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L’influence de Microsoft sur OpenAI est « très probablement anticoncurrentielle »

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Une coalition d’organisations de la société civile réunissant notamment le Conseil irlandais pour les libertés civiles, l’Open Markets Institute (OMI), ARTICLE 19 et la Fondation Mozilla estime que « les investissements de Microsoft dans OpenAI et les événements de novembre 2023 indiquent l'influence de Microsoft sur OpenAI, qui est très probablement anticoncurrentielle ».

Sam Altman et Satya Nadella, récit d’une idylle ?

Dans sa missive, elle évoque la brève éviction de Sam Altman d'OpenAI, suivie de son retour par l'entremise de Microsoft, et notamment de son CEO Satya Nadella. Ce dernier est en effet rapidement monté au créneau pour recruter tous ceux qui voulaient partir de chez OpenAI. Microsoft gardait dans le même temps son contrat avec OpenAI et était donc gagnant sur tous les tableaux.

OpenAI est finalement resté entière (à quelques membres de son Conseil près), mais les liens entre Sam Altman et Satya Nadella ont certainement été renforcés. De plus, Microsoft gagnait au passage une place d’observateur au conseil d’administration d’OpenAI, sans droit de vote. Microsoft est ainsi présent à tous les étages.

Allemagne, Europe et Royaume-uni enquêtent

Début décembre, l’autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) a invité les parties prenantes à lui faire part de leurs commentaires sur leur partenariat. Une démarche que vient également d'entamer la Commission européenne, en décidant, elle aussi, de se pencher sur l’investissement de Microsoft dans OpenAI.

Elle veut notamment vérifier « si l'investissement de Microsoft dans OpenAI est susceptible de faire l'objet d'un examen au regard du règlement de l'UE sur les concentrations ». Il y a un an, Microsoft a pour rappel investi plusieurs milliards de dollars dans OpenAI.

Quelques semaines auparavant, le Bundeskartellamt allemand avait conclu que « la coopération entre Microsoft et OpenAI n’est actuellement pas soumise au contrôle des concentrations ». L’Office fédéral de lutte contre les cartels précisait qu’il faudrait enquêter sur l'influence accrue de Microsoft sur OpenAI. Dans tous les cas, les deux entreprises n'étant « pas considérées comme liées au sens du droit de la concurrence, leur coopération doit être conforme aux règles ».

The question : quelle est l’influence de Microsoft sur OpenAI ?

« L’influence de Microsoft sur OpenAI va bien au-delà de son investissement financier déclaré de 13 milliards de dollars », précise la coalition. Pour cette dernière, une « relation de pleine concurrence » entre les deux entreprises tient « de la fiction » : « Microsoft a un rôle réel à jouer dans le fonctionnement et l’orientation stratégique d’OpenAI ».

Elle estime que ce rapprochement doit faire l’objet d’une enquête pour une autre raison : « des entreprises comme OpenAI ou Anthropic pourraient, avec le temps, menacer des géants comme Amazon, Google et Microsoft. Malheureusement, ce n’est pas la voie que nous empruntons ». On comprend qu’elle est inquiète que les géants du Net étouffent la concurrence pour rester les seuls maitres à bord.

Microsoft est largement présent chez OpenAI, tandis que Google et Amazon ont procédé à un « investissement combiné de 6 milliards de dollars » dans Anthropic. « Laisser les plus grandes entreprises en place dicter la façon dont l’IA se développe, en tirant parti de leur pouvoir de monopole actuel sur les marchés et les technologies futures, servira leurs marges bénéficiaires, mais pas l’intérêt public ».

La coalition estime en outre qu'« en tant que fournisseur exclusif d’OpenAI, Microsoft peut empêcher ses rivaux de travailler avec OpenAI tout en bénéficiant d’un flux de revenus important et constant ». Elle relève que, bien que les détails de l’accord ne soient pas publics, « Microsoft semble également bénéficier d’un accès privilégié à la technologie d’OpenAI et la possibilité de délivrer des licences en son nom ».

Les développements et commercialisation de l'IA d'OpenAI dans sa suite Office, GitHub CoPilot, Bing et LinkedIn, son système d'exploitation Windows, représenteraient là aussi un « accès privilégié » potentiellement anticoncurrentiel.

Microsoft « possède et contrôle les ingrédients » d’une IA à grande échelle

Récemment, la MIT Technology Review relevait en outre qu'au vu de la masse de données qu'elle brasse, Microsoft « possède et contrôle les ingrédients nécessaires au développement et au déploiement d’une IA à grande échelle ». Cela lui donnerait « une position d'influence et de surveillance sans précédent en ce qui concerne le fonctionnement interne et la prise de décision d'OpenAI », précise la coalition.

Pour cette dernière, qui recense la bagatelle de 22 questions, la CMA (Competition and Markets Authority) britannique devrait se pencher sur plusieurs points durant son enquête. À commencer par la question de l’indépendance opérationnelle et stratégique d’OpenAI. Ainsi que l’exclusivité et les accès privilégiés de Microsoft aux technologies d’OpenAI, notamment :

    • Le 22 juillet 2019, OpenAI et Microsoft ont annoncé un partenariat informatique exclusif, initialement soutenu par un investissement d'un milliard de dollars, puis complété par un financement supplémentaire. Quelle est la nature et l'étendue de cette exclusivité ?

    • Quelle part de cet investissement correspondait au budget de calcul et à quel rythme la puissance de calcul d’OpenAI est-elle proposée ? Comment ce tarif se compare-t-il aux tarifs du marché que Microsoft propose à d’autres entreprises utilisant Azure ?

    • Microsoft dispose-t-il d'une licence exclusive sur la propriété intellectuelle d'OpenAI ?

    • En 2023, Microsoft a mis fin au support de son assistant virtuel piloté par l'IA, Cortana. Quels autres produits d'IA de Microsoft sont obsolètes depuis le début de son partenariat avec OpenAI ?

    • Quelles équipes internes de recherche et de produits en IA de Microsoft ont été réduites ou supprimées depuis le début du partenariat avec OpenAI ? Quel personnel d'IA a été réaffecté des produits d'IA obsolètes de Microsoft, tels que Cortana, vers des tâches liées à OpenAI ?

    • Il a été rapporté que Microsoft recevrait 49 % des bénéfices d'OpenAI, une fois qu'OpenAI aurait remboursé ses premiers investisseurs. Quels sont les détails précis de cet arrangement ?

    • Dans quelle mesure Microsoft a-t-il un aperçu direct du développement des modèles OpenAI ?

La coalition pointe aussi du doigt la question de l’accueil de nouveaux partenaires par OpenAI et se demande dans quelle mesure « Microsoft rendra difficile pour OpenAI » de leur proposer ses produits. Enfin, la coalition se demande si Microsoft ne va pas « ralentir, mettre fin ou ne pas poursuivre le développement de sa propre technologie d’IA » pour se concentrer uniquement sur celle d’OpenAI.

Commentaires (9)


Le communiqué est absolument vide. Il n'y a pour ainsi dire aucun argument pour appuyer le propos très généreusement mis en titre, même en rebondissant sur les hallucinations du CMA.
En rajoutant « selon la Fondation Mozilla » on aura sans doute gagné en clarté sur le titre, mais il y a un facteur qui joue dans l’autre sens, c’est que les titres d’articles sont trop longs dans Next et que ça pose d’innombrables problèmes d’interface.
J’imagine que JM a voulu faire dans la concision graphique, sachant que le propos est parfaitement précisé dès les premières lignes de l’article, lisibles de tout le monde.

Ferd

En rajoutant « selon la Fondation Mozilla » on aura sans doute gagné en clarté sur le titre, mais il y a un facteur qui joue dans l’autre sens, c’est que les titres d’articles sont trop longs dans Next et que ça pose d’innombrables problèmes d’interface.
J’imagine que JM a voulu faire dans la concision graphique, sachant que le propos est parfaitement précisé dès les premières lignes de l’article, lisibles de tout le monde.
Tu as sûrement raison. et il a donc utilisé les guillemets pour montrer qu'il s'agissait d'une citation.

J'ai eu à peu près la même réaction que psikobare à la lecture du titre et de l'article. Je n'ai pas écrit de commentaire alors que j'aurais pu le faire avant lui, parce que je sais que c'est toujours un problème d'être précis dans le titre sans être trop long. Dans ce cas, il faut peut-être pencher pour un titre moins percutant mais plus neutre. (dans le genre : craintes sur l'influence de Microsoft sur OpenAI vis-à-vis de la concurrence, c'est une première idée mais elle est perfectible : ce n'est pas mon métier...)

Je suis souvent mal à l'aise sur ce genre de titre parce qu'il y a mise en avant dans le titre d'un point de vue d'adversaires (pas forcément de concurrents) d'OpenAI et Microsoft sur ce sujet alors qu'à la lecture du titre on ne sait pas qui parle. Cela pourrait être une autorité de régulation de la concurrence ce qui aurait un autre poids.
Mais ici, vu le nombre d'entités ayant participé à faire cette affirmation, il était parfaitement impossible de les citer dans le titre.

Remarque : je réponds à ton commentaire comme à celui d'un lecteur "normal" et pas au propriétaire du site, même si je sais que tu es les 2. Le but n'est pas de t'influencer sur le contenu éditorial, je sais que tu ne le ferais pas de toute façon.

Mais la discussion sur le sujet est intéressante, donc, je pense qu'elle peut continuer (mais probablement sans toi afin que tu ne sois pas en porte-à-faux).

fred42

Tu as sûrement raison. et il a donc utilisé les guillemets pour montrer qu'il s'agissait d'une citation.

J'ai eu à peu près la même réaction que psikobare à la lecture du titre et de l'article. Je n'ai pas écrit de commentaire alors que j'aurais pu le faire avant lui, parce que je sais que c'est toujours un problème d'être précis dans le titre sans être trop long. Dans ce cas, il faut peut-être pencher pour un titre moins percutant mais plus neutre. (dans le genre : craintes sur l'influence de Microsoft sur OpenAI vis-à-vis de la concurrence, c'est une première idée mais elle est perfectible : ce n'est pas mon métier...)

Je suis souvent mal à l'aise sur ce genre de titre parce qu'il y a mise en avant dans le titre d'un point de vue d'adversaires (pas forcément de concurrents) d'OpenAI et Microsoft sur ce sujet alors qu'à la lecture du titre on ne sait pas qui parle. Cela pourrait être une autorité de régulation de la concurrence ce qui aurait un autre poids.
Mais ici, vu le nombre d'entités ayant participé à faire cette affirmation, il était parfaitement impossible de les citer dans le titre.

Remarque : je réponds à ton commentaire comme à celui d'un lecteur "normal" et pas au propriétaire du site, même si je sais que tu es les 2. Le but n'est pas de t'influencer sur le contenu éditorial, je sais que tu ne le ferais pas de toute façon.

Mais la discussion sur le sujet est intéressante, donc, je pense qu'elle peut continuer (mais probablement sans toi afin que tu ne sois pas en porte-à-faux).
"Remarque : je réponds à ton commentaire comme à celui d'un lecteur "normal" et pas au propriétaire du site, même si je sais que tu es les 2. Le but n'est pas de t'influencer sur le contenu éditorial, je sais que tu ne le ferais pas de toute façon."

Qu'on me corrige si je me trompe, mais c'est surtout que Ferd ne s'est octroyé aucun droit de regard sur la ligne éditoriale de Next, entièrement gérée par Sébastien et l'équipes de journalistes, donc dans tous les cas, ça ne risque pas d'avoir une quelconque influence.

Dadkill

"Remarque : je réponds à ton commentaire comme à celui d'un lecteur "normal" et pas au propriétaire du site, même si je sais que tu es les 2. Le but n'est pas de t'influencer sur le contenu éditorial, je sais que tu ne le ferais pas de toute façon."

Qu'on me corrige si je me trompe, mais c'est surtout que Ferd ne s'est octroyé aucun droit de regard sur la ligne éditoriale de Next, entièrement gérée par Sébastien et l'équipes de journalistes, donc dans tous les cas, ça ne risque pas d'avoir une quelconque influence.
C'est ce que je sous-entendais en effet.

fred42

C'est ce que je sous-entendais en effet.
Si nous voulons conserver la valeur du média, Next doit rester au-dessus de tout soupçon sur la qualité de son contenu, et renforcer son imperméabilité par rapport à des influences extérieures (aka les annonceurs tech).
La stratégie suivie à la reprise de NXI est alignée avec ce constat, pas de publicités, c'est mettre tout dans les mains des lecteurs, et j'ai le sentiment que le lectorat de Next s'accommoderait très mal de libéralités prises envers la probité journalistique, et vous le savez, il est très attentif au moindre détail (trop même, parfois).

À noter également, les journalistes vivraient très mal une ingérence sur le fond de leurs articles, et même sur la forme, c'est délicat.
Ce ne serait pas sans conséquences négatives sur l'avenir de Next, là encore.

Enfin, je ne suis pas journaliste, je suis le propriétaire de Next uniquement parce que je le pouvais, mais je n'ai pas eu à convaincre personne de ma compétence en matière de gestion de groupe de presse au moment de prendre les rênes.
Et je débute qui plus est, je fais des erreurs, inévitablement.

Ceci étant dit, je suis activement investi sur la refonte du site, la refonte de la marque "Next", la stratégie, et évidemment, les finances.
A ce titre, je peux (et je dois) influer - voire décider - de beaucoup d'aspects qui concernent le média, et la frontière à géométrie variable de la ligne éditoriale est forcément franchie dans l'exercice de ces fonctions.
Non pas parce que j'ai un agenda autre que le redressement du média, mais parce que c'est inévitable.
Je peux intervenir tant que je veux sur la forme, sur le prix, le look, à un moment, la qualité du média vient du contenu lui-même, et je suis forcé d'en tenir compte.
Je dialogue avec Seb sur une base régulière sur la façon dont on pourrait faire toujours mieux, et son rôle à lui, c'est de prendre ce qu'il y a à prendre dans mes réflexions, de m'aider à mieux comprendre le fonctionnement du média et ses contraintes, et de servir de membrane avec le reste de l'équipe.

Les seules remarques que je me suis permis de faire sur un article directement à un journaliste jusqu'à présent portaient sur le choix des tags de catégorie qui sont parfois discutables, ou de les féliciter sans réserve quand ce que je lis me plait particulièrement.

C'est un équilibre délicat, je porte tous les risques financiers (et ils sont lourds en ce moment), et je ne peux influer sur la qualité du média qu'indirectement. Mais de la qualité de la gestion de cet équilibre dépend la qualité de Next, et donc, de sa réussite économique sur un modèle cible de financement à 100% par les abonnés.

Ah, tiens, d'ailleurs, ABONNEZ-VOUS.

Ferd

Si nous voulons conserver la valeur du média, Next doit rester au-dessus de tout soupçon sur la qualité de son contenu, et renforcer son imperméabilité par rapport à des influences extérieures (aka les annonceurs tech).
La stratégie suivie à la reprise de NXI est alignée avec ce constat, pas de publicités, c'est mettre tout dans les mains des lecteurs, et j'ai le sentiment que le lectorat de Next s'accommoderait très mal de libéralités prises envers la probité journalistique, et vous le savez, il est très attentif au moindre détail (trop même, parfois).

À noter également, les journalistes vivraient très mal une ingérence sur le fond de leurs articles, et même sur la forme, c'est délicat.
Ce ne serait pas sans conséquences négatives sur l'avenir de Next, là encore.

Enfin, je ne suis pas journaliste, je suis le propriétaire de Next uniquement parce que je le pouvais, mais je n'ai pas eu à convaincre personne de ma compétence en matière de gestion de groupe de presse au moment de prendre les rênes.
Et je débute qui plus est, je fais des erreurs, inévitablement.

Ceci étant dit, je suis activement investi sur la refonte du site, la refonte de la marque "Next", la stratégie, et évidemment, les finances.
A ce titre, je peux (et je dois) influer - voire décider - de beaucoup d'aspects qui concernent le média, et la frontière à géométrie variable de la ligne éditoriale est forcément franchie dans l'exercice de ces fonctions.
Non pas parce que j'ai un agenda autre que le redressement du média, mais parce que c'est inévitable.
Je peux intervenir tant que je veux sur la forme, sur le prix, le look, à un moment, la qualité du média vient du contenu lui-même, et je suis forcé d'en tenir compte.
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