Alors que le Sénat a rendu son rapport en vue de rendre l'industrie française du jeu vidéo plus compétitive, Ubisoft, le plus grand éditeur français, vient d'annoncer l'ouverture d'un nouveau studio comptant 500 employés. N'envoyez pas vos CV si vous comptez rester dans l'Hexagone, puisque la nouvelle entité s'installera au Québec.
Ubisoft se porte bien, très bien même. Après des résultats trimestriels conformes à ses objectifs, l'éditeur français a pris la décision de se doter d'un nouveau pôle, comptant 500 personnes, afin d'augmenter ses capacités, en vue de développer des jeux en ligne et de la motion capture. Mais alors que le Sénat a rendu son rapport concernant l'industrie du jeu vidéo en France et proposait des solutions pour maintenir la création dans l'hexagone, les créateurs de Rayman préfèrent s'installer à Montréal, Québec, province connue pour ses avantages fiscaux envers l'industrie vidéoludique.
En effet, en échange de 373 millions de dollars d'investissements sur 7 ans, et la promesse de 500 créations d'emplois, l'éditeur français a pu obtenir de la part du Gouvernement du Quebec « une contribution financière non remboursable de 9,9 millions de dollars en plus d’ajustements au Crédit d’impôt pour la production de titres multimédias, rendant admissibles les nouveaux métiers désormais nécessaires à la mise en opération de ces expériences de nouvelle génération ». Pour rappel, le Québec propose un crédit d'impôt de 37,5 % sur la production de jeux en langue française, quand en France le CIJV ne propose que 20 %, dans la limite de 3 millions d'euros par exercice fiscal.
Ces 500 emplois supplémentaires porteront le total des effectifs Québécois d'Ubisoft à plus de 3500 personnes, auxquelles il convient de rajouter celles présentes dans les studios de Toronto que possède l'éditeur dans la province de l'Ontario. À titre de comparaison, les effectifs français d'Ubisoft ne comptent que 1200 salariés selon le récent rapport du sénat sur l'industrie vidéoludique.
Si le gouvernement cherchait encore un exemple pour illustrer la fuite des cerveaux qui mine la création française, celui-ci devrait normalement être d'une ampleur suffisamment large pour marquer les esprits. Parmi les solutions abordées par les sénateurs André Gattolin et Bruno Retailleau, revenait celle de simplifier les démarches pour l'obtention d'aides pour les studios afin de les rendre plus efficaces. Évidemment, les créateurs ont besoin d'aides et il n'est pas question de couper le robinet. Cependant, tant que leurs mécanismes d'attribution n'auront pas été remis à plat, et que les provinces canadiennes continueront d'inciter fiscalement les développeurs à s'installer de leur côté de l'Atlantique, la fuite ne se colmatera jamais.
Commentaires (50)
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bon je vais surveiller leurs offres coté taf alors!
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Québec " />
Oui je suis partial " />
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Bon courage à ceux qui veulent émigrer pour postuler à ces offres, les bureaux d’immigration du Québec sont complètement à la rue en ce moment …
C’est marrant comme la fin des avantages fiscaux a été abandonné par le Québec dès que l’Ontario a commencé à parler de conserver les siens (il y a quelques mois).
Bref, du pur pragmatisme à l’anglo-saxonne.
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Chiffre de plus, nos crédits d’impôt remboursables ont coûté 128 millions au gouvernement en 2012 pour l’industrie du jeu vidéo.
Ça coûte cher d’être une capitale du jeu vidéo.
Malheureusement, chiffrer les bénéfices indirects n’est pas chose facile, alors il est difficile de savoir si cet investissement est rentable au long terme pour nous.
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Je conseille tout de même au Français d’attendre avril avant de déménager. " />
Car disons qu’immigrer avec l’hiver sibérien que nous avons ce n’est probablement pas la chose la plus agréable qui va vous donner le gout de rester.
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Par contre au Québec ils parlent Français " />
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Vive le Quebec Libre " />
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Présentement au Quebec, " />
un petit détail pour ceux qui seraient tentés par le permis de travail avec promesse d’embauche (appelé résidence temporaire ou travailleur temporaire).
C’est en effet pas très cher (entre 300 et 400$), pas très long (ça peut se boucler en moins de 3 mois) mais c’est contraignant
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Mais au moins t’as un pied à terre et tu peux démarrer des démarches de résidence permanente qui sont plus chères (> 1500$) plus longues (entre 10 mois et 2 ans) mais qui sont mieux pour de l’intégration long terme…
Par contre, le Français travaillant pour Ubisoft à Montréal, c’est quasiment un stéréotype tellement il y en a. " />
Mais comme dirait l’autre, fait vraiment froid l’hiver, ne venez pas = Argument le plus utilisé pour vous garder loin d’ici, alors qu’en fait l’hiver est carrément génial ici. Mais allez, on vit sous-terre, si ça vous fait plaisir d’y croire. " />
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ça fait quoi ? 10 ans ? que le Québec a compris comment attirer l’industrie du jeu vidéo. Pendant ce temps, en France, les seules idées que nous avons, après tant de commissions, rapports … sont des taxes.
Juste bravo au Québec " />
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Tout ce qui est dit ici (article et commentaires) est exact, mais quelque chose me choque quand vous parlez de fuite de cerveaux: qu’est-ce qui vous dit que ces emplois seront occupés par des français expatriés ? N’avez-vous pas pensé une seule seconde que les gens d’ubisoft travaillant à Montréal pouvaient être d’une autre nationalité ? Les connaissant un peu, je peux vous dire qu’il y a des français comme partout à Montréal, mais beaucoup de québecois et autres. Ne pensez-vous pas non plus que le vivier du domaine, à Montréal, pouvait être plus riche ? Et que les talents d’ici valent la peine ? Non, forcément la formation française est meilleure. Sur ce point, laissez moi rire. UIbisoft recrute massivement LOCALEMENT, tenez-le vous pour dit et pensez-y un peu.
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Bien d’accord avec ces derniers commentaires et qu’il faut nuancer ce terme de “fuite de cerveaux”.
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Bon je ne crache pas dans la soupe, mais tout n’est pas forcement rose.
Depuis que j’habite au Quebec par exemple, je n’ai pas trouvé une seule boite (sur 4) qui avaient une cantine. Juste frigo et micro onde.
C’est vrai qu’une aide au déménagement est souvent proposée, les intéressement sont souvent uniquement pour les leads et l’équipe de production.
Apres dans le monde du jeu vidéo tout se négocie, donc on peu faire des très bonne affaires :)
Pour les vacances, ça suit pas mal les rythmes de productions, on t’encourage a en prendre a la fin d’un projet pour que tu n’en ai plus pour le projet suivant.
Ne pas oublier aussi la grande flexibilité de l’embauche, se résumant a 2 semaines de préavis. Tu peux être pris du jour au lendemain et viré de la même façons.
Mais si la culture Nord américaine ne vous repousse pas trop, le Canada est un pays génial et spécialement sa partie francophone.