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Recherche américaine : la France doit-elle aider les stars ou les jeunes chercheurs ?

Solidarité vs real politik

Recherche américaine : la France doit-elle aider les stars ou les jeunes chercheurs ?

Alors qu’aux États-Unis, Donald Trump intensifie son attaque contre les chercheurs, en France la question se pose de leur accueil. Mais si un mouvement de solidarité dans les laboratoires français s’est lancé, des tensions avec les décideurs commencent à poindre : faut-il accueillir les personnels les plus visés et les plus précaires ou voir ce moment comme une opportunité de débaucher des « stars » ?

Le 27 mai à 14h45

« C’est un rejet de la science, des censures, des coupes budgétaires ciblées, des purges avec un certains nombres de mots interdits (science du climat, variabilité et changement climatique, risque climatique, suivi des gaz à effet de serre, pollution, qualité de l’air de l’eau, vulnérabilité, technologie propre, eau propre, etc) et utilisés pour l’ensemble de ces actions ». La semaine dernière, la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte résumait ainsi le début du second mandat de Donald Trump lors d’une audition au Sénat sur les conséquences des attaques contre la science aux États-Unis. Laurent Lafon, sénateur UDI et président de la commission de la Culture du Sénat, a qualifié cette situation d’ « ingérence politique dans la recherche ».

Une attaque pour détruire le droit de l’environnement

Interrogée sur les motivations de Donald Trump, Valérie Masson-Delmotte, a expliqué cette attaque contre les sciences par une volonté de « détruire les pierres angulaires du droit de l’environnement » et un climato-scepticisme qui « vise à garder la commercialisation d’énergie fossile sans contrainte ».

Pour la chercheuse, le changement d’échelle des attaques s’explique par la robustesse du constat scientifique : « sur les derniers 10 ans, le réchauffement planétaire atteint 1,24 °C. La quantification du rôle de l’influence humaine en tenant compte de toutes les incertitudes, c’est un 1,23 °C sur 1,24 °C, qu’il y ait le GIEC ou pas, qu’il y ait les américains [au sein du GIEC] ou pas, le constat est là et établi ». Mais elle ajoute que ces attaques se font aussi parce que la capacité amenée par la recherche à porter des transitions (répondre aux besoins humains, par l’efficacité, par la décarbonation du mix énergétique…) existe.

« Les attaques sur les mots « diversité, égalité, inclusions » ont cassé directement aux États-Unis tous les programmes de la NSF [le fond étasunien qui finance la recherche fondamentale] visant à rendre l’accès aux parcours scientifiques accessibles aux enfants de milieu modeste », ajoute-t-elle, mettant aussi en avant la cible mise sur les femmes dans les parcours scientifiques.

600 millions en France et en Europe pour accueillir les chercheurs venant des États-Unis

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Commentaires (5)

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Et si on dressait de grands écrans géants tout autour de Notre Dame de Paris avec des vidéos de flammes et qu'on disait à Bolloré et Arnault que ça brûle, tu crois qu'ils nous refileraient 800M€ à nouveau pour pas avoir à faire de choix et prendre tout le monde ?

/s

bon ok et si on mettait juste les impôts au bon niveau aux bonnes classes pour ne pas avoir à se poser la question ??
(l'actualité du jour semble qu'on va encore donner un coup de barre dans le sens inverse, étonnant)
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Voir dans un moment de crise une "opportunité de débaucher" des profils que l'on considère les plus intéressants relève d'un cynisme dont j'invite chacun, qui plus est les décideurs, à se départir.
Ce cynisme fait le lit du fascisme subi entre autres par les chercheurs aux États-Unis.

La situation est surtout celle de la science en danger, dans sa globalité, car l'impact des financements États-Uniens (en l'occurrence leur absence) est massif, dans tous les domaines.

Créons les meilleurs conditions pour héberger des réfugiés scientifiques de tous les domaines, et comme nous savons que nous ne pouvons pas tous les accueillir, choisir sera donc encore et toujours renoncer à certain(e)s.
Co-ordonnons-nous aussi autant que faire se peut à l'échelle internationale, et advienne que pourra.

L'urgence est de permettre à des gens violentés dans leur expertise, leur profession & leur vie de trouver une terre d'accueil en leur retirant autant de soucis que possible, car nous avons, collectivement, besoin qu'ils continuent à effectuer ce qu'ils savent faire de mieux.
Cela invite à l'humilité, l'action, et l'absence autant que possible de postures et/ou d'inhumanité inutiles.
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Encore une fois, mais quelle illustration @Flock ! :iloveyou:
Bon, maintenant je vais lire l'article :)
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Il est clair qu'avant de penser à accueillir de nouveaux pontes ou des nouveaux étudiants, il conviendrait de s'occuper aussi des chercheurs déjà en place.
A la limite par un brusque retour de lucidité, que les politiques actuels fassent les 2 en même temps cela serait un bon signal. On peut toujours rever.
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Clairement d'accord. C'est d'une hypocrisie sans nom de vouloir s'afficher ainsi pour des chercheurs étrangers quand ceux sur place galèrent, voient leur budget à la coupe, voient les strates administratives se cumuler, et le tout avec le salaire qui ne suit pas (au moins, on ne risque pas de voir bcp d'Américains venir chez nous... en tout cas, pas avec nos "normes salariales")

Recherche américaine : la France doit-elle aider les stars ou les jeunes chercheurs ?

  • Une attaque pour détruire le droit de l’environnement

  • 600 millions en France et en Europe pour accueillir les chercheurs venant des États-Unis

  • La direction du CNRS veut attirer des stars

  • Une stratégie illusoire ?

  • Les jeunes scientifiques sont les plus touchés aux États-Unis

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