La CGT lance une campagne pour le « droit à la déconnexion »
Un peu comme les ayants droit avec Hadopi
Le 05 septembre 2014 à 08h40
4 min
Droit
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Alors que l’Allemagne songe à une nouvelle législation « anti-stress » pour ses travailleurs hyperconnectés, la CGT vient de lancer en France une campagne d’envergure afin de plaider pour un « droit à la déconnexion » des salariés.
Suite au développement d’Internet et des smartphones, nombreux sont les salariés qui « ramènent » dorénavant du travail à la maison, par exemple en répondant à des emails ou à des coups de fil à caractère professionnel depuis leur domicile, parfois tard le soir ou durant les week-ends. Aujourd’hui, selon la CGT, ce sont ainsi 75 % des cadres et 39 % des salariés qui « déclarent utiliser les nouvelles technologies pour leur usage professionnel sur leur temps personnel ».
Le syndicat s’inquiète : « Ce travail réalisé à la maison ou dans les transports n’est en général ni reconnu ni comptabilisé, et dépasse très souvent les limites horaires imposées par la loi. » L’organisation regrette que les nouvelles technologies « permettent une disponibilité permanente et sans limites » des salariés, ce qui remettrait en cause le « fondement du droit du travail qui garantit que le lien de subordination entre le salarié et l’employeur doit être temporaire et délimité dans le temps ».
Coup d'envoi d'une campagne nationale
Hier, la CGT a donc lancé une vaste campagne censée durer jusqu’à l’année prochaine. Concrètement, le syndicat appelle les cadres, ingénieurs et techniciens à participer à une consultation destinée à évaluer leur temps de travail exact. « Cette consultation sera utilisée dans chaque entreprise ou administration pour exiger des négociations pour obtenir un droit à la déconnexion et une réduction effective du temps de travail des ICT (ndlr : ingénieurs, cadres, techniciens) ». Une pétition « pour le droit à la déconnexion » a également été lancée sur Internet, et une campagne « virale » (via les réseaux sociaux…) est d’autre part prévue.
La CGT milite pour un « droit à la déconnexion »
Mais que faut-il comprendre par « droit à la déconnexion » ? En fait, la CGT espère pouvoir encadrer davantage l’usage des TIC « pour protéger le repos et la vie privée » des travailleurs. Elle demande ainsi à ce que des négociations obligatoires soient instituées « dans chaque entreprise sur l’utilisation des outils numériques ». Le point central de ces discussions pourrait reposer sur l’instauration de « plages de trêve de mails », durant des périodes correspondantes « au moins aux durées minimums de repos » entre chaque jour travaillé- que la CGT souhaiterait voir passer à 13 heures, contre 11 heures consécutives actuellement.
D’autre part, le syndicat souhaiterait que le droit du travail soit modifié, afin que « l’envoi de sollicitation/information professionnelle la nuit ou le dimanche » soit formellement interdit pour les salariés dont le contrat de travail ne prévoit pas d'activité professionnelle durant ces périodes.
Une problématique qui préoccupe de plus en plus
Si la campagne de la CGT débute tout juste, rappelons que les sénateurs socialistes ont déposé il y a quelques semaines une proposition de résolution prônant le « rétablissement d'une frontière nouvelle entre vie privée et vie professionnelle », dont ils estiment qu’il s’agit d’une « nécessité absolue ». Le texte, qui n’a pas encore été débattu dans l’hémicycle, retient notamment que « l'accès permanent aux courriels professionnels a pu se révéler désastreux et entraîner une forme d'épuisement alimentée par l'impression de ne jamais décrocher de son travail » (pour en savoir plus, voir notre article).
Le sujet suscite également l’intérêt de l’Assemblée nationale, puisqu’il figure parmi les pistes de travail de la « commission numérique » installée avant les vacances et co-présidée par le député Christian Paul.
La CGT lance une campagne pour le « droit à la déconnexion »
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Coup d'envoi d'une campagne nationale
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La CGT milite pour un « droit à la déconnexion »
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Une problématique qui préoccupe de plus en plus
Commentaires (78)
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Abonnez-vousLe 05/09/2014 à 13h13
Pour ma part j’ai un peu de mal à comprendre ce problème. Personnellement je n’ai jamais cherché à savoir si je pouvais accéder à ma boite mail pro depuis chez moi, comme je n’ai jamais cherché à lire mes mails persos au boulot.
Bien sûr on va me parler pression du patron, risque de perdre son poste etc… et bien je m’en tape. Si mon patron n’est pas content que je ne lise pas mes mails pros depuis chez moi, tant pis pour sa tronche, il peut bien me virer, j’accorde énormément plus de valeur à ma tranquillité, mon repos et le temps à consacrer à ma famille, qu’à mon poste.
Le 05/09/2014 à 13h13
Le 05/09/2014 à 13h22
Le 05/09/2014 à 13h46
Le 05/09/2014 à 13h48
Et après on s’étonne qu’ils sautent par la fenêtre chez Orange !
N’oubliez pas ceux qui travaillent dans la santé ou un 1er mai, un dimanche après-midi ou une nuit du vendredi au samedi bah, c’est des horaires de travail
et le cadre de santé qui rappelle des infirmières sur leur portable (n° utilisé pour les plans blancs normalement) en plein milieu de leurs congés parce que leur collègue est en burn-out et qu’il faut la remplacer immédiatement…
monde de merde donc droit à la déconnexion, c’est un minimum !
Le 05/09/2014 à 13h48
Le 05/09/2014 à 13h52
Le 05/09/2014 à 13h59
Le 05/09/2014 à 14h43
Je suis complètement pour, il y a des entreprises en Allemagne qui forcent les boites mails des personnes en congés à refuser les mails. L’émetteur reçoit un mail lui indiquant que la personne est en congés ainsi que son backup durant la période. (histoire d’avoir quelqu’un à contacter quand même)
Après si le projet nécessite des interventions le soir, le week-end ça veut dire qu’il faut mobiliser des personnes en astreinte. Enfin, ça c’est la situation idéale.
Perso, je ne me foule plus à la tâche depuis que j’ai vu mes efforts être récompensé d’un “c’est bien, mais on t’augmente pas parce qu’il y a eu un rachat d’entreprise et il y a plus d’argent pour les augmentations” suivi d’une affectation à un projet poubelle parce qu’on n’arrive pas à me staffer. Je suis spécialisé sur une techno spécifique -> SharePoint. (sur laquelle il y a pourtant pas mal de demande et peu d’élus)
Je persiste à dire que l’on travaille pour vivre, pas l’inverse. Je ne suis pas l’esclave d’une entreprise qui m’oubliera en 24h le jour où je n’existerai plus pour eux. joiesdesESN/SSII
Le 05/09/2014 à 14h55
Le 05/09/2014 à 15h16
Le 05/09/2014 à 15h45
Le 05/09/2014 à 17h31
Il existe aussi des gens pour qui le boulot qu’ils ont choisi est leur passion que ce soit le jour ou la nuit.
Et ces gens la en ont rien à faire de leur patron ou de la CGT
Mais si on le dit , on va être traité de troll ou de vendu ou de ne ne sais quoi
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Le 05/09/2014 à 21h31
Le 05/09/2014 à 21h34
Le 06/09/2014 à 04h31
Le 05/09/2014 à 10h02
Il faudrait un juste milieu
Hélas
Quand on pense qu’il existe encore des conventions collectives qui interdisent complètementy les heures sup et que les boites qui sont dans la convention ont de gros services informatiques en 365/7/24 on peut dire qu’on a un problème de toute façon
Le plus dingue est que souvent ces boites essaient de passer leur informatique en GIE mais les syndicats ( dont CGT) insistent pour que ces GIE soient sous la même convention collective.
Pas facile et on est donc assez mal
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Le 05/09/2014 à 10h04
Le 05/09/2014 à 10h07
Le 05/09/2014 à 10h24
Le 05/09/2014 à 10h25
Le 05/09/2014 à 10h28
Le 05/09/2014 à 10h56
A mon ancien job, mon boss m’appelait même le dimanche. Cette vérole n’avait aucune limite, même quand je lui stipulait que j’avait un repas de famille ou vacances etc. Alors j’ai commencé à faire de même. Je l’ai appellé plusieurs fois le dimanche soir, le dimanche matin à 8h00 etc… Ca l’a un peu calmé, mais ça a pas duré. Ravi de ne plus travailler pour ce genre de crevures.
Le 05/09/2014 à 11h04
Le 05/09/2014 à 11h30
Et bien toute cette surcharge de travail, très peu pour moi. Je préfère avoir un salaire modeste (plus que le smic mais loin de faire rêver - le juste nécessaire quoi) sans énormes responsabilités que de toucher gros mais de me priver de vivre (m’occuper de mes enfants, prendre le temps et le plaisir d’apprendre, etc).
Je ne dis pas que ce n’est pas intéressant et enrichissant, mais au début seulement, pas toute une vie (si ??).
Vos super horaires de fous me font flipper " />
Aimez-vous vraiment ce que vous faites ? (à titre perso, avez vous une vie de famille ou êtes vous de jeunes bac+5 qui rentrent sur le marché ??)
PS : ne pas avoir les plus grosses responsabilités du monde ne font pas de nous des personnes inintéressantes et nulles techniquement " />
Chapeau à ceux qui subissent et tiennent, n’oubliez pas de vivre pour vous " />
Le 05/09/2014 à 11h46
Le 05/09/2014 à 11h49
Visiblement, entre, travailler pour vivre, et vivre pour travailler, certains ont fait le second choix…
Le 05/09/2014 à 12h19
Le 05/09/2014 à 12h30
Je prefererais qu’ils penchent sur une revolution interne de la CGt pour ne plus etre un frein à la croissance et à l’emploi
Le 05/09/2014 à 12h31
Le 05/09/2014 à 12h35
Le 05/09/2014 à 12h47
La CGT est un frein à la création d’emploi.
Toutes ces personnes ultra-connectées sont la source, dans un futur proche de nouveaux emplois qui verront le jour. Comme par exemple électro-chirurgien spécialiste dans le retrait d’implants connectées.
STOP la CGT " />
Le 05/09/2014 à 09h03
Le 05/09/2014 à 09h05
Le 05/09/2014 à 09h05
Avec Internet au travail, on ne fait généralement pas que du travail mais bien d’autres choses en même temps sur le net. N’est ce pas les impactiens ? " />
Maintenant les mordus du boulot par nature ou forcés par leur hiérarchie ne peuvent que s’en prendre à eux même de ne pas savoir imposer leurs règles de vie. C’est pas un syndicat qui va changer quoi que ce soit là-dessus.
Le 05/09/2014 à 09h05
Le 05/09/2014 à 09h06
Ouais je comprend pas ces patrons qui appellent leurs salariés hors des horaires de boulots
Alors qu’il suffit d’imposer à tout le monde des astreintes rémunérés une misère (pas de limite basse dans la loi), de pas respecter le repos hebdomadaire et puis basta ;-)
Le 05/09/2014 à 09h08
Le 05/09/2014 à 09h10
Le 05/09/2014 à 09h13
Le 05/09/2014 à 09h17
Le 05/09/2014 à 09h19
Le 05/09/2014 à 09h21
Le 05/09/2014 à 09h21
Le 05/09/2014 à 09h22
Sur l’affiche, qu’est ce qui nous dit que le père n’est pas en train de regarder une vidéo de chatons tous mignons alors que fiston lui, il en a rien à secouer (il préfère les chiens) ? " />
Le 05/09/2014 à 09h26
Le 05/09/2014 à 09h28
Le 05/09/2014 à 09h29
Le 05/09/2014 à 09h30
Le 05/09/2014 à 09h32
Le 05/09/2014 à 09h37
Le 05/09/2014 à 09h37
Le droit à la déconnexion, pourquoi pas, c’est plutôt une bonne chose mais hélas assez difficile à appliquer. Et ça ne doit surtout pas devenir un DEVOIR de déconnexion: répondre à un problème urgent pendant les vacances est normal, si c’est occasionnel.
Par contre, ce qui me fait bondir est l’absurdité du “13H de durée minimum de repos”. Déjà 11H, c’est un délire de fonctionnaire.
Dès qu’on doit faire du travail occasionnel nocturne, devoir attendre 11/13h pour reprendre le boulot est impossible à faire. Que ce soit dans l’informatique, avec les mises en prod (je fais la mise en prod, mais je ne peux pas assister à la première matinée… " />) ou dans la restauration (j’ai fais la fermeture à minuit, je ne peux pas tarvailler au déjeuner !) et c’est sans doute pareil dans tous les métiers qui dépassent les horaires 9⁄18…
Le 05/09/2014 à 09h42
Le 05/09/2014 à 09h45
Je suppose qu’ils vont demander une loi pour que le travailleur puisse se deconnecter au travail, pour éviter que des sujets personnels ne soient traités pendant les heures de travail sur le lieu de travail
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Le 05/09/2014 à 09h46
Le 05/09/2014 à 09h46
Ils peuvent aller se faire foutre, ces cons !
Le 05/09/2014 à 09h47
N’empêche quand on lit vos commentaires. C’est hallucinant les acharnés du travail lol.
Le 05/09/2014 à 09h48
Le 05/09/2014 à 09h52
Le 05/09/2014 à 09h54
Le 05/09/2014 à 09h55
Le 05/09/2014 à 09h57
Le 05/09/2014 à 09h58
Le 05/09/2014 à 09h59
Le 06/09/2014 à 05h36
Le 06/09/2014 à 07h06
Le 06/09/2014 à 07h45
Le 08/09/2014 à 08h48
Le 08/09/2014 à 09h55
Le 05/09/2014 à 08h50
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Quelle bande de cons
Le 05/09/2014 à 08h52
C’est vrai qu’il est facile pour un patron de privilégier les salariés qui “mouillent le maillot” de manière exagérée en bossant beaucoup depuis chez eux, et que du coup cela modifie la “norme”.
Cette “norme” devrait effectivement être : à la maison pas de boulot, sauf si astreinte déclarée (rémunérée ou non).
Le 05/09/2014 à 08h55
Donc d’un côté on est des branleurs (remise en cause périodique des 35H, par exemple) mais dans le même temps on ne déconnecterait pas et donc travaillerait trop ?
Des émules de Jean-Claude Vandamme ?
Ceux qui traitent leurs mails hors période de travail et en l’absence d’astreintes le font de leur propre gré. Ils ont choisi leur modèle, ils l’assument.
Le 05/09/2014 à 08h55
Le 05/09/2014 à 08h58
Ah non hein ! Si on est déconnecté, on pourra plus passer sa soirée sur Facebook en prétextant “le boulot chérie, toujours le boulot”. Sérieusement, si l’addiction venait du boulot, ce serait franchement moins problématique. L’entreprise en profite en offrant le matériel (et encore…) mais l’attrait pour la connexion est déjà largement installée sans justification pro.
Le 05/09/2014 à 08h59
Le 05/09/2014 à 09h00
Le 05/09/2014 à 09h00
Le 05/09/2014 à 09h01
Pour ça il faudrait déjà changer les habitudes de travail. C’est à dire ne pas enfermer les salariés au boulot avec un comptage d’heure. Faire ses heures ce n’est pas forcément faire son travail.
Or, en France dans le genre archaïque on fait pas mieux quand il s’agit de confondre l’enfermement du salarié et les taches à effectuer. La plupart des boulots en tant que services, qu’ils soient informatique ou pas, peuvent être effectués en dehors de la boite.
La fait d’obliger un salarié à rester à son poste dans les locaux de l’entreprise alors qu’il pourrait effectuer ce travail de n’importe où c’est dépassé. On paye une personne pour ses compétences, pas pour faire le planton dans un bâtiment estampillé au nom de la boite.