Un ex-cadre du FN veut déréférencer un article de Médiapart : Google, CNIL et Conseil d’État refusent
Internet n'oublie pas
Dans une décision rendue le 20 décembre 2023, le Conseil d'État a rejeté une demande de déréférencement par Google de l'article de Médiapart publié en 2015 sur Robert Ottaviani et sa « mutuelle communale ».
Le 03 janvier à 16h08
7 min
Droit
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L'accès à l'article de Médiapart publié en 2015 sur son passé de chanteur et militant d'extrême droite semble embarrasser Robert Ottaviani, ancien cadre du Front National et fondateur de la Mutuelle communale. Il a en effet lancé une procédure pour que cet article n'apparaisse plus dans les résultats du plus utilisé des moteurs de recherche, Google. Mais la CNIL en a décidé autrement et le Conseil d'État a validé la position de l'autorité.
À l'époque, Robert Ottaviani avait d'ailleurs attaqué en diffamation le journal en ligne. Il contestait avoir été le chanteur du groupe de rock identitaire français (RIF) Ultime Assaut ainsi que l'utilisation du terme « néonazi » dans l'article.
Mais comme le rappelle le Conseil d'État dans sa décision, si « le jugement du tribunal correctionnel de Paris du 16 mars 2017 a relevé le caractère diffamatoire du titre de l'article en litige de Mediapart ainsi que des passages faisant référence à son appartenance passée à ce groupe de musique, ce jugement l'a néanmoins débouté de son action en diffamation en retenant la bonne foi de l'auteur de l'article, au motif que ce dernier disposait d'éléments lui permettant d'affirmer que l'intéressé avait été le chanteur de ce groupe de rock ».
Rappelons que, comme l'explique le site officiel Service Public, la diffamation « consiste à affirmer un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération d'une personne. Peu importe que le fait en question soit vrai ou faux, mais il doit être suffisamment précis ».
Médiapart expliquait en 2018 que « l’ancien frontiste avait fait appel de cette décision, avant de retirer sa plainte, la veille de l’audience devant la cour d’appel, prévue le 5 septembre 2018. Le jugement rendu en notre faveur est donc définitif ».
Mais, manifestement, Robert Ottaviani aurait bien voulu faire oublier cet article et a demandé à Google de le déréférencer des résultats de requêtes concernant ses nom et prénom.
Droit à l'oubli d'articles dérangeants ?
En effet, depuis une petite dizaine d'années, le droit à l'oubli (ou à l'effacement) a été consacré dans les textes européens. D'abord, en 2014 par l'arrêt Costeja, puis par l'article 17 du RGPD. Celui-ci encadre la possibilité de demander à un site, moteur de recherche ou autre, d'effacer des données à caractère personnel dans les meilleurs délais.
Comme nous l'expliquions dans notre article décortiquant le règlement européen, ce droit n'est pas absolu. D'abord, il est conditionné à la vérification d'un de ces motifs : les données ne sont plus nécessaires, la personne concernée retire son consentement au traitement de ces données, le traitement était illicite (par exemple, concernant les données d'un enfant et sans autorisation).
Dès lors, des personnes citées dans des articles de presse peuvent imaginer se saisir de cet article du RGPD pour faire supprimer ces citations des sites concernés ou demander le déréférencement de ces articles dans les moteurs comme Google quand on recherche leur nom et prénom.
Mais le RGPD prévoit des exceptions à ce droit à l'oubli. Et notamment, les articles de presse sont des contenus différents au regard du règlement : le droit à l'effacement ne peut s'appliquer sur un traitement de données « nécessaire à l'exercice du droit à la liberté d'expression et d'information ».
En 2019, la Cour de justice de l'Union européenne a arrêté que, pour faire respecter ce droit à l'oubli, si la demande directe n'aboutit pas, il faut saisir la CNIL qui décidera de mettre en demeure, ou pas, un moteur de recherche afin de déréférencer des liens vers les pages ciblées.
Refus de Google
Ici, le Conseil d'État explique qu'il a d'abord été demandé à Google de procéder au déréférencement de l'article de Médiapart dans les résultats affichés par le moteur de recherche « à la suite d'une recherche portant sur son nom ». Google ayant refusé, Robert Ottaviani s'est alors retourné vers la CNIL en déposant une plainte demandant à enjoindre Google de procéder au déréférencement.
Le Conseil explique que la CNIL a retenu que l'article de Médiapart « retrace le rôle qu'il a joué dans la vie publique au travers de son appartenance, au début des années 90, au groupe de rock identitaire [...], de ses fonctions ... du Front national de la jeunesse ..., et de son engagement ... de l'association Energie Bleu Marine créée pour soutenir la candidature » de Marine Le Pen à la présidentielle de 2012. Lors de l'audience, « aucun élément de nature à remettre en cause l'exactitude matérielle de son engagement politique » sur la période évoquée dans l'article a été présenté.
Notez que les noms de Marine Le Pen et de Robert Ottaviani n’apparaissent à aucun moment dans la décision du Conseil d’État. Ils ont été remplacés respectivement par Mme A… et M. C… ou M. B… C… suivant les cas. Mais le déroulement de l’histoire et la présentation des propos ne laisse aucune place aux doutes.
Clôture légale de la plainte par la CNIL
Et comme indiqué plus haut, le caractère diffamatoire du titre de l'article s'appuyant de bonne foi sur des « éléments lui permettant d'affirmer que l'intéressé avait été le chanteur de ce groupe de rock », selon le Conseil d'État, la CNIL « en relevant l'appartenance passée du requérant au groupe … ainsi que son engagement au sein du Front national [...] ne s'est pas fondée sur des faits matériellement inexacts ».
Le Conseil d'État reconnait que l'appartenance à un groupe de musique identitaire et l'engagement politique constituent « des données relevant d'une des catégories particulières visées à l'article 9 du RGPD », mais il estime qu'elles « doivent être regardées comme ayant été manifestement rendues publiques » par l'ancien cadre politique « dès lors que le groupe auquel il participait a produit un disque et qu'il a exercé des fonctions de responsabilité au sein du Front national ».
Alors que l'article concerne une entreprise dont la personne est encore co-gérante et directeur général, « la CNIL a pu légalement estimer que ces informations contribuaient à alimenter un débat d'intérêt général et que le maintien du lien présentait en conséquence un intérêt prépondérant pour le public », explique encore le Conseil d'État. Il rejette donc la requête pour excès de pouvoir.
Un ex-cadre du FN veut déréférencer un article de Médiapart : Google, CNIL et Conseil d’État refusent
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Droit à l'oubli d'articles dérangeants ?
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Refus de Google
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Clôture légale de la plainte par la CNIL
Commentaires (45)
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Abonnez-vousLe 03/01/2024 à 16h33
Les décisions de justice publiées sur legifrance sont anonymisées par décision du législateur : République Française
(et article suivant) selon le décret en Conseil d'État n° 2020-797 du 29 juin 2020 :
République Française
Pourquoi désanonymiser cette décision dans votre article ?
Vous annulez ainsi la volonté du législateur. N'oubliez pas que vous n'êtes que le 4ème pouvoir et que vous n'êtes pas élu par le peuple.
Le 03/01/2024 à 17h35
Le 03/01/2024 à 18h19
Voir mon argumentation plus complète dans mes autres commentaires.
Modifié le 04/01/2024 à 08h48
Je pense que ça serait une information et une information très importante même.
Remplacez Next par Médiapart ensuite.
Le 04/01/2024 à 10h52
RuMaRoCO avait donc raison.
S'il s'agit de politique, je n'ai plus rien à dire mais contrairement à l'article de Médiapart, cela n'avait rien d'évident à la lecture.
Je savais que Médiapart était un média qui fait de la politique. J'avais cru comprendre que ce n'était pas le cas de Next. J'ai dû mal comprendre.
Le contenu même de votre article semble dire que ce monsieur ne fait plus de politique :
son passé de chanteur et militant d'extrême droite
ancien cadre du Front National
J'ai donc du mal avec cette argumentation Si n'importe quelle personnalité politique. De vos écrits mêmes, ce n'est plus une personnalité politique.
Et pour répondre à votre question : ici, l'identité de cette personne n'apporte rien, elle est inconnue de la plupart des lecteurs. J'avais déjà répondu à la question.
Ça serait Le Pen ou Mélenchon, ma réponse serait différente. C'est une histoire de notoriété comme le dit encore une fois la Cour de Cassation dans le lien dans le commentaire #1.4 : Next
Le 04/01/2024 à 11h27
Sur ce, je retourne travailler sur d'autres sujets, qu'ils touchent des personnalités politiques de tout bord ou non, scientifiques, juridiques ou autres ;)
Le 04/01/2024 à 21h00
Le 05/01/2024 à 07h58
Le 03/01/2024 à 17h37
https://www.courdecassation.fr/en/decision/602fcde60e18e166a242d753
Le 03/01/2024 à 16h47
Dans le premier paragraphe, on nous dit que le caractère diffamatoire a été validé, mais pas retenu parce que l'auteur agissait de "bonne foi"
Dans le second, il est précisé que la véracité n'influe pas sur la qualification de la diffamation. Dès lors, j'ai du mal à comprendre que les intentions de la personne puissent être retenues ici, alors que ce n'est pas indiqué dans l'article de loi : République Française
Si quelqu'un a l'explication, je suis prenneur
(Bon par contre dans l'arrêt du Conseil d'état, les balises d'anonymisation, c'est pas encore ça)
Le 03/01/2024 à 16h52
Atteindre à l'honneur de quelqu'un en disant la vérité est possible. Et, par exemple, un article de presse peut être dans ce cas.
Le 03/01/2024 à 17h19
En tant que journaliste, c'est important à retenir. Voir ici pour plus de détails : https://www.avocats-picovschi.com/diffamation-la-bonne-foi-ou-l-exception-de-verite-constituent-elles-des-faits-justificatifs_article_792.html
Modifié le 04/01/2024 à 08h25
C'est la première fois que je vois qu'on peut être attaqué en diffamation parce qu'on a dit la YouTube!!!
C'est le soit disant diffamé qui s'est foutu dans la merde tout seul, c'est dingue cette histoire.
Ou alors, on est encore dans l'un de ces cas de figure où il ne faut pas confondre "justice" et "droit" ?
YouTube
Le 04/01/2024 à 08h32
Le 04/01/2024 à 16h19
Bon, on apprend à tout âge ...
Je savais pas que je diffamais quand je disais que ma€ron est un facho.
On peut vraiment plus rien dire ...
Le 04/01/2024 à 16h41
Tu risques surtout à avoir du mal à prouver que tu dis la vérité en disant cela. La bonne foi risque aussi d'être difficile à plaider, mais c'est plus facile en général.
Il ne te reste plus que l'immunité diplomatique si tu travailles dans une ambassade ou un consulat en France.
Si tu t'exprimes depuis un autre pays en n'étant pas Français, tu dois aussi pouvoir échapper aux poursuites, mais sur un site web français comme ici, je n'en suis pas sûr.
Le 04/01/2024 à 16h53
Le 03/01/2024 à 17h33
Je comprends le raison de cette article car il questionne et indique des limites au "droit à l'oubli" cependant est-ce que cette article aurait été de qualité moindre si le nom du dit cadre n'avait pas été cité ?
D'autan plus que comme cité par l'article lui-même (et indiqué par une lecteur) la décision de justice est elle-même anonymisée.
PS : Avis purement personnelle. Pendant la lecture, j'entendais un 'cheh bien fait pour lui" en sous-texte, et même si je n'ai aucune affinité pour ce bord politique, j'étais (un tout petit petit petit petit peu) mal à l'aise.
Le 03/01/2024 à 17h52
Même si aucun nom n'avait été donné dans l'article de Next, tout est fourni dans cet article.
Le 03/01/2024 à 18h12
J'irais même jusqu'à dire que le lien vers l'article de Médiapart est de trop ici.
Je coupe les cheveux en 4, mais c'est important de faire la différence entre les 2 cas.
L'article de Médiapart cite le nom de cette personne et de ses activités militantes au FN et de chanteur d'un groupe néo-nazi parce que l'article porte sur le fait que des mairies d’extrême droite font appel à sa société pour proposer une mutuelle communale (à leur administrés). Cela a du sens parce qu'ils parlent de politique avant tout.
Par contre, Next, cite avant tout une décision de la CNIL et du Conseil d'État. C'est un article de droit comme l'indique la rubrique affichée en haut de l'article. Le nom de la personne déboutée n'a ici aucun intérêt journalistique. Je pense qu'ici, personne ne le connaissait. C'est pour cela qu'à mon avis, il est inutile de le citer et que dans ce cas, c'est le RGPD qui s'applique (lié au respect à la vie privée) plutôt que la liberté d'information.
Ça serait idiot pour Next de se faire imposer le droit à l'oubli par la CNIL ou pire d'être poursuivi en justice pour violation de la vie privée. Je suis à peu près sûr que M. C... gagnerait dans ce cas très différent.
Modifié le 03/01/2024 à 20h20
Pour le fond, je laisse les journalistes libres de leurs articles donc le seul droit que j’ai c’est de ne rien dire, et c’est assez reposant je dois dire. Enfin la plupart du temps, sauf la fois où Jean-Marc voulait interviewer Afida Turner sur les derniers développements autour du RGPD, j’ai pas bien dormi cette nuit là.
Le 03/01/2024 à 17h57
Le lien de Sheepux vers le site de la Cour de Cassation va d'ailleurs dans ce sens.
Il s'agit ici uniquement d'une demande de droit à l'oubli refusée par la CNIL et confirmée le Conseil d'État, citer l'auteur de la demande n'a aucun intérêt journalistique.
Je mets de côté ton PS en espérant que tu n'aies pas raison sur ce point.
Le 04/01/2024 à 06h54
Le 04/01/2024 à 08h26
En restant trop vague, l'article se limiterait à paraphraser des décisions abscons.
Quant au RGPD, il faut rappeler que les activités dont il est question ici sont des activités d'ordre publique: donc je ne suis pas sur que cela puisse s'appliquer.
Pour finir, ton PS est juste ton ressenti: le "bien fait pour lui" ne vaudrait à la limite pas pour ses affinités politiques mais pour le fait d'assumer ses positions et ses actes.
Cela serait donc valable pour tout le monde: quel que soit son bord politique.
Exemple: tout député qui a voté pour la loi immigration est responsable de son choix et de sa position a titre individuel
Autre exemple: certains signataires de la tribune pro-Depardieu dans le Figaro sont revenus sur leur position mais c'était un peu tard.
Le 03/01/2024 à 20h42
Le 04/01/2024 à 18h38
Je trouve d'ailleurs un peu dommage que Next choisisse de jouer la carte de l'effet Streisand sur ce monsieur, quelle que soit l'antipathie que j'ai pour son bord politique (a priori je suis pas le seul).
Modifié le 04/01/2024 à 19h38
Le droit à l'oubli n'est pas un droit absolu, c'est clairement expliqué dans l'article. Quelqu'un peut avoir honte de son passé, ça ne constitue pas un harcèlement ou une diffamation de traiter le sujet si ça favorise l'information du public. Chacun est responsable de sa propre réputation, ce serait malheureux de rendre responsable le messager.
Le 04/01/2024 à 20h41
Modifié le 04/01/2024 à 11h59
Le 04/01/2024 à 12h14
C'est un article de droit au départ. Je dis que le nom de la personne alors qu'il est anonymisé dans la décision du Conseil d'État n'aurait pas dû être cité parce qu'il n'apporte rien à l'article. C'est une personne que personne (ou presque) ne connaît ici. Si quelqu'un le connaissait en tant que chanteur ou homme politique, qu'il le dise ici.
Sheepux a renvoyé à un texte de la Cour de Cassation qui dit la même chose que moi : citer ou non le nom d'une personne dans un article de presse peut être une violation de la vie privée suivant la notoriété de la personne.
Suite à mon argumentation, l'auteur de l'article me répond qu'il est cité parce que c'est un homme politique, alors même que ce n'est plus le cas a priori.
J'ai donc pris acte que c'était le fait qu'il soit un politique qui a fait décider de le citer tout en exprimant une dernière fois mon désaccord et en laissant la dernière réponse partielle de l'auteur de l'article sans réponse afin qu'il puisse travailler à de nouveaux articles.
Je suis avant tout attaché au respect des droits fondamentaux, donc tout autant au droit à la vie privée qu'au droit de s'exprimer et d'informer. Ici, les 2 droits s'opposent et dans ce cas, la justice tranche en fonction de critères tels qu'expliqués par la Cour de Cassation.
On aurait parlé d'un homme politique connu, ma position aurait été différente, je l'ai dit.
Donc, je pense être loin d'un gimmick. Ce terme est en plus improprement utilisé ici.
Modifié le 04/01/2024 à 13h03
Le 04/01/2024 à 21h03
Le 04/01/2024 à 22h01
C’est de la géométrie de base mec 😜
Le 04/01/2024 à 22h58
En politique, pourquoi pas.
Le 05/01/2024 à 14h47
Pas facile de réfléchir quand on est un vieux réac nationaliste.
Le 05/01/2024 à 15h07
Pas d’attaques personnelles.
Not under my watch.
Le 05/01/2024 à 16h09
La news était intéressante en tant que telle, surtout d'un point de vue juridique, mais on sent le petit côté jubilatoire de parler des méchants de droite et à les pointer du doigt, et ça excite les foules. Le name & shame, c'est l'autre face de la cancel culture, et c'est un bien piètre modèle civilisationnel.
Certains, dont moi, avaient espéré que la reprise du site fasse disparaître ce côté militant, on est fixé en voyant la réaction de la direction face à la news et à ce genre de messages.
Le 05/01/2024 à 16h29
En ce qui concerne ma réponse à marba je ne comprends pas très bien ton propos, je lui ai précisément dit qu'il ne fallait pas rentrer dans le registre des attaques personnelles.
J'aurais dû le maudire sur 7 générations en prime ?
Le 05/01/2024 à 16h39
Sa non intervention sur le contenu fait que le contenu ne change pas, c'est logique.
Le 05/01/2024 à 20h01
Le 07/01/2024 à 07h50
🎶 Le Trooppper revient, le jour suivant, le Trooppper revient, il est toujours vivant 🎶
Le 08/01/2024 à 09h32
Surtout quand on parle de convictions profondes.
Ils peuvent changer (j'en sais quelque chose, moi qui fus un gros gauchiste jusqu'assez récemment) , mais ca se passe sur des durées bien plus longues et c'est un processus volontaire. Ici, il n'y a ni le temps, ni la volonté.
Le 09/01/2024 à 12h44
Donc non Next (enfin sa ligne éditorial, apriori) n'est pas d'extrême gauche.
Le 08/01/2024 à 10h35
D'après Le Figaro, « cette pratique de «nommer pour faire honte» (le fameux «name and shame») consiste à dénoncer publiquement et nommément des comportements jugés condamnables d’un point de vue réglementaire ou éthique »
Ce n'est pas Next (ni Mediapart d'ailleurs) qui veut faire arrêter le militantisme de Robert Ottaviani, c'est Robert Ottaviani lui-même qui a cessé son militantisme et qui veut le faire oublier. D'où l'effet Streisand.
Faire du name&shame, c'est dénoncer un comportement pour qu'il cesse. Une opinion, une activité politique n'ont aucune raison de provoquer la honte.
À force d'amalgames, d'inversion des intentions et de confusion entre opinions et faits, on excite les colères et on accuse des ennemis imaginaires. On est en plein phantasme. Quant à la cancel culture qui serait la suite du name&shame, ça n'a aucune corrélation à part une opposition idéologique totale envers tout ce qui met à défaut l'idée d'une culture sensée être ancestrale, traditionnelle, identitaire, etc.
À lire ces commentaires, on devrait tous penser pareil. Seuls les faits sont irréfutables et avérés, les opinions sont personnelles.
Le 09/01/2024 à 12h41