Les modèles d’IA généralistes sont beaucoup plus énergivores que les spécialisés
Et ton modèle, il fait du combien au 1 000 ?
Le 19 décembre 2023 à 08h37
6 min
IA et algorithmes
IA
Chaque sollicitation d’une application d’IA générative à un coût caché pour la planète. Selon une récente étude signée par Sasha Luccioni et Yacine Jernite, chercheurs chez Hugging Face, et Emma Strubell de la Carnegie Mellon University, créer une image par ce biais consommerait autant d’énergie que la recharge complète d’un smartphone – en comparant un modèle moyen, dont la recharge complète demanderait 0.012 kWh.
Utiliser ce type de technologie pour produire du texte semble moins dépensier en énergie : pour un texte de 1 000 mots, les scientifiques estiment que seulement l'équivalent de 16 % de recharge d’une batterie de smartphone est nécessaire. Autre comparatif proposé : produire 1 000 images avec un modèle puissant comme Stable Diffusion XL émettrait autant CO₂ que la conduite d’une voiture américaine moyenne sur 6,5 km.
Comme toujours, l’estimation du coût énergétique d’une pratique numérique est complexe. Les scientifiques notent par exemple qu’il existe de grandes variations de consommation selon les modèles. Il en existe, aussi, selon l’endroit où les opérations sont menées, et le mix énergétique local.
En l’occurrence, l’équipe a réalisé ses expérimentations sur un GPU NVIDIA A100-SXM4-80GB hébergé par Amazon Web Services, c’est-à-dire dans des data centers installés dans l’Oregon, aux États-Unis. Pour suivre les émissions carbones et les dépenses énergétiques de son travail, elle a utilisé CodeCarbon.
- Mesurer l’empreinte environnementale du numérique, un vrai casse-tête
- Difficile évaluation du coût environnemental et financier de l’utilisation des grands modèles de langage
- Usages et frugalité : quelle place pour les IA dans la société de demain ?
Entraînement, inférence ou les deux ?
En pratique, l’équipe s’est penchée sur 88 modèles de machine learning, aussi bien spécialisés sur une tâche précise que généralistes (c’est-à-dire capables de réaliser une variété de tâches). En guise d’étalon, elle a pris le coût énergétique et les émissions de dioxyde de carbone provoquées pour réaliser 1 000 inférences (une opération) sur trente jeux de données, avec chacun des modèles.
Le but : apporter de nouveaux éléments sur le coût environnemental dans la mesure où les travaux récents sur le sujet « se sont largement concentré sur la quantification du coût énergétique et en CO2 de la phase d’entraînement du cycle de vie d’un modèle de machine learning », indique leur étude.
En 2019, aux côtés d’Ananya Ganesh et d’Andrew McCallum, Emma Strubell avait notamment co-signé un article remarqué sur le sujet. À l’époque, les trois scientifiques constataient que l’entraînement d’un modèle Transformer avec recherche automatique d’architecture neuronale (Neural Architecture Search, NAS) pouvait émettre autant de CO2 que cinq voitures américaines moyennes sur la totalité de leur cycle de vie.
Cette fois-ci, l’équipe de recherche a comparé ces coûts pour dix des tâches les plus populaires sur la plateforme d’Hugging Face, parmi lesquelles la réponse aux questions, la génération de texte, la classification ou la génération d’image, la production de légendes, etc. Leur raisonnement : si réaliser une « unique inférence demande beaucoup moins de calculs que l’entraînement du modèle concerné, les inférences sont beaucoup plus fréquentes que l’entraînement », surtout à l’ère de l’ouverture d’applications comme ChatGPT, Stable Diffusion ou Midjourney au grand public.
La tendance n’a d'ailleurs rien de neuf : dès 2016, Google rapportait traduire plus de 100 milliards de mots chaque jour grâce à Google Translate, qui fonctionne avec des technologies d’apprentissage profond.
Évolution et variation des consommations
Car s’ils défraient (à nouveau) la chronique depuis une grosse année, les modèles d’IA font partie intégrante d’une industrie désormais bien installée, et sont le produit d’innovations technologiques fréquentes.
Pour les replacer dans leur contexte, Luccionni, Jernite et Strubell notent que la consommation électrique de Meta, Amazon, Microsoft et Google, qui constituent aussi les principaux fournisseurs de puissance de calcul « en nuage », a plus que doublé entre 2017 et 2021. Et indiquent que la consommation globale en électricité des data centers a augmenté entre 20 et 40 % par an dans la période la plus récente, pour représenter entre 1 et 1,3 % de la demande mondiale en électricité et 1% des émissions de gaz à effets de serre relatives à la consommation d’énergie en 2022.
Par ailleurs, les scientifiques indiquent que la part des inférences dans la consommation globale d'un modèle peut varier grandement. Des scientifiques de Google l’estimaient à 60 % en 2022, contre 40 % uniquement lié à l’entraînement. Selon Amazon, en 2019, les inférences représentaient déjà jusqu’à 90 % de la demande en cloud computing par les clients d’AWS utilisant de l’apprentissage machine.
Généraliste vs spécialisé
En définitive, les scientifiques observent que des tâches de classification d’images ou de textes consomment en moyenne 10 fois moins d’énergie (entre 0,002 et 0,007 kWh pour 1 000 inférences) que de la génération ou du résumé de texte (autour de 0, 05 kWh pour 1 000 inférences). Les tâches multimodales, comme la génération d'images ou de leurs légendes, sont les plus coûteuses en énergie (entre 0,06 et 2,9 kWh pour 1 000 inférences).
De même, l’équipe constate « une relation entre la taille du modèle et la quantité d’émissions produites pour réaliser des inférences », celle-ci évoluant en fonction des spécificités de chaque modèle. De nouveau, les tâches text-to-image (génération d'images ou de leurs légendes) sont les plus émettrices.
Elle note, enfin, qu’utiliser de grands modèles de langages pour réaliser une tâche est beaucoup plus énergivore que de recourir à un modèle d’IA plus petit et plus spécialisé. Ainsi, utiliser un modèle généraliste pour trier des critiques de films selon qu’elles sont positives ou négatives demande trente fois plus d’énergie que le faire avec un modèle spécifiquement dédié à ce type de classification.
Les modèles d’IA généralistes sont beaucoup plus énergivores que les spécialisés
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Entraînement, inférence ou les deux ?
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Évolution et variation des consommations
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Généraliste vs spécialisé
Commentaires (51)
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Abonnez-vousModifié le 19/12/2023 à 17h06
Ce qui me fait tiquer, au delà du coût énergétique de la mise en œuvre de ces applications, c'est la futilité (et je suis gentil) des usages qu'en fait (ferra) le "grand public".
Déjà que je m'étranglais en pensant à la bande passante consommée par la publicité ou le streaming de toute sorte de contenus débiles (chacun choisira les siens), si je rapproche ~2 kWh pour 1000 images des ~25 kWh au 100 km d'une ZOE, je trouve que l'agitation électronique nécessaire à la production d'une vidéo de fake-news ou de sextorsion, je suis totalement décomplexé en roulant à l'éthanol...
Le 19/12/2023 à 09h41
Après, je suis assez mal placé pour parler de futilité, et surtout pour classifier la futilité des autres usages vis-à-vis des miens :)
Modifié le 19/12/2023 à 09h57
Modifié le 19/12/2023 à 12h21
Le 19/12/2023 à 17h07
Âge, dyslexie, inattention, toussa...
Le 19/12/2023 à 10h01
RIEN n'est utile, (même moi). La vie elle même est inutile. Donc le fait de vivre est déjà une consommation inutile.
Vraiment sans attaque (Je parle aussi pour moi) . Mais le simple fait de commenter cette news à un coût et est aussi inutile.
Le 19/12/2023 à 11h00
Donc la naissance et donc la vie ont bien une certaine utilité. 😎
Le 19/12/2023 à 13h02
Modifié le 19/12/2023 à 14h16
Le 19/12/2023 à 11h15
Voici de quoi te réchauffer pour ces longues soirées d'hiver :
YouTube
Aller, courage !
Le 19/12/2023 à 11h25
Le 19/12/2023 à 12h07
model experimentation and evaluation, we used a total of 754.66 kWh of energy and emitted 178.97 kg of 𝐶𝑂2"
Le 19/12/2023 à 13h07
Je me suis demandé comparé à la cuisson d'un rôti de dinde de 2kg à quoi ça correspondant.
Et je suis tombé sur ce lien.
https://www.radins.com/service/electricite-gaz/prix-cuisson-longue-four/35334
Le 19/12/2023 à 15h02
Le 20/12/2023 à 10h30
Le 19/12/2023 à 14h17
Le 19/12/2023 à 22h21
Le 19/12/2023 à 15h08
Le 19/12/2023 à 22h26
L'intérêt de cette étude est surtout de montrer que si l'intérêt de l'IA existe, l'utiliser pour créer un texte/code de 10 lignes par paresse ou par facilité, revient à utiliser un tractopelle pour planter une salade.
Le 20/12/2023 à 08h11
Le 19/12/2023 à 09h42
Modifié le 19/12/2023 à 10h17
Pour le coup, j'ai envie de dire que c'est commun avec tout logiciel. Un gros ERP monolithique de l'enfer qui fait papa/maman consommera bien plus de ressources IT que des petits logiciels très spécialisés dans leur domaine. Cela se voit notamment avec les architecture micro service ou encore les exécutions à la demande comme du FaaS qui sont moins coûteuses à l'unité. Encore faut-il ensuite faire la comparaison avec l'ERP monolithique.
C'est d'ailleurs pour ça qu'à titre perso j'essaye d'opter pour des modèles spécialisés avec Stable Diffusion lorsque le besoin est précis plutôt que d'essayer de tirer quelque chose d'un modèle généraliste à qui il faut tordre le cou ou joindre plein de LoRA qui ajoutent de la charge.
Pour la partie LLM, malheureusement pour moi, je n'arrive pas à les faire tourner sur ma machine. Elle est suffisamment performante pour l'imagerie (même si plutôt juste pour SDXL), mais pour le texte ça ne passe pas.
D'un certain point de vue, OpenAI a commencé à faire du "microservice" avec ses modèles en intégrant DALL-E avec ChatGPT premium, mais c'est encore des gros culs lourds. Leurs modèles sont trop bourrins et l'idée des modèles petits et spécialisés aurait plus de sens à mes yeux. Avec éventuellement un généraliste suffisamment bien tuné pour comprendre le prompt utilisateur et s'adresser ensuite aux "experts".
Le 19/12/2023 à 14h18
Un très bon article d'introduction à l'IA (de Elektor il me semble) montrait comment apprendre par IA à un Arduino à détecter si une couleur était chaude ou froide par apprentissage.
Classe, éducatif, intéressant. Sauf qu'à la fin, quand l'arduino mouline et calcule pendant des dizaines de secondes, alors qu'un algo peut le faire, on se dit que c'est écraser une mouche avec un bulldozer.
Si l'IA a de nombreuses applications, certaines qui sont poussées mènent à un gâchis de ressources, car des solutions existent.
Par contre c'est un super outil d'investigation/d'expérimentation/de rédaction.
Le 19/12/2023 à 11h42
La question que je me pose c’est : mais combien consomme un Flock ?
Le 19/12/2023 à 12h31
Modifié le 19/12/2023 à 12h52
Mais, deux choses :
1. Il ne faut pas la limiter aux "IA". Toute action, usage, de quoi que ce soit à un coût environnemental. Il faudrait donc généraliser voir systématiser ce genre d'études.
2. La vraie question est : est-ce rentable (environnementalement parlant) ? Et c'est là le point central du problème. Oui, utiliser les LLM est polluant. Mais si ça permet de limiter d'autres pratiques tout aussi polluantes, ça peut valoir le coup/coût.
C'est comme dire que le streaming vidéo consomme de l'énergie. Certe. Mais avant, on louait des VHS et DVD et c'était au moins dix fois plus polluant. Donc la VOD est un gain net.
Je ne crois pas que les LLM et autres "IA" génératives soient rentables aujourd'hui. Par contre, je pense qu'elles le seront à moyen terme.
Le 19/12/2023 à 13h09
Le 19/12/2023 à 13h10
Cependant, à chaque fois que le monde évolue, elles auront besoin d'apprendre à nouveau, et donc d'être entraînées, et donc consommer de l'énergie et du temps pour cela. Cette action n'a lieu qu'une seule fois pour qu'un modèle puisse fonctionner, mais elle va devoir être répétée de manière itérative.
A titre personnel, je ne sais pas si avec les méthodes de ML actuelles, ce genre de modèle est viable dans le temps.
Un exemple concret, c'est GitHub Copilot. Les frameworks de langages de programmation évoluent très rapidement, et parfois trop. De ce fait, Copilot est potentiellement à la ramasse sur des technologies récentes et a besoin d'être régulièrement ré-entraîné.
Après, peut-être que l'idée évoquée de modèles plus petits et spécialisés serait une approche plus viable et rentable.
Le 19/12/2023 à 13h36
Mais justement, je pense que ce genre d'approche peut faire gagner du temps à beaucoup de monde : tu veux faire un courrier de réclamation, une démission, etc., en quelques clics la lettre parfaite est générée.
Et ça, ce n'est qu'une facette de la chose. Il y a déjà des studios de jeux vidéos qui utilisent ces outils pour générer aussi bien le dialogue des NPC, que pour générer des images de fonds, d'assets, etc.
Bref, au final, au lieu d'employer cent personnes, on peut s'en sortir avec dix. Certes, c'est un autre problème, mais clairement, le coût général (et donc environnemental) pour créer un jeu vidéo baisse drastiquement.
(je ne cautionne pas tous ces usages, pour des raisons sociales évidentes, je constate juste)
D'autant plus qu'il s'agit globalement des balbutiement de ces technos. Quand, dans quelques générations, on aura du matos spécifique pour entraîner et générer, le rendement sera bien meilleur.
Quant aux petits modèles, en effet, ils seront extrêmement utiles. Et je pense qu'on les trouvera partout. Ce qui sera d'ailleurs un casse tête quand on essaiera de débugger notre four à micro ondes qui veut pas démarrer…
Le 19/12/2023 à 14h13
Le 19/12/2023 à 18h46
Au lieu d'élever et former le même nombre d'humains pendant 20 ans - avec un nombre d'échecs dans le tas.
Sans compter que je n'élève pas l'humain plus haut que l'IA dans 80/90% des activités: on ne fait que régurgiter des schémas dans lesquels on est confortables, qu'ils soient optimaux ou non. Et corriger un humain quoi a une mauvaise habitude, c'est dur. Foi d'informaticien :)
Mais je suis d'accord sur un point: sans rétro action, on peut tromper 1 fois une IA, on peut tromper 1000 fois une IA et on peut tromper 1000 fois 1000 IA.
Sans compter le risque de sécurité que quelqu'un bidouille l'apprentissage pour insérer un pattern qui lui octroie un avantage. Le travail pour déceler et bloquer le pattern risquerait d'être plus important que de refaire tout l'apprentissage à partir des traces (si on sait supprime rle pattern de l'apprentissage).
Niveau maintenance d'IA, on en n'est qu'aux débuts...
Le 19/12/2023 à 14h11
Modifié le 19/12/2023 à 16h53
Sérieusement ? Toute entreprise "physique" est plus polluante qu'une en ligne, à service égal.
Les films non vus ne sont pas polluants ? Pourtant, y'a toute la fabrication du plastique, l'assemblage, le transport, la jaquette à imprimer, les locaux du loueur à chauffer et éclairer…
Et j'ai pas encore évoqué l'essence pour le trajet spécifique pour aller chercher/rendre ces films.
Non, je n'ai pas de chiffres. Et j'ai la flemme de chercher.
Mais il parait évident qu'en comparaison, la VOD consomme rien : stocker quelque gigas (un film), ça consomme presque rien. La bande passante en fibre, ça consomme presque rien également. Le seul truc qui consomme vraiment dans la chaîne, c'est la télé.
Or, ç'aurait été pareil avec un loueur.
Le 19/12/2023 à 18h38
Et ça consomme "ad vitam eternam", contrairement une copie physique sur étagère.
Le wifi qui diffuse en permanence dans la maison, il consomme.
Pour un film à grande diffusion, je suis d'accord - sauf que la production du DVD n'aurait été faite qu'une fois, pour combien de visionnages?
Sérieusement, je m'interroge, surtout en tant qu'ancien client de VOD par la poste (échanges de DVD par la poste au lieu de se déplacer soi-même) et ancien utilisateur de vidéothèque du boulot (encore mieux).
Un lecteur DVD, c'est 10W maxi. La box toute seule elle fait 10W, j'ai même pas encore lu un film.
Bref, si on regarde la conso "à l'usage" d'un film, avantage pour la VOD. Si on regarde la conso "à terme", pour que le service de diffusion fonctionne, j'aimerais bien connaître le résultat.
Le 20/12/2023 à 00h13
Le stockage+sauvegarde+relais+cache, ça émet du CO₂ à la fabrication. Sauf que ce CO₂ est dispatché sur l'ensemble du territoire : c'est tous les français (ou au moins tous les clients) qui profitent de ces équipements. Donc pour simplifier, c'est divisé par 60 millions. Quand tes DVD+borne de location+magasin, c'est pour ~10000 personnes (je parle toujours des habitants, pas des clients potentiels, pour garder le parallèle avec le streaming).
Et plus les équipements sont utilisés longtemps, moins ils émettent de CO₂ (bah oui, le coût de fabrication/temps, puisque l'électricité, en comparaison, c'est peanuts).
Oh et le DVD sur une étagère, faut construire l'étagère (a diviser par une centaine de DVD), faut éclairer l'étagère (fabrication des ampoules), faut mettre les étiquettes de prix, faut la caisse enregistreuse (divisé par le nombre de ventes), et toujours le chauffage, le plus souvent au gaz (beaucoup d'eqCO₂).
Le wifi. Genre, y'aurait pas de VOD, t'aurait pas le wifi chez toi ? Mais bref, encore de l'électricité. Peanuts.
Pareil pour la box.
Par contre, le lecteur DVD, il a fallu le fabriquer, et il est utilisé que pour cet usage.
Les DVD par La Poste, c'est probablement un poil mieux, mais pas tant que ça : le trajet est quand même fait dans un véhicule a essence sur une grande partie du trajet. Certes, à diviser entre tous les colis, mais tout de même. Sans compter l'emballage à fabriquer.
Au boulot, ouais, ça fonctionne pas mal. Mais y'a la fabrication de la galette toute de même. Il reste quand même le local à aménager, mettre la moquette, fabriquer les étals…
Oh et, t'as pas évoqué les DVD fabriqués qui ne sont jamais lus, parce que le film à l'air chiant…
Bref, encore une fois, pour moi, y'a pas photo : sur tous les plans la VOD est meilleure que le physique. A court, moyen ou long terme.
Le 20/12/2023 à 11h45
Donc clos.
(sauf pour les DVD cars et MM&M chez moi, car vus au moins 100x chacun)
Et oui, mon Wifi passe en veille (bas débit) au bout d'une période d'inactivité.
Pour les DVD non vus, c'est comme pour la VOD: un film non lus en VOD, il coûte en stockage, sauvegarde toute sa durée de stockage.
Le 20/12/2023 à 14h05
Mais le wifi fonctionnant deux heures par intermittence, de toute façon, ça consomme pas grand chose.
Pour les DVD non vu vs. VOD, encore une fois, c'est une question d'échelle : un stockage sur disque (+sauvegarde…) pour le pays, contre un DVD sur étagère pour 10000 personne. A l'échelle du pays, les DVD ont été envoyés dans tous les vidéos clubs. Donc encore une fois, la comparaison est largement en faveur de la VOD.
Les chiffres de l'Ademe me semble-t-il ont été critiqués parce qu'ils sur-évaluaient la conso de tout ce qui est informatique. 3x me semble bien peu. J'aurais dit au minimum 10x.
Le 22/12/2023 à 18h03
Le 22/12/2023 à 18h33
Et si c'est à multiplier par le nombre de magasins de location (5000 sur le territoire français à l'époque), ça commence à chiffrer.
Le 03/01/2024 à 20h58
Modifié le 04/01/2024 à 00h53
1. C'est pas juste le DVD. C'est la pochette, la jaquette, son transport, son stockage, son re-transport, une part de l'étagère, une part de la lumière et du chauffage des locaux… Bref, c'est toutes les externalités qui comptent. Et 5000 est le bon chiffre, j'ai été googler.
2. Le système numérique et audiovisuel ne sert pas qu'à un seul film : chez le streamer, disont qu'il a 10 copies (backup+redondance), ça fait que, grosso modo, il faut un disque dur pour 80 films (film de 10 Go*10 copies=8 To).
Mais en me basant sur le calcul de https://blog.antimuonium.com/blog-post/l-empreinte-carbone-du-stockage-des-donnees, où on a 0,176 gCO₂eq/Mo/an sur un serveur, ça reviendrait à 1.76 kgCO₂eq/film/an. Auquel on peut rajouter les 40 kgCO₂eq pour la fabrication du HDD (source sur developpez.com) mais à diviser par 80 films. Ou, ils prennent un autre calcul, 200 kgCO₂eq sur la durée de vie totale d'un disque, toujours à diviser par 80 films, soit 2.5 kgCO₂eq/film.
Pour tout le reste des équipements, ils sont tous utilisés soit pour bon nombres de films, a tel point que ça devient idiot de l'inclure dans le calcul (par ex. un serveur pour distribuer 100 000 films, ça veut dire que son coût doit être diviser par 100 000 pour calculer pour chaque film, et que donc, c'est à la marge), soit c'est des équipements que les personnes auraient de toute façon chez elles, ou qui seraient présent même sans VOD ou pour la location physique (TV+Internet).
Donc très clairement, le coût CO₂eq des DVD est laaargement supérieur à la VOD.
Modifié le 05/01/2024 à 20h45
2. Oui, c'est exactement le même principe que pour le DVD et sa logistique. Tu oublies au passage qu'il y a une infra réseau.
Le résultat ne change de toute façon pas : que ce soit pour le DVD ou la copie numérique, il est difficile de dire lequel est le plus impactant et ça reste dans l'épaisseur du trait une fois que tu comptes les supports de lecture. À la limite, les limites techniques du DVD le rendraient peut être moins impactant si tu considères que tu ne regardes pas de DVD sur un 4K de 1.5m de diag, mais comme il me semble à peu près acquis que tout le monde regarde des DVD ET des films streamés, rebelote, c'est tout pareil.
Après, si on parle durée des équipements et des normes, là le démat est clairement aux fraises.
Le 05/01/2024 à 23h30
1. Tu oublies la fabrication du papier de la jaquette, et la fabrication du plastique de la boite. Ce qui coûte cher, en CO₂, c'est la fabrication physique des choses. Le reste n'est que pacotille en comparaison.
Sur le transport, je te l'accorde, même si le réassort régulier des magasins de locations+bornes+retours fait que c'est pas si négligeable. Et un camion ne peut pas stocker 100 000 films, sachant qu'une palette contient ~400 DVD (https://www.solostocks.fr/vente-produits/autres-image-son/palettes-dvd-cd-5408615), et qu'un camion au max contient 34 palettes. Mais bref.
2. C'est rigolo, mais tu mets dans les "à la marge" les trucs qui t'arrangent (transports routier), mais pas ce qui t'arrange pas (infra réseaux). Pour les infra réseaux, c'est simple, elles auraient été aussi présentent sans VOD.
Donc non. Je vois pas comment tu arrives à la conclusion que le DVD vs. VOD sont différent à la marge quand le DVD coûte (CO₂ parlant) au moins un, deux voir trois facteurs de magnitude plus que la VOD.
Parce que t'as probablement oublié que pour couvrir la France, il fallait multiplier tes nombres par 5000 quand les miens sont déjà pour toute la France.
Donc la VOD est clairement, et sans ambiguité aucune ce qui produit le moins de CO₂, avec probablement un facteur 1000x moins que le physique.
Le 06/01/2024 à 18h40
2. Où est-ce que j'ai prétendu que le réseau n'est pas à la marge ? C'est juste que dans les deux cas, le transport (physique ou dématérialisé) ne représente que très peu par rapport au reste). Je pointais juste ton oubli du réseau.
Je ne vois pas ce qui te permet de justifier cette phrase. Tu fais comme (comme la plupart des défenseurs acharnés de la démat) si les impacts du physique n'étaient pas mutualisés, tout en utilisant comme argument le fait que, dans les réseaux, les infrastructures sont mutualisées.
Le 07/01/2024 à 14h00
Pour la palette, il s'agit de 400 DVD dans leurs boites. Ca semble pas lourd ? Peut-être. Mais le problème, c'est le volume, quel que soit le poids. Donc c'est ce qui rentre sur une palette en bois qu'un trans-palette peut transporter.
Donc, si on en revient au semi-remorque qui transporte des palettes, il peut transporter 400*34=13600 DVDs. Il s'agit là du chiffre le plus optimisé, parce que en vrai, un magasin de location va pas se faire livrer par un semi remorque à chaque fois, et je suppose que le réassort se fait quelques centaines de DVD à la fois, max. Donc le coût de transport n'est pas aussi réparti sur autant de DVD, mais sur bien moins. Mais passons. Donc le coût CO₂ du transport, c'est coût camion/13600 ce qui semble infime. Sauf que là, il s'agit que pour une seule boutique/borne de location. Il faut multiplier par 5000 : coût camion/27.2. Là, c'est plus infime du tout.
Mais passons, revenons à nos bases : j'étais arrivé à un calcul de 2.5 kgCO₂eq/an/film pour toute la France.
Toi, tu dis que la fabrication d'un DVD c'est 700 gCO₂eq. Si on ajoute la jaquette et boite, on peut estimer 1 kgCO₂eq tout rond ? Ca nous fait donc 5 tCO₂eq/film pour toute la France. Et avec ça, chaque vidéo club n'a qu'une seule copie de chaque film (ce qui n'est clairement pas le cas quand un blockbuster vient de sortir, mais bref).
Donc sans compter les externalités (qui sont dans le cas de la VOD divisées par un grand nombre, et dans le cas de la location physique divisées par un petit nombre, donc encore à l'avantage de la VOD), il faudrait 2000 ans de location du même film dans le même format pour que la location physique soit plus rentable niveau CO₂ que la VOD.
Et c'est ça qui me permet d'utiliser la phrase que tu comprend pas et que tu cites.
Le 12/01/2024 à 11h30
Pour la construction de la jaquette et de la boîte, ça doit faire quelque chose comme 150g pour la boîte, et qql grammes pour la jaquette (on peut prendre 1kg, ça n'est pas bcp plus élevé).
Pour le reste de ton calcul, on arrive à 5teqCO2, donc c'est bien ce que je te disais, c'est négligeable dans le système global (une fois prise en compte la lecture sur les différents écrans et autres). C'est en ce sens que je dis que c'est négligeable.
L'avantage principal de la VOD, c'est avant tout de ne pas avoir à se bouger le luc pour chercher son film.
Le 12/01/2024 à 20h43
Tu disais que la VOD produisait plus de CO₂ que la location physique. Je viens de te prouver que 1/ C'est faux, le physique produit au moins 2000x plus. Et que 2/ Si tu trouves que la quantité de CO₂ du physique est correcte, pourquoi faire chier avec la VOD qui est 2000x moins polluant ?
Bref. Quel que soit les arguments autour, accessoires, que tu sois d'accord ou non, le physique est LARGEMENT plus polluant que la VOD.
Point.
Le 16/01/2024 à 16h31
Le 16/01/2024 à 17h09
Oh et pour la VOD, mes calculs incluaient la fabrication des supports (HDD/serveurs). Dans tous les calculs, j'ai sur-évalué la VOD, et sous évalué la location physique.
A moins que tu ais des arguments chiffrés ?
Modifié le 19/12/2023 à 14h16
Le 21/12/2023 à 10h56
Essayez la pilule rouge, vous verrez, c'est sympa :-)
Joyeuses fêtes et ripaillez !!!