Inbox, le projet qui veut révolutionner la gestion des emails
Mais les habitudes ne se changent pas si facilement
Le 08 juillet 2014 à 14h50
5 min
Logiciel
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Une équipe constituée d’anciens étudiants du MIT et de plusieurs entreprises, dont Dropbox, s’est attelée à la gestion des emails et aux limites imposées par certains protocoles. Ils proposent donc Inbox, un moteur de synchronisation qui se destine à un grand nombre de services et qui doit permettre aux applications tierces de gérer les emails de différentes manières.
Un moteur de synchronisation qui joue le rôle de médiateur
Le principe d’Inbox est relativement simple et est comparable à l’API Gmail récemment présentée par Google. Le but n’est pas de remplacer le protocole IMAP par exemple, mais de présenter les données autrement pour permettre aux applications une gestion plus originale des courriers. Ce ne sont pas les actions telles que la rédaction ou la réponse à un courrier, mais davantage le classement, la remise à plus tard et ainsi de suite. Inbox, qui est un moteur de synchronisation, élargit simplement ce concept à plusieurs services.
Inbox est un composant qui fait interface entre les services emails et l’application. Il est issu du travail d’un groupe constitué d’anciens étudiants du fameux MIT (Massachussetts Institute of Technology), d’anciens employés de Dropbox ou encore de Christine Spang, anciennement ingénieur logiciel sur le noyau Linux quand elle travaillait chez KSplice, depuis rachetée par Oracle. Leur objectif était de proposer une boite à outils qui s’affranchirait des limites imposées par des protocoles tels que l’IMAP ou MIME, l’encodage des caractères, etc.
Un code open source pour devenir une référence...
Pour qu’il soit accessible à tous et qu’il puisse devenir une « référence », voire un standard, le code source est déposé dans GitHub et est disponible pour tous les développeurs intéressés sous licence GNU Affero GPL. Actuellement, Inbox sait gérer les comptes Gmail, Outlook.com et Yahoo mais il ne s’agit que d’une préversion du moteur. Plus tard, tous les comptes emails basés sur IMAP seront pris en charge, et pas seulement. Le support d’Exchange via Active Sync est en cours de développement, et il sera disponible plus tard durant un bêta test privé.
Ce que veut l’équipe en charge d’Inbox, c’est une nouvelle manière de concevoir le courrier électronique, sans pour autant imposer la leur. Voilà pourquoi le projet accouchera d’un moteur et pas directement d’une application. Le moteur en question repose sur une API REST (REpresentational State Transfer) et est en fait seulement la première étape des travaux. La deuxième phase consistera à lancer un programme Inbox Developer plus tard dans l’année qui permettra de tester un service directement prêt à l’emploi. Il s’agira d’une étape importante car on s’acheminera alors vers une commercialisation du produit, d’autant que le programme donnera accès à d’autres services, dont Exchange justement.
... voire un futur standard
L’étape finale sera de loin la plus compliquée et la plus ambitieuse : faire d’Inbox un nouveau standard. Le moteur serait alors proposé en remplacement de tous les anciens protocoles au lieu simplement d’être une couche d’abstraction, à la manière d’API Gmail. Comment opérer un tel changement ? Dans les grandes lignes, les services et les applications, plutôt que de s’appuyer sur IMAP, MIME et autres, seraient fondés sur Inbox, qui deviendrait alors une technologie à part entière. Pour continuer dans l’analogie avec l’API Gmail, cela reviendrait à un abandon de facto de l’IMAP si tous les clients email utilisaient uniquement l’API.
Michael Grinich, ancien ingénieur chez Dropbox et fondateur d’Inbox, a indiqué à TechCrunch qu’il avait rédigé sa thèse au MIT sur les outils emails en général et qu’il s’était rendu compte que les applications avaient beaucoup de mal à créer de nouveaux usages à cause des limitations « de la plomberie sous-jacente ». Mais si le concept général se rapproche de l’API Gmail, le site officiel du projet préfère mettre les points sur le « i » : « Inbox est une entreprise de courrier électronique. Google est une entreprise de publicitaire. Ce produit est notre point central et il ne sera pas « retiré » de manière inattendue ».
Il faudra affronter l'inertie du monde de l'email
Seulement voilà : changer le monde dans le domaine de l’email est difficile. Les habitudes ont la vie dure et l’inertie y est conséquente. Si Inbox remplit sa mission et devient utilisé par un nombre croissant d’applications, la partie ne sera pas gagnée pour autant. Et pour cause : plus le temps passe, plus les sociétés telles que Google, Microsoft ou encore Yahoo, orientent l’utilisateur vers leur webmail. La concentration des services s’y fait d’autant plus facilement et, bien entendu, il est plus simple d’y diffuser de la publicité via sa propre infrastructure. De fait, les webmails ont les faveurs des utilisateurs et il ne sera pas simple de changer de comportement.
Les développeurs intéressés pourront en apprendre davantage sur le site officiel du projet. Des exemples de code sont fournis, ainsi que de la documentation, des SDK pour iOS et JavaScript (en attendant que d’autres arrivent).
Inbox, le projet qui veut révolutionner la gestion des emails
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Un moteur de synchronisation qui joue le rôle de médiateur
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Un code open source pour devenir une référence...
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... voire un futur standard
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Il faudra affronter l'inertie du monde de l'email
Commentaires (26)
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Abonnez-vousLe 10/07/2014 à 11h10
Le 08/07/2014 à 16h22
Le 08/07/2014 à 16h38
Le 08/07/2014 à 16h42
Le 08/07/2014 à 16h54
Le 08/07/2014 à 17h12
Le 08/07/2014 à 17h16
Dropbox pousse à l’utilisation de Inbox en proposant 1 Go de plus sur la dropbox si on installe sur son téléhone.
J’ai testé.
Ce n’est qu’une façon de présenter et dispatcher ses mails entre “à lire maintenant” “à lire plus tard”.
Bref … c’est bien, mais j’ai quand même giclé " />
Le 08/07/2014 à 17h22
Le 08/07/2014 à 17h29
Personne ne l’a encore fait donc je me lance " />
Le 08/07/2014 à 19h10
Le 08/07/2014 à 20h23
Apparement ça ne parait clair à personne ce qu’est exactement Inbox. Un peu plus de détails dans l’article seraient bienvenus !
Le 08/07/2014 à 21h45
En fait ce n’est pas la nature d’Inbox qui pose problème, mais ce que ce eeuuhhh… protocole est supposé réaliser.
Permettre la création de nouveaux usages ? Mais quels nouveaux usages peut-on créer à propos de simples e-mails ? C’est juste du texte, menfin… C’est un peu comme si on me disait que le courrier papier a encore des capacités d’évolution alors que j’ai beau y réfléchir, je ne vois pas du tout en quoi.
En supplément, j’ai toujours détesté l’IMAP alors vouloir le supplanter… Oui je suis un vieux con qui roule toujours en POP " />
Le 08/07/2014 à 21h55
Le 08/07/2014 à 22h49
Le 09/07/2014 à 04h34
Le 09/07/2014 à 15h15
…
groupe constitué d’anciens étudiants du fameux MIT (Massachussetts Institute of Technology), d’anciens employés de Dropbox ou encore de Christine Spang, anciennement ingénieur logiciel sur le noyau Linux
…
C’est bizarre comme formulation:
Les «anciens étudiant de», ce ne sont pas des «diplômés de» ?
Ou alors, ils ont été jetés avant la fin de leurs études ?
Le 09/07/2014 à 15h18
Et puis si IMAP ne leur plait pas, il existe déjà un autre standard " />
Le 08/07/2014 à 14h55
Cool si ça voit le jour !
Le 08/07/2014 à 15h04
Voilà qui sera promis, comme Wave, à un brillant avenir. " />
Le 08/07/2014 à 15h16
S’ils avaient en plus la bonne idée d’intégrer le projet Caliop pour rendre le tout prism-proof, ce serait encore mieux.
M’enfin, je dis ca, je dis rien, hein. " />
Le 08/07/2014 à 15h24
Comme j’y connais pas grand chose j’ai quelques questions (qui pourront paraitre idiotes auprès des connaisseurs, un peu d’indulgence donc) :
Le moteur serait alors proposé en remplacement de tous les anciens protocoles au lieu simplement d’être une couche d’abstraction
En quoi c’est mal les couches d’abstraction ?
cela reviendrait à un abandon de facto de l’IMAP si tous les clients email utilisaient uniquement l’API.
Qu’est-ce que ça va me changer si demain Thunderbird (exemple) utilise Inbox ?
De fait, les webmails ont les faveurs des utilisateurs et il ne sera pas simple de changer de comportement.
En quoi ça va changer les comportements si -par miracle- Inbox devenait un standard pour tous les géants du secteur ?
Y’a pas le risque que ça se rajoute aux protocoles existants plutôt que de remplacer quoi que ce soit ?
Le 08/07/2014 à 15h28
Je trouve ça dingue que tous les services mails innovant commencent par supporter Gmail/Outlook/Yahoo alors qu’il serait beaucoup plus simple de commencer par supporter l’e-mail dans son plus simple appareil, à savoir l’IMAP. IMAP est standardisé et de fait cela marcherai directement avec les fournisseurs in du moment.
Mais non, il faut toujours tout faire à l’envers " />
Le 08/07/2014 à 15h46
Le 08/07/2014 à 16h05
Le 08/07/2014 à 16h12
Au début ça m’emballait bien…
Le 08/07/2014 à 16h19