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Fiabilité des disques durs HAMR de 30 To et plus : Seagate donne des chiffres

Get Ready for Mach 3 (qui s’en souvient ?)

Fiabilité des disques durs HAMR de 30 To et plus : Seagate donne des chiffres

Au début de l’année, Seagate présentait sa plateforme Mozaic 3 +, avec des disques durs de 24 à 32 To. Ils exploitent tous la technologie maison HAMR (Heat Assisted Magnetic Recording), c’est-à-dire un enregistrement magnétique assisté par laser, afin d’augmenter la densité des plateaux des disques durs. Western Digital a pour rappel sa propre technologie MAMR (Microwave Assisted Magnetic Recording).

Le 24 avril à 11h33

Jusqu’à 30, 40 et 50 To dans un disque dur de 3,5"

Le but dans les deux cas est d’augmenter la densité des plateaux afin de proposer de plus grandes capacités, toujours dans un format de 3,5 pouces. Les versions actuelles ont jusqu’à dix plateaux, une limite difficile à dépasser compte tenu des dimensions contraintes du format de 3,5 pouces.

Seagate prévoit ensuite, toujours avec le HAMR, « d’atteindre plus de 4 To (4TB+) et de 5 To (5TB+) par plateau dans les années à venir ». Il sera alors question des gammes Mozaic 4 + et 5 + respectivement. Ces disques durs utiliseront toujours la même conception de type « 10 plateaux et 20 têtes », explique le constructeur.

Une nanoseconde et jusqu’à 425 °C

La question de la fiabilité et surtout de la longévité est posée par certains, notamment du fait de l’utilisation d’une nouvelle technologie. Le HAMR utilise en effet un faisceau laser afin d'atteindre localement une température de plusieurs centaines de °C – Seagate parle de 425 °C – pour polariser de manière stable un grain magnétique sur la surface d’un plateau. Ce grain permet de stocker un bit d’information selon sa polarisation (qui correspond à un 0 ou à un 1).

Le fabricant a déjà expliqué qu’une « nanoseconde [un milliardième de seconde ou 10⁻⁹ seconde, ndlr] suffit pour chauffer et refroidir chaque bit. Ainsi, le laser HAMR n'influe pas sur la température globale du disque dur, ni sur la stabilité ou la fiabilité du support ». Dans un billet de blog, le fabricant donne des indicateurs chiffrés sur la fiabilité.

Les HDD HAMR arrivent au niveau de fiabilité des PMR

Tout d’abord, il enfonce des portes ouvertes et rappelle que, « comme pour toute nouvelle technologie, le discours entourant la HAMR souffre parfois d'idées reçues, souvent entretenues par les conversations ». Le fabricant affirme pour commencer que « ces deux dernières années, la fiabilité a ainsi été améliorée de 50 %, soit le même niveau que les disques durs PMR [Perpendicular Magnetic Recording, ndlr] traditionnels ». Une manière de dire qu’elle n’était pas au niveau avant.

Le MTBF (temps moyen entre deux pannes) des Mozaic 3 + est de 2,5 millions d'heures, soit « le temps actuel pour les disques d'entreprise Seagate Exos ». On retrouve cette même valeur dans les disques durs Gold de Western Digital, également pensés pour les entreprises.

IBM rappelle à juste titre que le MTBF « est une mesure de fiabilité, et non une garantie de fiabilité. Il mesure la fréquence à laquelle les défaillances se produiront probablement, mais ne prend pas nécessairement en compte tous les facteurs externes ». Seule certitude : un MTBF élevé signifie que les pannes sont moins susceptibles de se produire. Seagate affirme ici que sa gamme Mozaic 3 + est au même niveau que les autres disques durs pour les entreprises.

Les différentes publications de Backblaze sur les taux de pannes des disques durs utilisés dans ses serveurs montrent bien qu’il y a une différence entre la théorie du MTBF et la pratique, avec certaines séries visiblement moins fiables que d’autres. Il n’y a pour le moment pas de statistiques sur les disques durs HAMR ou MAMR.

« Une durée de vie des têtes supérieure à sept ans »

Ensuite, concernant les nouvelles têtes de lecture/écriture : « Des milliers […] ont été testées et ont démontré leur capacité à transférer des données de manière fiable pendant plus de 6 000 heures (environ 8 mois), soit 3,2 pétaoctets de données transférées sur une seule tête. C'est plus de 20 fois la quantité de données transférées sur un disque dur Nearline standard ».

Au niveau du disque dur dans son intégralité, Seagate affirme que des tests sur le terrain lors d’une utilisation intensive « ont démontré une durée de vie des têtes supérieure à sept ans, ce qui, souvent, dépasse la durée de vie actuelle basée sur l'enregistrement PMR ». Le constructeur affirme que ses clients « s'attendent à ce que les disques PMR modernes durent environ quatre à cinq ans ».

Maintenant, il faut attendre que les disques durs HAMR (et MAMR) arrivent en masse dans les datacenters et fonctionnent pendant des années afin d’avoir des retours d’acteurs indépendants sur la fiabilité.

Avec des quantités toujours plus importantes de données à stocker, la course à la densité est loin d’être terminée et les disques durs ont encore de beaux jours devant eux.

Commentaires (12)

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Le constructeur affirme que ses clients « s'attendent à ce que les disques PMR modernes durent environ quatre à cinq ans ».
Vraiment ?
Pour moi, un disque qui dure moins de 10 ans, c'est pourri…
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En entreprise c'est la durée d'amortissement, après une entreprise change généralement son matériel.

Sur certains systèmes pendant le covid avec la pénurie, certains ont prolongé de 5 à 7 ans cela dit, mais pas au delà de ce que j'ai pu voir.

la cible est donc bien choisie par Seagate dans sa com.

Les disque en question ne visent pas les particulier, et pas non plus les "enthousiastes".
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Dans ma boîte dans les baies vidéos on les change tous les trois ans en préventif.
Par contre pour du stockage partagé bureautique on les garde jusqu'à la mort mais ce ne sont pas des disques PMR (en cas de reconstruction c'est pas très grave d'avoir une perte de performance et qu'elle prenne 3 jours).
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Ne pas oublier qu'ici, on parle de disque dur à destination de serveur. Leur utilisation n'a rien à voir avec un usage domestique ou bureautique.
Le disque est alimenté en quasi-permanence et est souvent sollicité aussi bien en lecture qu'en écriture.

Si je regarde juste pour mon expérience "personnelle" (dans le cadre de ma société) :
- j'ai déjà changé 2 disques de mon NAS. Il a 7 ans
- j'ai changé un disque de mon serveur dédié sur les 2. Il a 5 ans.

La moyenne de 4 à 5 ans ne me parait pas déconnant. D'autant plus qu'on peut avoir un disque dur qui présente des défaillances mais reste malgré tout "utilisable" (même si c'est jouer avec le feu ^^)

A titre strictement personnel, j'ai des disque dur qui ont 20 ans et qui tiennent encore le coup ;) Mais ils sont beaucoup moins sollicités.

[edit] Comme quoi, il suffit d'en parler pour que les problèmes arrivent ! Un des 4 disques dur de mon NAS a laché pas plus tard qu'aujourd'hui, après 43687h de fonctionnement, soit quasiment 5 ans. Disque changé, reconstruction en cours ^^

Temps estimé : environ 6h pour 5To (je suis en RAID6, qui supporte la perte de 2 disques, d'où le temps nécessaire)
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Get Ready for Mach 3

Merci pour cet instant culture :phibee: Quelle magnifique utilisation du speaker pour l'époque...

Le constructeur affirme que ses clients « s'attendent à ce que les disques PMR modernes durent environ quatre à cinq ans »

Vraiment ?
Avec des séries pro garanties 5 an, personnellement je m'attendrais à plus.

Concernant la non influence du chauffage laser sur la température globale du disque, autant j'imagine le laser parvenir aisément à chauffer la zone à 425°C, autant je serais curieux de savoir comment elle est refroidie aussi vite.

Même si la zone de chauffe est minuscule et se déplace très rapidement, il faut une certaine puissance pour la chauffer d'environ 400°C. Cette puissance étant multipliée par le nombre de bits écrits par seconde (10^9 bits pour un disque capable d'écrire à 125MB/s), ça représente autant de chaleur à évacuer (sans compter la chauffe du laser, chaleur non transmise au plateau mais contenue dans le disque).

Ça reste une belle prouesse technique, et je serais curieux d'en apprendre plus :)
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La question de la température globale peut être résumée plus simplement en "est-ce qu'un disque qui utilise un laser consomme significativement plus de watts quand il écrit qu'un disque qui n'en utilise pas ?". Vu que toute la puissance consommée part en chaleur, s'il n'y a pas de surconsommation, il n'y aura pas d'augmentation significative de température, quelle que soit la manière dont c'est chauffé.
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Voici l'étude: https://www.chimix.com/an12/cap12/cap9.html
De mémoire pour un CD-RW, la T° de fusion de la couche gravable/effaçable est de 600°C.

Donc: on a déjà fait cela. Il y a 30 ans.
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Quand un HDD de 30 To bien bien rempli, il pète et qu’il n’était monté dans une sorte de RAID, je vous raconte pas le bruit de la déflagration…

Toutes les vitres aux alentours, elles y passent…

:dent:
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Merci pour l'article =)
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Vivement la technologie HAMR2 :D

D'ailleurs, les disques MAMR, c'est pour Noël ?
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D'ailleurs, les disques MAMR, c'est pour Noël ?
:dix:
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Comme il sera difficile d'avoir des grosses capacités de stockage en PMR, en tant que particulier, nous aurons droit également à cette technologies. Non ?

Fiabilité des disques durs HAMR de 30 To et plus : Seagate donne des chiffres

  • Jusqu’à 30, 40 et 50 To dans un disque dur de 3,5"

  • Une nanoseconde et jusqu’à 425 °C

  • Les HDD HAMR arrivent au niveau de fiabilité des PMR

  • « Une durée de vie des têtes supérieure à sept ans »

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