En difficulté, les MVNO souhaitent être mieux défendus par l’ARCEP
Les MVNO en barroud d'honneur
Le 19 mai 2014 à 15h17
5 min
Société numérique
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Les MVNO, ces opérateurs qui louent les réseaux des détenteurs de licence, sont-ils voués à mourir en France ? Rachetés par les grands opérateurs ou fusionnés entre eux, les MVNO souffrent d'une concurrence très importante opérée par les offres Sosh, B&You, Red, Free Mobile, etc. Leurs conditions contractuelles ne leur donnent pas les marges suffisantes pour résister, et l'ARCEP n'est pas leur plus grand défenseur depuis deux ans.
De moins en moins nombreux
En forte croissance durant quelques années, notamment en 2010 et 2011, les MVNO ont pris une belle claque avec l'arrivée de Free Mobile début 2012. Les contre-attaques d'Orange, Bouygues et SFR n'ont de plus en rien arrangé leur situation. Résultat, ces opérateurs dits virtuels sont forcés de fusionner entre eux comme PrixTel et Zero Forfait ou encore Auchan Telecom et NRJ Mobile, ou bien d'être rachetés, comme ce fut le cas de Simyo et Darty Télécom par Bouygues et certainement de Virgin Mobile par Numericable/SFR.
Début 2013, l'Autorité de la concurrence, saisie par l'association Alternative Mobile qui représente les MVNO, avait déjà pointé du doigt les freins imposés aux opérateurs virtuels. L'accès aux tarifs de gros des offres à bas prix des principaux opérateurs, ainsi que celles portant sur la 4G, tardait bien trop à finir dans les mains des MVNO selon l'autorité. Or quand on sait l'importance de ces deux types d'offres, qui ont cumulé des millions d'abonnés ces deux dernières années, on comprend très vite que l'objectif a bien été de mettre de côté ces petits opérateurs afin de contrer Free Mobile.
L'autorité précisait déjà à l'époque qu'elle « considère qu’aucune barrière technique ou tarifaire (...) ne doit être artificiellement érigée par les opérateurs de réseau, au risque de désavantager les opérateurs mobiles virtuels dans la dynamique de la concurrence ». Et elle rajoutait que « les MVNO doivent être en mesure de commercialiser leurs offres dans les mêmes délais que leurs hôtes », ce qui n'a évidemment pas été le cas. Une différence de traitement qui a constitué « un frein qui vient brider la capacité des MVNO à innover et à explorer la demande en limitant de fait leur autonomie commerciale ». De quoi tuer le poussin dans l'œuf.
Le rôle de l'ARCEP pointé du doigt
Tout ceci est-il forcément la faute de Free Mobile ? En partie mais pas toujours directement. Ses offres ont sans contestation un poids important dans la stagnation voire le déclin de certains MVNO (mais pas tous), et les réactions des autres opérateurs n'ont fait que renforcer cette situation. Mais c'est surtout la réaction de l'ARCEP qui gêne Alternative Mobile. Selon Les Échos, l'association estime que les intérêts des MVNO ne sont pas assez défendus par l'Autorité de régulation des télécoms. Cette dernière est de plus accusée d'utiliser ces opérateurs comme des variables d'ajustement pour la concurrence. La présence de Free Mobile rendrait ainsi les opérateurs virtuels sans grand intérêt.
La problématique numéro un est tout d'abord que les moyens de faire plier les grands opérateurs sont limités. L'ARCEP elle-même ne peut obtenir tout ce qu'elle souhaite. Afin d'améliorer cette situation, Alternative Mobile compte s'immiscer dans la future loi sur le numérique d'Axelle Lemaire et y intégrer une disposition pour une reconnaissance juridique du rôle des MVNO et sur une protection spécifique de l'ARCEP.
« Ils ne renaîtront pas demain quand on sera revenus à trois opérateurs »
Léonidas Kalogeropoulos, le délégué général d'Alternative Mobile, a ainsi expliqué que les opérateurs virtuels souhaitent « surtout que le degré d'attention que l'on nous porte ne dépende pas que de l'intensité concurrentielle du moment. (...) Il est très important de veiller au développement pérenne des MVNO, qui sont les garants de la concurrence, de l'animation et de l'innovation sur le marché, en particulier dans le contexte d'un retour à trois opérateurs. » Et quand on sait que le gouvernement et certains opérateurs souhaitent resserrer le marché afin d'augmenter leurs marges et relancer leur croissance, l'avenir des MVNO est clairement un point central, car en cas de disparition, « ils ne renaîtront pas demain quand on sera revenus à trois opérateurs » note fort justement Kalogeropoulos.
Afin de résister, pour ne pas dire survivre, les petits opérateurs comptent en tout cas encore se battre, même si certains ont déjà baissé les bras comme Virgin Mobile. Alternative Mobile va par exemple s'appuyer sur le rachat de SFR par Altice/Numericable pour demander une régulation de leurs tarifs de gros à l'Autorité de la concurrence, ceci afin de pouvoir proposer des offres équivalentes.
Avec la très probable vente de Virgin Mobile à Numericable/SFR, la part de marché des MVNO va surtout sombrer. Au 31 mars dernier, ces opérateurs captaient 11,3 % du marché en France métropolitaine selon le dernier bilan de l'ARCEP. Cela représente 8,455 millions de cartes SIM. Sans Virgin, cette part pourrait tomber à 9 % du marché. Et nous ne sommes pas à l'abri d'autres acquisitions. De quoi affaiblir un peu plus encore les petits opérateurs si l'autorité de régulation maintient le statu quo.
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« Ils ne renaîtront pas demain quand on sera revenus à trois opérateurs »
Commentaires (41)
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Le 19/05/2014 à 15h25
la fête est finie
les MVNO n’ont plus aucune raison d’exister.
d’autant plus que avant janvier 2012, ils n’ont pas joué leur rôle correctement
Le 19/05/2014 à 15h27
Damn, me faut un café, j’ai lu “Les MMO souhaitent être mieux défendus par l’ARCEP” et je me demandait ce qui pouvait bien se passer. " />
Le 19/05/2014 à 15h39
Le 19/05/2014 à 15h40
Le 19/05/2014 à 15h46
Le 19/05/2014 à 15h51
Le 19/05/2014 à 15h57
L’offre la plus intéressante pour moi chez les MVNO, c’est celle de virgin avec 3h, SMS/MMS illimités et 1Go pour 9,99€.
J’espère que quand ils vont se faire racheter elle existera toujours, car je me tâte de changer pour celle-ci en remplacement de celle de bouygues à 14.99€ 2h, SMS/MMS illimités et 1Go.
Le 19/05/2014 à 16h32
Maintenant que les opérateurs historiques ont tous une filiale low cost (B&You, Sosh et Joe Mobile) les MVNO ne peuvent plus vraiment rivaliser. La seule solution pour rendre à nouveau les MVNO concurrentiels, ce serait imposer de nouvelles obligations aux opérateurs historiques ce qui aurait pour effet de faire monter le prix de leurs offres low cost, et je ne vois pas en quoi cela pourrait être bénéfique pour le consommateur…
Le 19/05/2014 à 16h44
Souvent plus chers, ces MVNO vont raccrocher. C’était souvent des opérateurs à thème avec des pubs flashy et tendance. Eh oui les jeunes, maintenant va falloir prendre Orange comme papy et mamy.
Le 19/05/2014 à 17h01
Pauvre Jean-Ludo !
Sa présidence de l’arcep restera dans les annales de l’économie française.
Virgin disparaissant, le marché des MVNOs va tranquillement rejoindre les 3⁄4% de part de marché
Le 19/05/2014 à 17h06
Ils ont été créé pour baisser les prix. Ils ne l’ont pas entièrement fait (à tort ou à raison), aujourd’hui le marché a changé, donc leur utilité est caduc. J’entendais récemment à la radio qu’ils en existait plus de 120 " /> Les seuls qui resteront sont ceux qui sont sur des marchés de niche, délaissés par les gros opérateurs (comme les communications vers les pays étrangers).
Le 19/05/2014 à 17h35
Le 19/05/2014 à 17h37
A une époque il y avait NRJ Mobile qui était bien. Durée de la recharge illimitée, mon père a encore l’offre. Mais depuis ils ont changé les offres pour gagner plus d’argent du coup ils perdent des clients.
Le 19/05/2014 à 17h56
Et oui l’inventeur du premier forfait sans engagement français en 2009, Virgin mobile, disparaît et d’autres vont suivre.
Le 19/05/2014 à 18h06
allez on recommence..
en quoi l’arcep a protégé free ???
c’est sûr que XN magouille avec ses potes au niveau tarif…
tu as raison, free mobile n’a rien révolutionné
" />
Le 19/05/2014 à 18h28
Le 19/05/2014 à 18h37
Depuis que j’ai quitter un fournisseur propriétaire de réseau au début des années 2000 (il n’existait que des cartes prépayées à 10 ou 12 euros en moyenne par mois minimum, avec numéro valide pendant 5-6 mois sans recharge, et des forfaits de 2h à plusieurs dizaines d’euros/mois), ces petits opérateurs sans réseau propriétaire m’ont satisfait : des petits tarifs qui faisaient “cheap” ou radin pour beaucoup de gens.
Avant 2012 et Free mobile, je dépensais en moyenne 4-5 euros/mois en carte prépayée, aujourd’hui 2 euros/mois, voire parfois 5 euros avec internet, grâce à un fournisseur sans réseau propriétaire.
Dommage pour Virgin Mobile, Zéro forfait (et d’autres?), mais s’il y a un retour à 3 réseaux mobiles, je ne pense pas avoir plus de raison de changer pour l’un de ces fournisseurs propriétaires de réseau, fut-il 4G LTE avec appels illimités à l’étranger dans 100 pays y compris les Iles Fudji.
Le 19/05/2014 à 18h51
J’avais un des premiers forfaits Bouygues Telecom et, en euros, il me coûtait 38€ et j’avais 2h d’appels mais je parle de ça, c’était en 1996 et je suis resté chez eux jusqu’en 2010 où j’ai arrêté pour un forfait Orange avec mon iPhone.
Mais depuis que Free est arrivé et que BT a répliqué, je suis revenu sur BT via B&You et je l’ai un peu gonflé à 25€/mois avec 5Go de Data en 4G et ça me suffit, car je m’en sert surtout pour Google Map et trois conneries comme ça.
Pas de Youtube ou Dailymotion, pour ça, j’attends d’être en Wifi.
Le 19/05/2014 à 19h04
Avec un opérateur de moins … on peut penser que les MVNO vont disparaître : eux ont réellement un poid dans l’achatde leurs minutes et ils peuvent négocier entre les concurrents.
Le 19/05/2014 à 19h07
Le 20/05/2014 à 12h10
Le 20/05/2014 à 12h13
Aller on va ressortir les arguments alors
Le 20/05/2014 à 12h24
Le 20/05/2014 à 12h40
Le 20/05/2014 à 14h00
“La licence a été cédée a des prix beaucoup plus bas. ”
–> “1⁄3 de frequence pour 1⁄3 du prix.”
Plus précisément : 1⁄3 de fréquence pour (1⁄3 du prix payé par les autres + inflation), soit 240 millions (alors que le tiers du prix des autes eût été de 206 millions).
“ Les terminaisons d’appels vocaux et SMS ont été longtemps à l’avantage de Free”
Terminaison d’appel avantageuses pendant 18 mois, contre 15 ans pour BT. Très clairement rappelé par l’Arcep.