Shein sous la menace d’une amende de 150 millions d’euros par la CNIL

La plateforme d'e-commerce d’origine chinoise pourrait écoper d'une amende de 150 millions d’euros pour sa mauvaise politique de gestion des cookies si la CNIL suit les préconisations faites dans un rapport interne. Ce montant serait important, mais il est à rapporter aux 3 milliards d'euros qu'auraient dépensés les français chez Shein ces 12 derniers mois.
Le 11 avril à 17h00
4 min
Droit
Droit
Shein fait l'objet d'une enquête de la CNIL et pourrait se voir infliger une amende importante par l'autorité. Alors que celle-ci a effectué plusieurs contrôles de la plateforme d'e-commerce en aout 2023, un rapport interne conclurait, selon l'Informé, à la préconisation, en l'état, d'une sanction de 150 millions d’euros et d'une astreinte quotidienne de 100 000 euros. Le rapport viserait « une gestion des cookies non conforme à la législation en vigueur ».
Des dizaines de cookies déposés avant même l'affichage du bandeau de consentement
Le rapport reprocherait à Shein.com le dépôt de plusieurs dizaines de traqueurs avant même l'affichage du bandeau de consentement des cookies, de cookies après refus et le flou des informations données lors de la demande de consentement.
Ce document ne reflète pas la décision définitive de la CNIL et l'entreprise peut encore plaider sa cause devant l'autorité avant que celle-ci prenne sa décision. L'entreprise affirme avoir « transmis sa réponse et poursuit sa pleine coopération avec la CNIL ». Elle ajoute : « Depuis août 2023, nous avons un échange actif avec la CNIL afin de garantir notre conformité et de répondre de manière rigoureuse à ses attentes. Le rapport s’inscrit dans le cadre de ce dialogue en cours. Nous sommes pleinement mobilisés pour renforcer la confiance de nos parties prenantes et des autorités de régulation. »
Rappelons que ce n'est pas le seul sujet sur lequel Shein a des problèmes. L'UE a ouvert en février une enquête, car elle la soupçonne de non-respect des règles de protection des consommateurs.
L'Europe prévoyait de faire des modifications structurelles des règles douanières de l’Union.
Des plateformes d'e-commerce chinoises difficiles à gérer suite à la guerre commerciale lancée par Donald Trump
Mais suite au déclenchement de la guerre commerciale lancée par Donald Trump, elle pourrait aussi prendre des mesures d'urgence. En effet, l'Europe pourrait devenir un marché plus important pour Shein, suite aux droits de douane infligés par les États-Unis aux imports chinois. Shein et Temu ont écoulé 46 milliards de dollars de produits aux États-Unis en 2024, selon la banque Nomura, explique Le Parisien.
Du côté français, selon l'entreprise d'étude de marché Circana citée par les Echos, les internautes ont dépensé 3 milliards d'euros chez Shein et 1,8 milliard chez Temu lors des douze derniers mois.
Les plateformes ne viseraient pas la submersion de l'Europe par des produits envoyés jusqu’ici aux États-Unis. Elles chercheraient cependant à profiter du besoin en débouchés des industriels chinois, qui pourraient se retrouver avec de larges stocks d’invendus, au risque de devoir baisser leurs prix. « Les plateformes pourraient tirer profit de cette situation, non pas pour baisser leurs prix qui sont déjà bas, mais pour reconstituer leurs marges et investir dans le marketing et le lobbying pour consolider leur place en Europe face aux menaces réglementaires et douanières », affirme le consultant commerce et consommation Frédéric Boublil à nos confrères.
La Commission européenne s'inquiète de voir une augmentation soudaine de ces achats sur les plateformes chinoises. Mais elle est tiraillée entre le choix de réagir directement sur le sujet ou de prendre le sujet des imports chinois dans sa globalité, selon les Echos.
Shein sous la menace d’une amende de 150 millions d’euros par la CNIL
-
Des dizaines de cookies déposés avant même l'affichage du bandeau de consentement
-
Des plateformes d'e-commerce chinoises difficiles à gérer suite à la guerre commerciale lancée par Donald Trump
Commentaires (5)
Abonnez-vous pour prendre part au débat
Déjà abonné ? Se connecter
Cet article est en accès libre, mais il est le fruit du travail d'une rédaction qui ne travaille que pour ses lecteurs, sur un média sans pub et sans tracker. Soutenez le journalisme tech de qualité en vous abonnant.
Accédez en illimité aux articles
Profitez d’un média expert et unique
Intégrez la communauté et prenez part aux débats
Partagez des articles premium à vos contacts
Abonnez-vousLe 11/04/2025 à 19h10
Modifié le 12/04/2025 à 15h14
Modifié le 12/04/2025 à 21h03
Je n'approuve pas ces plateformes chinoises qui sont très opaques sur les conditions de production des biens qu'elle proposent, mais depuis le temps que les néo-libéraux européens délocalisent leurs productions vers la chine "parce que ça coûte moins cher", ils sont vraiment étonnés que les consommateurs européens fassent la même chose pour les mêmes raisons ? Vu la situation économique, ça les étonne vraiment que les gens cherchent à acheter moins cher ?!?
Le 13/04/2025 à 22h22
Le 18/04/2025 à 09h54