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Pour ses dix ans, Proton transfère son destin dans une fondation

Pour ses dix ans, Proton transfère son destin dans une fondation

Hier, Proton a fêté ses dix ans. Pour marquer cette étape symbolique, l’ensemble des services seront désormais gérés par une fondation. Andy Yen, fondateur et à la tête de Proton, écorne au passage le modèle économique de nombre d’entreprises.

Le 18 juin à 12h25

Hier, il y a dix ans jour pour jour, Proton remportait son financement participatif. La campagne avait été ouverte quelques mois plus tôt. Environ 10 000 personnes avaient cumulé plus de 500 000 dollars, permettant à Andy Yen et Jason Stockman, initiateurs du projet, de lancer officiellement la machine.

Avec le temps, ce qui n’était initialement qu’un webmail centré sur la sécurité et la vie privée est devenu une suite complète de services. Aux emails sont venus s’ajouter un calendrier, une gestion des contacts, un VPN, un stockage en ligne et un gestionnaire de mots de passe. L’une des spécificités de l’offre Proton est l’utilisation intensive du chiffrement de bout en bout, sur les données et les métadonnées.

Presque tous les services ont une version gratuite, limitée, et une formule payante. L’abonnement Proton Unlimited permet d’avoir l’ensemble des fonctions payantes sur tous les services, à partir de 7,99 euros par mois, avec un engagement de deux ans. Pour s’assurer que le financement continuera à ne provenir que des abonnements, Proton bascule la gestion de ses produits sur sa seule fondation.

Une fondation comme actionnaire principal

Pour son dixième anniversaire, Proton annonce donc qu’une fondation a été créée. Jason Stockman et Dingchao Lu (premier employé de l’entreprise) l’ont dotée d’une grande partie de leurs actions. En conséquence, la Fondation Proton devient l’actionnaire majoritaire de l’entreprise.

Ce n’est pas tout, puisque la fondation a été créée en Suisse. « Les fondations suisses n'ont pas d'actionnaires, de sorte que Proton ne dépendra plus de la bonne volonté d'une personne ou d'un groupe de personnes en particulier », explique Andy Yen.

Le patron ajoute qu’elles sont légalement tenues « d'agir conformément au but pour lequel elles ont été créées, c'est-à-dire, dans le cas présent, de défendre la mission originale de Proton ». Aucun changement de contrôle ne peut avoir lieu sans le consentement de la fondation.

En plus de sa dotation initiale, Proton s’engage à lui verser 1 % de ses revenus nets « lorsque les conditions le permettent ». Ce budget devrait permettre à la fondation de prendre en charge les subventions, jusqu’ici gérées par l’entreprise. Celle-ci rappelle qu’elle a versé jusqu’à présent plus de 2,7 millions de dollars à des projets comme Tor et GrapheneOS.

Pérenniser le modèle

Andy Yen indique que la fondation permet de graver le modèle commercial de Proton dans le marbre. Le patron n’hésite pas à égratigner au passage quelques concurrents. Il pointe notamment que la « plupart des entreprises sont créées pour être vendues, et elles y parviennent en plaçant le profit au-dessus de toute autre considération ».

Il critique la méthode souvent adoptée : « utiliser abusivement les données des utilisateurs et s'engager dans un capitalisme de surveillance au détriment de la société et de la démocratie ».

« Nous pensons que si nous voulons apporter un changement à grande échelle, Proton ne peut pas être subventionné par des milliardaires (comme Signal), par Google (comme Mozilla), par le gouvernement (comme Tor), par des dons (comme Wikipedia) ou même par la spéculation (comme la pléthore de "fondations" de crypto-monnaie) », ajoute Yen.

Le basculement vers une fondation comme actionnaire principal de l’entreprise Proton AG ne devrait entrainer aucun changement pour les clients, assure le cofondateur.

Commentaires (35)

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C’est très intéressant le principe de la fondation actionnaire, super move de leur part.
C’est assez similaire en France pour info, c’est le seul objet juridique qui se possède lui-même.
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Me souviens avoir voulu faire une fondation en France....
La peau du.
Peut-être des facilités en Suisse ? :D
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Beaucoup plus facile, les fondations sont courants en Suisse. Même les entreprises publiques ont des fondations (Hopitaux Universitaire Genève, fondation privée des HUG).
Rolex appartient à une fondation.
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Si j'ai bonne mémoire, c'est aussi utilisé par Signal, non ?
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Je cite : « Nous pensons que si nous voulons apporter un changement à grande échelle, Proton ne peut pas être subventionné par des milliardaires (comme Signal), par Google (comme Mozilla), par le gouvernement (comme Tor), par des dons (comme Wikipedia) ou même par la spéculation (comme la pléthore de "fondations" de crypto-monnaie) », ajoute Yen.
Je pense, je n'ai pas vérifié, que c'est une liste de fondations ; donc oui.
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Et je cite Wikipedia :

"Signal Foundation

Signal est développé par Signal Messenger (en), une organisation fondée par Moxie Marlinspike et Brian Acton en 2018 pour reprendre le rôle du projet Open Whisper Systems que Marlinspike a fondé en 2013. Une entité sans but lucratif, la Signal Foundation, est créée en 2018 avec un financement initial de 50 millions de dollars provenant de Brian Acton, cofondateur de Whatsapp, « pour soutenir, accélérer et élargir la mission de Signal de rendre les communications privées accessibles et omniprésentes »blog 11,A 17.

Avant la création de la Signal Foundation, le développement de Signal était financé par une somme de dons et de subventions31. Entre 2013 et 2016, le projet a reçu des subventions de la Fondation Knight32, de la Shuttleworth Foundation et du Open Technology Fund33. La Freedom of the Press Foundation était auparavant la principale organisation donatrice de Signal et avait accepté de continuer à récolter des dons en leur nom pendant que le statut d’organisation sans but lucratif de la Signal Foundation était en suspensblog 11,34,blog 12. La Signal Foundation est officiellement exonérée d'impôt (aux États-Unis) depuis février 201935.

Jack Dorsey, cofondateur de Twitter, déclare en 2022 vouloir participer au financement de Signal à hauteur d'un million de dollars chaque année36.

Tous les produits de l'organisation sont publiés sous forme de logiciels libres et open source. "

Ce n'est donc pas si simple et ce ne sont pas que des milliardaires qui financent l'organisation Signal Fondation, n'importe qui peut le faire. Même si Dorsey annonce (le fait il vraiment ?) vouloir participer à hauteur de 1 million par an.
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C'est plus compliqué que ça et les fondations ne peuvent pas se créer en France comme en Suisse ou dans les pays anglo-saxons. Mais le fonds de dotation peut être une piste (ex. de Mediapart ; contre-ex. Drahi)
(j'essaie de terminer une thèse sur la structuration juridique des communs numériques / projet Open Source pour la fin de l'année)
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Je suis probablement beaucoup moins calé que toi, mais j'ai fait quelques recherches, le sujet m'intéresse depuis quelques années.
De ce que j'en ai compris (et n'hésite pas à me corriger), c'est qu'au-delà du fonds de dotation, c'est aussi possible en France de faire une fondation reconnue d'utilité publique (si on obtient l'agrément).
Elle peut détenir les parts d'une société commerciale, et qui peut en remonter les dividendes.
La partie investissements reste sur la fille, la partie philanthropique remonte à la fondation via dividendes.
J'ai l'impression que le sujet évolue pas mal en France ces derniers temps.

Personnellement, je suis opposé à la succession en ce qui concerne mes propres actions.
Je m'organise pour céder toutes mes parts à une fondation à ma mort, mais il faut pour cela que la taille du groupe soit suffisamment grande pour permettre une auto-gouvernance pérenne - des bons administrateurs, ça se paye. Et idéalement, il faudra aussi écrire des règles claires sur les buts poursuivis et la façon de les atteindre.
Pour l'anecdote, on s'est aussi structurés pour permettre une rémunération en dividendes des différents décisionnaires via une SCOP de tête indépendante (dans laquelle je ne suis pas), ça permet de payer la performance et de solidariser les entités métier (qui sont des structures différentes), et d'avoir une entrée et une sortie très simples et peu couteuses des dirigeants.
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.

Tu l'a vu ?
Quoi ?
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Je ne suis probablement pas la meilleure personne pour te répondre.
Déjà, je suis nul en fiscalité, mais aussi dans mon cas, le but de l'opération est justement de ne pas léguer mes titres, et de maintenir l'activité avec une forme de gouvernance interne.
Aucune optimisation fiscale à en attendre, c'est même "l'inverse", si on considère que mes ayants droits perdront 100% de la valeur (pas au profit de l'état certes, mais d'une forme de bien commun quand même).
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Merci de ta prompte réponse ;)
On a pas de MP ici... faites germer l'idée ;)
Juste me contenter de deleter mon post ... huhu...
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En fait la difficulté en France c'est que le terme "fondation" peut désigner :
- une Fondation reconnue d'utilité publique
- une Fondation abritée par une FRUP (et donc sans personnalité morale)
- une Fondation d'entreprise (type Fondation Louis Vuitton)
- une Fondation hospitalière, ou universitaire, avec un régime particulier

En conséquence : oui, il est possible de créer une FRUP mais la procédure de RUP met environ 2 ans de mémoire. Le FDD a été créé comme un outil plus souple et simple à mettre en oeuvre, notamment pour la transmission d'action (il existe même désormais le Fonds de pérennité, pour jouer le rôle de fondation actionnaire)
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Un grand bravo a Proton.
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Au regard de ce qui est annoncé, bonne philosophie.
Cependant j'ai du mal avec :"
« [...]Proton ne peut pas être subventionné par des milliardaires (comme Signal), par Google (comme Mozilla), par le gouvernement (comme Tor), par des dons (comme Wikipedia) ou même par la spéculation (comme la pléthore de "fondations" de crypto-monnaie) »,
Il reste quoi comme methode de financement ?
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Comme méthode de financement, faire payer ses services 😅. Comme Proton, mais aussi des projets open-source avec une partie services pour les plus grosses structures.
Mais pour le coup, c'est aussi une histoire de gouvernance (même si le financement par subvention de Google, Mozilla est "libre" de se gouverner comme il l'entend, ça fait quand même une sacré épée de Damoclès).
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Oui. Effectivement je me sens un peu c.. :mrgreen::mrgreen::mrgreen:
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Il faut dire qu'on a tellement l'habitude de services où on est le produit gratuits qu'on a perdu le réflexe de considérer qu'un produit puisse être payant :D
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Pourtant il ne me serait pas venu à l'idée de ne pas payer ma ponceuse Bosch qui est la filiale de la fondation du même nom.
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Et de plus, je crois qu'il faut comprendre cette phrase dans le sens où ça serait "moralement incorrect d'être sponsorisé par des milliardaires".
Techniquement, une fondation peut tout à fait être la récipiendaire de dons, y compris de la part de milliardaires.
Elle fonctionne soit sur ses actifs (actions dans Proton AG ici), soit sur des dons (défiscalisés ou non), soit sur les deux.
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Peut-être que c'est moyen moralement, mais qui paierait un abo pour utiliser Firefox, Signal ou Wikipédia ?
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Ah mais je ne fais que retranscrire ce que je comprends de ce que veut dire le fondateur 😊
Je ne dis pas qu’il a raison ou tort.
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Oui, je comprends bien :)
Mais je rejoins quand même @RuMaRoCO, il aurait pu s'abstenir de citer des entreprises, je pense que cela n'apporte pas grand chose de "cracher" sur les autres fondations, le jour de la création de la leur, surtout dans des contextes différents, sur des marchés différents, etc...
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Moi je paie pour utiliser Firefox, Signal, Wikipédia et lire Next :roll:
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Je suis heureux pour toi :zarb:
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Je pense sincèrement qu'un modèle freemium à la Proton pour un navigateur pourrait être une bonne idée. Ça existe déjà sur macOS avec le navigateur Orion, par les créateurs de Kagi et basé sur WebKit. Je ne l'ai jamais utilisé car je ne suis pas sur Mac mais je trouve l'idée intéressante.

Par contre je suis d'accord que c'est compliqué à appliquer pour Signal ou Wikipédia.
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Le problème c' est que le but de FF n'est pas vraiment de générer de l'argent. Si tu mets payant un navigateur qui a 3% de PDM, il va vite passer sous les 0,5%. Oui, ils y en a qui vont payer, c'est sur, mais ça restera une minorité.
Donc leur changement et vision à grande échelle va prendre du plomb dans l'aile pour faire le parallèle avec proton.
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Ah oui je suis d'accord, je ne pense pas que Mozilla doit rendre totalement payant Firefox. Mais il y a peut-être moyen de travailler sur un modèle freemium avec quelques fonctionnalités en plus. Parce que je me demande si Google ne va pas arrêter son "financement" à un moment donné…
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et il en existe justement une assez connue la fondation bill et melinda gates est subventionnée par plusieurs milliardaires et semble assez efficace. ça montre que une fondation peut permettre de sécuriser des dons de milliardaire sans compromettre son indépendance et sa légitimité.
fr.wikipedia.org Wikipedia
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Cela ne touche peut-être pas les propos du dirigeant, on pourrait également faire référence aux organisations qui prennent des décisions complexes de refuser ou non des dons de "persona non grata" car ils se seraient enrichies avec des moyens non éthiques par exemple.

Ainsi, ce n'est pas les miliardaires en général qui sont visés et étant donné les conséquences financières, on pourrait comprendre que cela ne soit pas si facile de refuser un don.

Par le choix de ce modèle, Proton AG évite de devoir prendre ce genre de décision, c'est aussi ce que j'en comprends.
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les abonnements et les subventions publiques
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Ce n’est pas tout, puisque la fondation a été créée en Suisse. « Les fondations suisses n'ont pas d'actionnaires, de sorte que Proton ne dépendra plus de la bonne volonté d'une personne ou d'un groupe de personnes en particulier », explique Andy Yen.
Mais la fondation n'est qu'un objet juridique. Il y a forcément des personnes qui la gèrent, et décident d'aller dans un sens, ou dans l'autre.
Je ne comprends pas vraiment ce que cela change au niveau de la gouvernance.
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C'est indiqué dans l'article : les fondations en Suisse ont des obligations légales et doivent respecter l'objet de leur mission. Après, je suppose que c'est sujet à interprétation et potentiellement, débat légal…
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en fait en transmettant le capital de Signal à la fondation ils fixent un objectif (qui ne peut plus être changé, ou pas de façon simple) et la fondation doit s'y tenir
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Le patron ajoute qu’elles sont légalement tenues « d'agir conformément au but pour lequel elles ont été créées, c'est-à-dire, dans le cas présent, de défendre la mission originale de Proton ».
Ça aurait été bien d'avoir un rapide descriptif de la "mission originale de Proton" et/ou un lien. 😉

Si j'ai bien compris, la mission est décrite ici :
Proton a pour vocation de servir le monde entier. Notre première et unique mission est toujours de servir la communauté Proton, et non les entreprises qui font de la publicité ou d'autres tiers. Nous ne compromettons pas votre confiance en vendant vos données et nous ne le ferons jamais. Nous nous engageons à lutter pour le respect de la vie privée et la liberté en ligne, et nous défendrons toujours un internet qui sert les intérêts de tous.
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Super move de la part de Proton.
Mais en effet, comme le soulignent d'autres, ce n'était peut-être pas très heureux de tacler Signal ici...

Et puis, Proton a-t-il déclaré que leur fondation refuserait des dons ?

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