Fraîchement installé en tant que président du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), Olivier Schrameck vient d’accorder une interview aux Échos, dans laquelle il appuie largement le projet de corégulation des contenus vidéos en ligne, tel que dévoilé par l’institution lors d’une récente contribution (voir notre actualité).
Olivier Schrameck ne le cache pas : le CSA doit selon lui « adapter ses modes de régulation » aux nouveaux secteurs de la communication audiovisuelle, et notamment à Internet (et ce quand bien même les services de médias audiovisuels à la demande de type VoD ou télévision de rattrapage sont dans son giron depuis une loi de 2009). À la question « Faut-il réguler les contenus vidéo en ligne ? », il répond : « Je ne récuse rien a priori, il faut approfondir le sujet ». Même si le président du CSA se dit conscient des inquiétudes de certains acteurs, il montre avant tout sa détermination à œuvrer en faveur de « la mise en place de moyens de contrôle aussi souples qu'effectifs ». Il prend néanmoins les pincettes de circonstance : « Je suis pour une régulation des médias internet tout à fait différente des médias traditionnels ».
Le successeur de Michel Boyon précise ses ambitions : « Il convient de mettre en oeuvre de nouveaux modes d'intervention pour aller vers une « co-régulation » : les acteurs doivent prendre en main leur responsabilité, accompagnés et soutenus dans cette démarche par la pratique constante du dialogue et la reconnaissance des progrès réalisés, notamment par un processus de labellisation ».
Schrameck avance les pions du CSA à l'horizon du projet de loi sur l'audiovisuel
Ce projet de « co-régulation » de toutes les vidéos diffusées sur Internet a justement été dévoilé il y a un peu plus d’une semaine au travers d’une contribution rédigée par l’autorité administrative. Dans ce document portant vingt proposition, dlle préconisait premièrement « une nouvelle étape » visant à lui conférer « des compétences sur les sites de vidéo en ligne », et ce dans trois cas de figure : la protection de l’enfance et de l’adolescence ; le respect de la dignité de la personne ; la prohibition d’incitation à la haine ou à la violence pour des raisons de race, de sexe, de mœurs, de religion ou de nationalité.
Plus concrètrement, le CSA souhaite que cette évolution s’opère grâce à « l’autorégulation des éditeurs de sites, en partenariat avec les autres acteurs concernés, notamment les associations familiales ». Au milieu de ces acteurs, l’autorité administrative se verrait bien fixer des principes généraux de bon fonctionnement de cette autorégulation. Et au cas où celle-ci échouerait, le Conseil pourrait alors intervenir directement. Rappelons enfin que l’institution prône également l’instauration d’un dispositif de « labellisation » de sites Internet adaptés aux mineurs, qui pourrait être géré par ses soins, un peu comme la Hadopi attribue des labels PUR.
Notons enfin que les regards sont aujourd’hui rivés sur Olivier Schrameck, mais pour une toute autre raison : son indemnité annuelle de fonction est passée de 55 307 euros à 100 500 euros - soit un peu moins du double - en vertu d’un arrêté publié samedi au Journal officiel. Pourtant, le CSA assure que son nouveau président gagne autant que son prédécesseur : « Cette somme de 55 307 euros avait déjà été réévaluée sous Michel Boyon en 2008, mais par décision ministérielle. Il n'était donc pas obligatoire de le publier au Journal officiel », a ainsi expliqué l’institution à FranceTvInfo. En somme, il s'agissait là d'une « régularisation officielle de la somme déjà perçue » par le prédécesseur d'Olivier Schrameck.
Commentaires (103)
et bah….. j’ai mal compris ou globalement c’est :
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portons un vieux système sur un nouveau mode de média en l’adaptant pour nous ?
la fin de l’article…. magnifique
Cool ! On va faire parti du club privé auquel appartiennent la Chine, l’Iran, la Corée du nord… Les têtes « pensantes » du CSA n’ont toujours pas compris ce qu’était Internet, ils croient toujours que c’est un média.
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Mettons fin à leur souffrance et à leur ignorance
Plus concrètrement, le CSA souhaite que cette évolution s’opère grâce à « l’autorégulation des éditeurs de sites, en partenariat avec les autres acteurs concernés, notamment les associations familiales ».
Cool, on va avoir Familles de France qui aura un droit de regard sur les vidéos Youtube.
on a pas fini de se marrer, tiens.
Le CSA a zéro légitimité sur internet.
Quelqu’un leur a dit que sur YouTube ou DailyMotion par exemple, il y avait un bouton pour signaler des contenus offensants et que ça marchait très bien ?
Avec la quantité de choses à filtrer ils vont pouvoir embaucher du monde. Bien pour la baisse du chômage.
Sérieusement, j’espère qu’ils ne vont pas s’introduire là. On a notre liberté sur le net qu’on ne trouve pas à la télévision (mis à part la liberté de ne pas la regarder) et faut pas l’esquinter
euh, comment on supprime un commentaire ?
Ça va être rigolo de réguler des vidéo Francophone (et surtout faire le distinguo) a destinations d’un pays autre que la France (et donc avec une législation différente de la notre)
J’ai dans l’idée que le CSA va bientôt apprendre que la langue Française n’est pas seulement parler en France. (et aussi que internet n’est pas un réseau nationalisé)
Son indemnité annuelle de fonction est passée de 55 307 euros à 100 500 euros.
ça paye bien la censure!
Pour être plus précis : Internet n’est pas qu’un média. Il peut être utilisé comme tel mais ne se restreint pas à ça.
Dès lors, le vrai danger c’est de le voir se faire mettre des carcans taillés pour des médias, mais absolument non adapté à ses autres formes.
” les acteurs doivent prendre en main leur responsabilité,”
Cela veut dire une demande de censure préalable par les éditeurs ? Les affaires de surblocage dû au système automatique ne suffisent pas pour démontrer le coté absurde de la demande ?
Bon, ben encore une réunion de vétéran qui part en guerre contre l’internet… Prenons cannes et déambulateur, jetons nos dentiers sur l’ennemi. Que l’impie soit mise à genoux ou bani de nos terres
C’est plutôt Internet qui ne correspond pas, vu que c’est une infrastructure.
Je crois que je vais arrêter de lire les news avec la mention CSA dans le titre.
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Car ce CSA me donne de plus en plus envie de
En même temps c’est pratique, dès qu’un mec parle d’“internet” au lieu du “web” (ou de l’internet au lieu d’internet), tu sais tout de suite qu’il va dire de la merde.
Quand je vois les télévisions étrangères, je suis bien content de l’action du CSA. Cependant sur Internet, ou plutôt sur le web, l’utilisateur peut lui même réguler son média. Seul hic, c’est de trouver l’équilibre entre le pouvoir de l’utilisateur et celui des fournisseurs sur Internet. L’idée de co-régulation (c’est en fait plus ou moins ce qu’il se fait actuellement je trouve) et d’un label (pourquoi pas, cela transformerait juste des labels existant privés par un label publique, c’est pas forcément plus mal) est loin d’être complètement idiote, qu’ils creusent.
son indemnité annuelle de fonction est passée de 55 307 euros à 100 500 euros
Plus le salaire est élevé, plus la réflexion se situe au niveau des pâquerettes.
Le fait est qu’avant Internet il n’y a pas eu vraiment de réseau de communication en pull accessible au public au niveau mondial.
Oui, c’est une spécificité d’Internet face aux autres médias. Ça n’en fait pas moins un média, c’est à dire un moyen pour la diffusion d’oeuvres et d’informations.
Je veux bien à la rigueur qu’on préfère y voir une collection de médias. Mais on ne peut pas en revanche rejeter le terme en affirmant que “média” ne doit s’appliquer qu’aux médias “en push”.
ADN et reproduction. Voir les travaux réalisés à partir de la théorie de l’information de Shannon.
D’accord, tu entendais par “information” sa définition mathématique. Il me semble assez évident que ce n’est pas celle-ci qui est employée dans la définition de média.
Et non Internet n’est pas un média, c’est un réseau virtuel constitué par des dizaines de milliers d’opérateurs qui se sont entendus (sans régulation) pour appliquer les mêmes règles techniques à des fins d’interopérabilité.
Mais fichez-moi la paix avec votre purisme. Ça fait vingt ans que tout le monde utilise au quotidien “Internet” pour dire “web”, il va peut-être falloir s’y habituer. Ce changement de sens-ci est consensuel, lui (contrairement à la restriction que tu apportes au sens de “média”).
De toute façon,les propositions du CSA en terme de régulation ne concerneront que les site de vidéo en ligne qui ont des intérêts économiques en France,les autres continueront tranquillement a diffuser leurs vidéo comme bons leurs sembles sans être inquiéter par la législation Française,voir même Européenne.
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Bref,c’est pas demain que Rutube verra débarquer le CSA chez eux.
Oui, Mais le luc gratuit c’est lam
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Sinon, HarmattanBlow, toi qui veut imposer de force tes valeurs aux familles, est-ce que tu as des enfants ? Est-ce que tu te conduis au moins conformément aux valeurs que tu veux imposer aux autres ?