Un salarié licencié pour « 27 à 50 messages quotidiens » sur Facebook
It's raining Maine
Le 17 octobre 2013 à 09h09
4 min
Droit
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Un homme employé par une entreprise du Maine-et-Loire vient d’être licencié en raison de son usage abusif de Facebook sur son lieu de travail. L’occasion de rappeler quelles sont les limites qui ont été posées jusqu’ici par la jurisprudence dans ce type d’affaires.
Un salarié de 42 ans vient d’être licencié en raison de son utilisation de Facebook au travail, comme le révèle Ouest-France. L’avocat de l’employeur a effectivement expliqué à nos confrères que l’homme avait eu « un usage abusif [du réseau social] pendant [son] temps de travail », notamment en envoyant « 27 à 50 messages quotidiens ». L'entreprise estimait qu'une telle utilisation lui faisait perdre 30 minutes de travail par jour.
Également accusé de ne pas réaliser « les tâches que l’employeur lui demandait » et d’avoir des « moments de déconcentration et d’inattention », le comportement du salarié constituait aux yeux de son patron une cause réelle et sérieuse de licenciement. Il a ainsi été remercié après cinq ans passés dans l’entreprise.
Toujours selon Ouest-France, l’ancien employé a concédé avoir eu un usage « classique » de Facebook, de l’ordre de « quelques minutes par jour ». Mais si l’intéressé n’aurait pas encore saisi les prud’hommes d'après le quotidien, cette affaire appelle au vu des éléments en présence différentes observations.
Une jauge de tolérance évoluant au fil des litiges
De jurisprudence constante, les salariés bénéficient en effet d’un droit à la vie privée sur leur lieu de travail, lequel consacre notamment une certaine tolérance s’agissant de l’utilisation à des fins non professionnelles du matériel informatique mis à leur disposition. Tout dépend cependant de l’importance de cet usage, qui ne doit pas être considéré comme abusif.
La cour d’appel de Bordeaux a par exemple estimé le 15 janvier dernier que surfer une heure par semaine de travail (sur la base d’un temps partiel de 30 heures) sur Internet ne pouvait pas être considéré comme une période de consultation « déraisonnable et donc réellement abusive ». Les juges ont donc déclaré le licenciement sans cause réelle et sérieuse, rappelant au passage que pour être tolérée, une telle utilisation ne devait pas « affecter la sécurité des réseaux ou la productivité de l’entreprise » (voir notre article et la décision correspondante). Autre exemple : la cour d’appel de Lyon a jugé en 2011 que six connexions à Facebook en l’espace de deux mois ne constituaient pas non plus une cause réelle et sérieuse de licenciement.
En revanche, les exemples d’utilisations considérées comme abusives sont légion. Si celles permettant de justifier un licenciement pour cause réelle et sérieuse sont assez rares, beaucoup ont été validées par la justice lorsqu'il s’agissait de caractériser une faute grave. Ce fut par exemple le cas de cet employé ayant consulté Internet pendant 41 heures durant un seul et même mois, en décembre 2004. Ce fut également le cas de cette salariée remerciée sans préavis en 2009 après avoir effectué plus de 10 000 connexions à des sites dépourvus de lien avec son travail sur une période de 11 jours ouvrés.
Mais ce droit à la vie privée dont bénéficie le salarié concerne également ses correspondances personnelles. Si, lorsqu’il s’agit d’utilisation de la messagerie professionnelle, les juges considèrent que la mention « personnel » doit être apposée dans l'objet d'un mail pour que l’employeur ne puisse prendre connaissance de son contenu en dehors de la présence de son salarié, il serait intéressant de voir l’interprétation des juges s’agissant de messages privés reçus sur Facebook, comme cela semble être le cas s'agissant du récemment licenciement de ce quadragénaire.
Un salarié licencié pour « 27 à 50 messages quotidiens » sur Facebook
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Une jauge de tolérance évoluant au fil des litiges
Commentaires (82)
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Abonnez-vousLe 17/10/2013 à 10h06
Le 17/10/2013 à 10h06
Le 17/10/2013 à 10h07
La encore il faut bien regarder le contexte
et comme nous n’avons pas tous les elements on ne peut pas se faire une opinion fiable
quel emploi ? poste ? dans la pyramide hierarchique quelle position ?
l’utilisation du poste informatique a t il ete utilise pendant les pauses de l’employé ?
est on sure qu’il s’agisse bien de la personne en question ? (celle a qui appartient le poste de travai ou cela peut il etre quelqu’un d’autre qui aurait pu avoir acces au dit poste …)
Bref une breve lancee sans les tenants et aboutissants
et juste pour rajouter de l’huile sur le feu, il existe des personnes au sein des entreprises qui sont chargees de faire des comm regulieres sur FB tweet and Co …
et que l’on appelle communement des GLO ( Gentils Leader d’Opinion )
en faisait il parti ? et ces dites personnes peuvent elles etre a leur tour victime de cette decision rendue ?
A l’heure actuelle c’est tellement facile de coincer quelqu’un sur l’utilisation d’un poste informatique (mettre une clef usb avec des donnees sensibles dans le tiroir de la personne, copier des fichiers a partir de son poste .. via un vnc, si la personne a un compte hotmail/live ou outlook reperé par un keylogger .. hop on lie le compte de messagerie a outlook express ou un autre client de messagerie dont on met le raccourci dans le menu Démarrage)
Bref c’est aussi tellement facile de pouvoir se debarrasser de quelq’un de ces manieres
Avant il y avait “ l’incompatibilite d’humeur ” maitenant il y a le poste informatique … vive le progres .. " />
Le 17/10/2013 à 10h07
Moi autant des fois j’ai rien à foutre au boulot, autant des fois je dois faire 3 heures supp pour boucler les pages web que je dois réaliser avant la “release”. Mais je suis toujours en “disponibilité”. Le web c’est quand même le piège… deux trois clics hop !
Le 17/10/2013 à 10h09
Le 17/10/2013 à 10h14
Le 17/10/2013 à 10h16
Le 17/10/2013 à 10h22
Le 17/10/2013 à 10h28
Le 17/10/2013 à 10h35
Le 17/10/2013 à 10h36
Le 17/10/2013 à 10h39
Le 17/10/2013 à 10h39
Je trouve pas ça normal de surfer autant au boulot mais en même temps, si la boite ne tolère pas ça, elle n’à qu’à bloquer les accès aux réseaux sociaux.
Le 17/10/2013 à 10h56
Bien fait pour sa tronche. Surfer au boulot, c’est totalement inadmissible.
Après, on s’étonne que les entreprises françaises ne soient pas compétitives " />
Bon, sur ce, je retourne au boulot " />
Le 17/10/2013 à 11h12
Tant que ce n’est pas pour 25 à 50 commentaires sur PCInpact c’est bon " />
Le 17/10/2013 à 11h17
Le 17/10/2013 à 11h17
Le 17/10/2013 à 11h20
Le 17/10/2013 à 11h30
Le 17/10/2013 à 11h43
Le 17/10/2013 à 11h50
Le 17/10/2013 à 11h51
[HS] Merci à celui qui a mentionné la méthode Pomodoro, je cherchais un truc comme ça et teste aujourd’hui après ma (courte) pause PCI [/HS]
" />
Le 17/10/2013 à 11h52
Le 17/10/2013 à 11h56
Le 17/10/2013 à 12h03
Le 17/10/2013 à 12h05
” Mais si l’intéressé n’aurait pas encore saisi les prud’hommes d’après le quotidien” WTFBQQ !!!
Le 17/10/2013 à 12h07
Le 17/10/2013 à 12h25
Le 17/10/2013 à 12h39
C’est quoi un message?
Des fois
Je dois écrire un truc
et puis
je l’envoie en morceau
Je crois que je suis loin d’être le seul.
A ce rythme là, atteindre les 50messages va très vite…
Sinon, en quoi est-ce plus légitime de faire un pause clope/café qu’une pause Internet. Pcke pour moi 30min de “perdues” ce n’est rien.
En observant dans un entreprise, j’ai pu voir des gens faire des pauses clopes de 45min en un jour… Sans compter les pauses cafés…
(Tu vas fumer ta clope, collègue 2 arrive, tu as fini, tu l’attends et vous socialisez. Puis direction machine à café…)
Le 17/10/2013 à 12h48
Le 17/10/2013 à 12h50
En fait les offres Remixjobs sur PCI c’est pour prévenir les futur licenciements des lecteurs ? " />
Le 17/10/2013 à 12h55
avec toutes les news aux sujet de FB les gens donnent le bâton pour ce faire frapper surtout sur le poste de travail de l entreprise .
Le 18/10/2013 à 05h49
Le 18/10/2013 à 08h52
Le 18/10/2013 à 12h30
Le 17/10/2013 à 12h55
Je trouve ce licenciement tout à fait justifié.
D’ailleurs, le fait d’être inscrit sur facebook devrait à lui seul être un motif de licenciement. " />
Le 17/10/2013 à 13h08
Le 17/10/2013 à 13h27
Mais…. vous acceptez votre patron parmi vos amis facebook ?…
Ou au moins, le mettre dans un groupe que vous excluez quand vous postez…
Je dois être bizarre, le mien et mes collègues, je les ai foutu dans le groupe Restricted, ils n’ont pas à connaitre ma vie privée…
Le 17/10/2013 à 13h32
30 minutes par jour pour une quarantaine de messages, ils ont été gentils sur l’estimation du temps perdu, à moins qu’il ne s’agisse en majorité de “xptdr”, “lol” et autres “mdr” " />
Le 17/10/2013 à 13h35
Le 17/10/2013 à 13h46
Le 17/10/2013 à 14h04
Le 17/10/2013 à 14h13
Le 17/10/2013 à 15h04
Le 17/10/2013 à 16h00
Le 17/10/2013 à 17h43
il n’a pas de smartphone pour faire du facebook?
Le 17/10/2013 à 17h50
Le 17/10/2013 à 18h08
Un smartphone et on surf tranquille.
@ orshack je ne sais pas d’ou tu sors ces inepties
Les fumeurs n’ont pas le droit de fumer à la demandeau travail…et puis quoi encore, si c’était le cas je me mets direct a la cigarette électronique avec des doses saveurs fruits sans nicotine bien sur " />
Le 17/10/2013 à 18h28
Le 17/10/2013 à 18h30
Le 17/10/2013 à 20h40
Le 17/10/2013 à 09h14
La question que je me pose toujours, c’est comment est évalué le temps passé sur ces pages ? Si c’est juste le fait que la page soit ouverte, forcément ça grimpe… Ou est-ce du surf actif ? Surtout avec les réseaux sociaux, où on peut laisser la page ouverte et ne la consulter que sur notification…
Le 17/10/2013 à 09h15
Pfuuu, vous croyez qu’on peut faire passer les messages sur PCI comme de la recherche de connaissance en informatique ? " />" />
Le 17/10/2013 à 09h16
27 à 50 messages quotidiens
Ils l’ont espionné pour obtenir un chiffre aussi précis ?
Le 17/10/2013 à 09h17
Le 17/10/2013 à 09h17
A mon humble avis, cette histoire était juste un prétexte pour se débarrasser du salarié … " />
J’espère juste que PCI ne sera pas touché par cette mesure sinon certaines personnes seront très mal ! " /> " />
Le 17/10/2013 à 09h17
Tant que les gens comprendrons pas qu’un lieu de travail c’est pour le travail … " />
Le 17/10/2013 à 09h18
On vit dans quel monde ??
Pour moi, la consultation perso d’internet sur son lieu de travail, c’est comme sortir s’offrir une pose, en effet, pendant ce temps, on est “déconnecté” de son travail, on n’est pas productif.
Alors, si on est payé pour travailler x heures, on doit être opérationnel pendant ce temps, sinon, c’est que votre patron vous paye à vous amuser.
Si vous demandez à un artisan de venir travailler chez vous, et qu’il vous facture 10 heures de travail, alors qu’il a passé 1 heure à surfer sur son smartphone, vous allez pas gueuler ?
Le 17/10/2013 à 09h20
Le 17/10/2013 à 09h21
Bien fait.
Le 17/10/2013 à 09h22
notamment en envoyant « 27 à 50 messages quotidiens ». L’entreprise estimait qu’une telle utilisation lui faisait perdre 30 minutes de travail par jour.
Au moins il est productif quand il est sur facebook " />
30 minutes pour 40 messages c’est un sacré rendement je trouve.
Le 17/10/2013 à 09h22
Le 17/10/2013 à 09h24
Il faut pas oublier que c’est un motif du licenciement parmi d’autres. Si tu fait pas ton boulot et qu’en plus tu traines sur internet, évidement ton employeur va le mettre à charge contre toi. Il faut pas oublier le contexte.
Si tu fait ton boulot correctement, personne va venir t’enquiquiner …
Le 17/10/2013 à 09h25
Le 17/10/2013 à 09h26
S’il s’était connecté en https l’employeur n’aurait pas su s’il lisait ou écrivait, ce qui aurait baissé leur calcul de perte de temps.
Enfin sauf si son boss était un “ami” FB!
Cela peut correspondre à un lien “personnel”?
Le 17/10/2013 à 09h26
Le 17/10/2013 à 09h27
et donc ce mec a posté des messages avec son vrai nom sur facebook… rien que pour ca, il mérite ce qui lui est arrivé. Prends un pseudo et va sur twiter.
Le 17/10/2013 à 09h32
j’aime bien le fait que ça sorte dans la presse, alors qu’il ne saisit pas les prud’hommes … euh ça ne peut pas être vu ensuite (si prud’hommes il y a) comme une tentative de dénigrer son ancien employeur ça ?
Le 17/10/2013 à 09h37
J’ai une ancienne collègue qui s’était fait chopé par sa direction pour utilisation de msn sur son lieu de travail. Elle était en arrêt et sa hiérarchie avait eu besoin d’aller sur son poste pendant son absence. Et comme msn était lancé au démarrage du pc…du coup accès direct au bouzin avec en prime accès à un aspect “caché” de sa vie privée. Elle aimait bien montrer son cul sur msn. " />
Le 17/10/2013 à 09h38
Le 17/10/2013 à 09h38
tant que c’est pas en nb de comms PCI " />
Le 17/10/2013 à 09h39
" />
Le 17/10/2013 à 09h39
Le 17/10/2013 à 09h43
Le 17/10/2013 à 09h46
“Mode grammar nazi ”
On dit “prendre une pause” …
“Prendre une pose”, c’est modifier sa posture pour une photo par exemple.
Le 17/10/2013 à 09h49
Le 17/10/2013 à 09h53
PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ! INCAPABLES ! (*)
" />
Les firewalls c’est pas fait pour les chiens ! Même un petit routeur personnel fait ça…
Le boulot et les postes utilisateurs contiennent des données sensibles ? Les connexions externes sont très limitées ? Bim, en mode whitelist.
(*) : c’est bon, c’est explicite ou bien ? J’ajoute un smiley, pour ceux qui n’auraient pas compris.
Le 17/10/2013 à 09h55
Bon, certains au boulot me reprochent d’aller sur internet pendant les heures de boulot…
Curieusement, ce sont les experts des deux pauses clope par heure (je ne fume pas) de la tournée des cafetières de l’administration où je travaille (je ne sors que rarement de mon bureau, seulement pour aller aux toilettes ou chercher de la flotte pour faire mon thé), quand ce n’est pas carrément faire les soldes pendant les heures de travail (pas mon truc, il y a internet " /> pour ça)…
L’essentiel, c’est que le boulot qu’on demande au salarié soit fait, en qualité, quantité et délais. Si les conditions sont remplies, le reste, on s’en fout tant que ça ne perturbe pas la bonne marche de l’entreprise.
Là, on n’a pas tous les détails mais c’est vrai qu’un message FB tous les 7 à 15 minutes pendant le temps de travail, je ne vois pas comment le type pouvait se concentrer sur son taff en même temps.
Le 17/10/2013 à 09h57
notamment en envoyant « 27 à 50 messages quotidiens ». L’entreprise estimait qu’une telle utilisation lui faisait perdre 30 minutes de travail par jour.
Donc il le faisait pas en période de pause ?
Le 17/10/2013 à 09h59
Le 17/10/2013 à 10h00
Le 17/10/2013 à 10h05