Le logiciel libre désormais prioritaire dans l’administration italienne
Forza Italia
Le 16 janvier 2014 à 17h15
5 min
Logiciel
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Hier, l'April, la fameuse association de promotion et de défense du logiciel libre, s'est félicitée de voir l'administration italienne imposer en priorité le libre et d'utiliser des logiciels propriétaires qu'en cas d'ultime recours. Une situation légèrement différente de celle de la France.
Source. Licence CC BY-SA 3.0.
Le logiciel propriétaire s'il « est prouvé qu'il n'y a pas de solution libre disponible »
Entre le libre et le propriétaire, le cœur ne balance plus en Italie. Désormais, la priorité est donc donnée aux logiciels ouverts. Toutefois, les outils propriétaires ne sont pas bannis pour autant. Ils pourront être utilisés, mais uniquement si aucune source libre ne correspond aux besoins. L'Agenzia per l'Italia Digitale a ainsi publié la semaine dernière un guide complet de 70 pages afin de permettre aux administrations de comparer les logiciels open source et propriétaires, et ainsi de faire leurs choix.
Fruit de discussions intenses tenues au cours de l'an passé, ce guide était prévu de longue date, sachant qu'en août 2012, le parlement italien avait déjà voté le passage des marchés publics vers le libre. Ce changement demandait ainsi d'utiliser les logiciels libres, « et de n'envisager le logiciel privateur que dans l'hypothèse où il est prouvé qu'il n'y a pas de solution libre disponible » résume l'April. Tout s'est ensuite accéléré à la fin de l'année dernière, avec l'approbation du texte en décembre, pour une publication il y a quelques jours.
« Les règles en Italie sont donc désormais claires : le choix du logiciel libre est désormais la règle pour l'administration publique, et le logiciel privateur ne peut être utilisé que lorsque la preuve de l'impossibilité d'utiliser du libre a été faite. L'April se réjouit de la mise en place d'une politique aussi volontariste et exemplaire : l'Italie était d'ailleurs citée en exemple dans le cadre de notre argumentaire sur la validité d'une priorité au logiciel libre. » L'association ne cache ainsi pas son espérance de voir la France prendre exemple sur son voisin transalpin.
Plusieurs pas en faveur du libre en France
Mais qu'en est-il précisément de la France ? En septembre 2012, le premier ministre Jean-Marc Ayrault publiait une circulaire où il était annoncé que le logiciel libre devait être considéré à égalité avec les autres solutions. « C’est dans cette évolution que s’inscrit l’usage du logiciel libre dans l’administration. » Très en faveur de l'open source, la circulaire en décrivait même ses nombreux atouts, tout en critiquant les logiciels propriétaire, et particulièrement Microsoft. « Certains produits d’éditeur ont de moins en moins d’alternatives commerciales crédibles, le leader du marché ayant éliminé la concurrence. Le logiciel libre apporte alors des possibilités alternatives » pouvait-on ainsi lire, faisant le bonheur de certaines associations.
Le Conseil National du Logiciel Libre (CNLL) avait particulièrement apprécié le contenu de cette circulaire. « C’est un peu un coming-out du gouvernement sur le logiciel libre ! Depuis longtemps, le logiciel libre tient une place de choix dans les services informatiques de l’État, mais les prises de position officielles avaient rarement été aussi claires et engagées, accompagnées de résolutions concrètes » affirmait Patrice Bertrand, le président du CNLL. Même son de cloche du côté de l'April, qui demandait toutefois à ce que le gouvernement aille plus loin encore, que ce soit dans l'usage concret ou encore dans l'éducation. L'exemple italien était d'ailleurs déjà cité à cette époque.
L'année suivante, en juillet 2013, le parlement français a frappé un grand coup en intégrant dans la loi et le Code de l'éducation plus précisément les mentions suivantes : « Le service public de l'enseignement supérieur met à disposition de ses usagers des services et des ressources pédagogiques numériques. Les logiciels libres sont utilisés en priorité. »
L'April n'avait sans surprise pas caché sa satisfaction : « Le logiciel libre est l'incarnation informatique de notre devise républicaine, "Liberté, Égalité, Fraternité", et permet l'appropriation par tous de la connaissance et des savoirs. Il est donc fondamental qu'il soit intégré en priorité à notre système éducatif. Merci aux députés et aux sénateurs d'avoir, pour la première fois en France, introduit une disposition législative donnant la priorité au logiciel libre. »
Microsoft encore très influent
Néanmoins, malgré ces bons points, le propriétaire a encore de très beaux jours devant lui dans l'administration française. Rappelons-nous ainsi que Microsoft a ces dernières années signé de juteux contrats avec plusieurs ministères (dont celui de la Défense). La firme de Redmond est d'ailleurs toujours très bien placée dans de nombreux marchés publics, que ce soit au niveau national, local ou de diverses autorités de type Hadopi. La situation est telle que l'an passé, la députée écologiste Isabelle Attard a souhaité connaitre précisément quelle était la part des logiciels de Microsoft dans la fonction publique.
La réponse, publiée quelques mois plus tard, n'a malheureusement été que partielle, indiquant que pour l'État seulement (ce qui exclut de nombreux marchés), « la dépense de logiciels de la société Microsoft (acquisition et maintenance) est évaluée à un montant global estimé pour l'année 2011 de 53,9 M€, dont 10,2 M€ relèvent de logiciels pré-installés sur les postes de travail, 19,8 M€ d'achats de licences et 23,9 M€ de location de licences et de services ».
Le logiciel libre désormais prioritaire dans l’administration italienne
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Le logiciel propriétaire s'il « est prouvé qu'il n'y a pas de solution libre disponible »
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Plusieurs pas en faveur du libre en France
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Microsoft encore très influent
Commentaires (55)
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Abonnez-vousLe 16/01/2014 à 17h30
An 1 après Snowden! " />
D’abord le cloud US qui morphle, ensuite leurs softs… " />
Le 16/01/2014 à 17h31
Le logiciel libre désormais prioritaire dans l’administration italienne
J’ai lu “Le logiciel libre désormais propriétaire” et là je me suis dit : WTF ? " />
Le 16/01/2014 à 17h38
Bonne nouvelle, j’espère que les autres pays d’Europe suivront " />
Le 16/01/2014 à 17h41
Le 16/01/2014 à 17h53
Je ne savais pas qu’un conseil d’ Etat du logiciel libre existait en France… C’est vraiment du n’importe quoi… " /> Encore des planqués en costards qui ne servent à rien et qu’on doit payer avec pleins de jolis petits impôts.
Si seulement il y avait moins de planqués dans les bureaux qui se payent des restos tous les midis (dont la plus part des français ne peuvent même pas se payer), des chauffeurs perso, des logements gratuits avec l’argent des citoyens.
Et qu’il y avait plus de monde dans les usines, que les patrons des grosses entreprises n’avaient pas délocalisé en Asie, et que les salaires étaient mieux répartis.
Je pense que la France irait mieux aujourd’hui….. Mais ça, il fallait y penser avant…" />
Le 16/01/2014 à 17h54
En France, on utilise Firefox et on passe même de OpenOffice à LibreOffice.
Meme sur certains logiciels pro c’est valable : passage de Mapinfo à Qgis par exemple
Y’a même des ministères qui carburent à Linux
Le 16/01/2014 à 18h03
A quand la même chose dans l’enseignement, carc’est là que commence la dépendance : les gamins n’ont pas des formations ‘informatique’ au sens large mais des formations aux logiciels ‘microsoft’.
A partir de là, c’est plié, la culture informatique du grand public est partielle et on rame pour faire comprendre ça aux grands.
Le 16/01/2014 à 18h08
Je crois qu’il ne faut pas crier victoire trop vite. Les entreprises américaines, Microsoft en tête vont porter réclamation devant l’UE en prétextant une atteinte à la sacro-sainte libre concurrence.
Le tout sur fond d’accord de libre échange.
C’est bien, mais je n’ai pas encore débouché le champagne.
Le 16/01/2014 à 18h09
Le 16/01/2014 à 18h12
Le 16/01/2014 à 18h14
Y’a un truc que j’aimerais comprendre, et que manifestement personne ne cherche à mettre en avant : j’ai entendu parler, lors de nos diverses tentatives ratées de vendre le rafale, de questions sur le transfert de technologie.
Si on veut définitivement faire chier Microsoft et consorts, pourquoi ne pas carrément les obliger à balancer les sources de tout ce qu’ils nous louent ? Bizarrement le son de cloche serait un peu différent je pense (parce que vu les tarifs et la cadence de renouvellement j’appelle pas ça de l’achat).
Le 16/01/2014 à 18h31
Le 16/01/2014 à 18h33
Le 16/01/2014 à 19h02
Le 16/01/2014 à 19h09
et la France, continue avec Windows " />
Le 16/01/2014 à 19h09
Le 16/01/2014 à 19h49
Le 16/01/2014 à 19h51
C’est pas mal du tout, ça permet de faire faire des économies au pays.
Après, je ne savais pas non plus qu’il y avait un conseil national du logiciel…
Le 16/01/2014 à 20h02
Le 16/01/2014 à 20h03
Ces italiens sont mignons tout beau avec leurs logiciels libres…
…mais ils ne comprendront jamais notre exception logicielle ! " />
Le 16/01/2014 à 20h28
Le 16/01/2014 à 20h31
Le 16/01/2014 à 20h37
Le 16/01/2014 à 20h44
Personnellement je trouve cela ridicule.
En France on a: On privilégie les solutions propriétaires à tout prix parce qu’on a peur de froisser MS et que le SI et la structure vieillissantes de notre administration ne le supporteraient pas.
De l’autre on a l’Italie, qui ne songera à la solution propriétaire qu’en dernier recours, si aucun type/asso/groupe n’a songé à développer une appli libre remplissant telle ou telle fonction.
Hé ho les gars ! " />
Le juste milieu on connaît pas dans notre jolie civilisation moderne.
Mais si vous savez: considérer l’option libre et propriétaire sur le même pied d’égalité. Faire une vrai étude quoi.
Les Pro-libre doivent se prosterner devant la sagesse de l’administration italienne.
Mais, de mon côté, je les trouve aussi ridicules que les français qui s’entêtent à ne considérer que le propriétaire.
Le 16/01/2014 à 21h06
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Le 16/01/2014 à 22h26
Le 16/01/2014 à 22h58
Le 17/01/2014 à 00h29
Pourquoi ai-je lu “propriétaire”… sûrement un raccourci Italie et mafia :p
Le 17/01/2014 à 01h01
Je ne comprends toujours pas pourquoi on oppose libre et propriétaire.
Tu as un besoin, un budget et tu choisis ce qui colle le mieux.
Le but n’est pas de payer le moins cher possible, mais bien d’avoir un produit qui corresponde aux attentes des utilisateurs.
Ils feraient mieux de passer tous les véhicules de fonction de l’état chez Dacia, là, on ferait de vraies économies.
Le 17/01/2014 à 01h28
Le 17/01/2014 à 04h07
Pas étonnant que la France refuse les logiciels libres, avec l’affaire Dieudonné on a vu comme le lobby américano-banquiers est puissant chez nous.
Le 17/01/2014 à 07h02
Le 17/01/2014 à 07h24
ITALIA ITALIA ITALIA " />
Le 17/01/2014 à 07h27
Le 17/01/2014 à 07h51
Le 17/01/2014 à 08h02
Le 17/01/2014 à 08h31
Le 17/01/2014 à 08h38
Bonne nouvelle.
Le “nettoyage” de Berlusconi aura finalement servi à quelque chose.
Le 17/01/2014 à 08h40
Le 17/01/2014 à 08h58
Le 17/01/2014 à 09h32
Le 17/01/2014 à 09h57
Le 17/01/2014 à 10h03
Pour un traitement de texte et un tableur, un 32 bits suffit et tant que la machine fonctionne pourquoi la changer, certaines personnes ont des priorités, garder un logiciel parce qu’il est toujours performant sur leur machine et ils n’en demande pas plus. Evidemment les propriétaires de logiciels ont tendance à rendre leurs fichiers incompatibles. c’est là que le bas blaisse. Ce n’est pas parceque vous, vous voulez un nouveau PC pour pouvoir utiliser des jeux de nouvelle génération qu’il faut s’en prendre aux entreprises qui ne suivent le même modèle.
C’est toujours une question de la vie de leurs matériels compatibles (PC, Périphériques,etc) et de la maîtrise du logiciel par leurs employés). Si la vie de leurs machines dépasse la durée de vie un OS. Ce n’est pas leur problème, tant que ça marche.
On vous vend une voiture à essence, les distributeurs d’essence s’arrangent pour modifier le contenu de l’essence en vous poussant à changer de voiture, même pas un an après de l’avoir acheté (tout comme de nouvelles entreprise créées dans ce laps de temps avec Win 7), vous ne serez pas contant. Et bien, c’est pareil
Le 17/01/2014 à 10h04
On m’a toujours dit que l’argent était le nerf de la guerre.
Et pourtant il ne me semble avoir jamais vu le coût de toutes les licences dans l’administration versus le coût du libre avec les changements à faire.
Cela devrait être bien plus concret que de simples supputations du bien fondé de l’une ou l’autre solution.
Le 17/01/2014 à 10h24
Le 17/01/2014 à 11h23
Le 17/01/2014 à 11h28
Le 17/01/2014 à 12h26
Le 17/01/2014 à 21h47
Le 18/01/2014 à 09h06
Le 18/01/2014 à 14h08
Le 18/01/2014 à 14h45
Le 18/01/2014 à 14h48
Le 18/01/2014 à 18h18
Le 20/01/2014 à 11h18
Il y a pleins de logiciels qui ne sont pas pertinents, ou n’apportent pas beaucoup comparés à ce qu’ils coutent et imposent (prix de licence, impose un OS fermé comme windaube). Il faut s’en débarrasser… et un passage au libre est une bonne opportunité. De plus, il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes: les ingés open source d’un côté et les voleurs de libertés numériques de l’autre. Le but étant une libération numérique de l’administration, il s’agit d’aller vers un maximum d’open source (et si possible du “lean” open source). Et puis quand on voit les sommes, je reste persuadé que dans beaucoup de cas de figure, on peut re-coder en open source certaines applie vraiment critiques.