Un an après, quel bilan pour le délit d’obsolescence programmée ?
Délit capitonné
Le 14 septembre 2016 à 08h30
7 min
Droit
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Cela fait désormais un peu plus d’un an que le Parlement a introduit dans notre droit un délit dit d’obsolescence programmée. Sauf que manifestement, aucune action n’a été lancée sur le fondement de ces dispositions. Cela ne met toutefois pas fin aux débats portant sur leur utilité.
« L'instauration d'un délit d'obsolescence programmée, un coup d'épée dans l'eau ? » titrions-nous l’été dernier, afin d’analyser ce qui est devenu aujourd’hui l’article L441-2 du Code de la consommation. Est ainsi interdit, depuis le 18 août 2015, « le recours à des techniques par lesquelles le responsable de la mise sur le marché d'un produit vise à en réduire délibérément la durée de vie pour en augmenter le taux de remplacement ».
Tout fabricant d’ordinateurs, de frigos ou de smartphones est ainsi passible de deux ans de prison et de 300 000 euros d’amende (voire jusqu’à 5 % de son chiffre annuel moyen), dès lors qu’il est prouvé que celui-ci a sciemment raccourci « la durée de vie » d'un de ses produits, dans le but de pousser les consommateurs à en racheter de nouveaux. Pas simple ? C’est en tout cas ce que craignaient beaucoup d’acteurs, y compris du côté de l’association Zero Waste France, où l’on reconnaissait « attendre les premiers cas pour se rendre compte de l'opérationnalité de la mesure ».
Aucune action exercée sur le fondement de ce nouveau délit
Un an plus tard, où en est-on ? Personne n’a entendu parler d’une quelconque action lancée sur le fondement de ce nouveau délit, tant du côté d’associations de consommateurs telles que l’UFC-Que Choisir que d’organisations spécialisées. « À ma connaissance, il n’y a pas encore eu de procédure ou de condamnation », explique ainsi Laëtitia Vasseur, présidente de l’association HOP – pour « Halte à l’obsolescence programmée ». Même son de cloche du côté de Zero Waste France : « Nous n'avons pas eu l'écho d'un quelconque recours pénal articulé sur ce moyen juridique, ni encore moins d'une condamnation d'une société metteuse sur le marché » abonde le juriste Thibault Turchet, également joint par Next INpact.
« Mais ce n'est pas étonnant, car c'est un concept assez nouveau et récent qu'il faut savoir aborder juridiquement tout en étant soutenu (au niveau individuel) par une structure compétente comme une association », tempère Laëtitia Vasseur. « Par ailleurs, constituer un dossier juridique et rassembler des cas similaires peut prendre un certain temps. » Ceci est d’autant plus vrai s’il est question de lancer une action de groupe.
Désaccord sur l’impact psychologique de cette réforme
Laëtitia Vasseur reconnaît que ce nouveau délit a « eu certes un effet juridique limité pour le moment », mais juge « incontestable » le changement de mentalité qu’il a provoqué – parlant même « d’effet de levier ». « Dorénavant, la réalité de l'obsolescence programmée n'est plus remise en cause et de plus en plus d'industriels et de start-ups se dirigent vers des modèles de produits durables et réparables (à l'instar de Seb, Loom, Spareka...). Ainsi, les dispositions juridiques sont encore insuffisantes mais sont loin d'être inutiles. » La présidente de l’association HOP souligne au passage qu’à l'étranger, des menaces d'actions de groupe « ont un réel impact dissuasif », comme dans l'affaire de « l'erreur 53 » de l’iPhone.
Nicolas Godfroy, de l’UFC-Que Choisir, ne partage toutefois pas cette analyse. « Dire que la loi a changé les mentalités, je n'y crois pas une seconde ! Qu’il y ait une prise de conscience de certains fabricants, oui, mais ce n’est pas lié à ce délit – d’ailleurs fortement limité dans sa mise en œuvre. »
Le responsable du service juridique de l’association de consommateurs perçoit plutôt un « mouvement général », plus ancien, visant à augmenter la durée de vie des produits. Il cite en exemple l’extension des durées de garanties, introduite en France via la loi Hamon de 2014. « Ce n'est pas la loi [de transition énergétique] qui a changé quelque chose, ça a commencé avant, insiste-t-il. C'est aussi lié à un mouvement, poussé par Internet, qui tend à faciliter les réparations. Et puis certains en font aussi leur fonds de commerce : c'est un très bon argument commercial ! »
Le juriste de l’UFC-Que Choisir affirme au passage qu’il n’est « pas du tout surprenant » qu’aucune action n’ait été engagée sur la base du nouveau délit d’obsolescence programmée, « vu la difficulté à démontrer qu'il y a une intention de raccourcir la durée de vie » de la part du fabricant. On devine effectivement qu’il peut être compliqué de prouver qu’un industriel avait l’intention de nuire à ses clients quand ses produits sont fabriqués dans des usines situées à des milliers de kilomètres, par exemple en Chine....
« On pourrait peut-être avoir un cas un jour »
Pourtant, aux yeux d’Émile Meunier, juriste de l’association HOP, la démonstration d’un délit d’obsolescence programmée ne relèverait pas forcément du parcours du combattant : « Les faits [pourraient] être révélés par des personnes internes à l’entreprise ou par d’anciens salariés passés à la concurrence. C’est très souvent le cas en matière de délits fiscaux, d’abus de bien sociaux ou de délit d’initiés qui sont extrêmement complexes. En quoi serait-il plus difficile de prouver qu’un dirigeant a opté pour une mise à jour logiciel en sachant que cela rendrait obsolète des modèles anciens que de prouver la réalisation d’opérations financières internationales complexes destinées à manipuler le cours d’une action ? »
Thibault Turchet, de l’association Zero Waste France, estime lui aussi que même si les conditions (notamment de preuve) peuvent être « difficiles à réunir » pour que ce nouveau délit soit constitué, cela reste « souvent le cas en matière environnementale, surtout pour des particuliers isolés ». Or ces limites « n'enlèvent pas du tout leur utilité à cette infraction, qui demeure bien activable juridiquement, et qui constitue un signal fort ».
« On pourrait peut-être avoir un cas un jour » reconnaît de son côté Nicolas Godfroy, de l’UFC-Que Choisir, mais cela relèverait selon lui d’un cas rarissime – synonyme de forte prise de risque de la part de son initiateur. « Le seul moyen pour que ça puisse se faire, c'est soit une entente généralisée, soit une position dominante, parce que sinon l'intérêt est quand même fortement limité. Après, qu'il y ait des choix stratégiques un peu idiots dans la conception d'un appareil, c’est possible, mais de là à parler de volonté délibérée de limiter la durée de vie de son produit... »
« Hormis quelques cas particuliers, sur plein de produits, on voit que la durée de vie n'est pas mauvaise, poursuit le juriste. Des moments, vous avez des accidents industriels, mais qui sont pour moi malheureusement dus à la trop grande rapidité de sortie et de renouvellement de certains types de produits. »
Quant à la situation (très fréquente dans le secteur de l’informatique) des logiciels ou mises à jour ne pouvant être installés sur des systèmes d’exploitation qui seraient trop vieux, Nicolas Godfroy considère qu’il s’agit plutôt d’obsolescence organisée, dans la mesure où les fabricants anticipent la fin de vie de leurs produits. « Seul un recours » permettra de savoir s’il s’agit de pratiques relevant du nouvel article L441-2 du Code de la consommation, tranche de son côté Thibault Turchet.
Si le législateur n’a pas encore procédé à une fine analyse de l’utilité du délit d’obsolescence programmée qu’il a introduit l’année dernière (après de longs mois de tergiversations), le sujet pourrait revenir prochainement sur le devant de la scène, au Sénat. Une mission d’information sur « le devenir des matériaux et composants des téléphones mobiles » a en effet été lancée peu avant l’été et a commencé à aborder cette question pour ce secteur particulier.
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« On pourrait peut-être avoir un cas un jour »
Commentaires (69)
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Abonnez-vousLe 14/09/2016 à 13h53
Merci pour la réponse ;)
C’est tout de même très flou/ subjectif cette “durée de vie faible” pour estimer si il y a obsolescence programmé ou non, surtout en l’absence de réglementation spécifique ou d’analyses poussées.
Et le plus hypocrite dans cette histoire est de démontrer qu’il y a volonté délibérée …
Dans le domaine des objets techniques il suffit d’invoquer une histoire de coût/masse supplémentaire pour faire sauter cet argument …
Bref, c’est un premier pas mais il faudrait aller plus loin dans la démarche pour voir une véritable responsabilisation de la part des constructeurs.
Le 14/09/2016 à 14h01
Non, pas forcément, si tu ne prends que des composants bas de gamme, ce n’est pas de l’obsolescence programmée, mais un choix dans la gamme du produit : tu vises le bas de gamme, vendu pas cher, qui peut péter à tout moment.
Le 14/09/2016 à 14h03
Le 14/09/2016 à 14h05
Le 14/09/2016 à 14h06
mon propos était juste l’opposition donnée statistique neutre VS malveillance volontaire à but lucratif " />
Le 14/09/2016 à 14h10
Le 14/09/2016 à 14h31
Bien évidement.. Il aurait ‘simplement’ fallu augmenter la duré de garantie obligatoire, et .. oh ! Miracle, les produits ne cassent plus tout seuls au bout de 2ans, ( mais de 3 )
Le 14/09/2016 à 14h42
Le 14/09/2016 à 14h48
C’est surtout des journalistes du Guardian qui confondent durée de vie et durée d’usage.
Apple indique bien 3 ans d’usage sur sa pagepour le 1er utilisateur dans le cadre de l’étude de la consommation de ses produits…
“For the purposes of our assessment, years of use, which are based on first owners, are conservatively modeled to be four years for OS X and tvOS devices and three years for iOS and watchOS devices. Most Apple products last significantly longer, are kept current through regular software updates, and are passed along or resold by the first owner for others to use”
Le 14/09/2016 à 14h52
Le 14/09/2016 à 14h56
Le 14/09/2016 à 14h58
Disons qu’on rentre surtout dans des considérations écologiques, économiques et politiques dont la portée est plus important que “l’obs programmée” qui est quasiment inexistante en tant que telle.
Un énorme pan de l’économie mondiale, si ce n’est toute, est basée sur la consommation et la croissance permanente; en produisant fiable, durable, réparable, tu es à l’opposé de ce modèle et tu le coules façon touché coulé.
Ce qu’il nous faut, ce n’est pas une loi fanco-française, c’est un changement de paradigme économique mondial…. bref ça n’est pas prêt d’arrivé!
Le 14/09/2016 à 15h06
Le 14/09/2016 à 15h07
Le 14/09/2016 à 15h11
Le 14/09/2016 à 15h20
Oui, sur beaucoup de produits, tu trouveras un fabricant qui contredira cette règle, pariant sur la qualité, le durable, sans chercher le moins cher. Sauf qu’ils existent car ils se démarquent, justement, des autres. Ils sont l’exception, pas la règle.
Si ce modèle était parfait, tout le monde ferait ça. Pas de pot : la majorité des consommateurs veut une machine à laver pas chère, alors la majorité des fabricants le fait. Une minorité en veut une chère mais robuste, alors une minorité de fabricants le fait.
Il n’y a pas de place dans notre monde actuelle pour des machines à laver à prix minimum 1500€ pour la masse.
Le 14/09/2016 à 08h34
quel bilan pour le délit d’obsolescence programmée ?
Celui prédit pour les temps futurs : nul.
Le 14/09/2016 à 08h36
Ce délit, tel qu’elaboré aujourd’hui, est auto-référent : il porte en lui sa propre obscolence, programmée à l’avance.
Le 14/09/2016 à 08h39
L’obsolescence programmé n’est plus vraiment d’actualité à la conception d’un produit on choisit exactement la durée de vie qu’il devra avoir (choix de type de matériaux, puissance de calculs) et du coup avec les test d’usure et de mise à jour on peut très vite avoir son cycle de vie.
Je prends en exemple Apple qui a reconnu publiquement que leur téléphone était concu pour avoir une durée de vie de 2 ans
Le 14/09/2016 à 08h39
Bonjour SEB annonce que ses produits seront réparable 10 ans :http://www.generation-nt.com/obsolescence-programmee-seb-repare-produits-10-ans-…
Le 14/09/2016 à 08h41
Je me posais une question concernant un casque audio philips (Fidelio L1).
Les mousses et le simili cuir semblent assez fragiles. Il n’est pas possible de les changer car il n’y a pas de pièces de rechange (officielles) et d’après certains utilisateurs qui ont tenté de les changer, ceux ci seraient collés au casque.
Est ce que ça rentre dans le cadre de l’obsolescence programmée ?
En effet, le casque fonctionne toujours mais n’est pas forcément utilisable. De plus, je suppose qu’il faut réussir à prouver que cela a été fait volontairement par Philips pour pousser le consommateur à l’achat d’un nouveau casque.
Le 14/09/2016 à 08h46
C’est drôle ce sujet, c’est l’arlésienne. Dans les propres colonnes de NXI on avait eu un article qui expliquait ce qui est aussi rappelé ici (Nicolas Godfroy, de l’UFC-Que Choisir « mais ce n’est pas lié à ce délit – d’ailleurs fortement limité dans sa mise en œuvre. ») : “Le délit d’obsolescence programmée risque de ne pas changer grand chose” Next INpactJ’en profite pour rappeler un excellent article instructif sur la question (la réponse est essentiellement “non”), avec plusieurs liens : “L’obsolescence est-elle programmée ?” http://www.drgoulu.com/2013/05/01/lobsolescence-est-elle-programmee-2/
Le 14/09/2016 à 08h53
Le 14/09/2016 à 08h58
J’ai un petit doute sur le fonctionnement de cette loi, au niveau des dates.
En général, on ne fait pas une loi rétro-active par rapport aux commerce & industries, c’est potentiellement une catastrophe. Et les industriels trouvent pas ça fair-play et ils en font des caisses alors qu’on sait qu’ils nous vendaient sciemment de la daube depuis longtemps. Donc, pour qu’ils connaissent les règles du jeu à l’avance, la loi n’est pas rétroactive, enfin je suppose ?
Donc, cette loi s’applique-t-elle a un objet mis sur le marché la première fois avant la date de son décret, ou est-ce que la date de la vente, ou encore de la production est à prendre en compte ?
S’il est impossible de condamner un industriel pour l’obsolescence programmée d’un objet produit avant l’application de la loi, ça me parait normal qu’après 1 an, aucune procédure ne soit lancée, non ?
Si c’est bien le principe, on devrait voir les première tentatives pour des produits qui tomberaient en panne en série juste après leur période de garantie (de 2 ans si le fabriquant n’a pas fait de mauvaise foi de garantie légale en déclarant que c’est de la faute de l’utilisateur).
Si c’est bien le cas, n’oubliez pas de refaire un bilan dans 1-2 ans, il y aura peut-être de la matière.
Le 14/09/2016 à 09h00
Normalement, dans un marché concurrentiel informé, tu achètes en connaissance de cause : pas cher un produit qui risque de s’abîmer vite (je te cite “Les mousses et le simili cuir semblent assez fragiles. Il n’est pas possible de les changer”), ou bien un produit plus durable et généralement plus cher (ça dépend).
Le 14/09/2016 à 09h08
Le 14/09/2016 à 09h12
Pas de recours ? Ce n’est peut-être pas grâce/à cause de cette obsolescence programmée, mais juste parce que c’est toujours aussi compliqué et cher de faire valoir ses droits.
Le 14/09/2016 à 09h14
Le 14/09/2016 à 09h14
Salut.
Clairement, selon moi, ça rentre dans l’obsolescence programmée avec des pièces d’usure flagrantes et aucun SAV possible.
Le 14/09/2016 à 09h17
Le 14/09/2016 à 09h18
ça ne m’étonnerai pas qu’ils aient dit un truc de ce genre,
mai pour renouveler le téléphone, non le jeter. A savoir une obsolescence technologique (toujours plus puissant, toujours plus à la mode) et non un abandon logiciel (contrairement à Archos…)
Le 14/09/2016 à 09h20
ton imprimante n’est pas une jet d’encre classique?
Pourtant les cartouches sont comme les “lames” d’un rasoir électrique, d’un prix proche de l’engin.
Acheter un truc au prix de ses recharges, c’est de la daube oui. (ton imprimante vaut probablement plus cher, mais ses composants sont les mêmes)
Le 14/09/2016 à 09h22
c’est 3 ans:
http://www.lesechos.fr/19/04/2016/lesechos.fr/021852282080_pour-apple–les-iphon…
Le 14/09/2016 à 09h24
le “semble assez fragile” est mon avis au vu du nombre important de personne qui se plaignent sur internet du problème (pouvant être assez rapide 1 à 2 ans mais cela arrive surtout au alentour de 2-3 ans). De visu et au toucher il n’a pas l’air fragile.
Le casque coutait environ 280€.
C’est la première fois que j’achète un casque aussi cher et je n’ai pas du tout pensé à une usure de ce genre de pièces.
Cette expérience va d’ailleurs m’aider lors de mon prochain achat (le plus tard possible j’espère) et je privilégierai une marque qui propose d’emblée des pièces de rechange.
Sur un forum d’audiophile, un membre a même expliqué que Philips avait corrigé le tir sur le modèle suivant (Fidelio L2) et facilité le changement de ces pièces.
Le 14/09/2016 à 09h24
C’était un article des échos que j’avais lu il y’a longtemps bon ma mémoire à flancher et la durée estimé est de 3 ans:
http://www.lesechos.fr/19/04/2016/lesechos.fr/021852282080_pour-apple–les-iphon…
Le 14/09/2016 à 09h26
Alors, j’achète ce qui est disponible sur le marché…
Mon principe est la recherche du “moins daubique” !
Quand on a que de la daube ou un truc hors de prix qu’on peut pas (ou ne veut pas dépenser autant), on achète la daube…
Je trouve aussi que ce sont de grands optimistes, déjà, il faut qu’un cas se présente, ne fasse pas partie du passé, ça ferait très mauvaise presse à la société qui le vend (c’est l’impact psychologique de la loi normalement) donc il doivent déjà essayer d’éviter ça, et enfin, c’est de la procédure judiciaire qui sera longue à lancer, faut un gros dossier, c’est un énorme boulot de rassembler les témoignages des clients, des employés et d’avoir une panoplie d’experts fiables pour l’inévitable bataille d’experts du procès !
Donc, les associations qui soutenaient la loi espéraient que quelqu’un d’autre qu’eux se jette dans la bataille ? Je crois qu’ils devront être moteurs des premières poursuites, sinon, ça n’avancera pas.
Le 14/09/2016 à 09h31
Le 14/09/2016 à 09h34
Tu n’es pas censé assumer combien de temps vont durer les mousses*. Tu fais un achat par rapport à ces fonctionnalités, et tu n’as pas d’information sur la durabilité du produit, et tu découvres par la suite que les pièces d’usure ne sont pas remplaçables et achetables => obsolescence programmée.
Les mousses, il y en a de différentes épaisseurs, avec différentes colles. C’est impossible de se faire une idée avec le casque dans l’emballage fermé.
Le 14/09/2016 à 09h36
Le 14/09/2016 à 09h43
Le 14/09/2016 à 09h44
Le 14/09/2016 à 09h51
Le 14/09/2016 à 09h59
Ils agissaient sur la garantie, au minimum, ça donne déjà 2 ans de durée de vie au produit.
Ensuite, ils avaient le vice caché, l’obsolescence programmée, c’est un vice caché volontaire. Tout le problème est dans le volontaire, comme c’est un élément difficile à prouver, on retombera sur les vices cachés ou une loi qui s’approche de ça (je ne sais pas comment est formulée la loi là dessus, il existe quelque chose, enfin je crois).
Quand je parlais d’acheter le moins daubique, je ne pensais pas spécifiquement au gros électroménager et aux trucs vraiment coûteux, où tu vas bien comparer et rechercher ce qui existe avant d’acheter.
Imagine plutôt, tu as besoin d’une poignée de porte, tu vas au magasin à côté de chez toi, tu as 3 choix, qui coûtent 1, 2, 4, tu te dis 4 c’est cher, pis y a le design qui va pas, ta femme en voudra pas, et là tu achètes le “moins daubique qui est pas hors de prix et qui va à peu près convenir”.
Pour ce type de produit, c’est pas comme l’électroménager, qui est un domaine où l’on a un tas de retours utilisateurs sur la qualité, la fiabilité et les aspects pratiques.
C’est à mon avis valable pour tout achat où tu ne peux pas faire des recherche approfondies avant.
Le 14/09/2016 à 09h59
J’ai grossi le trait, mais il y a des imprimantes (et rasoirs) au prix de 50€.
Et des recharges (noir + couleur donc) existent aussi dans ces prix (http://www.cdiscount.com/informatique/cartouche-encre-toner-consommable-papier/l…|cd )
Le 14/09/2016 à 10h03
Oui, mais l’imprimante à 50€, elle contient une cartouche qui n’est pas la même que celle vendue 50€.
Le 14/09/2016 à 10h10
Le 14/09/2016 à 10h54
Le souci, c’est surtout qu’il y a une zone grise entre obsolescence programmée et durée de vie du produit. Le truc reviendrait à devoir prouver la durée de vie d’un produit (avec tous ses composants) et que cette durée de vie estimée est réduite volontairement. Or tout constructeur estime les durées de vie/cycles de leur produit pour prévoir leur stratégie commerciale et suivi estimé SAV…
De fait, cette loi ne sert strictement à rien… Comme déjà avancé plus haut, les dimensions de notoriété, coût du SAV, etc. font le nécessaire.
Le 14/09/2016 à 11h20
L’obsolescence programmée n’est vraiment pas quelque chose de facile à remarquer.
Lors de la conception d’un appareil, 2 facteurs vont forcément s’opposer : le prix et le taux de panne. Pour la plupart des pièce, on connait leur taux de panne. Donc oui, une entreprise peu avoir une estimation de la durée de vie de leurs appareils.
Pour les pièces de rechange, en informatique, un ordi des années 80 est presque une pièce de collection alors qu’à coté une cocotte minute de la même époque, tu retrouve facilement joints, soupapes et même poignée. La “hightech” évolue à une très grande vitesse, contrairement à une cocotte minute qui n’a pratiquement pas évolué depuis 50ans, les modèles n’ont presque pas bougés (Voici 2 super pubs pour la super cocotte seb d’époque et le modèle vendu aujourd’hui) mais aussi parce que la conception est très compliqué, elle implique un très grand nombre de pièce (il suffit de compter le nombre de pignon dans un imprimante qui sont en plus tous en plastique car bon, soyons honnête, en métal ça serait hors de prix).
Le 14/09/2016 à 11h27
Ce n’es pas un gros problème en sois.
Juste qu’entre le prix d’achat et le prix des consommables, vérifier avant évite des surprises.
Apres pour le coup des imprimantes de base moins cher que de changer les consommables (noire + couleurs), c’est surtout d’un point de vue écologique ou c’es dommage.
Le 14/09/2016 à 11h36
Si Apple aurait laissé entendre que la durée de vie des iPhone est de 3 ans, c’est bizarre qu’elle permette l’installation d’iOS 10 sur des tél d’il y a 5 ans. Que pour les ordi, Sierra s’installera sur des ordi d’environ 10 ans…
Concernant les iPhones que j’ai eu, je n’en ai jamais jeté,
contrairement à mes précédents tél qui au bout de 2 ans ou moins étaient
dans un état déplorables. Et ils ont tous eux une vie après (revente ou
cadeau), et ils sont tous encore en vie.
C’est sûr que Samsung, wiko & co fournissent du SAV et des mises à jour bien au delà de 6 mois pour leurs périphériques… Ah non, ce n’est pas le cas ?
Le 14/09/2016 à 11h37
J’avais acheté la mienne suite à un test qui donnait le coût à la page.
Le 14/09/2016 à 12h07
Le 14/09/2016 à 12h11
Le 14/09/2016 à 12h21
J’ai choisi un exemple où le fabriquant peut se moquer de la qualité SAV, tu ne connaissais pas la marque, ça t’a coûté moyennement cher, on n’est pas des millions à avoir acheté ce produit…
Du coup, personne ne lancera les poursuites, l’écho médiatique sera nul, ni les lois précédentes, ni la loi sur l’obsolescence programmée (à xxxx ouvertures de la porte et paf ça casse) n’atteindront jamais le fabriquant.
On peut surement en trouver de meilleurs, mais pour un tas de produits, si personne n’est blessé suite à un problème, il n’y aura pas de poursuites.
Moins l’objet est cher et moins il cause de dégâts quand il casse, plus le fabriquant est à l’abri.
Parlons de l’obsolescence programmée des perceuses, la mienne est en train de lâcher !
Le 14/09/2016 à 12h34
Le 14/09/2016 à 12h46
Le 14/09/2016 à 12h49
Le 14/09/2016 à 12h53
Est ce que quelqu’un peut m’expliquer la différence entre “durée de vie ” et “obsolescence programmé” ?
Par ce que en tant qu’ingénieur mécanique structure,
je passe mon temps à estimer la durée de vie moyenne de composants.
je sais donc très bien sur les produits que j’étudie lesquels vont fatiguer/casser en premiers et la durée de vie associée.
Ainsi les constructeurs ont bien une estimation de la durée de vie des composants de leurs produits.
ils savent donc bien à quel moment des défaillances/cassent peuvent apparaitre. Et ils font des modifs si ils jugent que les composants sont sous ou sur-dimensionné.
Ainsi la durée de vie suivant les secteurs industriels n’étant pas systématiquement réglementé à ma connaissance, chacun fait ce qu’il veut … non ? c’est de l’obsolescence programmé ??
Le 14/09/2016 à 13h17
la durée de vie c’est à peu près objectif, car statistique
l’obsolescence programmée c’est choisir volontairement des composants à durée de vie faible.
Le 14/09/2016 à 13h20
En fait, tu renvoies la responsabilité à l’acheteur plutôt qu’au vendeur dans ta réponse. C’est à l’acheteur d’enquêter pour chaque achat qu’il doit faire, pour chaque fonctionnalité “vendue” d’un produit, pour chaque spécification.
“une marque a sa réputation, ou certains modèles ont une meilleure réputation que d’autres.”
Il y a déjà eu des messages de plainte sur le forum indiquant que même sur des modèles chers de marque réputée, des problèmes d’usure rapide ou de casse ont été constatés. Pour certains produits, il n’est plus possible de se fier à la réputation de la marque.
Ce que j’apprécie par exemple maintenant, c’est quand tu achètes de l’électroménager, tu as l’info en spéc sur le temps de mise à disposition des pièces de réparation. Chose que tu n’as pas par exemple pour un casque audio.
Le 14/09/2016 à 13h27
Dans l’industrie, de professionnel à professionnel, dans un marché restreint j’entends seulement, tu ne vas pas volontairement faire de l’obsolescence programmée. Sinon tu te fais dégager par ton concurrent qui propose un produit plus fiable et plus pérenne. Tu dois juste maitriser ton coût objectif par rapport à tes spécs, ce que tu expliques.
Dans le grand public, là tu tombes sur les cas d’obsolescence programmée car tous le pratiquent. Donc tu ne peux pas plus te tourner vers un fabricant qu’un autre parce que tout le marché grand public est pourri et qu’ils font ce qu’ils veulent en toute impunité. A part aux USA avec les class actions, mais même aux USA, les fabricants pondèrent le bénéfice de l’obso programmée vs les class actions, et si c’est positif, ok on continue l’obso.
Le 14/09/2016 à 13h37
Le 14/09/2016 à 13h47
Le 14/09/2016 à 16h09
L’article que tu sources est très intéressant, je l’ai entièrement lu.
Il fait des comparaisons sur les prix d’achats par nos parents sur du haut de gamme (puisque le bas de gamme n’existait pas à l’époque) vs le prix d’achat maintenant sur le bas de gamme, pour relativiser qu’aujourd’hui on achète des équipements bas de gamme mais beaucoup moins chers qu’avant.
Ça m’allait bien, jusqu’à ce je réfléchisse au pourquoi il y a une pression d’achat sur le bas de gamme : c’est parce que c’est tout ce qu’il nous reste de possible à l’achat après le coût de la vie courante à payer. Auparavant, un loyer ou un emprunt représentait 10% du salaire avec l’inflation et les augmentations de salaire successives, ce qui explique que nos parents aient pu rembourser un logement assez facilement, et certains grands-parents avoir plusieurs logements. Aujourd’hui, le coût du logement représente une pression de 30% à 50% du salaire et est décorrélé du salaire, donc on n’a beaucoup moins de marge de manœuvre avec ce qu’il nous reste.
Je pense par contre que les cas d’obsolescences programmées existent bel et bien : BIOS verrouillé sur un PC qui t’empêche de faire remplacer un composant par la suite, connectique d’alimentation de PC fixe Pro qui change à chaque fois avec 0 pièce d’alim en SAV (HP), RAM tout juste suffisante (~1Go) pour un téléphone qui, compte tenu des applis toujours plus énergivores et des pages internet toujours plus lourdes à charger, ramera 1 an après, non-mise à jour des patchs de sécurité sur les portables même certains haut de gamme, pièces SAV vendues à prix d’or (je ne parle pas de la main d’oeuvre, juste de la pièce), chips mémoires vraiment bas de gamme sur les téléphones portables qui vont amener à des erreurs aléatoires (Samsung), pièces d’électroménager qui cassent assez tôt même sur le haut de gamme, etc.
Le 14/09/2016 à 16h23
-Responsable de sous-dimensionner leurs produits.
-Responsable de mettre en vente des produits non-fiabilisés ou carrément non testé à long terme.
-Mise en place de prix prohibitifs des composants de remplacement poussant à acheter du neuf.
-Quand je parle responsabilité, c’est avant tout une vision écologique que j’ai à ce sujet.
Ce que je sous-entendais est mieux exprimé par les propos de steinfield
Au fait, connais tu beaucoup d’entreprise dont les donnés de
fiabilités sont mises en avant ou tout simplement trouvable?
Perso, je dirais quasi peanuts ….
Pourtant ils ont tous un SAV qui fait des statistiques et si bonne boite ils font des tests de durée de vie.
Donc difficile à ce sujet de responsabiliser le consommateur non-informé ou très mal informé.
D’autre part, si tu crois que la durée de vie des produits n’est pas limitée intentionnellement c’est ton choix.
Pour faire court, dans l’étape de développement d’un produit on doit conjuguer:
fiabilité,cout, performance
Or ces 3 critères n’ont pas le même poids et dans un monde où globalement l’optimisation des coûts prévaut et le marketing des perfo est vendu, c’est très souvent la fiabilité qui est revu à la baisse de manière plus ou moins mesuré car difficilement visible.
Donc faire de la camelote est un choix délibéré et grandement employé par l’industrie.
Le 14/09/2016 à 16h58
Le 14/09/2016 à 17h05
Le 14/09/2016 à 17h15
Le 15/09/2016 à 05h49