La Commission européenne lance des procédures contre Pornhub, Stripchat, XNXX et XVideos

L'institution soupçonne les quatre sites pornographiques Pornhub, Stripchat, XNXX et XVideos d'enfreindre le DSA qui « vise à garantir un environnement en ligne plus sûr pour les mineurs ». Elle leur avait envoyé des demandes d'informations en juin 2024 et considère que les suspicions sont suffisamment sérieuses pour ouvrir des procédures formelles.
Le 27 mai à 17h25
4 min
Droit
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Dans un communiqué de presse publié ce mardi 27 mai, la Commission européenne annonce avoir ouvert des procédures formelles à l'encontre de Pornhub, Stripchat, XNXX et XVideos, considérées toutes les 4, jusqu'à présent, comme des très grandes plateformes en ligne.
Elle suspecte ces quatre plateformes de ne pas être en règle avec le règlement sur les services numériques (DSA) sur les risques qu'elles feraient encourir aux mineurs.
Absence de mesures de vérification d'âge, d'évaluation des risques et de mesures d'atténuation
Notamment, elle leur reproche « l'absence de mesures efficaces de vérification de l'âge ». Elle s'appuie sur l'article 28 du texte (Protection des mineurs en ligne) qui oblige les fournisseurs de plateformes en ligne accessibles aux mineurs à mettre « en place des mesures appropriées et proportionnées pour garantir un niveau élevé de protection de la vie privée, de sûreté et de sécurité des mineurs sur leur service ».
Mais la Commission les suspecte aussi de ne pas avoir mis en place d' « évaluation des risques et mesures d'atténuation de tout effet négatif sur les droits de l'enfant et le bien-être mental et physique des utilisateurs, et pour empêcher les mineurs d'accéder à des contenus pour adultes, notamment au moyen d'outils appropriés de vérification de l'âge ». Ceci leur est imposé par les articles 34 et 35 du même texte.
La commission leur avait posé des questions en juin 2024 sur leurs gestions des contenus illégaux et la protection des mineurs. Mi-mai, elle présentait son projet de lignes directrices sur la protection des mineurs en ligne. Celui-ci établit une liste non exhaustive de mesures contre les risques en ligne pour les mineurs, y compris l'accès à des contenus inappropriés. Parmi elles, des mises en œuvre de méthodes de vérification de l'âge et d'estimation de l'âge.
La Commission précise que « s'il était prouvé, le non-respect de ces exigences constituerait une violation du règlement sur les services numériques » mais ajoute que « l'ouverture d'une procédure formelle ne préjuge pas de son issue et est sans préjudice de toute autre procédure que la Commission pourrait décider d'engager sur tout autre comportement susceptible de constituer une infraction au titre du règlement sur les services numériques ».
Évitant de se présenter comme une institution exclusivement punitive, la Commission explique qu'elle est en train de mettre au point une application de vérification de l'âge en marque blanche « destinée à combler l'écart jusqu'à ce que le Portefeuille européen d’identité numérique soit disponible d'ici la fin de 2026 ». Celui-ci est prévu par le règlement sur l’identité numérique entré en vigueur en mai 2024.
« L'espace en ligne devrait être un environnement sûr pour que les enfants apprennent et se connectent », affirme Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive chargée de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie. Elle ajoute : « Notre priorité est de protéger les mineurs et de leur permettre de naviguer en ligne en toute sécurité Avec les coordinateurs pour les services numériques dans les États membres, nous sommes déterminés à nous attaquer à tout préjudice potentiel pour les jeunes utilisateurs en ligne ».
Stripchat ne sera bientôt plus une très grande plateforme en ligne
Pour l'une de ces quatre plateformes, la vigilance de la commission va se desserrer quelque peu. En effet, l'institution annonce que Stripchat va sortir de la liste des très grandes plateformes en ligne. « Suite à une demande de Stripchat et à une évaluation de la Commission qui a conclu que le nombre mensuel moyen de destinataires actifs de Stripchat dans l'UE avait été inférieur au seuil pertinent pour une période ininterrompue d'un an », explique la Commission.
Celle-ci rappelle que « les obligations générales, y compris l'obligation d'assurer un niveau élevé de protection des mineurs sur son service, continueront de s'appliquer à Stripchat ». Ce sera à l'autorité chypriote de radiodiffusion de surveiller tout cela.
La Commission européenne lance des procédures contre Pornhub, Stripchat, XNXX et XVideos
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Absence de mesures de vérification d'âge, d'évaluation des risques et de mesures d'atténuation
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Stripchat ne sera bientôt plus une très grande plateforme en ligne
Commentaires (16)
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Abonnez-vousLe 27/05/2025 à 17h47
https://www.courdecassation.fr/decision/681c3de21ca45fa20a7396c1
https://www.courdecassation.fr/decision/681c3de21ca45fa20a7396bf
Le 27/05/2025 à 18h40
« niveau élevé », « surveiller » et « Chypriote » dans le même paragraphe, ça pique un peu quand on sait que les « passeports dorés » viennent tout juste d'être interdits dans l'UE du fait de la guerre en Ukraine.
Le 28/05/2025 à 23h41
Modifié le 29/05/2025 à 08h59
Même un paradis fiscal comme le Luxembourg ou la Suisse est plus éthique (edit: ça s'appelle de la corruption)
Le 28/05/2025 à 00h32
Vivement 2026.
Le 28/05/2025 à 01h16
Le 28/05/2025 à 08h46
Le 28/05/2025 à 09h53
Modifié le 28/05/2025 à 09h58
Le 28/05/2025 à 11h48
Le 28/05/2025 à 13h35
Le 28/05/2025 à 13h27
Je ne suis pas certain qu'il y ait un gain au change. Les risques de manipulation de données sensibles (au sens du RGPD) et leur exposition en cas de fuite (même si ça n'arrive jamais, tout le monde le sait) sont énormes.
Le 28/05/2025 à 15h25
Patientons.
Le 29/05/2025 à 00h13
En attendant, la commission ne propose rien et les sites légaux pour adultes sont soit en infraction avec le DSA, soit avec le RGPD, ou alors ils bloquent les IPs venant de l'UE.
Modifié le 29/05/2025 à 13h10
1. Rupture d'égalité
2. Invasion de la vie privée
3. Garantie d'absence de fichage/surveillance
Ce n'est pas un problème technique : c'est un problème sociétal de garantie des droits.
Puisque personne n'est capable de fournir une solution satisfaisante, il semble qu'il ait été décidé d'imposer quelque chose d'impossible, pour ensuite forcer dans le gosier des solutions inacceptables.
Le tout, pour des prétextes soit sécuritaires (notamment via une longue saillie terroriste), soit pédocriminels (il y a plus de 20 ans les deux prétextes étaient inversés, souvenons-nous).
Il s'avère que ce soit un dérivé du second prétexte qui soit invoqué ici.
À tolérer, laisser-faire, voire plébisciter une absence totale de risques, sommes-nous réellement opposés au et incompatibles avec le fascisme ?
Modifié le 29/05/2025 à 13h52
Il s'agit plutôt d'empêcher les enfants d'accéder à des contenus pornographiques. Mais je ne suis pas un spécialiste de ce que les enfants sont capables de comprendre d'un film d'horreur ou d'une scène de performance porno. Je pense en avoir quand même une petite idée.
Peut-être qu'il faut tout montrer aux enfants pour ne pas risquer d'être susceptible de vivre dans un système « fasciste » (ou être sujet à une forme de bigoterie ? Puisque j'ai déjà lu ça).
Édit: je passe l'argument de la responsabilité des parents et autres considérations tout aussi fascistes ou pétainistes. Travail Famille Patrie