Matignon remet en vente la gestion, confiée à Gandi, de ses 2 600 noms de domaine
WHOIS gouv.xxx ?
Le 01 juin 2023 à 12h14
5 min
Économie
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Les services de la Première ministre viennent de lancer un appel d'offres de gestion de leurs 2 600 noms de domaine, dont 383 actifs (en .fr, .com, .org, .eu, .net et .info), et 2 211 « parqués » (y compris en .paris, .biz, .mobi, .app, .tv, .club, .xyz, ainsi qu'un .xxx, a priori assigné aux sites à caractère pornographique).
Les services de la Première ministre (SPM) gèrent « près de 2 600 noms de domaine auprès de GANDI SAS, aussi appelé titulaire sortant », révèle un appel d'offres de fourniture de services liés à la gestion des noms de domaines (GÉNOME), et qu'ils seraient amenés à évoluer de « ± 5 % ».
On y apprend que GÉNOME permet aux centaines d'entités administratives rattachées aux SPM, ainsi qu'aux autorités administratives indépendantes (AAI), de bénéficier d'une centralisation de leur gestion des noms de domaine auprès de la Division des systèmes d’information (DSI) de la Direction des services administratifs et financiers (DSAF) des SPM, qui serait « propriétaire d’environ 2 600 noms de domaine (tous périmètres confondus) » :
« La gestion administrative et technique des noms de domaines SPM comprend la gestion active et opérationnelle sur les noms de domaine ainsi que la gestion non active (non opérationnelle) sur les noms de domaine "parqués". »
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Le marché comprend les prestations suivantes :
- l'abonnement des noms de domaines utilisés pour les sites et applications des Services de la Première Ministre et des autorités indépendantes soutenues ;
- l'abonnement des noms de domaines acquis de manière préventive afin d'éviter toute usurpation d'identité des marques de l'État ;
- la fourniture de services au forfait pour assurer toutes les opérations de gestion courante de ces noms de domaine (achat, rachat forcé, configuration, transfert, fourniture de logs, sécurisation, surveillance, support).
Sont concernés 2 314 domaines de premier niveau générique (generic top-level domain, ou gTLD), 207 domaines de premier niveau national (country code top-level domain ou ccTLD) de l'UE, dont 25 actifs en .eu et 182 « parqués », et 73 hors UE et autres TLD, « tous parqués ».
383 noms de domaine actifs, plus 2 211 « parqués »
Au total, seuls 383 seraient actifs (dont 99 .fr, 77 .com, 70 .gouv.fr, 66 .org, 25.eu, 23 .net et .info), contre 2 211 « parqués » (dont 958 .fr, 342 .com, 243 .org, 183 .gouv.fr, 130 .net, 123 .eu, 100 .info, 59 .paris, 16 .me, 12 .app et 11 .biz, ainsi qu'un .xxx, domaine de premier niveau assigné aux sites à caractère pornographique, l'appel d'offres ne précisant pas, cela dit, la dénomination précise des noms de domaine enregistrés, qu'ils soient actifs ou parqués) :
2 314 gTLD :
- .com : 419 (77 actifs/342 parqués) ;
- .fr : 1057 (99 actifs/958 parqués) ;
- .gouv.fr : 253 (70 actifs/183 parqués) ;
- .net : 153 (23 actifs/130 parqués) ;
- .org : 309 (66 actifs/243 parqués) ;
- .info : 123 (23 actifs/100 parqués) ;
207 ccTLD de l’UE :
- .eu : 148 (25 actifs/123 parqués) ;
- .paris : 59 (59 parqués).
73 ccTLD hors UE + autres TLD (tous parqués) :
- .biz : 11
- .mobi : 8
- .app : 12
- .tv : 2
- .club : 2
- .design : 3
- .io : 9
- .me : 16
- .pm : 1
- .re : 1
- .wf : 1
- .tf : 1
- .xxx : 1
- .xyz : 5
Une surveillance contre le cyber-squatting...
L'objectif est de permettre à l’administration de réaliser des opérations d’achat, de configuration, facturation, transfert (« réversibilité partielle ou totale », y compris les cas impliquant des interactions avec l’AFNIC pour les .gouv.fr et .fr notamment), de migration, rachat et de suivi à partir d’une plateforme web « back office » pour plusieurs utilisateurs.
Le marché porte aussi sur le support technico-fonctionnel (assistance, audits sécurité, etc.) 5j/7 de 09 h à 19 h (heure française), l’intervention sur les zones DNS par un technicien dédié, la communication sur les incidents de production impactant le périmètre des SPM et sur les opérations de maintien en condition de sécurité, et la « surveillance contre le cyber-squatting (typo exacte sur un nom de domaine avec un autre TLD ou approchante) [...] y compris parmi les sous-domaines ».
Le titulaire devra pouvoir respecter un délai de prise en compte de « 2 heures ouvrées », et de réponse de « 1 jour ouvré », voire de « 1 heure et 2 heures ouvrés » en cas d'urgence, y compris au sujet d'opérations sur la zone DNS « avec l’implémentation d’enregistrements de tous types (A, CNAME, SRV, MX, SPF etc.), redirections web, bascule DNS primaire/secondaire, etc. »
... et 99,9 % de disponibilité
En termes d'exigences techniques, le marché évoque un service-level agreement (SLA), ou « accord de niveau de service », de « 99,9 % de disponibilité » pour ce qui est de la redondance des serveurs DNS en mode actif/actif, avec une indisponibilité maximum de « 2,19 heures » par trimestre, et « 8,76 heures » par année.
Les exigences de sécurité évoquent quant à elles un accès à la plateforme web en authentification forte (TOTP, restriction par IP, etc.), une sécurisation du DNS avec TSIG (facultatif) et DNS SEC (requis), Registry Lock (.fr et .gouv.fr requis), une surveillance des alertes du CERT et une protection contre les attaques DDOS sur les sites à fort trafic et/ou à fort enjeu.
Le titulaire devra réaliser la migration technique de l’ensemble des noms de domaine vers sa plateforme en conservant toute la configuration de la zone DNS et les redirections positionnées.
En cas d’achat de nom(s) de domaine à travers un site de revente, « qualifié de marché secondaire », l'appel d'offres prévoit un forfait de 2 tentatives d’approche auprès du revendeur ou du bureau d’enregistrement pour récupérer le nom de domaine « en mode anonyme ou identifié ».
Le titulaire devra également prévoir une option facultative de « protection anti-DDOS renforcée des serveurs de nom » pour 10 ou 20 URL, liste « révisable en fonction de l’actualité ».
Le marché a été estimé (hors TVA), sur 4 ans, à 118 695 euros, avec un montant maximum de 139 720 € HT. Il devrait être attribué d'ici au 15 septembre prochain, les postulants devant envoyer leurs offres d'ici au 8 juin, 14 h.
Matignon remet en vente la gestion, confiée à Gandi, de ses 2 600 noms de domaine
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383 noms de domaine actifs, plus 2 211 « parqués »
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Une surveillance contre le cyber-squatting...
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... et 99,9 % de disponibilité
Commentaires (21)
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Abonnez-vousLe 01/06/2023 à 12h21
ça longtemps que j’ai pas fait de DNS (Bind9) mais je ne vois pas ce qu’on à faire les redirections web dans cette histoire.
Ou alors j’ai loupé un truc ?
Le 02/06/2023 à 09h45
C’est devenu un service “standard” des prestations DNS et est plus compliqué à faire qu’avant à cause du HTTPS.
Le 01/06/2023 à 12h27
Surpris de voir qu’ils n’ont pas le « .lol » dans leur périmètre. Un site .gouv.lol me parait tout à fait approprié en ce moment.
Le 01/06/2023 à 13h03
Pourquoi réserver des sous domaine à gouv.fr ?
Pour un marché de moins de 200 000 € un appel d’offre est nécessaire ?
Le 01/06/2023 à 13h19
Pour les services, un appel d’offres est nécessaire à partir de 40 000 euros (c’est plus pour les fournitures et les travaux). Il y a environ 3 ans le seuil était à 25 000 euros.
Le 01/06/2023 à 13h27
Merci
Le 01/06/2023 à 13h53
dans les marchés publiques 130000€ et dès le premier euros tu dois justifier par une mise en concurrence (plusieurs devis ect) après il y a de la latitude sur le dernier point ….
Le 01/06/2023 à 13h09
Probable que le .xxx a servi à gérer le flux de streaming de la sextape de Benjamin Griveaux.
Au final, on voit quand même que les noms de domaines “parqués” sont la grosse vache à lait des registrar, il y a 4 fois plus de domaines parqués qu’actifs, et certains domaines sont quand même onéreux normalement (comme les .tv).
Le 02/06/2023 à 07h07
C’est sûr que le site labiteagriveaux.xxx ca sonnerait bien
Je suis déjà parti me cacher
Le 01/06/2023 à 15h29
Attention, il est obligatoire sauf justification de gré-à-gré.
Tu peux faire un gré-à-gré largement au dessus de 40 000 €. Mais si tu ne justifies pas correctement (n’appuie pas correctement ta démarche sur le plan juridique en fait) tu vas te faire dégommer devant un juge en cas de recours.
Le 01/06/2023 à 16h44
Oui je ne suis pas entré dans les détails. Pour tout le reste, il y a le Code de la commande publique !
Par exemple les procédures de gré à gré sont acceptables en cas de besoin urgent.
Le 02/06/2023 à 06h52
Oui c’est vrai qu’après tu rentre dans les détails techniques qui ne sont pas forcément pertinents à expliquer.
👍🏻
Le 02/06/2023 à 07h14
Du coup je repose ma première question :)
A partir du moment où on est titulaire du domaine, on est titulaire de tous les sous domaines non ?
Le 02/06/2023 à 07h23
Je suppose que en faisant des redirections, cela permet de corriger des typos des utilisateurs.
Le 02/06/2023 à 08h13
Le fait d’avoir des sous-domaines permet d’avoir un certificat spécifique au sous domaine et non au domaine complet (ce qu’on appelle un wildcard)
Le 02/06/2023 à 08h22
gouv.fr n’est pas un sous domaine mais un TLD réservé au Gouvernement français (comme les co.uk, tm.fr, etc).
Charte de nommage de l’AFNIC, Article 2.5 en page 13 : “l’extension gouv.fr”.
Le 02/06/2023 à 08h38
Merci
Le 02/06/2023 à 08h23
gouv.fr n’est pas un domaine c’est un domaine de second niveau.
grillé
Le 02/06/2023 à 08h26
C’est étrange en effet…
Ou alors c’est pas Matignon qui possède le gouv.fr ? Le whois indique que c’est l’Afnic le titulaire.
Edit : doublement grillé, chuis trop lent
Oui, mais normalement pas besoin d’enregistrer un sous-nom de domaine pour faire ça…
Le 03/06/2023 à 17h02
Boarf.
Le plus compliqué dans le DNS est la gestion des clés DNSSEC si tu ne le fais pas automatiser pas le bousin qui gère tes zones.
Mais une fois que t’as fait le boulot pour une… tu peux gérer des millions de domaines pour des cacahuètes.
La partie la plus coûteuse/la moins intéressante est tout l’administratif autour :
Je ne sais ce qu’est “rachat forcé”, mais le plus ennyant dans cette prestation est le portail Web utilisateur et le support (aka la gestion des ouin-ouins qui ne savent pas de quoi ils parlent mais restent hyper dirigistes et vont t’ennuyer pour des détails insignifiants).
Le 03/06/2023 à 18h48
A part ça,
c’est quand qu’ils mettent de l’IPV6 dans tout ça?
Au moins pour donner l’exemple, l’ ARCEP pourrait leur taper un peu sur les doigts .
La dernière fois que j’ai regardé (ça remonte) je n’en pas trouvé beaucoup sur gouv.fr
même ça est ipv4 only …..