CIA : le point sur les réactions à Vault 7, la responsabilité des failles en question
Je te tiens, tu me tiens...
Le 09 mars 2017 à 14h00
10 min
Internet
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Les documents lâchés dans la nature par Wikileaks, dans une immense fuite baptisée Vault 7, ont provoqué de nombreuses réactions. Google, Microsoft, Samsung et la Linux Foundation ont tous indiqué enquêter, tandis que la CIA elle-même, sans rien confirmer, a préféré réexpliquer certains points cruciaux de sa mission.
Plus de 8 000 documents (moins de 1 % du total) ont été publiés mardi soir par Wikileaks, montrant en partie les moyens mis en œuvre par la CIA pour accomplir sa mission d’espionnage.
Android, iOS, Linux, macOS, Windows, routeurs, Smart TV de Samsung (avec accès physique) et même certains véhicules étaient concernés, le plus souvent par des failles de sécurité – relançant ainsi le débat sur la divulgation respectueuse de leurs détails à l’industrie – mais également via des malwares prenant parfois l’apparence d’applications couramment utilisées comme VLC, Kaspersky, etc.
Wikileaks pointait également dans ces documents un groupe particulier, nommé Umbrage, dont la mission était de collecter des outils de renseignement appartenant à d'autres pays. L'intérêt était alors double : étoffer sa propre gamme d'outils, mais également brouiller les pistes en faisant croire que l'attaque provenait d'ailleurs.
Rapidement, quelques sociétés impliquées avaient réagi. Apple indiquait ainsi que la « plupart des failles » étaient corrigées, sans préciser de pourcentage ou d’informations supplémentaires sur celles qui restaient exposées aux quatre vents. Chez Telegram ou Signal, on expliquait que les applications de messagerie n’y étaient pour rien, puisque les soucis se trouvaient au sein-même des systèmes d’exploitation.
Google, Microsoft, Samsung, Linux Foundation : tout le monde enquête
Depuis, d’autres réactions ont été entendues. Google a notamment expliqué : « Puisque nous avons examiné les documents, nous sommes confiants dans le fait que les mises à jour de sécurité et les protections dans Chrome et Android protègent déjà les utilisateurs de la plupart de ces failles supposées. Notre analyse est en cours et nous implémenterons toute protection nécessaire ». Et d’ajouter que la firme a toujours considéré la sécurité de ses utilisateurs comme une « priorité absolue ».
Du côté de Samsung et Microsoft, on donne moins de détails. Les deux entreprises ont bien indiqué qu’elles enquêtaient sur les documents, mais rien de plus. On imagine effectivement, au vu du contexte, que des actions seront rapidement prises le cas échéant, mais les entreprises n’ont pas spécialement cherché à rassurer les utilisateurs, comme l’ont fait Apple et Google. Dans la pratique bien sûr, la différence est mince : sans données claires sur les failles corrigées ou non, il est impossible de savoir si ces déclarations peuvent être prises au pied de la lettre.
Pour Linux, la situation est particulière, tant les distributions sont nombreuses et le noyau présent dans un grand nombre de produits. Une situation résumée par la Linux Foundation à la BBC : « Linux est un système d’exploitation très largement utilisé, avec une énorme base d’installation à travers le monde, donc il n’est pas surprenant que les agences gouvernementales de nombreux pays ciblent Linux tout comme de nombreuses plateformes fermées qu’ils ont cherché à compromettre ».
La fondation précise cependant que le cycle rapide de la plupart des distributions permettra de corriger les failles dès que les correctifs seront disponibles. Cependant, elle ne s’est pas risqué à commenter lesdites brèches, et il faudra donc attendre que les éditeurs concernés publient des informations à ce sujet.
La CIA préfère parler de sa mission...
Interrogée à plusieurs reprises sur la situation, la CIA est restée sur sa ligne de défense : aucun commentaire sur ce type de publication ou sur les enquêtes en cours. Pourtant, l’agence a quand même tenu à rappeler sa principale mission, avec quelques points cruciaux.
D’une part, la CIA doit « collecter agressivement le renseignement étranger pour protéger les États-Unis contre les terroristes, les nations hostiles et autres adversaires ». Elle rappelle qu’il est de son devoir d’être innovante et à la pointe de la technologie, tout en étant la « première ligne de défense » contre les ennemis. Parce que l’Amérique « ne mérite rien de moins »
Elle insiste cependant sur un point particulièrement important aux États-Unis et apparu de nombreuses fois durant les débats autour d’Edward Snowden : la CIA est contrainte par la loi à n’opérer qu’en-dehors des frontières du pays. Aucune surveillance électronique ne peut être mise en place sur un citoyen sur le sol américain. Elle ajoute que ses activités sont soumises à une « supervision rigoureuse ».
Notez que le directeur du FBI, James Comey, s'est plu à rappeler que le « respect absolu de la vie privée n'existe pas aux États-Unis ». Au cas où certains auraient eu l'idée saugrenue de penser qu'ils étaient à l'abri, puisque le FBI intervient, lui, sur le territoire.
... et remet en cause le bien fondé de l'action de Wikileaks
Cependant, elle profite de l’occasion pour tacler Wikileaks, estimant que le public américain devrait être « profondément troublé » par toute divulgation de l’organisation « conçue pour endommager la capacité de la communauté du renseignement à protéger les États-Unis ». Elle vise directement la responsabilité de Wikileaks dans ce que l’agence considère un affaiblissement direct de la défense du pays.
Un point de vue pleinement partagé par son ancien directeur, Michael Hayden, qui a indiqué à la BBC : « Si ce que je lis est vrai, alors ça ressemble à une fuite incroyablement préjudiciable en termes de tactiques, de techniques, de procédures et d’outils qui étaient utilisés par la CIA pour conduire légitimement [ses opérations à l’étranger]. En d’autres termes, mon pays et les amis de mon pays sont moins en sécurité ».
Notez que la CIA se serait attendue à des fuites sur ses techniques de renseignement. Reuters citait ainsi deux officiels de l'agence, pour qui certains sous-traitants auraient communiqué ces informations. Elle n'a cependant pas réagi sur ce point particulier.
Par ailleurs, et puisque la CIA pourrait se faire passer pour des puissances étrangères via le groupe Umbrage, certains estiment que certaines opérations de l'agence auraient été maquillées en interventions de la Russie. C'est l'opinion du très à droite journal Breitbart de Stephen Bannon, l'un des conseillers de Donald Trump, qui relie sans vergogne l'incident à la supposée implication de Moscou dans l'élection américaine. De quoi alimenter les nombreuses théories du complot, dans lesquelles il sera bien difficile de séparer le bon grain de l'ivraie.
La délicate question des failles de sécurité
Cette affaire a les mêmes retentissements que la publication des documents dérobés à la NSA par Edward Snowden, qui y avait travaillé pour rappel en tant que sous-traitant pendant plusieurs années, avec les plus hautes autorisations d’accès. L’une des questions majeures revient du coup sous les feux des projecteurs : quelle est la responsabilité des agences de sécurité dans le traitement des failles de sécurité ?
Une interrogation particulièrement sensible, car les agences ont deux possibilités : soit elles avertissent l’entreprise concernée pour qu’elle corrige le problème, soit elle garde les détails pour elle-même, en vue de les utiliser pour une prochaine opération. Les failles 0-day, exploitables ou exploitées sans même que l’éditeur soit au courant, sont en effet autant d’armes modernes dans un arsenal numérique, donnant lieu à des marchés noirs et gris, et donc à un véritable commerce, comme on a pu le voir dans l’opposition entre Apple et le FBI.
La responsabilité des uns et des autres
Actuellement, beaucoup se demandent si les failles récoltées par la CIA sont passé par le VEP (Vulnerability Equity Process), un mécanisme de validation des failles mis en place durant le premier mandat de Barack Obama. Le VEP sert normalement à déterminer le destin d’une faille, et il se pourrait que la CIA n’ait pas systématiquement respecté la loi à ce sujet.
Mais la publication de Wikileaks relance elle aussi le débat, cette fois sur le mode de divulgation des failles. La grande majorité des éditeurs préfère une communication « responsable », comprendre « à l’abris des regards », et ce pour une raison simple : elle leur donne le temps de préparer le correctif sans que les pirates ne soient au courant.
Les communications publiques sont considérées comme plus dangereuses dans la mesure où les entreprises et les pirates sont informés en même temps des failles. Une course contre la montre s’engage alors, les premières tentant de colmater les brèches quand les seconds essayent de les exploiter au plus vite. Le sujet est évidemment matière à débat, comme l’ont montré les divulgations de failles dans Windows par Google, Microsoft ne réagissant pas dans le délai imparti.
Pour Denelle Dixon, responsable juridique chez Mozilla, la manière de procéder de Wikileaks n'est cependant pas la bonne et pourrait être elle aussi dommageable. L'organisation aurait dû communiquer séparément sur les failles de sécurité pour que les éditeurs jugulent les problèmes sans danger pour les utilisateurs.
La ligne de conduite de Wikileaks n’est cependant pas complexe à deviner. Maintenant que les failles sont exposées et les éditeurs au courant, l’organisation pense faire coup double : entamer le « cyberarsenal » de la CIA tout en réduisant le nombre de failles 0-day. Dans les deux cas, le niveau de sécurité de utilisateurs s’en trouve renforcé, si l’on met de côté les questions de renseignement et la manière très différente dont le concept de sécurité est abordé par la CIA.
Correction des failles : rien n’est jamais gagné
Enfin, parler de vulnérabilités évoque nécessairement les correctifs, et donc leur distribution. Ici, la situation peut grandement varier. Google a beau par exemple se montrer rassurant, il n’est pas certain que tous les utilisateurs soient aussi protégés que la firme aime à le prétendre.
Selon les documents de Wikileaks en effet, au moins une partie des failles collectées sur Android était encore valable l’année dernière. Ce qui impliquerait des correctifs sortis au cours des derniers mois. Encore, quand on connaît les politiques de support des constructeurs, on imagine mal comment une majorité d’utilisateurs pourraient être protégés, seules les versions 6 et 7 du système recevant des correctifs.
Pour iOS, le problème est « moins grave ». Apple maitrisant le matériel et le logiciel, les mises à jour sont distribuées de manière uniforme à l’ensemble des appareils compatibles. D’après l’entreprise, 80 % des appareils sont ainsi déjà équipés de la dernière révision du système, estampillée 10.2.1. Ce qui ne signifie en aucun cas que les utilisateurs sont à l’abris puisque, là encore, nous n’avons aucune information précise sur les failles réellement corrigées.
Du côté de Microsoft, Windows 7, 8.1 et 10 disposent désormais du même cycle mensuel de mises à jour cumulatives. On imagine que des correctifs seront publiés si nécessaires, Vista restant sur des téléchargements séparés (ce qui ne change rien en pratique pour la correction). Pour des produits hors de support comme Windows XP, le problème ne sera finalement pas très différent : il faut migrer aussi rapidement que possible sur un système plus récent.
Globalement, les utilisateurs doivent s’attendre à la publication de correctifs dans les semaines ou mois qui viennent, en fonction de ce qui sera trouvé au cours des enquêtes.
CIA : le point sur les réactions à Vault 7, la responsabilité des failles en question
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Google, Microsoft, Samsung, Linux Foundation : tout le monde enquête
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La CIA préfère parler de sa mission...
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... et remet en cause le bien fondé de l'action de Wikileaks
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La délicate question des failles de sécurité
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La responsabilité des uns et des autres
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Correction des failles : rien n’est jamais gagné
Commentaires (61)
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Abonnez-vousLe 09/03/2017 à 15h06
Oui, mais même si la décision est unilatérale, le délai accordé de 3 mois est déjà très long pour corriger un trou de sécurité qui reste ouvert pendant tout ce temps.
Le 09/03/2017 à 15h09
“La CIA préfère parler de sa mission…… et remet en cause le bienfondé de l’action de Wikileaks”
On est déjà trolldi ?!
Le 09/03/2017 à 15h10
Un truc intéressant : lire les articles avant d’écrire n’importe quoi.
(Et accessoirement réfléchir à la crédibilité de celui qui a relayé l’article, dont j’ai parlé)
Le 09/03/2017 à 15h14
Numerama revient sur le piratage (ou non) des télés Samsung :http://www.numerama.com/politique/238744-non-la-cia-ne-peut-pas-prendre-le-contr…
Le 09/03/2017 à 15h26
Tout le monde collabore… heu enquête pardon. (Volontairement ou pas).
😂
Le 09/03/2017 à 15h36
Ce que dit aussi l’article sous lequel tu commentes :
Smart TV de Samsung (avec accès physique)
Le gras est de moi.
Le 09/03/2017 à 15h47
Le 09/03/2017 à 15h51
On parle quand même d’une entité qui n’existe que de façon hallucinatoire.
😅
Le 09/03/2017 à 16h02
Le 09/03/2017 à 16h26
ça existe encore ça?
Le 09/03/2017 à 16h39
Yes, we (s)can !
🙎♂️
Le 09/03/2017 à 17h14
J’espère que NXI ne m’en voudra pas, je pense que c’est plutôt complémentaire que concurrent, cet article revient sur l’évolution de WikiLeaks et les questions à se poser quant à ses buts actuels :
“Vault 7 : pourquoi Wikileaks est plus difficile à traiter en 2017 qu’en 2010”
http://www.numerama.com/politique/238710-pourquoi-les-revelations-de-wikileaks-s…
Le 09/03/2017 à 17h17
Le 09/03/2017 à 17h44
Pour Apple et Google je ne vois rien de plus rassurant que la non prise de parole de Samsung et Microsoft.
Combler la plupart c’est tellement vague…
Le 09/03/2017 à 17h49
Ça me laisse toujours pantois ce genre de mentalité, à défaut de me faire doucement rigoler…
(La totale, avec “media mainstream”, et la mention d’Israël ; je sais qui me parle au moins)
La CIA est LE service secret dont on connaît le plus l’activité, dont tous les échecs sont médiatisés (et pas qu’un peu), et dont ses détracteurs ressortent ad nauseam des trucs vieux de 30, 40 ou 50 ans. Aucun autre service similaire ne bénéficie (ou subit) un tel traitement, et de TRÈS loin. On en sait 100 fois plus sur eux que sur les services anglais ou français, sans parler des russes et chinois évidemment.
La CIA est loin de faire et défaire des gouvernements (sauf cas connus et reconnus, encore qu’il faille du soutien local) ; concernant les révolutions colorées, d’une part les populations des pays en question sont largement capables d’avoir envie d’un changement de régime, merci pour elles, et d’autre part, le résultat de l’influence réelle ou supposée des E-U sur ces pays a été assez faible.
Article très intéressant, que j’invite à lire en entier : “Les « Révolutions de couleurs » : coups d’État fabriqués ou soulèvements populaires ?”http://tempspresents.com/2015/05/15/les-revolutions-de-couleurs-coups-detat-fabr…
Quelques extrait, j’aurais envie d’en citer beaucoup plus mais ça ferait trop (et si certaines phrases et notions pouvaient pénétrer l’esprit étriqué de certains, ça serait pas mal) :
« Révolution colorée ». Notre lexique politique s’enrichit continuellement de nouvelles expressions à la postérité plus ou moins heureuse. Rares sont celles qui ont été autant galvaudées. Apparu il y a dix ans, le terme de « révolutions de couleurs » hante désormais la littérature conspirationniste. De révolution populaire pacifique traduisant les aspirations sincères d’une société civile exaspérée par les fraudes, la corruption et l’étouffement des libertés publiques, « révolution de couleur » en est venu à désigner une tentative d’ingérence visant à fomenter des coups d’Etat soft contre des régimes jugés trop indociles à l’égard des Etats-Unis. Qu’un élan populaire vers la démocratie soit dénoncé comme une basse manœuvre impérialiste ne va pourtant pas de soi. Comment cette dénomination mi-lyrique mi-sarcastique de « révolution colorée » a-t-elle pu en arriver à nommer l’exact contraire de ce qu’elle entendait signifier au départ ?
[…] Loin de s’en cacher, les Etats-Unis se targuent de financer, à travers ce réseau d’ONG, des programmes de formation à l’action civique et à la prévention des fraudes électorales ou encore de soutenir la liberté de la presse, les droits de l’homme et la lutte contre la corruption. « L’aide au développement ne peut réussir que si elle s’appuie durablement sur des réformes démocratiques et l’aide aux forces réformistes sur une longue période, peut-être des décennies » (1) pouvait-on lire dans un rapport de l’Agence des Etats-Unis pour le Développement international (USAID) en 2002. Adossée à la conviction que les démocraties ne se font pas la guerre entre elles, l’idée d’un lien intime entre économie de marché, développement et démocratie libérale est en effet au cœur de la doctrine de sécurité américaine.
[…] Les postulats sur lesquels repose l’approche complotiste des révolutions de couleurs méritent donc d’être interrogés. Selon cette approche, les peuples sont dépourvus de toute volonté ou capacité d’action autonomes ; ils sont les spectateurs passifs de leur propre histoire, manipulables à merci et incapables de prendre en main leur destin. De fait, une telle grille de lecture revient à enfermer les masses dans un statut irrémédiable de minorité et procède d’un paternalisme qui peut être vu comme insultant pour celles et ceux qui, au risque de leur vie, se soulèvent pour leur dignité et le respect de leurs droits.
La deuxième limite de l’approche réside dans sa représentation fantasmée des Etats-Unis, conçus comme une entité à la fois démoniaque et monolithique qui serait dotée d’une volonté immuable tout au long de l’histoire, en dépit des changements d’administration. Les chefs d’Etat américains successifs et leurs équipes, bien que désignés au terme d’élections libres, ne seraient que des pantins à la solde d’intérêts supérieurs, ceux des multinationales ou de la « finance internationale » – quand ils ne seraient pas, dans les versions les plus radicales, les otages du « Sionisme » ou des « Illuminati ». […]
Un autre article écrit 7 mois plus tard, avec des points communs : “géopolitique la vision du monde d’extrême-droite”http://tempspresents.com/2015/12/14/geopolitique-vision-du-monde-extreme-droite/ .
[…] Fondamentalement, la vision du monde « géopolitique » est que « tout est lié », et que la contingence n’existe pas dans les relations internationales : un coup d’État en Afrique est ainsi dans cette optique forcément à mettre en lien avec la compétition planétaire des grandes puissances, qui ont choisi un nouveau champ de bataille pour leur affrontement. On comprend bien que dans cette vision, une révolution telle que celle d’Euro-Maïdan est forcément interprétée comme faisant partie d’une compétition plus large entre les États-Unis et la Russie, déniant ainsi aux manifestants toute autonomie et niant la dynamique sociale propre d’une crise politique. […]
Le 09/03/2017 à 18h03
Le 10/03/2017 à 09h44
Que Bergstein ou Rosenfeld ce soit difficile à porter dans le contexte que tu évoques, je veux bien, mais du87, j’aurais pas cru.
Le 10/03/2017 à 10h14
Le 10/03/2017 à 10h32
Le 10/03/2017 à 10h40
Le 10/03/2017 à 11h06
Le 10/03/2017 à 11h56
Dites donc, le père Bannon n’a pas perdu de temps…
Le 10/03/2017 à 12h34
Les activités de wikileaks ces derniers mois, il veut un passeport russe assange ou quoi avec notre gégé “éponge” nationale et snowden.
Le 10/03/2017 à 13h50
>J’attends une contradiction sur le fait que la CIA est le service secret
sur lequel on sait le plus de choses, et de loin ; une des raisons
étant la mentalité américaine elle-même, les journalistes et les
commissions d’enquêtes parlementaires, où sortent beaucoup de choses.
Ahaha mdr. C’est toi qui balance une info (qui est manifestement inexact) , et ça serait à nous d’apporter une preuve négative dessus, alors qu’en plus tu la redéfini en cours de route (toujours aussi mal, qu’est ce qui est qualifié de “petit” ?), et sur un secteur qui par définition, ne confirme ni n’infirme rien ?
Je te l’ai déjà dit, mais je confirme, je n’aimerais pas être galilé avec toi comme juge.
Le 10/03/2017 à 14h17
Le 10/03/2017 à 14h25
Le 10/03/2017 à 17h10
Le 10/03/2017 à 17h19
Le 10/03/2017 à 17h30
Le 10/03/2017 à 23h03
Si tu veux faire un procès à charge contre la CIA, ça ne me gêne pas mais ça va manquer d’impartialité et de raisonnement objectif. En ce qui me concerne, je regrette que JFK n’ai pas eu le temps de réformer la CIA, comme je regrette la loi de Programmation militaire et la loi Renseignement en France. Sans compter les actions de la France en Égypte lors de la nationalisation du canal de Suez par Nasser dans les années 1950, la torture pendant la guerre d’Algérie, la Françafrique, les ventes d’armes, etc.
Le 12/03/2017 à 13h46
Mes propos n’ont pas du être assez bien écrit.
Je n’ai pas fait un procès à charge, j’ai juste rappelé quelques faits sur ce qu’à fait la CIA.
Et quand ces faits ont provoqués, de façon purement objective, la mort brutale de plusieurs
dizaines/centaines de milliers de personnes pour de simple question
d’idéologie ou au mieux, d’économiece sont des faits que tout homme est à même de juger moralement.
Ensuite tu veux “justifier” le meutre de ces gens par le fait que d’autres ont fait les même atrocités ? Ne te gênes pas.
Mais ne vient pas sous entendre que tu es “objectif” et/ou “impartial”.
Le 12/03/2017 à 16h32
Le 09/03/2017 à 14h14
Sauf est-ce que la CIA l’aurait signalé aux éditeurs?
Donc au moins maintenant les fabricants peuvent “mieux” nous protéger.
PREUMS!!!
Le 09/03/2017 à 14h18
comme l’ont montré les divulgations de failles dans Windows par Google, Microsoft ne réagissant pas dans le délai imparti.
Pour ce cas précis, le “délai imparti” était celui imposé par Google et sa propre politique de divulgation des failles, non ?
Le 09/03/2017 à 14h25
les espions américains sont des Vault
Le 09/03/2017 à 14h27
Sécurisez les OS à fond, ils infiltreront le hardware au niveau physique.
Le 09/03/2017 à 14h37
toute divulgation de l’organisation « conçue pour endommager la capacité de la communauté du renseignement à protéger les États-Unis ». Elle vise directement la responsabilité de Wikileaks dans ce que l’agence considère un affaiblissement direct de la défense du pays.
Exact.
Ces failles visent à protéger les US, et seulement les US.
Donc tout le reste du monde devrait applaudir.
On pourrait aussi parler du risque que la CIA fait prendre à tout le monde en centralisant tous ces outils, sans en avertir les éditeurs, ed sorte que toute fuite de chez eux (le cas présent) livre tout un tas d’informations à tout le monde.
Le 09/03/2017 à 14h38
Le 09/03/2017 à 14h39
Ouais c’est pour ca que de plus en plus de gens se levent contre intel AMT et amd PSP.
Sur reddit ca se dechaine pas mal en ce moment contre amd PSP. D’ailleurs leurs community managers ont repondu et ils semblent que c’est en train de remonter au CEO et aux equipes tech.
Il faut les harceler sur facebook, twitter et par courrier pour augmenter la pression.
Edward Snowden s’y met aussi: Twitter
Le 09/03/2017 à 14h42
Pour ceux qui lisent l’anglais, au hasard de mes lectures, et via Twitter(un ancien analyste des services français, qui tient aussi un blog), j’ai lu cet article : “The Timing, Source, and What’s Missing: WikiLeaks’ CIA Cyber Arsenal Dump Explained”http://www.haaretz.com/us-news/1.775821
sous-titre : “How reliable is Vault 7, the information allegedly leaked from the Central Intelligence Agency? For starters, nothing stated by WikiLeaks or Assange should be taken at face value”.
Celui-ci également signalé, mais il faut s’inscrire : “Analysis: Why the WikiLeaks Bombshell Looks Like a Huge Deal, but Actually Isn’t”http://www.haaretz.com/us-news/.premium-1.776041
sous-titre : “As time passes, it turns out that that many of the fascinating disclosures in ‘Vault 7’ are only smoke and mirrors.
Le 09/03/2017 à 15h01
Désinformation de la parte de la CIA? Ça leur ressemble bien.
Le 09/03/2017 à 18h14
Tu nous fait un argument d’autorité là. Je juge en fonction de ce que j’ai lu dans ton commentaire, et ça me suffit.
Le 09/03/2017 à 18h28
Puisque le sujet est l’espionnage électronique, quelques informations tirée du blog de “Abou Djaffar” / “Jacques Raillane” (j’aime bien la référence au héros de Tom Clancy et l’orthographe francisée), ancien des services. Ça concerne sans doute plus la NSA que la CIA.
[…] On le sait, en démocratie, tout le monde n’a pas le droit de surveiller le territoire national. En France, cette mission est confiée à des administrations parfaitement encadrées (DGPN, DGGN, DCRI, DPSD, DNRED, TRACFIN), le reste du vaste du monde est scruté par la DGSE et la DRM. Je pense, ici, qu’il faut être particulièrement clair et lister quelques vérités qui devraient pourtant être connues et comprises de tous, en particulier de ceux censés nous diriger :
– Il n’y a quasiment pas d’ami dans le monde du renseignement.
– Dans ce monde, allié ne veut pas dire ami.
– On espionne toujours le plus possible.
– Les lois qui régissent le renseignement intérieur ne concernent pas le renseignement extérieur.
Du coup, à partir de ces quelques idées simples, il est possible de préciser que les services européens s’espionnent entre eux et que les autorités allemandes, par exemple, feraient bien de ne pas trop la ramener…
[…] Quand je suis devenu fonctionnaire, une des premières choses qui m’a été dite a concerné la sécurité des communications. « Les Américains interceptent 100% des communications mondiales », nous a ainsi asséné un responsable, qui a ensuite décliné les mesures de sécurité qui s’imposaient. La domination impériale dans le domaine du SIGINT n’a jamais été sérieusement contestée que par les Soviétiques (qui étaient même meilleurs dans le domaine de la guerre électronique, m’a-t-on dit) et cette supériorité est désormais sans égale.
[…] Le fait d’être des alliés politiques et militaires et d’entretenir des relations de confiance depuis des décennies, malgré des désaccords parfois profonds, n’empêche pas la compétition industrielle et économique. Inutile de regarder vers Londres ou Washington, puisque l’exemple de Berlin est aussi parlant. La France et l’Allemagne, autoproclamées moteur de l’Europe, coopèrent dans certains programmes majeurs mais se concurrencent sans pitié sur d’autres (avions de chasse, blindés, nucléaire civil, transport ferroviaire) et bien naïf serait celui qui croirait que les décisions des uns et des autres ne sont prises que sur des considérations techniques.
En 1987, Bob Woodward, un journaliste, publie un de ses livres les plus passionnants, sobrement intitulé CIA/Guerres secrètes. 1981-1987 chez Fayard. On y lit, page 19, ce paragraphe :
“National Security Agency (NSA) : Agence de la sécurité nationale. Le plus grand et le plus secret des services de renseignement. Intercepte les communications du monde entier, effectue des opérations d’écoute à l’étranger par l’intermédiaire d’antennes d’écoute, de satellites et d’autres moyens techniques sophistiqués. La NSA déchiffre les codes militaires et diplomatiques des nations étrangères et a également pour tâche de protéger les communications, les systèmes cryptographiques et les codes des Etats-Unis.”
Ces lignes ont 26 ans. 26 PUTAIN D’ANNEES. Autant dire que pour les révélations, les gars, va quand même falloir repasser. Demain, vous nous annoncerez quoi ? Que cette année Noël tombe un 25 décembre ? Oui, l’Empire espionne, nous espionne, et espionne les autres. Et oui, nous espionnons l’Empire, et nos alliés. On en titube.
Qu’a donc dit M. Fabius à l’ambassadeur des Etats-Unis, lorsqu’il l’a convoqué aujourd’hui ? Merci pour les écoutes téléphoniques que vous nous avez fournies sans discuter sur la Somalie quand deux de nos espions ont été capturés en 2009 ? Merci pour les localisations de Thuraya au Mali quand nous avons déclenché une guerre que nous pensions d’ailleurs avoir gagnée mais qui n’est pas finie ? Merci pour les frappes de drones au Pakistan et au Yémen contre les émirs d’Al Qaïda, de l’UJI et du TTP qui montent des projets d’attentat contre nous et que nous sommes infoutus de voir ? Oui, merci. On imagine sans peine que l’ambassadeur impérial a dû trembler sous les remontrances d’un pays qui voit sa conduite dictée par une adolescente de quinze ans.
Le 09/03/2017 à 18h38
Le 09/03/2017 à 18h40
Le 09/03/2017 à 19h36
Quelle réaction “hystérique” sur Israël ? Tu délires mon vieux. Je n’ai rien contre Israël, si tu sais lire. Sinon je ne citerais pas Haaretz, par exemple. Et c’est toi qui me sorsemble du “mainstream” et du “mouton”, langage typique extrême droite ou complosphère.
Le 09/03/2017 à 19h38
Non, sur plusieurs phrases qu’il a écrites et qui sont éclairantes. Ou alors c’était de la pure provocation.
Le 09/03/2017 à 22h10
Du côté de Samsung et Microsoft, on donne moins de détails. Les deux
entreprises ont bien indiqué qu’elles enquêtaient sur les documents,
mais rien de plus.
Comme c’est étrange…
Le 09/03/2017 à 22h16
Le 09/03/2017 à 23h38
Depuis que j’ai regardé les 4 premières saisons de Homeland, je suis plongé dans une profonde déprime idéologique qui confine mes pensées au cynisme le plus obscure dès que j’entends les mots CIA ou Kennedy.
(Heureusement, il y a le film Argo qui me redonne espoir quand j’y repense)
Le 10/03/2017 à 02h27
Effectivement si comme dans Argo on ne retient que les evenements historiques a partir de 1979 (date de la prise d’Otage), on peut se dire:“wow la CIA sont supers forts et gentils! Ils ont libere des hotages pris pour cible sans raison aucune”
Sauf qu’il suffit de remonter a 1953 pour se rappeler que la CIA avait renverse un gouvernement elu democratiquement pour donner les pleins pouvoirs a leur pantin et dictateur brutal, le Shah d’Iran.Et quand en 1979, le Shah d’Iran a pris la fuite a cause d’un soulevement populaire… Qui l’a accueillit, a assure sa securite et ses soins medicaux et a refuse de l’extrader vers l’Iran ? Le gouvernement US.Quelle fut la consequence de toute cette periode historique ? La prise d’otage de l’ambassade US en represailles et l’arrivee au pouvoir des fondamentalistes religieux (Ayatollah).
Donc non, la prise d’otage a l’ambassade US et le fait que l’Iran est depuis dirige par les Ayatollah est la CONSEQUENCE DIRECTE de l’ingerence de la CIA et l’inconscience de l’administration Carter.
Donc non. Argo ne devrait pas te redonner espoir, mais plutot comprendre qu’Hollywood peut parfois etre un vecteur de propagande pour des agences gouvernementales comme la CIA, afin de faire oublier leur incompetence et reponsabilite dans ce genre d’evenement historique.
Wikipedia
Le 10/03/2017 à 06h45
Le 10/03/2017 à 07h29
Là, tu parles de diplomatie et de géopolitique : que la CIA aide à renverser des gouvernements ou que la CIA agissent en fonction des intérêts des USA, c’est le rôle normal d’une organisation de renseignement et d’influence et je ne me permettrais pas de juger ces actions (à part peut-être l’incohérence de la politique des USA envers l’Afghanistan où les USA se sont bien embourbé en soutenant des groupes qui sont devenus des ennemis par la suite, ou vis-à-vis de l’Arabie-Saoudite qui finance les sunnites de la région dont des ennemis de l’OTAN).
Le 10/03/2017 à 07h32
Il n’est même pas nécessaire d’aller aussi loin pour en rire.
Si les failles sont “supposées”, c’est leur existence qui est mise en doute.
Alors des mises à jour de sécurité et protections qui protègent de la plupart de failles inexistantes, c’est juste n’importe quoi.
Le 10/03/2017 à 09h12
J’adore
Tu accuses les gens de faire des arguments d’autorité … quand tu brandis sur chacun de tes arguments “non mais le blog que je vous cite il vient in-extenso d’un ancien des services” (et je présume que tu es allé dans lesdit services pour vérifier ces dires et que de part ta position ils t’on laissé le faire…)
Dans ce milieu, plus que dans tout autre, la discrétion est de mise. La CIA comme ailleurs, aussi emblématique qu’elle puisse être.
Croire que l’on est courant de chaque échec( ou même d’un centième) de la CIA montre ta profonde “connaissance” dudit milieu.
(et avant que tu me sortes que tu ne l’as jamais dit, je te cite [en parlant de la CIA]“dont tous les échecs sont médiatisés (et pas qu’un peu),” )
Le 10/03/2017 à 09h13
tu veux dire que quand la CIA a asservit des millions de personnes à des dictatures quand ils étaient en train de gagner une démocratie, pour l’intérêt économique d’une nation qui prone la démocratie, tu ne te permets pas de juger ?
Sur ces cas là, moi si.
Le 10/03/2017 à 09h34
Si t veux parler à un expert, on peut en discuter, personnellement je connais tout sur la CIA.
C’est très bien expliqué dans American Dad " />
Le 12/03/2017 à 19h48
Le 12/03/2017 à 19h52
Le 14/03/2017 à 03h45
Le 14/03/2017 à 09h16
Une réponse sur ce sujet avec de l’intelligence dedans, ça fait du bien merci, même si nous avons des désaccords.