Gianfranco Lanci, ancien PDG d'Acer et actuel patron de la division EMEA (Europe, Middle-East, Africa) de Lenovo, a confirmé que sa société comptait lancer des smartphones en Europe dès le deuxième trimestre de l'année prochaine. Un moyen pour Lenovo de rattraper son retard sur ses principaux concurrents.

Rattraper Samsung et Apple

Lenovo, numéro un mondial des PC, doit en grande partie sa place à son marché local, bien qu'il soit aussi très présent dans d'autres pays étrangers, en particulier le Japon. Du côté des smartphones, secteur où il est désormais présent depuis plusieurs années, la marque a d'abord concentré ses efforts sur la Chine. Cet effort lui a permis de capter de fortes parts de marché, devançant tous les constructeurs hormis Samsung. Résultat, la société est désormais numéro quatre dans le monde, ceci avec une présence internationale quasi nulle. Tout au plus certains pays voisins de la Chine peuvent-ils obtenir ses appareils sous Android.

Mais Lenovo ne l'a jamais caché, il compte depuis longtemps envahir l'Europe, un territoire majeur pour les smartphones, en particulier les appareils moyen et haut de gamme, plus difficiles à écouler en Asie. Pour démontrer son ambition dans le secteur des PC, la marque chinoise a recruté l'an dernier Gianfranco Lanci, PDG d'Acer durant de longues années et débarqué en 2011 pour des raisons stratégiques. Lanci ne compte toutefois pas se contenter de développer les PC de Lenovo en Europe. Les smartphones sont aussi dans son viseur.

Interrogé à ce sujet par Le Figaro, Lanci a déclaré que « les premiers smartphones ­Lenovo pourraient être lancés en Europe de l'Ouest au deuxième trimestre 2014 ». Une phrase peu surprenante quand on sait que le marché du PC souffre terriblement ces derniers trimestres et qu'il faut trouver de la croissance ailleurs. « Pour la première fois de son histoire, Lenovo a vendu plus de smartphones et de tablettes que de PC » a d'ailleurs noté Gianfranco Lanci.

Ces propos confirment ceux de Yang Yuanqing, le patron de Lenovo, qui avait affirmé en mars dernier à notre confrère Les Échos : « Nous devrions bientôt partir à la conquête des pays développés. D'ici un à deux ans, vous pourrez trouver des smartphones Lenovo en France ! » La période d'arrivée de la marque était donc encore assez flou à cette époque, l'entreprise asiatique tablant sur 2014 ou 2015, sans plus de précision. Cette fois, Lanci précise que ses smartphones arriveront le deuxième trimestre 2014, soit d'ici huit à dix mois.

Nous noterons toutefois l'utilisation du conditionnel présent « pourraient », prouvant que Lenovo doit encore régler certains détails (modèles, distributeurs, partenariats, etc.) avant d'envahir l'Europe de l'Ouest. Mais sauf changement stratégique majeur, les smartphones de la marque arriveront bien l'an prochain.

Des appareils entre 80 et 400 euros (nus)

Le K900, dernier né très haut de gamme de Lenovo, ne coûte que 400 euros nu.

Mais à quoi ressemblent les smartphones de Lenovo à l'heure actuelle ? En Chine, la marque propose de nombreux appareils différents. Nous retrouvons par exemple le K900 sous Android 4.2, sorti il y a quelques mois à peine, et qui dispose d'un écran Gorilla Glass 2 de 5,5 pouces (1080 x 1920 pixels), avec 16 Go de stockage, 2 Go de mémoire, un appareil photo de 13 Mpixels derrière (2 Mpixels devant), le tout armé d'un Atom Z2580 dual core 2 GHz, d'un PowerVR SGX544 et d'une batterie de 2500 mAh. Cet appareil est vendu nu à 3299 yuans, soit 400 euros.

Il s'agit de son appareil le plus onéreux. Les dizaines d'autres smartphones, moins gros et moins puissants, sont pour la plupart vendus entre 180 et 270 euros pour le moyen de gamme, et entre 80 et 150 euros pour le bas de gamme. Assurément, Lenovo a les moyens de proposer des appareils très concurrentiels qui rendront plus complexe la vie de ses compatriotes, mais aussi des autres grandes marques étrangères, aux tarifs parfois prohibitifs.