Alors que les États-Unis espèrent son extradition, Kim Dotcom ne cesse de remporter des victoires depuis l’arrêt brutal de MegaUpload en janvier 2012. Désormais, le fondateur du nouveau Mega a le droit de poursuivre le GCSB en justice, le bureau néo-zélandais qui avait procédé à des écoutes de manière illégale.
Des écoutes téléphoniques illégales
Kim Dotcom vient de remporter une nouvelle victoire contre la justice néo-zélandaise. Cette dernière se retrouve bien ennuyée car le fondateur de MegaUpload s’est vu octroyé le droit de poursuivre le Government Communications Security Bureau (GCSB) à cause des écoutes téléphoniques qui ont eu lieu avant le raid mené en janvier 2012 contre la propriété de Dotcom, près d’Auckland, en Nouvelle-Zélande. Ces écoutes devaient servir à identifier les menaces potentielles lors de l’intervention musclée.
La gestion de ces écoutes téléphoniques par la justice néo-zélandaise est en fait une véritable débâcle. La législation locale prévoit en effet que les écoutes ne peuvent pas être pratiquées sur les citoyens, autrement dit les habitants possédant la nationalité néo-zélandaise. Or, pour une raison obscure, le GCSB a considéré que les origines allemandes de Kim Dotcom permettaient de mettre en place des écoutes à son égard.
Débâcle de la justice
Lorsque la situation avait été révélée en septembre dernier, la position délicate de la justice du pays avait basculé quand le Premier ministre néo-zélandais, John Key, s’était excusé en personne de « l’échec » de la protection qui aurait dû être octroyée à Kim Dotcom en tant que citoyen. Pourtant, cela n’a pas empêché le ministère public de demander à ce que les écoutes téléphoniques soient effacées de l’équation.
Or, c’est précisément cette demande qui a été rejetée. La juge Helen Winkelmann avait déjà statué l’année dernière sur la question : Kim Dotcom avait parfaitement le droit de poursuivre en justice le GCSB pour écoutes illégales. Une décision qui avait été remise en cause par le parquet. Cette fois, c’est la Cour d’appel qui confirme la décision, et Dotcom est donc libre d’attaquer s’il le souhaite.
Le cas de Dotcom s'améliore sans cesse
Décision après décision, le cas de Kim Dotcom ne cesse de s’améliorer. La guerre déclenchée par les ayants droit américains a provoqué la fermeture brutale de MegaUpload, la saisie de ses serveurs ainsi que l’incarcération de son fondateur. Dans les mois qui ont suivi, ce dernier a été assigné à résidence et a obtenu une aide financière pour préparer son procès. Encore un peu plus tard, la justice néo-zélandaise a clairement indiqué au Department of Justice américain que l’extradition de Kim Dotcom ne pourrait être minutieusement examinée que si les attaquants dévoilaient leurs preuves, afin de juger de leur pertinence.
Et tandis que les procédures s’enlisent, Kim Dotcom reste sur le devant de la scène médiatique. Son compte Twitter est régulièrement alimenté pour parler de son offre Mega ou pour relater ses aventures avec la justice. Il n’en reste pas moins que les affaires en cours ne sont pas terminées : le DoJ américain estime que MegaUpload a coûté pas moins de 500 millions de dollars à l’industrie du cinéma, et Dotcom risque toujours 20 ans de prison s’il devait être extradé et reconnu coupable.
Commentaires (82)
Comment un systeme judiciere mal organisé permet aux pires escrocs et voleurs mafieux comme ce type de prosperer.
en Nouvelle Zélande, c’est en train de devenir peu à peu une véritable affaire politique
Chapeau ! Là, ce n’est même plus un bricolage spécieux comme Hahahadopi, mais un ratage total dans l’application de la loi par excès de zèle orienté pro-majors !
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C’est un véritable Rickroll judiciaire cette affaire MU/Dotcom ! Et c’est plutôt rassurant de voir que l’Etat de Droit néo-zélandais fonctionne en protégeant ses justiciables contre ses propres excès et illégalités.
Après, rappeler au FBI que l’on n’accuse pas sans preuves, c’est collector… Surtout adressé à un service de police assuré par un Etat qui a écrit dans la quatrième amendement de sa constitution que tout justiciable a droit a un procès équitable.
Never gonna give you up…
Kim est peut être un escroc mais c’est pas non plus un tueur faut faire la différence c’est pas le mal absolue pis au moins en nouvelle Zélande apparemment on a des droits…plus que en France au moins
Or, pour une raison obscure, le GCSB a considéré que les origines allemandes de Kim Dotcom permettaient de mettre en place des écoutes à son égard.
J’adore l’organisation fédérale qui a tenté la faille légale mais qui s’est foirée
Bref, que de rebondissements…
Petite correction :
le fondateur de MegaUpload s’est vu octroyé
-> s’est vu octroyer
(moyen mnémotechnique, utiliser un verbe en “ir” : “s’est vu devenir”)
J’aime pas ce type mais son histoire me fait gerber, ces cons de rednecks sont encore plus taré qu’en France, quoi qu’on s’en rapproche a coup de TGV…
Ah le GCSB…
Déjà qu’ils font n’imp avec Echelon et que le 1er ministre d’il y a 10 ans a dû s’excuser, aujourd’hui rebelote….
C’est beau une alliance stratégique avec les US, quand même…
Et qui va poursuivre ce mec qui a engrangé de la thune pendant des lustres et a largement entubé ses anciens clients ? Dont je ne fais pas partie, je précise.
Pshiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit…
kim = escroc
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un escroc (kim) qui escroque les escrocs (major)
Pour moi c’est un homme avec les sens des affaires.
Mais j’oublie pas, qu’il a “démocratisé” la culture audio/visuel, pour son profit et le notre. Quand les temps nous permette a peine de vivre financièrement avec un SMIC
décidément cette débâcle de la justice cherchent par tout les moyens mettre hors service kim doctor le rend plus sympathique que jamais.
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Bon dans cette histoire: on ne met pas des gens sur écoute pour des histoires de copyrights… il y a disproportion.
Nous, en tant qu’êtres humains productifs, nous sommes soumis à la mondialisation, à la concurrence exercée par les plus malheureux tout aussi capables de produire.
Nous sommes protégés par les barrières physiques géographiques, lesquelles sont facilement renforçables par les frontières. Et pourtant, ces barrières sont baissées à zéro, et voilà le capital et la misère s’uniformiser, au détriment du prolétaire d’ici.
Côté numérique, pas de frontière, pas moyen d’en ajouter, Internet règne.
Les oeuvres circulent ainsi à grande vitesse, permettant de les exploiter à l’échelle globale, et de les rentabiliser sans limite.
Sauf que dans ce cas, on veut protéger les vieux modes de diffusion, pourtant condamnés, au mépris des oeuvres, au mépris de la démocratie.
WTF?!