs (4G et xDSL respectivement), mais « il est impossible d’abandonner […] les anciennes technologies de réseaux du fait des stocks d’équipements existants ».
L’arrivée de la 5G ne signifie en effet pas la fin de la 4G, loin de là. C’était déjà le cas avec 4G/3G et même la 3G/2G. Encore aujourd’hui, les réseaux 2G sont en effet en service et il n'est pas envisagé de les couper.
Sept recommandations pour la R&D
Le rapport formule « sept recommandations sommaires » pour la recherche et le développement technologiques, issues d’une « vaste consultation des parties intéressées » :
- Formuler des exigences de transparence et promouvoir des indicateurs uniformes permettant de mesurer l’efficacité énergétique ;
- Promouvoir, pour le cloud , l’utilisation d’outils d’optimisation développés nativement pour le nuage ;
- Soutenir l’innovation technologique pour des problématiques spécifiques ;
- Améliorer l’efficacité des logiciels ;
- Exploiter le potentiel des PME et préparer ces dernières à l’informatique en nuage ;
- Mettre l’accent sur la recherche sur les tendances émergentes ;
- Intégrer la problématique de l’efficacité énergétique des services d’informatique en nuage dans d’autres programmes de recherche et développement technologiques.
Une autre piste d’amélioration vient des marchés publics qui « représentent une part importante du PIB de l’Europe ». Le rapport affirme que les actions de l’UE « mettent constamment l’accent sur l’efficacité énergétique dans les domaines de la construction, des infrastructures et des produits informatiques – des appareils destinés aux utilisateurs finals dans la vaste majorité des cas».
Elle ajoute néanmoins que, « à l’heure actuelle, l’UE ne dispose pas d’un cadre spécifique pour la passation de marchés relatifs à l’informatique en nuage, ce qui signifie que la passation de marchés de services d’informatique en nuage est soumise à la même procédure que n’importe quel autre service. En règle générale, la thématique de l’efficacité énergétique de l’informatique en nuage n’est pas tellement présente ».
Forte disparité au sein de l’Union européenne
Dans un autre registre, le rapport explique que les pays européens ne sont pas égaux devant le numérique. En 2014, les entreprises en Finlande, Suède et Danemark étaient plus de 30 % à utiliser des services de cloud.
À cette époque, la moyenne européenne était un peu en dessous des 20 %, et la France était en bas du classement, dépassant à peine les 10 %… En 2018, tout le monde a gagné des points, mais le trio de tête reste le même : plus de 55 % pour la Suède et le Danemark et même 65 % pour la Finlande, qui arrive largement en tête.
De son côté, La France s’approche doucement des 20 %. Elle se place ainsi en dessous de l’Allemagne, l’Espagne et la Slovaquie, et au-dessus de la Hongrie, la Lituanie et la Grèce. On reste encore en dessous de la moyenne européenne, qui dépasser les 25 %.
Le rapport regrette que certains pays – l’Autriche, le Royaume-Uni, la Slovaquie et l’Italie par exemple – ne prennent pas en compte les aspects environnementaux dans leurs feuilles de route sur le numérique. La Commission souhaite donc que les plans numériques nationaux incluent « à l’avenir des critères d’efficacité énergétique pour les services d’informatique en nuage, afin de faire de cet aspect important une priorité politique ».
« L’examen des plans d’action nationaux des États membres de l’UE et des Marchés publics écologiques a révélé que la thématique "efficacité énergétique des services d’informatique en nuage et des centres de données" n’a été reprise dans aucun de ces plans d’action nationaux ni dans aucun des ensembles de critères examinés » précise le rapport. Pour la Commission, il s’agit de « lacunes au niveau des États membres ».
Reste maintenant à voir si elle va sévir… avec plus ou moins de fermeté.
L’Europe face à la consommation croissante des datacenters et l’explosion des services cloud
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76,8 TWh/an pour les datacenters européens…
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… 92,6 TWh prévus en 2025
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Composants IT vs infrastructure : deux salles, deux ambiances
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Trio de tête : Allemagne, France et Royaume-Uni
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Le « cloud » explose, l’« edge » prend de l’ampleur
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Quelques bonnes pratiques à reprendre
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Des améliorations bloquées par des « contraintes physiques » ?
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Agir à l'autre bout du spectre via l'éco-conception
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Sept recommandations pour la R&D
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Forte disparité au sein de l’Union européenne
Commentaires (32)
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Abonnez-vousLe 13/11/2020 à 08h12
Excellente synthèse
Bravo et merci
Le 13/11/2020 à 08h41
Super article !
Les développeurs devraient être formés à la sobriété en terme de code / poids des pages web / applications. Je pense qu’il y a beaucoup à jouer de ce coté là.
Le problème de l’omniprésence de la pub sur le web c’est que les pages sont beaucoup trop lourdes, que beaucoup d’éditeurs mettent des vidéos inutiles qui se lancent en arrière plan quand on passe dessus, ou même dans le fond ! C’est insuportable, ça bouffe de la bande passante et des reçources pour rien.
Mais les éditeurs ont bien compris que la pub qui bouge et qui fait du bruit, ça attire beaucoup plus qu’une image ou texte. C’est aussi pourquoi dans les rues on retrouve pleins de panneaux publicitaires dans les villes…
C’est très politique comme thème. On pousse à la sobriété énergétique mais en même temps il faut consommer à mort et libérer notre temps de cerveau pour les pubs.
Le 13/11/2020 à 09h01
Je travaille sur ce sujet (pousser les marques à réduire l’impact de leurs pubs en ligne) et je te confirme, c’est un vaste sujet.
Mais tu as mis le doigt sur le problème, la pub est le modèle économique du web aujourd’hui, donc tout est fait pour que tu en regardes le plus possible. C’est ce qui fait que Youtube te propose toujours du contenu le plus adapté à ce que tu aimes, pour te pousser à encore et toujours aller regarder la prochaine vidéo même si ce n’était pas ton intention première.
Et comme en plus la pub est elle-même consommatrice de ressources … on n’a pas les c*uilles sorties des ronces.
Le 15/11/2020 à 00h17
Voilà pourquoi bloquer la pub est systématique chez moi. Et le plus vicieux dans l’affaire, c’est que lorsque notre PC tourne plein pot pour afficher une pub, c’est le client qui paie en partie son affichage via sa facture EDF. Enfin, à la fin, c’est la nature qui paie…
Le 15/11/2020 à 15h29
Effectivement ça ne coûte pas grand chose à un site d’afficher de la pub. Côté affichage c’est le visiteur qui paye, côté serveur la pub est généralement hébergée par un tiers et c’est ce tiers qui paye.
Je bloque aussi mes pubs mais comme NextInpact l’avait souligné dans leurs articles il y a maintenant quelques années je crois, le problème reste que c’est le modèle économique du web. Les bloqueurs de pubs ont deux effets : supprimer les revenus des sites, ce qui peut faire du mal aux plus petits mais qui ne touchera pas trop les plus gros, et pousser tout le monde à faire de la pub “déguisée” sous forme d’articles sponsorisés, ce qui est presque plus vicieux au final car difficile à détecter, et en plus ça contribue à la baisse de qualité des informations sur le web.
Quand je me posais la question et que je regardais autour de moi, peu de monde n’était prêt à payer pour accéder à leurs sites favoris (type réseaux sociaux).
Le 13/11/2020 à 09h04
mouais avant de se lancer dans des optis et modifs faudrait plutôt vraiment évaluer plus finement la consommation et savoir précisément ce qui consomme.
Ca donnera quoi si en supprimant toutes les pubs ou que sais-je encore on se rend compte que la conso diminue a peine d’1% ?
Les intuitions ne suffisent pas dans ce domaine. Il faut des vraies mesures pour savoir ou agir. On est souvent surpris des résultats…
Le 13/11/2020 à 08h55
Je serais curieux d’en savoir un peut plus sur ce qui cause la différence entre ce rapport et celui de l’IEA. D’après l’IEA la consommation annuel des pays d’Europe de l’ouest est de 38 TWh soit presque deux fois moins que les 76,8 TWh de ce rapport.
Le 13/11/2020 à 09h50
t’as un lien sur ce rapport IEA ?
(je demande parce que je crois qu’il y a peut-être confusion entre demande énergétique et consommation électrique)
Le 13/11/2020 à 09h03
Il y a eu hier une conférence organisée par Tech Rocks sur le sujet. On y apprenais qu’OVH travaille sur le sujet, pour permettre à leurs clients d’estimer les émissions de CO2 liées à l’utilisation de leurs services (premiers essais publics l’été prochain dixit le monsieur).
La mesure est toujours le premier pas vers l’optimisation. A partir du moment où on a la métrique sous les yeux on peut toujours l’ignorer, mais si on ne l’a pas on ne sait pas de quoi on parle.
Le 13/11/2020 à 09h08
Le développeur dans le monde professionnel n’a absolument pas son mot à dire quand à l’optimisation du code et du poid d’une page web hein… Il doit juste pisser du code qui fonctionne, c’est tout.
Le véritable problème c’est les CMS ( 90% du web à la louche ) car il y à encore aucun véritable standard d’optimisation. Ont y va mais c’est encore très lent. Pourquoi c’est lent ? Parce que même les créateurs de CMS n’ont plus vraiment la main mise sur l’outil final à cause des plugins / thèmes.
Sois tu propose un truc basique et facilement pimpable et ça te rapporte du blé, sois tu propose une solution clef en main qui répond à tout les besoin et tu ne gagne pas d’argent.
A savoir aussi que les cms reçoivent des mise à jours et que les thèmes / plugins ne seront probablement pas compatible. A la longue tu c’est dur d’optimiser.
Le 13/11/2020 à 09h13
Il est bien certain que ce n’est pas avec les écocrucifix découpeurs d’oiseaux, les miroirs solaires aux alouettes ou autres farces et attrapes escrolos qui ravagent les paysages et détruisent la biodiversité qu’on va produire de l’énergie peu chère et fiable où et quand on en a besoin pour faire tourner une économie (numérique ou autre).
Aussi plutôt que de réfléchir sur les manières intelligentes d’anticiper la consommation et donc la production et de prospérer en // comme le ferait n’importe quel agent économique au fait de la réalité, nos polytocards ineptes et technocrates non élus vivant avec l’argent des autres et/ou les pompes à pognon virtuel de la BCE ont décrété que la voie la plus débile était la meilleure : c-à-d restreindre la production d’énergie dans le temps et dans l’espace, et pondre ensuite des rapports pour constater et imposer (évidemment) la nécessaire adaptation et amélioration de l’efficacité pour y faire face.
Bien sûr sans jamais en chiffrer les coûts exponentiels à mesure que l’on tend vers la limite haute d’efficacité théoriquement possible, qui est déjà proche. Et en oubliant que cette illusion ne comblera jamais le fossé grandissant entre la consommation et la production…
On peut prédire que le suicide des Eurosoviets par effondrement économique malthusien restera dans les anales de l’Histoire comme l’exemple le plus typique et consternant de l’hubris d’idéologues si hors sol que leur éradication n’est maintenant plus une question de si mais de quand.
Le 13/11/2020 à 16h24
https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/services/changements-climatiques/causes.html
Wikipedia
Ce n’est pas une question de produire de l’énergie mais de comment produire de l’énergie.
Même des puissances comme la Chine et l’Inde ont aujourd’hui pleinement conscience des enjeux du changement climatique anthropique et sont prêt à faire leur part. Les seuls à encore bloquer aujourd’hui sont les USA.
Tu parles d’“eurosoviet”, tu ne réalises peut-être pas à quel point, par ex., l’économie Chinoise est dirigée, et ils sont pourtant loin du communisme. L’UE est très libérale en réalité. Et le réchauffement est clairement un problème qui nécessite une coopération globale.
Le 14/11/2020 à 21h43
LOL tu vis sur une autre planète ?
La Chine a si conscience des enjeux climastrologiques qu’elle et l’Inde prévoient d’ouvrir plusieurs centaines de centrales thermiques au charbon et plusieurs dizaines de nouvelles mines par an.
La Chine est en large majorité une économie de marché alors que le régime politique du Parti Communiste Chinois est indubitablement… communiste. Économiquement, l’Europe est bien moins libéral, ce qui explique la grande réussite chinoise (moins de régulations/réglementations, moins de taxation/imposition, plus de liberté d’entreprendre, etc.). Et le supposé réchauffement est clairement un non-problème qui nécessite le courage de ne rien faire.
Le 13/11/2020 à 09h21
A-t-on aussi quantifié, dans le même temps, la réduction de consommation due à la fermeture progressive de toutes les industries (lourdes d’abord, les autres après) du pays ?
Pourrait-il y avoir des vases communicants ?
(après, les recommandations sont pour la plupart de bon sens, comme d’utiliser la chaleur pour chauffer l’eau d’une piscine municipale par ex)
Le 13/11/2020 à 09h54
Pour consommer un peu plus de cloud, je vous renvois vers cette excellente vidéo de M. Bidouille qui traite de ce sujet : YouTube
Le 13/11/2020 à 15h45
76,8 TWh/an pour 500 millions d’européens, soit 18 W par personne, en gros une box internet “invisible” pour chacun d’entre nous.
J’aime bien mettre les chiffres en perspective, je trouve cela plus palpable.
Le 13/11/2020 à 18h00
Scaleway et OVH (et plein d’autres) sont arrivés a des quasi optimums à ce niveau… Et peut-être qu’avec les nouvelles puces, il n’y en aura meme plus besoin d’ici 10 ou 15 ans
Y’en a qui ont essayé et qui se sont vautrés (Scaleway si je ne m’abuse)
Ben ouais mais quand on a tellement de gens qui crachent sur le cloud et les DC, ça fait reculer sur ce point. Ces gens ne comprennent pas que la mutualisation est le meilleur moyen d’utiliser les ressources.
je comprends meme pas le mot
Moui… c’est gentil comme conseil mais je connais pas de boite qui se dit “tiens, je vais préférer ce matos qui consomme 2x plus que l’autre pour faire le même boulot”
Ca arrivera quand la nuit n’existera plus ou lorsque le vent soufflera 100% du temps… en attendant, ça reste toujours une proposition débile.
Seul le nuke peut aider mais ça semble tabou à l’UE (à moins que le nuke soit passé subitement dans les ENr ?)
Y’en a mais étonnement, les régions en question sont aussi celles qui sont peu peuplées et mal desservies en infrastructures donc fatalement, c’est pas très intéressant pour un datacenter de s’installer là…
C’est tout le problème de cette question : la fiabilité des données.
Regarde les chiffres données dans l’article, ça varie du simple au triple (voire plus dans certains cas)… qu’est ce que tu veux produire comme conclusions valables avec ça ?
Autant faire au doigt mouillé, on a autant de chances de tomber juste.
Et encore, là on parle de datacenters en Europe, autrement dit d’un secteur et d’une zone géographique qui sont bien mesurés et bien suivis…
Alors quand des popoles idéologisés comme The Shift Project pondent des rapports sur les émissions industrielles d’appareils électroniques en Chine et osent hurler à la mort qu’on est tous foutus alors qu’en vrai, on ne sait rien… j’ai envie de pleurer.
Le 13/11/2020 à 18h07
Yes.
C’est peanuts… mais on en fait un foin pas croyable…
Le 16/11/2020 à 10h23
Je suis intrigué sur la génomique (« Energy efficient genomics » en VO).
Il y a peu de résultats sur la toile, à part un papier de décembre 2019 sur l’optimisation d’OpenCL et FPGA. La Commission a l’air de sortir ça de son chapeau. Quelqu’un sait de quoi il retourne.
Sinon la différence d’utilisation du cloud entre pays « nordiques » et pays « ex-bloc de l’Est » (si on exclut l’Estonie et ajoute la France, donc ça ne fonctionne pas bien) est impressionnante
Le 16/11/2020 à 11h45
t’as cherché avec “DNA sequencing” ?
Le 16/11/2020 à 12h16
Je sais que la génomique existe en biologie, mais j’espère bien que le plan de la Commission n’est pas d’aller faire du séquençage dans les datacenters
Ça doit forcément être une expression toute faite « energy efficiency genomics » utilisée par analogie, mais dont je ne parviens pas à voir la portée.
Le 16/11/2020 à 12h59
Bon ben je ne comprend pas trop tes interrogations ( désolé)
mais l’exemple donné ici du Earlham Institute sur le génome du blé est du même genre que celui de la tomate de génotoul avec l’inra
( https://www.lesechos.fr/2014/06/linra-ouvre-le-premier-centre-de-donnees-genomiques-vegetales-284986 )
pour moi ce n’est pas une expression , la génomique c’est l’étude des gènes.
Mais bon je suis pas généticien
Le 16/11/2020 à 13h44
Ah mais oui tu as raison, je suis vraiment allé chercher midi à 14 heures alors.
Les datacenters servent à stocker et traiter les informations issues du séquençage, pas à introduire l’ADN dans la machine. J’imaginais une armée de Didier Raoult qui se baladent avec des éprouvettes dans le datacenter TH2, j’étais fort peu rassuré
Le 16/11/2020 à 14h03
si le sujet t’interesse , quelques gros efforts et centres sur le sujet
https://bigd.big.ac.cn/ ( regarde le paragraphe infrastructure )
ou bien
Googleet le GATK
IntelIl y a quelques années j’ai vu un appel d’offre de l’AP/HP pour acheter des baies de disques. j’avais jamais vu une telle demande de petabytes dans ma vie
et pourtant j’ai beaucoup voyagé
Ce domaine bouffe tellement d’espace et de puissance qe je ne suis pas étonné qu’on commence à réfléchir à son impact sur l’environnement
Le 16/11/2020 à 15h20
Je n’ai pas lu le rapport en détail donc je commente peut être trop vite mais je note qu’il manque un chapitre.
Un chapitre où on compare les émissions carbones des DC and co entre les pays européen en plus de leur consommation en watts. Ou on se demande si un kwh à 6gr de CO2 est comparable à un kwh à 1000gr de CO2 ?
C’est surement cool et tendance de ne pas vouloir fâcher les allemands, les hollandais et greenpeace mais ça oublie un pan essentiel du sujet. Une volonté de dire que l’electrification de la société ne serait pas une aide dans la lutte contre le changement climatique. Dans le cas de la France, je trouve contre productifs.
Le 16/11/2020 à 16h19
Après un rapide parcours du document (page 57) :
« This means that in
2018, data centres accounted for 2.7% of the electricity demand in the EU28. It is not
possible to determine their exact share of greenhouse gas emissions, as reliable data on
CO2 emissions (from the electrical energy mix used in the data centres) is not available »
Sauf erreur de ma part, tu veux parler de « décarbonation » de l’électricité ?
Car les datacenters d’Allemagne, de Hollande du Nord, de Hollande du Sud et de l’ensemble des douze provinces des Pays-Bas fonctionnent tous à l’électricité. La question reste de savoir comment elle est générée…
Le 16/11/2020 à 21h34
Oui, pour moi l’électrification de la société est une piste très intéressante si son bilan carbone est bien inférieur au thermique “sédimentaire ” et a la non pilotabilite des renouvelables intermittents
Le 17/11/2020 à 09h57
L’électrification de « la société » ? Qu’est-ce à dire ?
Le parc automobile je veux bien. C’est en cours, les batteries progressent beaucoup, mais pas assez vite évidemment…
Le chauffage ce sera plus compliqué, ce sera beaucoup plus cher. Ou alors il faut offrir une pompe à chaleur à tous les foyers (prioritairement ceux qui chauffent au fioul), mais ce n’est pas donné.
À quoi penses-tu d’autre ? L’agriculture ou la construction n’ont pas d’engrais électrique ou de ciment électrique, évidemment.
Le 16/11/2020 à 16h33
Trop difficile pour eux d’attribuer la moyenne des émissions de la génération d’électricité de l’UE pour rester au niveau macro, ou par pays au ratio des consommations des DC ?
On n’a pas nécessairement les chiffres sous le coude, mais ça se calcule (electricitymap le fait annuellement pour un certain nombre de pays il me semble, une moyenne pondérée par la production donnerait donc le résultat).
Le 17/11/2020 à 09h52
Les datacenters sont suffisamment gros pour « négocier » leur propre électricité : installation près d’un barrage ou d’une centrale nucléaire… Pour un DC, la sécurité de l’approvisionnement prime sur le reste, donc si tu te branches à deux postes sources différents, tu auras peut-être deux approvisionnements distincts également…
Mais évidemment, on peut avoir un bon ordre de grandeur avec electricitymap. Un DC en Pologne ou en Estonie polluera plus souvent qu’un en Suède ou en France.
Le 17/11/2020 à 10h57
L’achat des garanties d’origine c’est du pipeau. C’est comme ça que l’Islande se retrouve avec du gaz et du charbon alors qu’il n’en ont pas et qu’ils n’ont aucune interco avec l’UE…
Il n’y a même pas besoin de se mettre à côté du barrage, on peut être à 5000 km de la source “propre” la plus proche et prétendre à un fonctionnement “vert”.
Le 17/11/2020 à 12h59
Cela me rappelle l’article qui circulait sur twitter sur la vitesse de microservice entre Go et Java. Java battait Go sur une grosse machine mais consommait 1.5Go contre 70Mo de mémoire vive.