Très haut débit : « les objectifs de 2022 ne seront pas atteints » estiment deux sénateurs
Il faut tout refaire !
Le 26 novembre 2015 à 14h34
10 min
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Patrick Chaize et Hervé Maurey ne sont pas satisfaits de l'avancée du très haut débit en France. Dans un rapport, ils formulent 17 propositions pour un déploiement rapide du très haut débit, partout en France. Parmi ces recommandations, certaines sont déjà dans les plans du gouvernement, quand d'autres en semblent bien loin.
La commission du développement durable du Sénat est sceptique sur l'avancée du très haut débit. Les sénateurs Patrick Chaize et Hervé Maurey ont présenté leur rapport sur la couverture numérique des territoires, « pour éviter de nouvelles désillusions ». Cette publication suit de quelques jours le colloque de l'Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'
Pour rappel, le gouvernement a mis en place le plan France Très Haut Débit (France THD) qui doit couvrir tous les Français avec des réseaux à très haut débit dans quelques années, dont au moins 50 % en 2017. Pour cela, les opérateurs privés doivent couvrir les zones denses, immédiatement rentables, quand les départements et régions doivent eux monter des réseaux d'initiative publique (RIP) dans les zones moins rentables. Coût total : 20 milliards d'euros, dont au moins 13 milliards dans les zones peu denses, couverts à hauteur de trois milliards d'euros par l'État.
Selon eux, quand l'État promet le très haut débit pour tous en 2022, dont 80 % en fibre optique jusqu'à l'abonné (FTTH), il se berce d'illusions. Pour arriver à ce document de 200 pages, que nous avons obtenu, les rapporteurs ont mené une vingtaine d'auditions en début d'année, avec les principaux acteurs publics, associations, industriels et opérateurs de ce chantier. La question-clé de la commission est l'égalité des territoires, que le plan du gouvernement serait loin de garantir.
Une couverture en fibre optique encore à construire
Selon les sénateurs, le rythme actuel de déploiement de la fibre optique serait très loin de suffire à la couverture de 80 % de la population en 2022. Comme le note chaque trimestre l'ARCEP dans son observatoire, la majorité des abonnements en très haut débit actuels le sont via les réseaux téléphoniques et câbles modernisés (VDSL2 et FTTLA), alors que le FTTH reste bien minoritaire. « Très haut débit et fibre optique de bout en bout sont donc encore loin d’être synonymes, et l’objectif d’une couverture à 80 % en FTTH est très fragile » explique le rapport.
De même, cette couverture en très haut débit se concentre aujourd'hui dans les zones denses, intéressantes commercialement pour les opérateurs. Les zones périurbaines et rurales pourraient (une nouvelle fois) être délaissées par les nouveaux réseaux numériques, craignent les rapporteurs du texte. « Fixé arbitrairement pour 2022, l’objectif de couverture totale du territoire en très haut débit apparaît donc très hypothétique, sinon totalement irréaliste » appuient-ils.
Pour eux, il y a « un manque d'État » dans le choix des technologies pour couvrir le territoire. Chaque projet de réseau public est validé par Bercy, qui le cofinance. Ce ne serait pas suffisant. Ils reprochent au gouvernement de laisser les zones immédiatement rentables aux opérateurs, en confiant celles plus complexes aux collectivités, isolées et au budget déjà contraint. Surtout, le gouvernement ne serait pas assez contraignant avec les opérateurs privés, laissés trop libres dans la couverture des zones denses. Enfin, seuls 34 millions d'euros ont été décaissés par l'État, sur trois milliards promis. Soit bien trop peu. « Les déploiements de nouvelle génération sont engagés mais les objectifs de 2022 ne seront pas atteints » résument-ils.
Sur le mobile, ils regrettent que les zones rurales en soient encore à réclamer une qualité de service correcte quand les villes sont de mieux en mieux couvertes en 4G, voire 4G+. Une inégalité de plus qu'il faudra résorber très rapidement, estiment les sénateurs. « Il y a un décalage entre les 89 dossiers déposés par les collectivités, plus de 10 milliards d’euros d’investissement et 34 millions de décaissés. On voit bien qu’il y a un problème. Il y a des choses qui bougent mais il faut trouver les moyens d’enlever tous les grains de sable qui empêchent d’avancer aussi vite qu’on le voudrait » nous expliquait Patrick Chaize au colloque de l'AVICCA, mardi.
Un nouveau pilotage et un rééquilibrage entre réseaux privés et publics
Le gouvernement a déjà pris des mesures concrètes pour régler certains de ces problèmes, comme le plan sur les zones blanches mobiles, qui doit couvrir plus de 250 centres-bourgs sans couverture d'ici fin 2016. Au colloque de l'AVICCA, mardi, Axelle Lemaire tenait d'ailleurs à rassurer les collectivités locales en multipliant les annonces en faveur des territoires et de mises en garde pour ceux qui ne joueraient pas le jeu, notamment auprès de l'Europe. Pour aller plus loin, les deux rapporteurs formulent 17 propositions pour améliorer la couverture numérique de tout le territoire, en exploitant tous les moyens dont dispose l'État.
Ils proposent d'abord de créer « un établissement public dédié au pilotage du très haut débit », avec plus de moyens que la mission actuelle à Bercy et « une gouvernance partagée entre État, collectivités territoriales et opérateurs ». Cela notamment pour éviter l'opacité actuelle du ministère de l'Économie sur certains dossiers, comme le blocage du plan France THD en Europe, qui inquiète collectivités et industriels.
Ils demandent également que les engagements des opérateurs privés soient contraignants. Jusqu'ici, le gouvernement a négocié avec les opérateurs afin qu'ils s'engagent sur des calendriers précis de déploiement en zones denses d'ici la fin de l'année. S'ils tiennent leurs promesses, ils pourraient bénéficier d'un surarmortissement de leurs investissements. Une carotte à laquelle les sénateurs préfèreraient un bâton. Il faudrait des « sanctions financières prises par le régulateur en cas d’inexécution ». Sénateurs et gouvernement se rejoignent sur un dernier point : si un opérateur privé ne respecte pas ses engagements, la collectivité pourra prendre la main et déployer son propre réseau.
Dans l'autre sens, ils demandent à soutenir les collectivités qui déploient un réseau. Un des problèmes actuels est que les réseaux déployés attirent peu les clients, car les grands opérateurs en sont généralement absents. C'est même un levier d'Orange dans sa lutte contre les réseaux publics en fibre. En dehors de soutiens financiers, les rapporteurs réclament de pouvoir certifier techniquement les réseaux publics. Les fournisseurs d'accès nationaux seraient ensuite obligés d'y proposer leurs offres.
Le gouvernement a, par contre, déjà répondu à une demande : les réseaux publics, souvent départementaux, pourront être mutualisés plus facilement. Le but est par exemple d'obtenir des réseaux régionaux, plus cohérents, plus simples à gérer et plus attirants pour les opérateurs.
Renforcer l'objectif fibre et instaurer un droit au haut débit
Selon le rapport, le gouvernement doit réaffirmer l'objectif de la fibre jusqu'à l'abonné, face à la montée en débit sur le réseau téléphonique (VDSL2), plus immédiat mais insuffisant pour les prochaines décennies. Cette montée en débit doit aussi être « sécurisée », notamment face à l'Union européenne, plaident les deux parlementaires. Pour rappel, la validation juridique du plan France THD est bloquée en Europe à cause de conditions trop favorables à Orange sur la modernisation de son réseau, comme nous le révélions il y a quelques semaines.
Il faut aussi mieux réguler l'offre de montée en débit de l'opérateur historique, estiment-ils. Dans l'autre sens, les collectivités doivent avoir un meilleur accès aux infrastructures pour déployer leurs réseaux. Le raccordement des immeubles doit lui aussi être simplifié. Sur ce sujet, Axelle Lemaire s'est engagée à permettre aux opérateurs d'installer la fibre dans un bâtiment dès lors qu'un habitant en fait la demande.
Enfin, il faut encourager la transition du vieux réseau cuivre vers celui en fibre, en expérimentant l'extinction de cet ancien réseau par exemple. Des mesures écrites (comme des calendriers d'extinction du cuivre au niveau d'un département) devraient aussi être ajoutées, suggère le rapport.
En attendant, pour les zones qui n'ont qu'un accès limité à l'ADSL, les sénateurs proposent de « définir un droit au haut débit de qualité pour assurer un accès supérieur à 3 Mb/s à l’ensemble de la population d’ici 2017 ». Cela inclut des incitations à déployer des réseaux hertziens, par exemple en ouvrant de nouvelles capacités pour le satellite (aujourd'hui saturé sur une large part de la France) et permettant l'usage de la 4G pour l'Internet fixe... Ce qui est déjà largement dans les plans de Bercy. Ils demandent également le raccordement rapide des sites stratégiques, avec un meilleur subventionnement.
« Viser une couverture intégrale de la population en 4G en 2022 »
Dernier sujet d'importance : la couverture mobile, qui est devenue une obsession des parlementaires et des collectivités, comme en témoigne la dernière audition de l'ARCEP et les discussions au colloque de l'AVICCA, cette semaine. L'objectif des deux sénateurs est simple : « assurer réellement la couverture mobile des territoires ».
Pour eux, il faut modifier les mesures des réseaux mobiles, pour mieux coller à la réalité du terrain, bien moins rose que celle des cartes de couverture. Le gouvernement et l'ARCEP se sont déjà engagés sur cette voie et, à défaut de vraiment améliorer les réseaux, ils comptent mettre en open data des cartes très précises de la couverture mobile, pour sortir du diptyque « couvert » ou « non couvert ».
Il faut aussi « viser une couverture intégrale de la population en 4G en 2022 » selon le rapport, pour au moins amener le très haut débit de cette manière dans les territoires isolés. Un objectif ambitieux qui mimique celui du gouvernement sur le fixe, pour lequel les sénateurs sont sceptiques. Il faudrait d'ailleurs envisager les réseaux fixes et mobiles comme un ensemble cohérent, plutôt que comme deux réseaux séparés. Ce pour quoi plaide déjà le président de l'ARCEP, Sébastien Soriano, notamment dans un entretien qu'il nous a accordé la semaine dernière.
Enfin, il faut sécuriser les promesses du gouvernement sur la couverture, via une série de mesures complètes : « identification exhaustive des sites, clef de répartition des aides aux collectivités, obligations précises des opérateurs sur les infrastructures mises à disposition, calendrier local de déploiement, contrôles et sanctions par le régulateur, association des élus locaux au suivi ». Autant de chantiers à ouvrir rapidement, alors que celui du très haut débit fixe reste, encore aujourd'hui, à sécuriser.
Très haut débit : « les objectifs de 2022 ne seront pas atteints » estiment deux sénateurs
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Une couverture en fibre optique encore à construire
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Un nouveau pilotage et un rééquilibrage entre réseaux privés et publics
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Renforcer l'objectif fibre et instaurer un droit au haut débit
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« Viser une couverture intégrale de la population en 4G en 2022 »
Commentaires (37)
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Abonnez-vousLe 26/11/2015 à 19h16
« Très haut débit : « les objectifs de 2022 ne seront pas atteints » estiment deux sénateurs
Il faut tout refaire ! »
Pour une fois, le Sénat sert à quelque chose : à dire tout haut des vérités que ni le Gouvernement, ni les Opérateurs ont le courage de dire, le 1er ayant peur de devoir tout renégocier, les 2ds ayant tout intérêt à faire lambiner l’histoire tellement ils aiment le DSL qui est une poule aux oeufs d’or pour eux. Quant aux opérateurs de réseaux locaux et aux collectivités locales, ils regardent le train passer à attendre que les subventions se débloquent et à trop écouter les atermoiement des 4 opérateurs (ex: Orange MeD et NC-SFR dans les zones moins denses de la Métropole européenne de Lille)
Le 26/11/2015 à 19h29
oui, tout comme on pouvait se passer d’électricité dans les habitations au début du XXe Siècle, comme on pouvait éviter de goudronner les routes qui mènent à 2-3 maisons isolées, comme on pouvait éviter de suspendre des fils de cuivre pour avoir le téléphone aux 4 coins de la France profonde dans les années 1970-1980 - le télégraphe en bureau de poste était suffisant… et même le télégraphe, quelle importance pour la France de la fin du XIXe Siècle ?
Pourtant, tout ça, on ne pourrait pas s’en passer aujourd’hui car ça permet quelques conforts et ça permet aussi d’améliorer le niveau de vie de la population.
Le 26/11/2015 à 20h49
Rien d’étonnant, déjà je comprend pas qu’une norme n’est pas était choisie GPON ou P2P, histoire que tous le monde déploie la même chose et avoir un réseau cohérent. Et le VDSL et le FTTLA, c’est bien aujourd’hui mais dans 5 ou 6 ans sa ne vaudra plus rien par rapport au FTTH.
Le 27/11/2015 à 10h01
Le 27/11/2015 à 10h27
Le 27/11/2015 à 14h00
Ils sont entrain de déployer la fibre dans mon canton (picardie/somme). Petit canton de 22000hab, c’est Somme numérique, un syndicat payé par le département et les cantons qui s’en occupe.
La semaine dernière ils ont terminés d’enterrer les gaines pour relier le village d’après, tout ça en passant sur notre commune.
J’ai lâché ma larme ce matin quand je les ai vu tirer leur bobine de fibre à 600 mètres de chez moi.
on a 2km de fibre qui passe sur le territoire de la commune mais il va falloir aller se battre la semaine prochaine en commission cantonale pour essayer d’obtenir de se faire raccorder.
Les petits malins de la commission ont donné la priorité aux communes qui possèdent 70 lignes bas-débit (< 2Mb), sauf que notre commune ne possède que 50 logements et pas tous habités en plus… >_>
Le plan pour le canton c’est d’abord de raccorder les NRA des communes et ensuite de faire maison par maison.
Vu qu’on a pas de NRA dans notre commune, j’espère qu’ils vont essayer de nous raccorder maison par maison rapidement.
Enfin voilà je crache mon spleen, mais c’est juste pour dire que on peut se plaindre autant qu’on veut mais mine de rien ça avance petit à petit.
Je suis d’accord avec le fait que 900Mb de débit chez un particulier ça sert vraiment à rien. Et qu’il faudrait plutôt priorisé les raccordements des NRA les plus proches des habitants d’abord.
Moi je survis avec mon 3.8Mb/sec alors que je bosse de chez moi. Je cracherai pas sur 20~30Mb mais franchement si dans moins de 2ans j’ai mon 900Mb/sec, je serais pas quoi en faire….
Le 27/11/2015 à 15h25
Le 27/11/2015 à 16h43
Le 27/11/2015 à 17h09
Le 28/11/2015 à 12h17
Je n’ai pas les chiffres, mais je pense que maintenant une majorité des NRA sont raccordés en fibre. (après vérification sur stats-degroupage, 9026 NRA sur 16705 sont éligibles à Orange TV, je suppose que c’est plus ou moins équivalent. Reste donc un petit chantier, 7700 NRA, dont - je pense - Free pousse un peu le déploiement en dégroupant tout les petits NRAs possibles.
Le 29/11/2015 à 13h55
anecdote INtéressante " /> qui illustre en partie les difficultés que présente le déploiement de la fibre FttH dans les zones de population les moins denses.
A ce propos, ça me permet de rebondir sur 2 sujets :
source : fr.wikipedia.org
A partir du 1er Janvier 2015 c’est la société TUTOR qui est chargée de l’exploitation et de la commercialisation du réseau de Somme Numérique dans le cadre d’une Délégation de Service Public »
source : sommenumerique.fr
Le 29/11/2015 à 15h16
Je n’étais pas d’accord avec ça : VDSL = “30 pèlerins à moins de 500 mètre du répartiteur”
Le 29/11/2015 à 15h56
Une exagération pour bien mettre en évidence le fait que cette technologie est limité et n’est pas une solution a moyen / long terme.
Le 29/11/2015 à 22h07
Même les petites communes (~500 lignes) disposant d’un central téléphonique bénéficient du VDSL, ces mêmes communes qui seront fibrées dans… longtemps ;-) Dans ce cas il s’agit bien d’une solution à long terme.
Dans les grandes villes, c’est sûr que la fibre arrivera rapidement et que le VDSL n’aura rapidement plus d’intérêt (sauf en connexion de secours).
Le 30/11/2015 à 08h15
Je suis pas d’accord avec toi. J’ai grandi dans une petite ville, voir même un village 4000 habitants. Ma maison était à 2,5 km du répartiteur. Je dirais que moins d’un tier des habitants était à moins d’1 km. Cette solution technique ne permet donc pas à la majorité d’en profiter, alors que tout le monde paye le même prix, la même taxe d’habitation, etc.
Donc non ce n’est pas pérenne, ça créé un déséquilibre encore plus fort qu’actuellement, source de conflits et de clivages, notamment dans certains conseils municipaux auxquels j’ai pu prendre part.
Le 30/11/2015 à 11h46
Ça fait quand même ~30% d’habitants qui bénéficient de quelque chose de mieux que l’ADSL. C’est toujours bon à prendre en attendant la fibre prévue dans quelques années, non ?
À te lire on croirait que les FAI n’auraient jamais dû déployer le VDSL. Dans ce cas précis et vu le délai d’arrivée de la fibre, le VDSL est bien une solution pérenne.
Après si les conseils municipaux s’enflamment parce que le voisin a 5Mbps de plus en upload, c’est un autre problème…
Le 26/11/2015 à 14h47
“Les objectifs de 2022 ne seront pas atteints”.
Ah parce-que des gens pensaient qu’on allait respecter les délais ? xD C’est mignon
Thx pour la news en tous cas.
Le 26/11/2015 à 14h56
Si on veut des info sur le plan THD pour sa commune c’est le département qu’il faut contacter?
Le 26/11/2015 à 15h02
Déjà fait pour mon département. Seule réponse : “On ne peut rien faire jusqu’en 2022, après il faudra compter les endroits où les opérateurs n’ont pas tenu leurs objectifs et définir de nouveaux objectifs”.
Le 26/11/2015 à 15h03
E bah si j’arrive a voir du haut débit où je vais m’installer, je vais être aux anges. " />
Bref, 2022 c’est loin et d’ici là, les choses auront peut-être bouger.
Le 26/11/2015 à 15h17
Depuis le début de se plan, je me demande comment la quenelle sur le THD en mode VDSL a pu passer… FTTLA à la limite OK, mais qu’est ce que le VDSL vient foutre ici? Ha wé, pour les 30 pèlerins à moins de 500 mètre du répartiteur? Technologie d’avenir ça!!
Et au final idem avec le FTTLA pour une raison simple: pas dégroupable et utilisable par d’autres opérateur que numéricable. Comment sans la tête d’une administration publique on peut se dire que ça amène un système pérenne?
Bref, je raconte ma life.
Le 26/11/2015 à 15h20
Le pire c’est que la France indique qu’elle a pris du retard par rapport au reste de l’Europe parce qu’elle privilégie le FTTH au VDSL2). Comme c’est parti, on n’aura ni l’un ni l’autre pour une majeure partie de la population… ce qui est le plus mauvais choix possible !
Le 26/11/2015 à 15h36
Je crois déjà l’avoir sorti il y a quelques temps, mais j’ai un cas très concret de problème posé par… la municipalité (et non les opérateurs) !!!
En gros, je vis dans un p’tit bled qui fait partie d’une communauté de communes. La fibre doit être déployée en partant depuis la capitale de la communauté (un bled un peu plus conséquent quoi).
La commune en question doit fournir un local pour héberger le “coeur fibre”, mais ne veut pas le faire (il veulent vendre le local).
Résultat : déploiement bloqué.
Le 26/11/2015 à 15h43
Quand la politique politicienne l’emporte sur les gens. Votez en conséquence, il y a que ça à faire à votre niveau :/
Le 26/11/2015 à 15h45
Je me pose des questions tout de même… Free va avoir énormément d’argent disponible à dépenser dès mi-2016⁄2017, deux options:
1. Iliad fait de la croissance externe en rachetant une autre entreprise (probablement un autre opérateur en Europe)
Son EBITDA doit croitre de 200M€ au moins en 2015 par rapport à 2014, sachant que l’itinérance, qui passe essentiellement en CAPEX diminue fortement. Et a priori pour 2016 l’EBITDA devrait croitre encore plus.
Free se retrouve par rapport à 2014 à un niveau d’EBITDA supérieur de 400M€/an sans compter l’investissement en baisse dans le mobile du à la baisse de l’itinérance (le rythme de déploiement est à peu près constant, on peut donc supposer qu’il maintiendra son rythme de croisière niveau investissement dans le réseau).
Le passage au FTTH en co-investissement représente pour Iliad (6M d’abonnés) environ 300M€ d’économies par an, ou 250M€ si on considère qu’il n’y aura que 80% de la population couverte en FTTH.
En gros si on considère que Free aura 7,5M d’abonnés fixe en 2022, et que Orange suit sa capacité d’investissement (en supposant un co-inv à 25% pour Free), ils pourront dépenser 20 milliards d’€ dans la fibre d’ici 2022, soit environ 20 millions de prises, soit 60% de la population. A supposer que SFR en finance 20% (soit moins que Free, ce qui est peu probable), on arrive aux 80%.
Et ces calculs sont fait sans prendre en compte une croissance de la partie mobile.
Après ça m’étonnerait quand même que Free mette tout son argent dans le FTTH (c’est sympa, mais grossir à l’international c’est bien aussi). Mais au rythme de leur croissance, Iliad devrait générer des montagnes de cash dans les années à venir, un peu à l’image de SFR, mais sans avoir la taille de la boite.
A mon avis, c’est donc loin d’être inatteignable, et je dirais que tout dépendra de la stratégie de deux acteurs: Iliad et Orange.
Le 26/11/2015 à 15h47
bravo… Elle fait quelle taille cette commune?
Eux ils ont tout compris… Pour gagner 20k€ ils vont en faire perdre 200k en retard de déploiement et par manque d’opportunité de croissance économique.
Le 26/11/2015 à 15h50
Dire qu’en 2006, je croyais un peu aux RIP (Réseaux d’Initiartive Publique). J’aurais dû me douter qu’avec un nom pareil, ils étaient morts-nés, voués à rester “noirs”.
Bref, je vis dans un département fibré (COVAGE) sans le moindre espoir de voir un jour cette fibre, que j’ai pourtant sous les pieds, s’éclairer (pour le particulier). Plus qu’à pleurer les impôts…
Le 26/11/2015 à 15h53
A mon avis c’est une très bonne chose, même si le VDSL2 aurait l’avantage d’amener la concurrence AVANT le déploiement du FTTH, alors que là dans les régions reculées il n’y aura que Orange et Free (et peut être SFR s’ils décident d’intégrer les co-investissements).
Le 26/11/2015 à 16h07
Je vais me faire hurler dessus… mais dépenser autant pour mettre la fibre partout à tout le monde, ça me parait du gaspillage.
Je suis convaincu que cet argent serait mieux investi ailleurs (école, hôpitaux, infrastructure publique). La fibre pour un particulier, ça reste du luxe dont on peut se passer aisément.
A+
Le 26/11/2015 à 16h15
“tu parle d’un SCOOP de la part de ces 2 Sénateurs …franchement” !
ici, on savait TOUS que ……………….. pff ! " />
Le 26/11/2015 à 16h15
Oui je suis d’accord. C’est comme avec les lignes de téléphones à l’époque, l’argent aurait été mieux investi ailleurs que d’apporter le téléphone à tout le monde!
Le 26/11/2015 à 16h28
Le 26/11/2015 à 17h25
Le 26/11/2015 à 18h07
Le 26/11/2015 à 18h10
“30 pèlerins à moins de 500 mètre du répartiteur”
C’est vrai, ça sert à rien le VDSL.
Ce qu’il faut pas lire… c’est vraiment du pleurnichage (sport national en France, loin devant le football).
En terme de couverture de population, le VDSL est une bonne chose car il s’applique nécessairement aux zones denses. Donc ça a déjà permis une montée en débit assez confortable, surtout dans le sens montant, pour une bonne partie de la population sans que les opérateurs aient à investir massivement dans de nouveaux équipements. Ça coûte pas cher, ça apporte satisfaction à une bonne partie des clients, pourquoi s’en priver ?
Par contre, attribuer l’appellation THD au VDSL c’est comme coller une étiquette 4G sur un Nokia 3310 (le fameux).
Maintenant, tous les acteurs du “THD” se trouvent confrontés au dilemme de l’œuf et de la poule. L’œuf étant les (futurs) services exploitant réellement les bienfaits d’une connexion fibre, et la poule étant la capacité du réseau à supporter ces futurs services (aussi bien en terme de débit que de latences).
Aujourd’hui on nous vend ça comme la possibilité de regarder simultanément un certain nombre de chaines TV/(S)VOD en 4K blablabla… Je trouve cette vision particulièrement réductrice.
Ce dont on commence doucement à parler aujourd’hui, c’est de l’auto-hébergement (comprendre décentralisation des services) qui va devenir possible grâce à la fibre. Et il y a un sérieux coup à jouer chez tous les FAI au niveau de leurs box respectives (bon courage pour la R&D chez certains).
Le 26/11/2015 à 18h46
Tu te moques d’abord de moi pour au final être d’accord avec moi, c’est une tactique plutôt originale!
Je dis pas que la VDSL est une mauvaise techno, mais qu’elle n’a rien à faire dans un plan THD qui devrait être concentré que sur une seule solution pérenne pour l’avenir: la fibre FTTH.
Le 26/11/2015 à 19h15