Anthropic

L'autre géant américain de l'IA

Anthropic prévoit 850 millions de dollars de chiffre d’affaires et une nouvelle levée de fonds en 2024

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Dans l’ombre d’OpenAI, la start-up Anthropic s’attire, elle aussi, les faveurs du buzz autour de l’IA générative. Retour sur ses récentes opérations.

La start-up d’intelligence artificielle Anthropic prévoit un chiffre d'affaires annualisé de plus de 850 millions de dollars pour l’année 2024, selon les sources de The Information. Une nette hausse par rapport à ses annonces des mois précédents, sans que les raisons de cette évolution soient claires, note le média. 


Trois mois plus tôt, Anthropic avait en effet déclaré à ses investisseurs réaliser 100 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel, montant qu’elle comptait alors multiplier pour atteindre les 500 millions de dollars d’ici la fin 2024. Selon d’autres sources de The Information proches d’Anthropic, la société serait capable d’atteindre le milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2024.

Mi-décembre, Reuters rapportait que l’entreprise travaillait à une nouvelle levée de fonds. Son but : récolter 750 millions de dollars supplémentaires.

Anthropic, l’autre étoile américaine de l’IA générative

Avec OpenAI, Anthropic est le deuxième grand nom de l’intelligence artificielle générative américaine.

La société a été fondée en 2021 par Dario et Daniela Amodei, qui travaillaient auparavant tous les deux pour OpenAI – l’aîné, 40 ans, était vice-président de la recherche, la cadette, 36 ans, vice-présidente de la sécurité et de la réglementation. Les voilà respectivement directeur général et présidente du principal challenger d’OpenAI sur le sol américain. En juillet 2023, ils dirigeaient 160 employés, à comparer aux 770 personnes qui travaillaient chez OpenAI en novembre.

Si le frère et la sœur ont quitté le leader de l’IA générative, c’est qu’ils pensent pouvoir créer des modèles plus « alignés » avec les valeurs humaines, selon le vocabulaire de l’industrie. Depuis leurs débuts, ils travaillent à l’interprétabilité des systèmes, pour faciliter la compréhension des modèles algorithmiques et leur contrôle. Avec Constitutional AI, Anthropic propose notamment une méthode s’appuyant sur de l’entraînement supervisé et de l’entraînement par renforcement pour aider à mieux contrôler le comportement d’un modèle algorithmique et l’entrainer avec moins de données.

Anthropic est aussi la créatrice de Claude, puis de Claude 2, rendu public en juillet dernier. Le chatbot, concurrent direct de la dernière version de ChatGPT, est déjà utilisé par des entreprises comme Slack, Notion, Quora… ou DuckDuckGo.

Et l’entreprise a de bons arguments : Claude 2 est capable de résumer jusqu’à 75 000 mots, soit la longueur de certains livres, là où ChatGPT ne supporte que des textes de 3 000 mots. Par ailleurs, les utilisateurs peuvent y injecter de grands jeux de données et demander des résumés sous des formes différentes (un brief, une lettre, une histoire…).

Côté financier, des Big tech et un fraudeur

Si Anthropic s’est construite en concurrente « responsable » d’OpenAI, du côté des financements, elle repose tout autant sur le soutien des Big Tech et des grands argentiers de la Silicon Valley.

En mai 2021, Anthropic conclut un tour de financement en série A mené par le fondateur de Skype Jaan Tallin. L’homme n’est pas un inconnu, dans le milieu de l’intelligence artificielle, dans la mesure où il a co-fondé le Center for the Study of Existential Risk (CSER) à l’université de Cambridge, et le Future of Life Insitute, important lobby du petit écosystème. Tallin considère d'ailleurs que l’IA présente un risque existentiel, mais pas le changement climatique, contrairement aux nombreuses preuves scientifiques alertant sur ce dernier, ce que le philosophe Émile Torres explique entre autres par son accointance avec le mouvement long-termiste.

À ses côtés, on trouve notamment Eric Schmidt (ex-PDG de Google), Dustin Moskovitz (co-créateur de Facebook puis fondateur d’Asana) et le Center for Emerging Risk, devenu depuis Polaris Ventures. En avril 2022, c’est dans une opération de série B menée par Sam Bankman-Fried, fondateur désormais déchu de FTX, que l’entreprise lève 580 millions de dollars dans une série B. Au nombre de ses investisseurs, on retrouve deux autres cadres de FTX, Caroline Ellison et Nishad Singh, ainsi que Jaan Tallin et Polaris Ventures.

2023, année faste pour tout le monde

En 2023, Anthropic a continué sur sa lancée, profitant comme de nombreux autres du buzz autour de l’IA générative alimenté par les sorties de ChatGPT, Midjourney et consorts. En mai, la société lève 450 millions de dollars en série C, dans une opération menée cette fois par Google (qui verse alors 300 millions de dollars et prend 10 % des parts) et incluant notamment Salesforce, Zoom. L’opération porte sa valorisation à 4,1 milliards de dollars.

Au second semestre, elle convainc coup sur coup Amazon de la soutenir à hauteur de 4 milliards de dollars en septembre, puis Google de lui verser 2 milliards supplémentaires en octobre. C’est à cette époque qu’elle déclare prévoir 500 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2024. En septembre, elle avait lancé un abonnement à 20 $ par mois pour l’usage de Claude 2, un modèle en tout point similaire à celui de ChatGPT.

Puis vient décembre. Selon les informations de Reuters, l’entreprise est en pleine discussion avec Menlo Ventures pour l’organisation d’un nouveau tour de financement, dans lequel elle espère lever 750 millions de dollars. L’opération porterait sa valorisation à 18,4 milliards de dollars.

Énorme somme.

Un cinquième de celle envisagée pour OpenAI après la prochaine levée de fonds que la société est, elle aussi, en train de préparer.

Commentaires (3)


Côté financier, des Big tech et un fraudeur


C'est qui le fraudeur ? L'article concernant Sam Bankman-Fired est au conditionnel.

Même s'il a été condamné le 2 novembre dernier, vu qu'il n'y a aucune référence à ce délibéré, je trouve la formulation cavalière pour le coup.
L'ancien roi des cryptomonnaies Sam Bankman-Fried reconnu coupable de fraude – 03/11/2023

À l'issue de son procès pour fraude, association de malfaiteurs et blanchiment d'argent à New York, Sam Bankman-Fried, l'ancien patron de la plateforme d'échange de cryptomonnaies FTX, a été reconnu coupable, jeudi, de tous les chefs d'accusation pesant contre lui. Il risque jusqu'à 110 ans de prison.

https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20231103-l-ancien-roi-des-cryptomonnaies-sam-bankman-fried-reconnu-coupable-de-fraude
Moi, c'est "série B" et son nom associé à fraudeur qui m'ont fait tilter. J'ai cru que l'on parlait d'un film de série B. :D
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