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Un ex-cadre du FN veut déréférencer un article de Médiapart : Google, CNIL et Conseil d’État refusent

Internet n'oublie pas

Un ex-cadre du FN veut déréférencer un article de Médiapart : Google, CNIL et Conseil d’État refusent

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Dans une décision rendue le 20 décembre 2023, le Conseil d'État a rejeté une demande de déréférencement par Google de l'article de Médiapart publié en 2015 sur Robert Ottaviani et sa « mutuelle communale ».

Le 03 janvier à 16h08

L'accès à l'article de Médiapart publié en 2015 sur son passé de chanteur et militant d'extrême droite semble embarrasser Robert Ottaviani, ancien cadre du Front National et fondateur de la Mutuelle communale. Il a en effet lancé une procédure pour que cet article n'apparaisse plus dans les résultats du plus utilisé des moteurs de recherche, Google. Mais la CNIL en a décidé autrement et le Conseil d'État a validé la position de l'autorité.

À l'époque, Robert Ottaviani avait d'ailleurs attaqué en diffamation le journal en ligne. Il contestait avoir été le chanteur du groupe de rock identitaire français (RIF) Ultime Assaut ainsi que l'utilisation du terme « néonazi » dans l'article.

Mais comme le rappelle le Conseil d'État dans sa décision, si « le jugement du tribunal correctionnel de Paris du 16 mars 2017 a relevé le caractère diffamatoire du titre de l'article en litige de Mediapart ainsi que des passages faisant référence à son appartenance passée à ce groupe de musique, ce jugement l'a néanmoins débouté de son action en diffamation en retenant la bonne foi de l'auteur de l'article, au motif que ce dernier disposait d'éléments lui permettant d'affirmer que l'intéressé avait été le chanteur de ce groupe de rock ».

Rappelons que, comme l'explique le site officiel Service Public, la diffamation « consiste à affirmer un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération d'une personne. Peu importe que le fait en question soit vrai ou faux, mais il doit être suffisamment précis ».

Médiapart expliquait en 2018 que « l’ancien frontiste avait fait appel de cette décision, avant de retirer sa plainte, la veille de l’audience devant la cour d’appel, prévue le 5 septembre 2018. Le jugement rendu en notre faveur est donc définitif ».

Mais, manifestement, Robert Ottaviani aurait bien voulu faire oublier cet article et a demandé à Google de le déréférencer des résultats de requêtes concernant ses nom et prénom.

Droit à l'oubli d'articles dérangeants ?

En effet, depuis une petite dizaine d'années, le droit à l'oubli (ou à l'effacement) a été consacré dans les textes européens. D'abord, en 2014 par l'arrêt Costeja, puis par l'article 17 du RGPD. Celui-ci encadre la possibilité de demander à un site, moteur de recherche ou autre, d'effacer des données à caractère personnel dans les meilleurs délais.

Comme nous l'expliquions dans notre article décortiquant le règlement européen, ce droit n'est pas absolu. D'abord, il est conditionné à la vérification d'un de ces motifs : les données ne sont plus nécessaires, la personne concernée retire son consentement au traitement de ces données, le traitement était illicite (par exemple, concernant les données d'un enfant et sans autorisation).

Dès lors, des personnes citées dans des articles de presse peuvent imaginer se saisir de cet article du RGPD pour faire supprimer ces citations des sites concernés ou demander le déréférencement de ces articles dans les moteurs comme Google quand on recherche leur nom et prénom.

Mais le RGPD prévoit des exceptions à ce droit à l'oubli. Et notamment, les articles de presse sont des contenus différents au regard du règlement : le droit à l'effacement ne peut s'appliquer sur un traitement de données « nécessaire à l'exercice du droit à la liberté d'expression et d'information ».

En 2019, la Cour de justice de l'Union européenne a arrêté que, pour faire respecter ce droit à l'oubli, si la demande directe n'aboutit pas, il faut saisir la CNIL qui décidera de mettre en demeure, ou pas, un moteur de recherche afin de déréférencer des liens vers les pages ciblées.

Refus de Google

Ici, le Conseil d'État explique qu'il a d'abord été demandé à Google de procéder au déréférencement de l'article de Médiapart dans les résultats affichés par le moteur de recherche « à la suite d'une recherche portant sur son nom ». Google ayant refusé, Robert Ottaviani s'est alors retourné vers la CNIL en déposant une plainte demandant à enjoindre Google de procéder au déréférencement.

Le Conseil explique que la CNIL a retenu que l'article de Médiapart « retrace le rôle qu'il a joué dans la vie publique au travers de son appartenance, au début des années 90, au groupe de rock identitaire [...], de ses fonctions ... du Front national de la jeunesse ..., et de son engagement ... de l'association Energie Bleu Marine créée pour soutenir la candidature » de Marine Le Pen à la présidentielle de 2012. Lors de l'audience, « aucun élément de nature à remettre en cause l'exactitude matérielle de son engagement politique » sur la période évoquée dans l'article a été présenté.

Notez que les noms de Marine Le Pen et de Robert Ottaviani n’apparaissent à aucun moment dans la décision du Conseil d’État. Ils ont été remplacés respectivement par Mme A… et M. C… ou M. B… C… suivant les cas. Mais le déroulement de l’histoire et la présentation des propos ne laisse aucune place aux doutes.

Clôture légale de la plainte par la CNIL

Et comme indiqué plus haut, le caractère diffamatoire du titre de l'article s'appuyant de bonne foi sur des « éléments lui permettant d'affirmer que l'intéressé avait été le chanteur de ce groupe de rock », selon le Conseil d'État, la CNIL « en relevant l'appartenance passée du requérant au groupe … ainsi que son engagement au sein du Front national [...] ne s'est pas fondée sur des faits matériellement inexacts ».

Le Conseil d'État reconnait que l'appartenance à un groupe de musique identitaire et l'engagement politique constituent « des données relevant d'une des catégories particulières visées à l'article 9 du RGPD », mais il estime qu'elles « doivent être regardées comme ayant été manifestement rendues publiques » par l'ancien cadre politique « dès lors que le groupe auquel il participait a produit un disque et qu'il a exercé des fonctions de responsabilité au sein du Front national ».

Alors que l'article concerne une entreprise dont la personne est encore co-gérante et directeur général, « la CNIL a pu légalement estimer que ces informations contribuaient à alimenter un débat d'intérêt général et que le maintien du lien présentait en conséquence un intérêt prépondérant pour le public », explique encore le Conseil d'État. Il rejette donc la requête pour excès de pouvoir.

Commentaires (45)

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Notez que les noms de X et de Y n’apparaissent à aucun moment dans la décision du Conseil d’État. Ils ont été remplacés respectivement par Mme A… et M. C… ou M. B… C… suivant les cas.

Les décisions de justice publiées sur legifrance sont anonymisées par décision du législateur : legifrance.gouv.fr République Française
(et article suivant) selon le décret en Conseil d'État n° 2020-797 du 29 juin 2020 :
legifrance.gouv.fr République Française

Pourquoi désanonymiser cette décision dans votre article ?
Vous annulez ainsi la volonté du législateur. N'oubliez pas que vous n'êtes que le 4ème pouvoir et que vous n'êtes pas élu par le peuple.
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Notre travail n'est pas le même que celui des institutions judiciaires et administratives et il n'est pas encadré légalement de la même façon. Nous ne nous substituons pas au législateur. Ces textes cités ici s'appliquent à ces institutions, pas à la presse.
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Citer le nom de cette personne n'apporte rien à l'article ici. Le droit à la vie privée prime sur le droit d'information dans cet article, ce qui n'est pas le cas pour l'article de Médiapart.

Voir mon argumentation plus complète dans mes autres commentaires.
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Si n'importe quelle personnalité politique (quelque soit le bord politique) voulait faire déréférencer un article de Next la citant, est-ce que vous pensez que l'information sur l'identité de cette personne n'apporterait rien ?

Je pense que ça serait une information et une information très importante même.

Remplacez Next par Médiapart ensuite.
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Voilà, c'est donc un article sur la politique et non pas le droit comme indiqué dans la rubrique en haut de l'article.
RuMaRoCO avait donc raison.

S'il s'agit de politique, je n'ai plus rien à dire mais contrairement à l'article de Médiapart, cela n'avait rien d'évident à la lecture.

Je savais que Médiapart était un média qui fait de la politique. J'avais cru comprendre que ce n'était pas le cas de Next. J'ai dû mal comprendre.

Le contenu même de votre article semble dire que ce monsieur ne fait plus de politique :

son passé de chanteur et militant d'extrême droite
ancien cadre du Front National
J'ai donc du mal avec cette argumentation Si n'importe quelle personnalité politique. De vos écrits mêmes, ce n'est plus une personnalité politique.

Et pour répondre à votre question : ici, l'identité de cette personne n'apporte rien, elle est inconnue de la plupart des lecteurs. J'avais déjà répondu à la question.

Ça serait Le Pen ou Mélenchon, ma réponse serait différente. C'est une histoire de notoriété comme le dit encore une fois la Cour de Cassation dans le lien dans le commentaire #1.4 : next.ink Next
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Non, ce n'est pas de la "politique" au sens d'un article partisan. Je dis qu'il est important de savoir qu'une personnalité politique demande le déréférencement d'un article et quelles sont les réponses de Google, la CNIL et le Conseil d'État.

Sur ce, je retourne travailler sur d'autres sujets, qu'ils touchent des personnalités politiques de tout bord ou non, scientifiques, juridiques ou autres ;)
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Du bla-bla, c'était un LFI vous auriez gardé l'anonymat.
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Non.
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En lien avec un sujet de désanonymisation

https://www.courdecassation.fr/en/decision/602fcde60e18e166a242d753
7. Cette mise en balance doit être effectuée en prenant en considération la contribution de la publication incriminée à un débat d'intérêt général, la notoriété de la personne visée, l'objet du reportage, le comportement antérieur de la personne concernée, le contenu, la forme et les répercussions de ladite publication, [...] même si le sujet à l'origine de l'article relève de l'intérêt général, il faut encore que le contenu de l'article soit de nature à nourrir le débat public sur le sujet en question
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Si un juriste passe dans le coin, j'ai du mal à comprendre cet enchaînement :
Mais comme le rappelle le Conseil d'État dans sa décision, si « le jugement du tribunal correctionnel de Paris du 16 mars 2017 a relevé le caractère diffamatoire du titre de l'article en litige de Mediapart ainsi que des passages faisant référence à son appartenance passée à ce groupe de musique, ce jugement l'a néanmoins débouté de son action en diffamation en retenant la bonne foi de l'auteur de l'article, au motif que ce dernier disposait d'éléments lui permettant d'affirmer que l'intéressé avait été le chanteur de ce groupe de rock ».
Rappelons que, comme l'explique le site officiel Service Public, la diffamation « consiste à affirmer un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération d'une personne. Peu importe que le fait en question soit vrai ou faux, mais il doit être suffisamment précis ».
Dans le premier paragraphe, on nous dit que le caractère diffamatoire a été validé, mais pas retenu parce que l'auteur agissait de "bonne foi"

Dans le second, il est précisé que la véracité n'influe pas sur la qualification de la diffamation. Dès lors, j'ai du mal à comprendre que les intentions de la personne puissent être retenues ici, alors que ce n'est pas indiqué dans l'article de loi : legifrance.gouv.fr République Française

Si quelqu'un a l'explication, je suis prenneur

(Bon par contre dans l'arrêt du Conseil d'état, les balises d'anonymisation, c'est pas encore ça)
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On peut avoir publié un texte "diffamatoire" sans être condamné en diffamation :

Atteindre à l'honneur de quelqu'un en disant la vérité est possible. Et, par exemple, un article de presse peut être dans ce cas.
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Ici, c'est la bonne foi qui a été retenue et pas l'exception de vérité (toujours plus difficile à faire valoir).

En tant que journaliste, c'est important à retenir. Voir ici pour plus de détails : https://www.avocats-picovschi.com/diffamation-la-bonne-foi-ou-l-exception-de-verite-constituent-elles-des-faits-justificatifs_article_792.html
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Pourriez-vous développer ?
C'est la première fois que je vois qu'on peut être attaqué en diffamation parce qu'on a dit la youtube.com YouTube!!!
C'est le soit disant diffamé qui s'est foutu dans la merde tout seul, c'est dingue cette histoire.
Ou alors, on est encore dans l'un de ces cas de figure où il ne faut pas confondre "justice" et "droit" ?

youtube.com YouTube
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Pour plus d'information, cette page du site Service Public est très bien faite et vous aidera sans doute à mieux comprendre : service-public.fr Service Public
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Ah bah merte ! Elle est pas mal celle-là !
Bon, on apprend à tout âge ...

Je savais pas que je diffamais quand je disais que ma€ron est un facho.
On peut vraiment plus rien dire ...
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Si tu as bien lu le lien fourni, tu as pu constater ce qui suit.

Tu risques surtout à avoir du mal à prouver que tu dis la vérité en disant cela. La bonne foi risque aussi d'être difficile à plaider, mais c'est plus facile en général.

Il ne te reste plus que l'immunité diplomatique si tu travailles dans une ambassade ou un consulat en France.

Si tu t'exprimes depuis un autre pays en n'étant pas Français, tu dois aussi pouvoir échapper aux poursuites, mais sur un site web français comme ici, je n'en suis pas sûr.
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A deux doigts de prendre moji sous le bras et de prendre un aller simple pour le Panama.
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Réflexion sans préjugés :
Je comprends le raison de cette article car il questionne et indique des limites au "droit à l'oubli" cependant est-ce que cette article aurait été de qualité moindre si le nom du dit cadre n'avait pas été cité ?
D'autan plus que comme cité par l'article lui-même (et indiqué par une lecteur) la décision de justice est elle-même anonymisée.

PS : Avis purement personnelle. Pendant la lecture, j'entendais un 'cheh bien fait pour lui" en sous-texte, et même si je n'ai aucune affinité pour ce bord politique, j'étais (un tout petit petit petit petit peu) mal à l'aise.
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En même temps, le nom est donné d'entrée de jeu dans l'article de Mediapart qui a fait l'objet de la demande.
Même si aucun nom n'avait été donné dans l'article de Next, tout est fourni dans cet article.
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Tu as raison, il est facile de trouver le nom de cette personne puisqu'il est dans l'entête accessible au public de l'article de Médiapart. Ce n'est pas une raison suffisante pour violer sa vie privée ici pour narrer une décision de la CNIL confirmée par le Conseil d'État.
J'irais même jusqu'à dire que le lien vers l'article de Médiapart est de trop ici.

Je coupe les cheveux en 4, mais c'est important de faire la différence entre les 2 cas.

L'article de Médiapart cite le nom de cette personne et de ses activités militantes au FN et de chanteur d'un groupe néo-nazi parce que l'article porte sur le fait que des mairies d’extrême droite font appel à sa société pour proposer une mutuelle communale (à leur administrés). Cela a du sens parce qu'ils parlent de politique avant tout.

Par contre, Next, cite avant tout une décision de la CNIL et du Conseil d'État. C'est un article de droit comme l'indique la rubrique affichée en haut de l'article. Le nom de la personne déboutée n'a ici aucun intérêt journalistique. Je pense qu'ici, personne ne le connaissait. C'est pour cela qu'à mon avis, il est inutile de le citer et que dans ce cas, c'est le RGPD qui s'applique (lié au respect à la vie privée) plutôt que la liberté d'information.

Ça serait idiot pour Next de se faire imposer le droit à l'oubli par la CNIL ou pire d'être poursuivi en justice pour violation de la vie privée. Je suis à peu près sûr que M. C... gagnerait dans ce cas très différent.
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Pour info j’ai consulté rapidement un avocat sur le sujet qui ne semble pas inquiet sur la forme.
Pour le fond, je laisse les journalistes libres de leurs articles donc le seul droit que j’ai c’est de ne rien dire, et c’est assez reposant je dois dire. Enfin la plupart du temps, sauf la fois où Jean-Marc voulait interviewer Afida Turner sur les derniers développements autour du RGPD, j’ai pas bien dormi cette nuit là.
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C'est exactement mon point de vue, c'est pour cela que j'en ai fait la remarque. Le nom de la personne n'est ici nullement utile à l'article et n'apporte rien, d'autant plus qu'elle est peu connue.

Le lien de Sheepux vers le site de la Cour de Cassation va d'ailleurs dans ce sens.

Il s'agit ici uniquement d'une demande de droit à l'oubli refusée par la CNIL et confirmée le Conseil d'État, citer l'auteur de la demande n'a aucun intérêt journalistique.

Je mets de côté ton PS en espérant que tu n'aies pas raison sur ce point.
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a peu pres pareil pour moi
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Pour en revenir à l'intérêt d'un tel article: c'est le travail du journaliste de mettre en contexte une décision de justice.
En restant trop vague, l'article se limiterait à paraphraser des décisions abscons.

Quant au RGPD, il faut rappeler que les activités dont il est question ici sont des activités d'ordre publique: donc je ne suis pas sur que cela puisse s'appliquer.

Pour finir, ton PS est juste ton ressenti: le "bien fait pour lui" ne vaudrait à la limite pas pour ses affinités politiques mais pour le fait d'assumer ses positions et ses actes.
Cela serait donc valable pour tout le monde: quel que soit son bord politique.

Exemple: tout député qui a voté pour la loi immigration est responsable de son choix et de sa position a titre individuel
Autre exemple: certains signataires de la tribune pro-Depardieu dans le Figaro sont revenus sur leur position mais c'était un peu tard.
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J'ai comme l'impression que ce genre de personne n'aime pas la publicité du web sur un passé nauséabond comme être issu d'une mouvance d’extrême droite. :vomi1:
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Après, le mec semble avoir cessé ses activités politiques, qu'il veuille tourner la page sur ce passé et se faire oublier se conçoit. On a inventé le "droit à l'oubli" un peu pour ça. De mémoire le Conseil d'État avait jusqu'à maintenant été beaucoup plus favorable au droit à l'oubli que ça (y compris pour les articles de presse relatant d'anciennes condamnations judiciaires, alors que là le type est apparemment accusé de rien d'illégal). Je suis un peu surpris du revirement du CE sur ce plan.

Je trouve d'ailleurs un peu dommage que Next choisisse de jouer la carte de l'effet Streisand sur ce monsieur, quelle que soit l'antipathie que j'ai pour son bord politique (a priori je suis pas le seul).
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Où est le revirement du Conseil d'État concrètement ? J'ai peut-être loupé quelque-chose.
Le droit à l'oubli n'est pas un droit absolu, c'est clairement expliqué dans l'article. Quelqu'un peut avoir honte de son passé, ça ne constitue pas un harcèlement ou une diffamation de traiter le sujet si ça favorise l'information du public. Chacun est responsable de sa propre réputation, ce serait malheureux de rendre responsable le messager.
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Disons que jusqu'à maintenant, le CE était très protecteur du droit à l'oubli. La jurisprudence en reconnaissait une vision assez large, surtout du droit au déréférencement. Il reconnaissait que le fait de vouloir se réinsérer sans être poursuivi par son passé, aussi critiquables qu'il fut, était en soi un motif suffisant pour faire valoir le déréférencement d'articles de journaux, même s'agissant de condamnations pénales. Je trouve donc un peu étonnant que pour des faits même pas illégaux, il ne fasse pas droit au souhait évoqué par le plaignant de tourner la page et d'être laissé tranquille avec son passé.
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Ça devient un gimmick d'accuser Next (et plus généralement des personnes) de faire de la «politique». Perso, je trouve dangereuse cette habitude de provoquer la confusion entre opinion et fait (fait politique, fait historique, fait social, etc). Chacun est responsable de son propre CV. La presse contextualise, hiérarchise, sélectionne l'information, met le doigt parfois là où ça fait mal dans le but de nourrir le débat public. Albert Londres disait : « Notre rôle n'est pas d'être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie. »
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Comme je me sens visé, je vais répondre.
C'est un article de droit au départ. Je dis que le nom de la personne alors qu'il est anonymisé dans la décision du Conseil d'État n'aurait pas dû être cité parce qu'il n'apporte rien à l'article. C'est une personne que personne (ou presque) ne connaît ici. Si quelqu'un le connaissait en tant que chanteur ou homme politique, qu'il le dise ici.

Sheepux a renvoyé à un texte de la Cour de Cassation qui dit la même chose que moi : citer ou non le nom d'une personne dans un article de presse peut être une violation de la vie privée suivant la notoriété de la personne.

Suite à mon argumentation, l'auteur de l'article me répond qu'il est cité parce que c'est un homme politique, alors même que ce n'est plus le cas a priori.

J'ai donc pris acte que c'était le fait qu'il soit un politique qui a fait décider de le citer tout en exprimant une dernière fois mon désaccord et en laissant la dernière réponse partielle de l'auteur de l'article sans réponse afin qu'il puisse travailler à de nouveaux articles.


Je suis avant tout attaché au respect des droits fondamentaux, donc tout autant au droit à la vie privée qu'au droit de s'exprimer et d'informer. Ici, les 2 droits s'opposent et dans ce cas, la justice tranche en fonction de critères tels qu'expliqués par la Cour de Cassation.
On aurait parlé d'un homme politique connu, ma position aurait été différente, je l'ai dit.
Donc, je pense être loin d'un gimmick. Ce terme est en plus improprement utilisé ici.
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Gimmick est le mot approprié. Je ne m'adressais pas spécialement à toi, c'est une remarque générale d'une partie des commentaires sur Next et ailleurs en général.
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C'est factuel que Next est très très très à gauche et que ça leur enlève beaucoup d'intérêt.
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C’est pas pour troller, mais si tu vas très très très à gauche, tu vas à droite.
C’est de la géométrie de base mec 😜
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En géométrie sphérique , oui, en géométrie euclidienne, non.

En politique, pourquoi pas.
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Ce qui est factuel, c'est que Hugues1337 pense que tout ce qui est à gauche de l'extrême droite, c'est l'extrême gauche.
Pas facile de réfléchir quand on est un vieux réac nationaliste.
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Hop hop hop.
Pas d’attaques personnelles.
Not under my watch.
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C'est quand même culotté de ta part, alors que c'est exactement ce qu'on te reproche depuis des années, d'insulter tout le monde de facho quand il ne voit pas le monde à travers l'évangile de komrad jonluc.

La news était intéressante en tant que telle, surtout d'un point de vue juridique, mais on sent le petit côté jubilatoire de parler des méchants de droite et à les pointer du doigt, et ça excite les foules. Le name & shame, c'est l'autre face de la cancel culture, et c'est un bien piètre modèle civilisationnel.

Certains, dont moi, avaient espéré que la reprise du site fasse disparaître ce côté militant, on est fixé en voyant la réaction de la direction face à la news et à ce genre de messages.
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Sur le fond de l'article je ne peux absolument pas me prononcer, ce n'est pas mon rôle, si j'intervenais on me le reprocherait vivement.
En ce qui concerne ma réponse à marba je ne comprends pas très bien ton propos, je lui ai précisément dit qu'il ne fallait pas rentrer dans le registre des attaques personnelles.
J'aurais dû le maudire sur 7 générations en prime ?
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Ferd a toujours dit qu'il laissait la rédaction libre du choix du contenu. Je ne suis donc pas surpris de sa réaction juste au-dessus : il n'intervient pas sur le contenu. Par contre, il intervient sur la forme de certains commentaires, comme juste au-dessus.

Sa non intervention sur le contenu fait que le contenu ne change pas, c'est logique.
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T'es bien naïf, sans animosité
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And pourtant, malgré tout…
🎶 Le Trooppper revient, le jour suivant, le Trooppper revient, il est toujours vivant 🎶
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Faut être naïf pour croire que les gens changent en 2 mois, c'est mon propos et rien de plus.
Surtout quand on parle de convictions profondes.
Ils peuvent changer (j'en sais quelque chose, moi qui fus un gros gauchiste jusqu'assez récemment) , mais ca se passe sur des durées bien plus longues et c'est un processus volontaire. Ici, il n'y a ni le temps, ni la volonté.
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Non pas à ce point quand même. Car comme l'autre extrême (celle de droite), son opposé (l'extrême gauche) n'accepte pas les avis divergeant ou différant.
Donc non Next (enfin sa ligne éditorial, apriori) n'est pas d'extrême gauche.
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Next ferait du name&shame (commentaire #5.8). Vous êtes sérieux ?

D'après Le Figaro, « cette pratique de «nommer pour faire honte» (le fameux «name and shame») consiste à dénoncer publiquement et nommément des comportements jugés condamnables d’un point de vue réglementaire ou éthique »

Ce n'est pas Next (ni Mediapart d'ailleurs) qui veut faire arrêter le militantisme de Robert Ottaviani, c'est Robert Ottaviani lui-même qui a cessé son militantisme et qui veut le faire oublier. D'où l'effet Streisand.

Faire du name&shame, c'est dénoncer un comportement pour qu'il cesse. Une opinion, une activité politique n'ont aucune raison de provoquer la honte.

À force d'amalgames, d'inversion des intentions et de confusion entre opinions et faits, on excite les colères et on accuse des ennemis imaginaires. On est en plein phantasme. Quant à la cancel culture qui serait la suite du name&shame, ça n'a aucune corrélation à part une opposition idéologique totale envers tout ce qui met à défaut l'idée d'une culture sensée être ancestrale, traditionnelle, identitaire, etc.

À lire ces commentaires, on devrait tous penser pareil. Seuls les faits sont irréfutables et avérés, les opinions sont personnelles.
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Et pour filer la métaphore, une plume dans une plaie ou un doigt dans le c.u.l, si ce n'est pas consenti ça fait mal et c'est une agression...

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