Google fait un traitement chirurgical du droit à l’oubli
"nom"+"titre" site:URL
Le 03 juillet 2014 à 15h40
4 min
Droit
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Google a donné droit à une requête sur le droit à l’oubli visant un article de la BBC. L’article en cause très critique sur le numéro un de Merrill Lynch, Stan O’Neal. Du coup, plusieurs gros titres de presse se sont intéressés à ce cas. Seulement, comme nous allons le voir, le cas n’est pas si simple. Au-delà, nous avons aussi découvert que Google faisait un traitement chirurgical sur le déréférencement des actualités soumises au droit à l’oubli.
L’article de la BBC en cause date de 2007. Il raconte comment O’Neal a dû quitter Merrill Lynch après de trop nombreux investissements imprudents. Le contenu est évidemment toujours disponible sur le site de la BBC, mais à l’instar de Next INpact, la BBC a reçu une notification de Google l’informant que ce contenu ne serait plus montré dans les résultats de recherche en Europe. L’auteur de l’article a illico publié une nouvelle actualité pour dénoncer ce coup d’éponge incompréhensif sur son travail.
Quel est le fondement juridique de cet effacement ? Depuis le 13 mai 2014, la Cour de Justice oblige et donc charge Google d’avoir à effacer les données nominatives qui sont « obsolètes, non pertinentes ou inappropriées ». Quiconque saisit le moteur peut ainsi exposer que telle page qui le cite nommément présente désormais ces défauts. Et Google a le devoir d’analyser les faits puis prendre une décision, comme le ferait une autorité de contrôle sur les données personnelles.
Seulement le cas de cet article de la BBC est intéressant.
Un article toujours référencé
La procédure suivie par Google a été répercutée dans de nombreux articles de presse anglophone. Seulement, vérification faite en Europe, dont sur Google France, l’article est toujours référencé avec la requête "O'Neal"+"merrill's mess" site:BBC.co.uk, laquelle va cibler cet article avec le nom d’O’Neal.
Que Google accepte de déréférencer le nom d’une personnalité aurait été une décision surprenante. Pourquoi ? Simple : la Cour de justice européenne a considéré que les personnes qui jouissent d’une certaine notoriété ne peuvent allègrement raboter le droit à l’information sur les moteurs. Dans un tel cas, en effet, le droit à l’information prime. Alors, qu’en est-il ici ? Si l’article est toujours en ligne, c’est sûrement en raison de ses commentaires où plusieurs internautes ont réagi. Seulement, on nage ici en plein brouillard : nous avons « googlisé » chacun des noms des auteurs des commentaires en ciblant le titre de l’article et le site de la BBC, tous renvoient des retours !
Le traitement chirurgical de Google
Selon des tests avec d’autres actualités « oubliées », nous avons cette fois pu facilement retrouver le nom de la personne à l’origine des demandes d’effacement (nous ne citerons pas d’exemple précis volontairement, par respect pour leur choix).
Comment ? En ciblant « nom »+« titre de l’article » et en soumettant cette requête sur Google.fr puis Google.com. il suffit alors de comparer les résultats.
L’autre enseignement est que les articles dénoncés à Google restent référencés presque totalement. Google fait en effet un traitement chirurgical : il n’efface que l’association du nom avec l’article ou tel mot. Certes, la situation est moins grave que celles que l’on pouvait craindre, mais elle reste problématique : Google alerte un site qu’un de ses contenus ne sera plus référencé, mais le moteur se contente de donner le lien litigieux. Il se refuse au-delà à révéler les raisons ou l’identité de la personne qui a été à l’origine de la demande.
Google fait un traitement chirurgical du droit à l’oubli
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Un article toujours référencé
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Le traitement chirurgical de Google
Commentaires (36)
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Abonnez-vousLe 03/07/2014 à 15h43
Z’êtes culottés à NXi, de créer du référencement sur des personnes ayant demandé le droit à l’oubli " />
Le 03/07/2014 à 15h45
Franchement, je ne comprend pas pourquoi on peu deference des articles de journaux.
Le droit à l’oubli n’est rien d’autre qu’un droit au blanchiment et à la manipulation de l’information.
Le 03/07/2014 à 15h47
maestro va adorer ce titre " />
Google fait un traitement chirurgical du droit à l’oubli
Le 03/07/2014 à 15h54
Le 03/07/2014 à 15h54
Le 03/07/2014 à 16h03
Oui mais non.
A quoi sert un moteur de recherche si on lui cache des elements ??
Cacher l’information c’est le debut de la désinformation.
Et les criminels, ce ne serait qu’un retour de baton bien merité (quel est la fraction d’employeurs à faire une recherche ?)
Malhonnete un jour, malhonnete toujours comme disait ma grand mere.
Le 03/07/2014 à 16h17
Le 03/07/2014 à 16h23
Le 03/07/2014 à 16h30
Le 03/07/2014 à 16h41
Le 03/07/2014 à 18h05
Je crois que le truc qui est complètement passé à côté de la plaque avec le droit à l’oublie, c’est la durée après acte/publication qui est trop courte… Cela ne devrait déjà être possible que pour des informations ayant plus d’une décennie pour commencer.
Et cela ne devrait pas être possible de réclamer un droit à l’oublie dans le cas d’affaire publiques, c’est d’ailleurs ce qui me semble être précisé dans cet article.
Le 03/07/2014 à 20h07
Par traitement chirurgical, on entend “ablation” ? ^^;
Le 03/07/2014 à 21h29
Google c’est le mal m’voyez
Le 04/07/2014 à 07h20
Le 04/07/2014 à 07h26
Le 04/07/2014 à 07h45
Le 04/07/2014 à 07h48
Le 04/07/2014 à 07h57
Le 04/07/2014 à 08h02
Le droit à l’oubli est juste une atteinte à la liberté d’expression et entraine une forme de révisionnisme.
Imaginez si vous aviez grandi dans un monde où le droit à l’oubli avait été d’application, si les noms de certains individus avaient été expurgés des livres d’histoire, … Parceque c’est bien cela qui nous guette: le droit à l’oubli va priver les historiens des outils de recherche adaptés aux technologies de l’information moderne. On ne va tout simplement plus pouvoir se renseigner sur les vérités judiciaires passées, on ne va plus avoir accès aux articles de presse décortiquant les problèmes de leurs époques, … On est juste occupé à permettre la construction d’une société au passé sélectif.
Le 04/07/2014 à 08h35
Le 04/07/2014 à 08h37
Amis lecteurs, ne prenez pas des cas particuliers pour en faire des généralités…
La question du droit à l’oubli c’est aussi :
Imaginez si on vous traite à tort de délinquant sexuel et que la nouvelle se répand sur le net avec vos noms, prénoms et adresses… On laisse tout passer et pour le restant de votre vie et celle de vos enfants une recherche sur le net aboutira à tout ça ???
D’un autre côté, les premières personnes qui usent du droit à l’oubli sont certainement celles qui ont le plus à gagner dans l’histoire (normal non ?) Donc les affaires génantes, les personnages publics, les politiques qui trainent des casseroles vont s’en servir…
Alors, le sujet n’est pas simple, évitons de tomber dans les extrèmes ! :)
Le 04/07/2014 à 08h47
Le 04/07/2014 à 08h55
Le 04/07/2014 à 09h05
Le 04/07/2014 à 09h06
Le 04/07/2014 à 09h15
Le 04/07/2014 à 09h24
Le 04/07/2014 à 09h42
Le 04/07/2014 à 09h44
Le 04/07/2014 à 09h48
Le 04/07/2014 à 10h07
Le 04/07/2014 à 10h15
Le 04/07/2014 à 11h10
Le 04/07/2014 à 12h23
Le 04/07/2014 à 12h23
Le 04/07/2014 à 14h01
“nom”+“titre” site:URL
ah ouais, ça fonctionne bien ce truc :3
Et pour comparer, pas besoin de voir entre google fr et google com, suffit de remplacer le nom par une phrase random qui est dans l’article du dit site pour que ça s’affiche dans les résultats…