Alors que l’offre Netflix sera présentée à la presse le 15 septembre prochain, Reed Hastings a déjà distillé à quelques journalistes les premiers éléments, spécialement sur l’état des négociations avec les opérateurs français.
Dans une longue interview à Télérama accordée début juin, mais publiée cette semaine, le numéro un de Netflix vient d’indiquer qu’il était en négociation avec Orange, SFR et Free. Interrogé sur les conditions de déploiement de son offre en France, Over the Top (OTT) ou non, Reed Hastings a admis en effet que des discussions étaient en cours avec ces trois opérateurs, mais « tout dépendra des conditions financières. »
Ce rapprochement nous a été confirmé voilà peu chez Free, qui se refuse cependant à faire d’autres commentaires. Si l’aveu d’Hastings date de début juin, depuis on sait qu’Orange a pris ses distances du moins en France : « Je ne souhaite pas qu'Orange soit le cheval de Troie de Netflix » exposait Stéphane Richard fin juillet, sous-entendu : les abonnés ne bénéficieront pas d’une offre attachée aux services du FAI mais devront passer par la voie du site Netflix. Dans le même temps Orange admettait également qu’il poursuivait ses négociations pour être distributeur de Netflix mais dans d’autres pays. Des discussions se sont également nouées sur un point capital « qui consiste à voir comment cet opérateur peut prendre en charge une partie du coût d’acheminement des images puisque Netflix consomme beaucoup de bande passante. Il est normal qu’il y ait une forme de contribution » admettait Stéphane Richard.
Netflix contribuera en France
Interrogé par Télérama sur son installation aux Pays-Bas, choix qui avait agacé Aurélie Filippetti et les ayants droit français puisqu’il évite de se soumettre aux obligations fiscales et contributives à la création, Hastings rétorque que sa contribution sera bien réelle, « en produisant des contenus et en achetant des droits. Nous créerons de l'emploi. Les créateurs nous voient comme un atout, qui fait monter les prix », avant d’insister : « quand il y a des gros chèques à la clé, les artistes ont envie de créer des contenus ! »
Il rappelle aussi qu’à partir de 2015, les prestataires de services sur Internet devront facturer la TVA du lieu du domicile du consommateur, et non plus au lieu où est installée l’entreprise qui fournit ce service. Du coup, Netflix contribuera au regard de la TVA à l’enrichissement des caisses de Bercy. Par contre, pour les autres impôts, c’est bien le droit néerlandais qui s’appliquera, avec tous les charmes d’optimisation fiscale qu’il propose.
Netflix et la chronologie des médias
Enfin, Netflix semble se soucier assez peu de la question de la chronologie des médias. Elle « n'est pas un problème, car nous diffusons surtout des séries, qui ne sont pas soumises à cette réglementation ». C’est là un pied de nez au ministère de la Culture qui a initié des discussions avec les acteurs de la filière cinématographique. Des négociations ont en effet lieu actuellement afin de bouger les fenêtres d’exposition des œuvres. Et pour inciter les plateformes à en profiter, la Rue de Valois entend ramener la fenêtre de la vidéo à la demande par abonnement à 24 mois mais seulement pour celles qui signeront un chèque au profit de l’exception culturelle.
Sur l’arrivée de Netflix, Pierre Lescure, aux Universités d’été du PS a souligné qu’il proposait déjà avec son rapport diverses solutions (dont cette logique de carotte), regrettant dans le même temps « la frilosité » de certains acteurs bien installés qui n’ont pas à les prendre en compte. « Il faut être offensif sur tous les sujets ! » exhorte-t-il, avant de constater « il n’y a pas eu beaucoup des 80 mesures [de son rapport] qui ont été suivies d’effet ». « Il existe un service français développé par Canal Plus qui va proposer plus de films que Netflix » insistera Pascal Rogard, numéro un de la SACD qui taclera sans plus de nuance, la concurrence « déloyale » de Netflix, chaudement installé aux Pays-Bas.
Du côté de Bouygues Télécom, celui-ci nous a également confirmé cet été être en discussions, sans l'ombre d'un détail supplémentaire.
Commentaires (24)
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Ouh la photo, Marc est déjà en forme dès le lundi matin.
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Cette photo est juste magique. " />
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vivement le 15 septembre, ça permettra (peut-être, peut-être pas) d’arrêter de présenter netflix comme un messie.
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Netflix, le truc le plus inutile de l’année : payer 8 Euros par mois pour des vieilleries en illimité, youpi. " />
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Et si, le probleme venait tout simplement des acteurs franchouillards ?
Netflix, Amazon, Spotify, etc… Ce sont un peu les “Free”, mais en un “peu plus” grand.
Ils foutent en l’air le petit systeme bien protectionniste Français, et au passage, le véritable “racket” qui à (trop) bien profité à ces vieux acteurs.
Ils n’ont pas su voulu s’adapter, ils ont tout fait pour protéger leur petit pré carré…. Ils ont regardé tout ca de haut, un peu méprisant….
Et donc à force de se croire protégés par le politique, ils se sont endormis.
C’est con pour eux, ils pensaient pouvoir être à l’abris grâce à des conneries de type HADOPI, mais non… Ils ne croyaient pas au service de type Spotify, Netflix etc… Tant pis pour eux, ils ne l’ont pas fait, (ou tellement mal que ça en devenait une marque d’irrespect flagrante !) D’autre l’ont fait.
Le reveil est rude, dommage. Mais c’est juste une réaction normal d’une population qui en a un peu marre de voir toujours les même choses et d’avoir été prise trop longtemps pour des cons portefeuilles.
Qu’ils ne viennent pas pleurer maintenant. On les avaient prévenu…. Mais pardon… Eux, ce sont les “élites”…
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qqun aurait des infos Concernant les BBox de Bouygues?
merci
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la SACD qui taclera sans plus de nuance, la concurrence « déloyale » de Netflix, chaudement installé aux Pays-Bas.
C’est peut-être moi qui n’ai jamais rien compris à l’Europe, mais je ne vois pas le problème.
C’est justement le but de l’UE d’avoir un marché libre entre tous ses membres.
Netflix n’est pas installé “bien au chaud” aux Pays-Bas, il est installé en Europe.
D’ailleurs en toute logique, rien ne devrait empêcher un citoyen français d’accéder au catalogue de Netflix aux Pays-Bas depuis le début, mais bon ça c’est peut-être moi qui ai encore mal compris l’intérêt de l’Europe.
Si la réglementation est mal faite ou ne convient pas, faut sortir de l’Europe, pas taper sur les sociétés qui ne font que respecter la loi.
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