Suite à une étude menée en interne, le ministère de la Défense vient d’expliquer à la députée Isabelle Attard que 81 % de ses postes de travail étaient déployés avec des composants libres. Mais en l’état, cette affirmation est malheureusement bien vague pour être réellement évocatrice, aucun nom de logiciel n'étant par ailleurs mis en avant par la « Grande Muette ».
Après les ministères de l’Agriculture et du Travail, c’est au tour du ministère de la Défense d’apporter une réponse à la question écrite transmise le 10 juin dernier à l’ensemble des membres du gouvernement Valls par la députée Isabelle Attard. L’élue Nouvelle donne souhaitait connaître les suites accordées à la « circulaire Ayrault » relative à l’usage des logiciels libres au sein de l’administration. Par la même occasion, la parlementaire espérait obtenir un détail des dépenses annuelles de chaque ministère en logiciels – qu’ils soient libres ou propriétaires (Office, Photoshop, etc.).
Le cas du ministère de la Défense est d'ailleurs emblématique, dans la mesure où la Grande Muette a conclu en 2009 avec Microsoft Irlande un contrat « Open Bar » qui a suscité d’importants remous, y compris en interne.
Évoquant la circulaire Ayrault, la réponse de Jean-Yves Le Drian se veut malheureusement similaire à celle de ses collègues l’ayant précédé. Le ministre de la Défense rappelle en effet que ce texte datant de septembre 2012 n’a « pas pour objet d'inciter les ministères à accroître l'usage des logiciels libres au détriment des logiciels propriétaires, mais à les considérer désormais comme des solutions informatiques envisageables, au même titre que les autres ». Bref, les programmes de géants tels que Microsoft ou Adobe sont considérés à égalité avec des solutions libres telles que Thunderbird ou LibreOffice. Ni plus, ni moins.
La DISIC pilote actuellement des travaux sur l'usage des logiciels libres
Mais comment cela se traduit-il sur le terrain au ministère de la Défense ? Jean-Yves Le Drian apporte quelques éléments glanés à la suite de « travaux de structuration d'un tableau de bord de suivi de l'usage des logiciels libres, piloté par la direction interministérielle des systèmes d'information et de communication (DISIC) ». Il explique que les premiers résultats de cette étude montrent que :
- 81 % des postes de travail du ministère de la Défense « sont déployés avec des composants libres, assortis d'une prescription d'emploi principale ou secondaire ». L’affirmation se révèle toutefois très vague, le logiciel LibreOffice rentrant par exemple dans ce champ, sans que cela n'empêche d'avoir d'autres logiciels propriétaires, éventuellement pour le même usage.
- « 30 % des instances de bases de données utilisées reposent sur un système libre de gestion de base de données »,
- « 32 % des serveurs de production administrés fonctionnent avec un système d'exploitation libre »,
- « 6 % des machines virtuelles déployées proviennent de produits issus de solutions libres ».
Le ministre de la Défense ajoute qu’après trois ans de développement, une « plateforme de développement unifié » a été déployée cette année « afin de mettre à la disposition des utilisateurs ministériels les sources de logiciels développés en interne ». Une plateforme qui est composée « en quasi-totalité d'outils informatiques libres » souligne-t-on dans cette réponse parlementaire.
Aucun chiffrage des dépenses logicielles
Quant au détail des dépenses logicielles de son ministère, Jean-Yves Le Drian ne donne aucune information chiffrée. Il renvoie la patate chaude à la DISIC et à son actuelle étude sur l’utilisation des logiciels libres au sein de l'administration. Rappelons néanmoins que l’année dernière, les services de l’intéressé évaluait à 70,3 millions d’euros les coûts d'acquisition des licences ainsi que le maintien en condition opérationnelle des logiciels de son ministère (voir notre article).
Il y a une dizaine de jours, la réponse écrite apportée par le ministère de l’Écologie nous permettait d’apprendre que l’État évaluait ses dépenses logicielles à 207 millions d’euros pour 2013, contre 308 millions deux ans plus tôt.
Commentaires (42)
#1
81 % de ses postes de travail étaient déployés avec des composants libres.
Vous voulez un nom de composant ? " />
7zip
Et hop 81%
edit : plus sérieusement (quoique pour 7zip c’est vrai) c’est simple. Pas de sous donc l’os windows, la suite bureautique office (pas open office) et le reste du gratuit/libre.
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n’importe quoi !!!!
un ramassis de conneries et je sais EXACTEMENT de quoi je cause …
Les sources : http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-57083QE.htm
Tiens à propos de Microsoft Windows 10 :
http://kulturegeek.fr/news-41815/keylogger-windows-10-microsoft-sexplique
Y’en qui vont bien se marrer !!! moutons moutons …
Xavier : cela semble être une bonne news / flameware ….
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Et SCCM ?
Et vmware ?
Et KMS,
Et Office (MS)?
ET Win2k8R2 ?
Et Win7 ?
Et Exchange ?
… monde de menteurs, inversion des valeurs : on est bien dedans.
C’est bon de se rouler dans la merde.
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Le plus gros problème à venir, c’est que la Défense a passé un accord avec un grand groupe américain (IBM) pour une de ses solutions (serveurs) et que depuis cette filiale a été vendue aux chinois. Du coup en interne (selon le canard enchaîné) ça gueule pas mal …
Pour l’open bar avec microsoft, ils se justifient en disant que c’est parce qu’on est revenu dans le commandement intégré de l’OTAN et donc faut être interopérable.
De toute façon, l’informatisation de la défense, c’est parfois (volontairement) très limitée. Il y a prescription depuis le temps, mais il y a quelques années les photos des satellites de la défense étaient transportées depuis Creil jusque Metz par un motard.
Et encore plus vieux, lors de mon service militaire, les inventaires des fournitures étaient consignés sur disquette 5”1⁄4 transportée dans le camion de livraison. " />
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Le Charles de Gaulle tourne-t-il encore sous win xp?
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Le logiciel libre c’est bien en effet, mais il y a certaines solutions qui sont meilleures en propriétaire.
On va me taper dessus, mais d’un point de vue utilisateur, j’apprécie beaucoup les boites mail sous exchange.
Certains logiciels propriétaires ont une communauté plus vaste et/ou active que leur pendant libre. Pour citer un exemple que j’utilise au boulot : MATLAB (proprio) vs SciLab.
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Le min Def nous laisse le choix entre des applis libre openoffice, Gimp, Dia, VLC, Firefox et des applis payante Ms Office par exemple. Sur l’accord pour les servers IBM, je suis pas sur. Nous venons de recevoir les notres et c’est du DELL. Pour XP la migration et en cours via la DIRISI.
Il y a aussi un autre point à voir, c’est le cout de formation entre le logiciel libre et les logiciels proprio.
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Après faut aussi voir un truc.
Là on parle de la défense.
Le code ouvert est POTENTIELLEMENT un risque.
Le code fermé aussi vous me direz….
Il n’empéche que pour certains système le choix ne se fait pas en fonction de la gratuité du libre (libre pas toujours gratuit d’ailleurs quand il s’agit d’une utilisation pro) ou du prix du fermé mais en fonction du critère est ce que ce système est plus sécurisé que tel autre.
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Ouais … ils se foutent bien du monde ! 81 % de composants libre …. N’importe quoi !
Si on tient compte que la pile réseau de Windows est issue de BSD , ils aurait même su dire qu’il existe des composants libres sur 100 % du parc !!!
En fait, ils ont clairement pas envie de communiquer et les députés seraient bien inspiés de demander une véritable enquête parlementaire avec un audit réalisé par un véritable cabinet. (mais oui, “de quoi ce mêle
cette bonne femme écolo ” ? )
Que le gouvernement leur réduise encore les budgets militaires de 50 % , ils en ont encore de trop et trop mal utilisés … Quand les généraux viennent jouer les pleureuses et les chochotes pour leur budget et qu’ils partent
faire des séminaires aux US chez Microsoft …
Quand ils prendront de vraies mesures d’économie bien visibles, qu’ils suivront à la lettre les expertises au lieu de se laisser pas influencer par un resto avec les prestataires et les éditeurs, on pourra peut être revoir leur budget !
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Pour y travailler je confirme que nous avons Libre Office, Gimp, VLC et peut être quelques autres installés de base.
En parallèle nous avons forcément MS Office 2010.
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La langue de bois sur les postes clients, soit, mais là où je suis surpris, c’est les serveurs… Pour moi 30%, ça veut dire qu’ils utilisent principalement des solutions sous tutelle US, ce que je trouve personnellement débile. Je ne serais d’ailleurs pas étonné que les américains eux-mêmes aient plus de serveurs sous GNU/Linux libre que sous OS proprio aujourd’hui…
On a vraiment cette mauvaise impression d’une Europe qui raisonne à l’envers et se soumet passivement à l’oncle sam. A se marcher sur la tête !
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De toute façon une fois formatée à MS Office, c’est vraiment dur de s’en défaire. Pas impossible mais chaud.
Je travaille toute la journée sur excel, quand j’arrive sur calc je pleure. Mais je reste convaincu qu’avec du temps je m’y ferai probablement bien.
Un peu comme Photoshop et Gimp…. Sauf que Gimp j’ai réussi à franchir le pas :)" />
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