« Parce que nos doutes persistent tant du point de vue sanitaire que de la sobriété numérique sur le déploiement de la 5G, nous avons voté au Conseil Municipal de Lille ce soir un moratoire. Il est urgent d’attendre ! », lâchait la maire dans un tweet. Pour rappel, elle avait été élue de justesse en juin dernier, avec un score proche d'Europe Écologie Les Verts.
Dans son communiqué, la Ville de Lille réaffirme au passage son doute sur « la santé publique », « la dimension économique », « la sobriété numérique » et « l’opportunité ». Parmi les arguments avancés : « est-il bien raisonnable de déployer une nouvelle technologie, dont l’utilité réelle et l'innocuité restent à démontrer, en sachant qu’elle contraindra tant les particuliers que les professionnels à renouveler leurs produits électroniques ? ».
Rappelons que la 5G ne signera pas la mort de la 4G ni même celle de la 3G ou de la 2G, loin de là même. Les technologies continueront en effet de coexister pendant de longues années et ceux qui disposent d’un smartphone 4G n’ont pas (et n’auront pas dans un avenir proche) besoin d’en changer pour continuer à accéder à Internet ou aux appels.
La Ville de Lille précise au passage que son moratoire – qui concerne les autorisations d’implantation ou d’allumage d’antennes – prendra effet « au moins jusqu’à la publication du rapport attendu de l’ANSES en 2021 ». Sans attendre le rapport final, un représentant de l’ANSES avait déjà affirmé cet été qu’« on ne peut pas démontrer qu’il n’y a pas de risques, on ne pourra jamais [...] la science ne peut pas donner une réponse totalement tranchée sur ces questions ».
Cédric O est monté au créneau ce week-end pour répondre à Martine Aubry : « Il y a quelques mois encore, la #5G était pour l’équipe de Martine Aubry un formidable outil pour l’environnement... Elle avait raison ! Dire que des questions sanitaires se posent, ce n’est pas à la hauteur d’une ancienne ministre ».
Au Parisien, il parle même d’une « tartufferie incompréhensible ». Il en profite pour annoncer des mesures : « Nous souhaitons, dans le cadre d'un plan de contrôle transparent dédié à la 5G, systématiser l'information des maires avant le déploiement des nouvelles antennes et renforcer les contrôles des téléphones qui sont, encore plus que les antennes, la première source d'exposition aux ondes électromagnétiques ».
C’est évidemment l’ANFR qui montera au créneau : elle « va doubler le nombre de contrôle des smartphones en 2021. Elle effectuera donc 140 contrôles de l'exposition du public aux ondes, c'est-à-dire du Débit d'absorption spécifique (DAS) d'un appareil ». Le rythme étant cependant d'un peu moins de 100 tests par an, on ne peut pas vraiment parler d'un doublement.
Quoi qu’il en soit, « ce volume permettra de cibler les smartphones 5G les plus vendus et de faire des tests complets sur des versions logicielles différentes. Il y a eu 3 066 contrôles d'exposition aux antennes en 2019, nous en ferons 6 500 en 2020 et 10 000 en 2021 dont 4 800 mesures en priorité sur les équipements Télécom 5G ».
Pour rappel, et depuis des années, « toute personne peut faire mesurer l’exposition aux ondes électromagnétiques aussi bien dans les locaux d’habitation que dans des lieux accessibles au public (parcs, commerces, établissement recevant du public...). Cette démarche est gratuite ». Le formulaire de demande se trouve par ici.
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