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Julian Assange ne doit pas « mourir aux USA », plaident de nombreuses personnalités et ONG

« We open governments »

Julian Assange ne doit pas « mourir aux USA », plaident de nombreuses personnalités et ONG

CC BY 2.0 DEED Garry Knight

Le sort du fondateur de WikiLeaks va être de nouveau jugé cette semaine par la justice britannique. La Rapporteure spéciale de l’ONU sur la torture, le Parlement australien, de nombreuses ONG représentatives de journalistes et professeurs de droit américains plaident pour sa libération.

Le 19 février à 14h29

Julian Assange, 52 ans, « mourra » s’il est extradé aux États-Unis, a déclaré son épouse Stella Assange lors d’une conférence de presse à Londres, rapporte l'AFP : « sa santé décline, physiquement et mentalement. Sa vie est en danger chaque jour où il reste en prison et s’il est extradé, il mourra ».

Deux magistrats britanniques vont en effet examiner mardi et mercredi 20 et 21 février la décision de la Haute Cour de justice de Londres, prise le 6 juin 2023, de refuser à Julian Assange l’autorisation de faire appel de son extradition aux États-Unis acceptée en juin 2022 par le gouvernement britannique.

Le fondateur de WikiLeaks (dont le slogan est « We open governments ») fait l'objet de 18 chefs d'accusation aux États-Unis pour son rôle présumé dans l'obtention et la divulgation de documents classifiés, y compris des preuves révélant des crimes de guerre présumés commis par les États-Unis lors des guerres en Afghanistan et en Irak, « notamment sur les attaques contre des civils », rappelle The Observer.

« Lorsque nous avons publié ces documents, nous avions deux raisons de penser que les États-Unis ne poursuivraient pas Julian en justice », explique le journaliste Nick Davies, qui avait travaillé en étroite collaboration avec Assange pour The Guardian.

« La première était qu’en toute bonne conscience, ils ne pouvaient pas transformer leur acte d’espionnage en une arme pour attaquer le journalisme », détaille le journaliste. « L’autre était qu’aucune administration décente ne pouvait poursuivre Julian en justice sans tenir compte de la liste des crimes répugnants commis par les forces américaines et leurs alliés et que nous dénoncions ».

« Tout au long des années [Barack] Obama, ces hypothèses ont tenu bon. Il a fallu Donald Trump – immoral et indécent – ​​pour les renverser. Il est tout simplement honteux que les hommes de [Joe] Biden se servent de Trump comme guide », fustige le journaliste.

Julian Assange totalise déjà 13 ans de privation de liberté : il est en effet détenu au Royaume-Uni depuis 2019 dans la prison de « haute sécurité » de Belmarsh, après être resté enfermé dans l'ambassade d'Équateur depuis 2012.

S’il obtient gain de cause, son appel sera alors examiné sur le fond, précise l'AFP. A contrario, et en cas d’échec, « il aura épuisé toutes les voies de recours au Royaume-Uni ». Ses soutiens ont cela dit indiqué qu’il saisirait alors la Cour européenne des droits de l’homme.

La justice britannique a donné son feu vert à l’extradition de Julian Assange après que les États-Unis ont fourni des assurances qu’il ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence (Colorado), surnommée l’« Alcatraz des Rocheuses ».

Mais les mises en garde sont telles que cet engagement « ne vaut même pas le papier sur lequel il est écrit », a estimé le rédacteur en chef de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson.

175 ans de prison, un traitement « équivalant à de la torture »

En prévision de l'audience, de nombreuses ONG et personnalités ont dénoncé l'acharnement judiciaire dont fait l'objet le fondateur australien de WikiLeaks.

Début février, la Rapporteure spéciale de l’ONU sur la torture, l’experte indépendante Alice Jill Edwards, a ainsi demandé au gouvernement britannique de « suspendre l’extradition imminente de Julian Assange », au motif que « s'il était extradé, il risque de subir un traitement équivalant à de la torture ou à d'autres formes de mauvais traitements ou de punitions ».

Selon elle, « le risque qu’il soit placé à l’isolement de façon prolongée malgré son état de santé mentale précaire, et que sa condamnation puisse être disproportionnée soulève la question de savoir si l’extradition de M. Assange vers les États-Unis serait compatible avec les obligations internationales du Royaume-Uni en matière de droits humains ».

« Les assurances diplomatiques d'un traitement humain fournies par le gouvernement des États-Unis ne constituent pas une garantie suffisante pour protéger M. Assange contre un tel risque », a déclaré Alice Jill Edwards : « Elles ne sont pas juridiquement contraignantes, leur portée est limitée et la personne que les assurances visent à protéger ne peut avoir aucun recours en cas de violation. »

Elle rappelle que Julian Assange « souffre depuis longtemps d’un trouble dépressif périodique » et qu' « il a été évalué qu’il présente un risque de suicide ». « S'il est reconnu coupable, il pourrait être condamné à une peine allant jusqu'à 175 ans de prison », ajoute la Rapporteure.

« Nous n'avons presque plus de temps pour sauver Julian Assange »

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a, lui aussi, dénoncé les poursuites engagées par la justice américaine, alors que le Parlement australien a adopté mercredi, par 86 voix pour et 42 contre, une motion demandant d’y mettre un terme.

La motion a été présentée par le député de Tasmanie Andrew Wilkie, qui a averti dans son discours d'ouverture : « nous n'avons presque plus de temps pour sauver Julian Assange ».

Le texte avance que « le gouvernement australien et l’opposition ont déclaré publiquement que cette affaire dure depuis trop longtemps », et « souligne l’importance pour le Royaume-Uni et les États-Unis de mettre un terme à cette affaire afin que M. Assange puisse rentrer chez lui dans son pays ».

« Cette affaire ne peut pas durer indéfiniment », a déclaré Anthony Albanese au Parlement. Selon lui, les Australiens de tous bords sont d’accord pour dire que « trop c’est trop ». Il a indiqué qu’il avait soulevé le cas de M. Assange « au plus haut niveau » en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

« Assange doit être libéré immédiatement »

Le 14 février, la Fédération internationale des journalistes et la Fédération européenne des journalistes ont, elles aussi, publié une déclaration commune dans laquelle elles estiment que « les poursuites en cours contre Julian Assange mettent en danger la liberté des médias partout dans le monde ».

« Les journalistes et leurs syndicats ont reconnu depuis le début que Julian Assange est ciblé pour avoir accompli des tâches qui constituent le travail quotidien de nombreux journalistes – rechercher un lanceur d'alerte et dénoncer la criminalité », souligne Maja Sever, présidente de la FEJ : « Nous sommes aux côtés des journalistes de toutes tendances politiques et nationalités et disons qu’Assange doit être libéré immédiatement ».

« Le fait qu'un gouvernement décide qu'un document spécifique est secret ou confidentiel ne signifie pas qu'il l'est, et dans de nombreuses occasions – telles que des preuves de violations des droits de l'homme ou de corruption – le droit du public à savoir l'emporte sur le désir de l'État de garder les choses secrètes », souligne pour sa part PEN International. Cette association a pour but de « rassembler des écrivains de tous pays attachés aux valeurs de paix, de tolérance et de liberté sans lesquelles la création devient impossible ».

« On ne peut pas faire confiance aux assurances américaines »

Amnesty International réitère de son côté ses inquiétudes quant au risque de graves violations des droits humains d'Assange s'il est extradé, et met en garde contre un profond « effet dissuasif » sur la liberté des médias dans le monde.

« Le risque pour les éditeurs et les journalistes d’investigation du monde entier est en jeu. Si Julian Assange était envoyé aux États-Unis et poursuivi en justice, les libertés des médias dans le monde seraient également mises en cause », a déclaré Julia Hall, experte d'Amnesty International sur la lutte contre le terrorisme et la justice pénale en Europe. « Les États-Unis doivent abandonner les accusations d’espionnage portées contre Assange et mettre un terme à sa détention arbitraire au Royaume-Uni », a-t-elle ajouté.

« On ne peut pas faire confiance aux assurances américaines. Les assurances douteuses selon lesquelles il sera bien traité dans une prison américaine sonnent creux étant donné qu’Assange risque potentiellement des dizaines d’années d’incarcération dans un système bien connu pour ses abus, notamment l’isolement cellulaire prolongé et la médiocrité des services de santé pour les détenus. Les États-Unis ne peuvent tout simplement pas garantir sa sécurité et son bien-être, comme ils n’ont pas non plus réussi à le faire pour les centaines de milliers de personnes actuellement emprisonnées aux États-Unis ».

Julian Assange n'a jamais sciemment mis qui que ce soit en danger

Le même jour, Reporters sans frontières (RSF) a de son côté cherché à dissiper certaines des « idées fausses les plus répandues » au sujet de Julian Assange et des accusations dont il fait l'objet.

L'ONG rappelle, entre autres, que Julian Assange n'est pas un « traître » devant être jugé aux États-Unis : il n'est pas un citoyen américain, n'a jamais vécu aux États-Unis et n'a aucun lien significatif avec ce pays. Il est citoyen australien, vivait et travaillait à Londres lorsque le gouvernement américain a ouvert une procédure contre lui.

Julian Assange n'est pas non plus un « lanceur d'alerte » ayant divulgué des informations classifiées : il a aidé à rendre publiques des informations qui lui avaient été divulguées par Chelsea Manning. La peine de prison de 35 ans dont elle avait initialement fait l'objet avait par ailleurs été commuée au bout de 7 ans par Barack Obama, au motif qu'elle était « très disproportionnée par rapport à ce que d'autres auteurs de fuites ont reçu ».

S'il était extradé vers les États-Unis, Julian Assange serait en outre « le premier éditeur jugé en vertu de la loi sur l'espionnage (Espionage Act) de 1917 ». Adoptée pour réprimer l'opposition à l'entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, cette loi visait initialement à « interdire toute interférence avec les opérations militaires ou le recrutement, à prévenir l'insubordination dans l'armée et à empêcher le soutien des ennemis des États-Unis en temps de guerre ».

Dans un éditorial expliquant « pourquoi il ne devrait pas être extradé », The Guardian souligne qu'elle a depuis aussi été utilisée pour punir les lanceurs d'alerte, à l'instar de Daniel Ellsberg, qui avait transmis au New York Times des documents (« Pentagon Papers ») révélant les mensonges du gouvernement américain sur la guerre du Vietnam.

Une personne accusée en vertu de cette loi « ne peut pas présenter de preuves sur le contenu des documents divulgués, ne peut pas expliquer pourquoi elle a fait ce qu'elle a fait et ne peut pas faire valoir que le public avait le droit d'être informé de ces problèmes », déplore The Guardian.

Dès lors, relève RSF, l'Espionage Act « empêche toute personne de défendre ses actions comme servant l’intérêt public ». C'est pourtant ce qu'avait fait WikiLeaks en publiant ces documents dans plusieurs des médias les plus réputés du monde entier (The New York Times, The Guardian, Le Monde, Der Spiegel et El País) afin de « traiter les informations divulguées de manière journalistique », rappelle RSF.

C'est pourquoi « les poursuites dont il fait l'objet pourraient avoir des conséquences alarmantes pour l'avenir du journalisme et porteraient un coup sans précédent à la liberté de la presse », déplore RSF : « sa condamnation ouvrirait la voie à des poursuites similaires envers d'autres personnes qui publient des articles basés sur des fuites d'informations classifiées, créant ainsi un dangereux précédent pour le journalisme ».

L'ONG estime que « cela mettrait en danger de nombreux médias et journalistes et pourrait avoir un effet dissuasif et d’autocensure sur les articles d'intérêt public », mais également que « le droit à l’information du public serait donc affecté » lui aussi.

RSF rappelle en outre que « Julian Assange n'a jamais sciemment mis qui que ce soit en danger ». Il a, au contraire, « demandé de toute urgence au gouvernement américain de prendre des mesures pour protéger toute personne susceptible d'être lésée », de manière proactive.

À l’exception de Julian Assange, le ministère de la Justice n'a d'ailleurs « jamais poursuivi les personnes ayant publié les données », souligne RSF, qui note que « jusqu'à présent, le gouvernement américain n'a pas apporté la preuve qu'un préjudice réel avait été causé à une personne à la suite de la publication ».

S’il est extradé, résume The Guardian, et à moins que le Royaume-Uni ne cède ou que le président Biden n’intervienne, il fera face à un procès pénal « au cours duquel ses arguments seront réduits au silence », et à une peine maximale de 10 ans de prison pour chacune des accusations liées à la loi sur l’espionnage. S’il est reconnu coupable, il pourrait être incarcéré à vie.

Et si les poursuites aboutissent, « les reportages d’enquête basés sur des informations classifiées recevront un coup quasi mortel », a déclaré l’avocat du New York Times dans l’affaire des Pentagon Papers.

Les journalistes pourront-ils assister au procès ?

Plus de 35 professeurs de droit américains ont par ailleurs cosigné une lettre implorant le procureur général américain Merrick Garland d'abandonner les efforts du Département de la Justice (DOJ) pour extrader Julian Assange.

« Nous pensons que les accusations portées contre lui en vertu de la loi sur l'espionnage constituent une menace existentielle pour le premier amendement » de la Constitution des États-Unis, qui interdit au Congrès d'adopter des lois limitant la liberté de religion et d'expression, la liberté de la presse ou le droit à « s'assembler pacifiquement ».

Les professeurs estiment que même si leurs « points de vue personnels sur Assange et WikiLeaks varient », ils sont néanmoins « unis dans [leur] préoccupation quant aux implications constitutionnelles de poursuivre Assange en justice ».

Ces implications, expliquent-ils, « pourraient s’étendre au-delà de la loi sur l’espionnage et au-delà du journalisme de sécurité nationale [pour] permettre des poursuites contre la collecte d’informations de routine en vertu d’un certain nombre de lois ambiguës et de théories juridiques non vérifiées ».

« Les universitaires, les avocats, les éditeurs de médias et les militants sont tous d'accord sur le fait que les poursuites contre Julian Assange en vertu de la loi sur l'espionnage mèneront certainement à des poursuites contre des journalistes pour avoir fait leur travail », relève Seth Stern, directeur du plaidoyer de la Freedom of the Press Foundation, qui a aidé à rédiger la lettre.

Stefania Maurizi, journaliste italienne travaillant avec WikiLeaks depuis des années et qui vient de lui consacrer un ouvrage, « L’Affaire Wikileaks. Médias indépendants, censure et crimes d’État » (paru aux éditions Agone), déplore de son côté que « nous, les journalistes, n'avons AUCUNE idée de si nous serons autorisés à assister/regarder l'audience ».

Les juges de la Haute Cour ont en effet jugé que l'accès vidéo à distance serait limité aux personnes présentes en Angleterre et au Pays de Galles, « à moins qu'elles ne convainquent la Cour qu'il est "dans l'intérêt de la justice" qu'elles bénéficient d'un accès à distance ».

Des journalistes américains et australiens se sont ainsi vus refuser l'accès à la retransmission vidéo au motif qu' « aucune raison suffisante n'a été donnée pour expliquer pourquoi il serait dans l'intérêt de la justice d'accorder l'accès à distance depuis l'extérieur de l'Angleterre et du Pays de Galles ».

Dans une tribune publiée dans le Guardian, Christophe Deloire, le président de RSF, déplore de son côté que Julian Assange n’a, lui non plus, pas été autorisé à assister en personne aux audiences du tribunal depuis le 6 janvier 2021 – la dernière fois qu’il a été vu hors des murs de la prison.

Commentaires (14)

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Je ne peux pas m'empêcher de voir le parallèle entre le cris d'orfraie suite au décès de Navalny et l'indiférence des mêmes dirigeants sur ce sujet...

Et dans 1 an on lira "Assange a été déclaré décédé mais la cause du décès n'a pas encore été divulguée" et 50 ans plus tard, le dossier sera déclassifié et on découvrira que ce n'était pas un hasard...
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Attention a certain qui vont voir du complotisme dans ce que tu dis ^^
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Avoir une aptitude a anticiper des complots ne devrait pas être mal perçu ^^
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oh jolie j'approuve :yes:
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la honte
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Sacré édito !
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Les raisons de ne pas le poursuivre sont longues comme un discours de Fidel Castro, mais les US/UK continuent inlassablement, et semble-t-il en dépit du droit et du bon sens, de s'acharner sur cet homme.

Y a un côté "c'est une affaire personnelle" complètement déraisonnable, absurde, puéril, aveugle.

À tel point que s'il est libéré et retourne vivre sa vie en Australie, on peut facilement imaginer que la CIA lui envoie un tueur à gage. À l'ancienne quoi.
Juste parce que.
Pour avoir le dernier mot.

Cette histoire est consternante.

Merci Jean-Marc pour ce tour du sujet, très intéressant!
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c'est exactement ça, bien résumé.
Ni le droit ni le bon sens s'applique ici, c'est de la logique de guerre psychologique c'est devenu un tel icône que les états unis ne peuvent pas le laisser s'en sortir vivant afin de dissuader tout individu ayant envie de dénoncer les horreurs de l'armée américaine.
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Au vue de ce qui vient de subir Navalny, toute extradition vers les US serait mise au même niveau.

Bon courage après dans la course au soft power: ce serait du pain béni pour tous les trolls pro Poutine / Xi Jinping qui pullulent dans les réseaux.
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Très bon article de Jean-Marc Manach comme toujours. Même avis que la plupart des gens. Une honte cette histoire.

Petite chose qui me gene sur ce que dit le journaliste Nick Davies ici:

" Tout au long des années [Barack] Obama, ces hypothèses ont tenu bon. Il a fallu Donald Trump – immoral et indécent – ​​pour les renverser."

Sur un sujet aussi grave que celui-ci. Il en profite pour faire un peu de politique en taclant Donal Trump (que je porte pas spécialement dans mon coeur) alors que les acte "dégueulasse" de la cia sur Assange en ambasade datent bien d'avant Trump (sous Obama si je dis pas de bêtise).

En résumé. Ce que je veux dire est que peu importe le président. Ils ont tous approuvé cela (ou volontairement fermer les yeux)
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Cette citation m'a aussi interpelé, mais à la relecture l'auteur fait référence à 1- l'atteinte au journalisme, 2- la prise en compte dans l'action en justice des « crimes répugnants commis par les forces américaines et leurs alliés ». Et par ailleurs, il est précisé que la peine de prison de Chelsea Manning a « été commuée au bout de 7 ans par Barack Obama ». Ce qui dénote une attitude plutôt digne que Donald Trump n'a apparemment pas eu vis-à-vis de cette affaire d'espionnage et de révélations journalistiques.
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Merci ; de ce que je comprends (cf aussi ce qu'en disait le journaliste Olivier Tesquet sur France Inter), les USA n'auraient pas attendu l'élection de Trump pour monter le dossier judiciaire ; suite à la publication (Vault 7) de documents consacrés aux armes numériques de la CIA (qui vient de valoir à 40 ans de prison à Joshua Schulte, le soi-disant "lanceur d'alerte"), celui qui était alors le chef de la CIA du temps de Donald Trump avait qualifié Wikileaks de "service de renseignement non étatique hostile", et les poursuites judiciaires ont ensuite été rendues publiques.

En 2010, Joe Biden avait de son côté comparé Julian Assange à un "terroriste high tech" (même si l'expression semble lui avoir été soufflée par la presse, cela dit) qui avait "conspiré" pour obtenir les documents émanant de Chelsea Manning, ce pourquoi il lui déniait le rôle de journaliste.
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Merci pour cette plaidoirie, bien étayée
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Visiblement Snowden en Russie a été plus malin, bien que plus coupable à mes yeux, drôle de parallèle entre les deux.

Julian Assange ne doit pas « mourir aux USA », plaident de nombreuses personnalités et ONG

  • 175 ans de prison, un traitement « équivalant à de la torture »

  • « Nous n’avons presque plus de temps pour sauver Julian Assange »

  • « Assange doit être libéré immédiatement »

  • « On ne peut pas faire confiance aux assurances américaines »

  • Julian Assange n’a jamais sciemment mis qui que ce soit en danger

  • Les journalistes pourront-ils assister au procès ?

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