Piratage : l’industrie culturelle veut la transaction pénale et le blocage instantané des sites pirates
Le 02 mars 2020 à 09h46
2 min
Droit
En prévision de l’examen du projet de loi sur l’audiovisuel cette semaine, plusieurs organisations, dont l’ALPA, la SACD, la SCAM ou encore la SACEM, plaident pour « une action efficace contre le piratage ».
« Le piratage, aujourd’hui encore, en pair à pair ou en « streaming » constitue un pillage des œuvres et une limite évidente au financement de nouvelles œuvres » affirment ces structures qui militent également pour l’adoption d’outils dédiés également à la lutte contre le piratage des droits sportifs.
Ils imaginent déjà deux « réponses concrètes » et cumulatives. « D’un côté, le blocage efficace et instantané de l’accès aux sites et aux services pirates par l’ensemble des intermédiaires techniques, dont les fournisseurs d’accès à internet ».
De l’autre, l’instauration de la transaction pénale au bout de la réponse graduée chère à la Hadopi. « Une sanction simple, après deux rappels à la loi, pour réaffirmer que le piratage est un vol que le pays de l’exception culturelle ne peut tolérer plus longtemps ».
Ces deux mesures ne sont pas prévues dans le cadre du projet de loi. Du moins pour l’instant.
Le 02 mars 2020 à 09h46
Commentaires (55)
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Abonnez-vousLe 02/03/2020 à 10h23
#1
Le piratage n’est pas un vol…celui-ci implique la disparition de la chose prétendument volée.
Mais bref…
Le 02/03/2020 à 10h31
#2
On bat des records dans les budgets des films, mais le piratage est une « limite évidente au financement de nouvelles œuvres »
Le 02/03/2020 à 10h35
#3
Ca fait disparaître la rémunération de l’auteur et de son éditeur. Je pense que c’est ça qui les concerne.
Et là dessus on ne peut que difficilement leur donner tort.
Maintenant quand la copie était moins facile la production était aussi moindre… leur argumentaire ne tient pas pour cette raison, pas parce que ce n’est pas le vol d’un objet physique.
Le 02/03/2020 à 10h36
#4
Tant que les “ayants droits” n’auront pas compris que prendre leurs clients pour des vaches à lait très bêtes n’est pas la solution, le piratage va perdurer. Ils en sont les principaux pourvoyeurs.
On avait un bon début de solution avec les streaming payant. Presque plus de piratage, tous le monde peut regarder / écouter ce qu’il veut, quand il veut, le tout pour un abonnement raisonnable.
Et là, les ayants droits inventes les contenus personnalisés. Des sites de streaming qui se mettent à faire des contenus exclusifs. Du coup, si toi, pauvres client, tu as l’outrecuidance de vouloir voir des contenus différents, tu es juste bon à prendre des abonnements très semblables, sauf sur les petits pourcents spécifiques, et te faire pomper le portefeuille ce qui est beaucoup moins agréable.
Il y aurait bien des solution, rendre une sorte d’obligation de partage des contenu après quelques mois, années de publication par exemple. Mais il semblerait que les “ayants droits” préfèrent faire mourir la poule aux œufs d’ors (ça c’est nous), plutôt que de mettre en danger leurs revenus. Ils n’ont pas encore compris que le revenu vient de la poule. Et qu’ils participent ainsi directement à entretenir le besoin de pirater.
Puisse l’intelligence leur venir (ce qui me semble désespéré).
Le 02/03/2020 à 10h38
#5
Surtout que film téléchargé =/= perte de la vente.
De plus, ceux qui téléchargent le + sont ceux qui consomment le +.
Ils prennent le parti de dire que ceux qui téléchargent ne consomment pas et ruinent la production culturelle française (qui est déjà bien naze…) alors que le piratage et la consommation c’est plutôt un cercle vertueux…
Je n’aurai jamais découvert autant d’artiste musicaux sans le piratage, même des séries ou des films…
Après je suis d’accord que le piratage est de moins en moins justifiable avec toutes les offres à dispositions.
Mais dire qu’il ruine l’industrie est faux.
Le 02/03/2020 à 10h44
#6
Tu remarqueras qu’ils utilisent aussi le terme « pillage » (piller : emporter violemment les biens)…
Non seulement, un pirate « emporte » des « biens », mais en plus avec « violence » " />
Le 02/03/2020 à 10h48
#7
Si tu prends la musique, le CA et la capacité à produire des albums s’est effondré dans la décennie 2000 qui est une décennie perdue en terme de création.
C’est moins vrai pour le cinéma ou les livres, là dessus je suis d’accord.
Leur objectif avec Hadopi n’a jamais été d’empêcher les enthousiastes de pirater mais d’empêcher le grand public de pirater. C’est en parti réussi d’ailleurs pour les torrents et sur le streaming énormément de gens sont passés à netflix donc plutôt un succès également… mais pas pour la création française.
Le 02/03/2020 à 10h49
#8
Le piratage revient à cause de la segmentation de l’offre chez différents acteurs (Netflix, Amazon Prime Video, etc.)
On en revient au principe du câble qui était probablement une des causes de l’émergence rapide du piratage.
Le piratage se nourrit de la frustration de ne pas réussir à trouver facilement le contenu que l’on recherche. Besoin qui provient lui même de la publicité constante que l’on subit de la part de ces majors. Le cercle vicieux
Par contre je suis d’accord que le piratage permet de faciliter la consommation d’oeuvre qui entraîne lui même une consommation qui aura une part d’offre payante dans le lot. (Que ce soit des films ou des produits dérivés difficilement téléchargeable (tshirts, mugs, concerts, figurines, etc.)). Le cercle vertueux.
En gros, les majors gagnent toujours plus de frics mais on toujours de quoi se plaindre, magnifique.
Le 02/03/2020 à 10h49
#9
“un blocage efficace et instantané”… rien que ça.
Quant à la mention de l’exception culturelle, je ne vois pas bien le rapport.
Le 02/03/2020 à 10h53
#10
Les sommes perçues permettent de financer du franco français.
Ce n’est pas forcément si super au final selon moi mais c’est bien une spécificité Française.
Le 02/03/2020 à 10h54
#11
Le 02/03/2020 à 10h56
#12
Le 02/03/2020 à 10h57
#13
Le 02/03/2020 à 10h58
#14
Il restait emule puis torrent ainsi que les newsgroup…
Le 02/03/2020 à 10h59
#15
certes mais l’exception culturelle est une notions de droit international. ça dit en gros que les bien culturels peuvent être exclus des accords de libre-échange (par exemple).
là on parle d’une réglementation locale sur un phénomène local (au sens : la législation française sur le piratage ne s’applique pas en Allemagne).
Si le but du jeu était seulement de souligner à quel point la France tient à sa “culture”*, ce n’est à mon avis pas le bon angle ni la bonne tournure.
*encore une fois on confond sciemment culture et industrie culturelle, mais bon…
Le 02/03/2020 à 11h05
#16
Le 02/03/2020 à 11h08
#17
La même industrie culturelle française dont les organismes parasites se font épingler chaque année par la cour des comptes pour leur comptabilitée douteuse et leurs nombreuses irrégularitées ? " />
Effectivement, ça fait bien plus de 2 rappels, donc sanction financière immédiate et blocage de leurs sites de propagande nauséabonde, hop hop hop. " />
Le 02/03/2020 à 11h10
#18
C’est l’exception culturelle française dans toute sa splendeur que l’on a vu lors de la cérémonie des Césars.
Et moi, je vois bien un lien avec la justice qui doit passer, mais je ne suis pas sûr qu’un des lauréats soit d’accord pour aller l’affronter aux États-Unis.
La justice, c’est bon pour le peuple.
Quant au clown qui était sa vedette, qu’il quitte le pays, comme il l’a annoncé, s’il ne voit pas de problème après #Meetoo ou #Balancetonporc, autant qu’il nous épargne son indifférence. " />
Le 02/03/2020 à 11h19
#19
Le 02/03/2020 à 11h38
#20
Oui, je te rejoint sur ce point, mon analyse est très générale et est plus le fruit d’un ressenti que d’une analyse sérieuse. " />
Le 02/03/2020 à 11h57
#21
Je pense que la segmentation dans le streaming musical va arriver. On le voit avec les abonnements hi-res destinés à une clientèle specifique. Mais aussi en filigrane dans les interviews des dirigeants de Spotify ou Deezer. Les majors se sont servi du streaming pour compenser la baisse du cd mais une fois celui-ci majoritaire elles deviendrons plus gourmandes. De plus les business model de spotify et co restent fragiles.
Le 02/03/2020 à 11h59
#22
Je m’incruste dans votre conversation pour dire que je partage vos deux avis.
Je pense qu’une “défragmentation” (si elle est réelle, je doute qu’elle soit totale) du marché de la musique à permis d’accéder beaucoup plus facilement au monde de la musique. Avec mon abonnement GPM j’écoute beaucoup plus de musique et je n’en télécharge plus, mais je me rend compte aussi que GPM n’a pas la totalité du catalogue que j’aimerais, c’est qui me fait de plus en plus regarder pour retrouver un tracker privé musical (RIP what.cd, à jamais dans mon coeur, une perte pour le monde de la culture)
Par contre, je pense aussi que la peur du gendarme avec Hadopi, à permis qu’une partie de la population, celle qui se situe entre le néophyte totale qui ira vers la facilité d’un abonnement et le g33k qui à accès à des trackers privés ou des newsgroups, à migré naturellement vers une offre légale. La fermeture ou la peur d’être attrapé sur les sites torrent (torrent411, qui a aussi été une perte pour le monde de la culture) public à forcé ces gens à migrer, que ce soit sur du légal ou sur du DDL/streaming, mais où la qualité et la disponibilité ne suit pas l’évolution des ménages. Pourquoi regarder un stream mal encodé sur sa télé 4K payé avec son premier salaire.
Bref, les deux ont eu un effet sur le monde du piratage.
Le 02/03/2020 à 12h01
#23
Le 02/03/2020 à 12h03
#24
Le 02/03/2020 à 12h08
#25
Le 02/03/2020 à 12h55
#26
…Le piratage est un vol que le pays de l’exception culturelle ne peut tolérer plus longtemps.
Mais les habitants de ce pays ne “peuvent plus tolérer plus longtemps” les mafias de “l’exception culturelle”, et la corruption politique évidente qu’elle entraine " />
Le 02/03/2020 à 12h56
#27
La France, le pays de “l’exception culturelle”. je ne vois pas trop quelle exception nous sommes, à part si l’on prend en compte les revenus exceptionnellement élevés qui sont pompés pas ces lobbies de l’industrie culturelle.
C’est comme dire que la France est le pays des droits de l’Homme, alors que la France n’est que le pays de la déclaration des droits de l’Homme (plus ou moins bien respectée, même en France)
Le 02/03/2020 à 13h10
#28
C’est avec emule et torrent que le phénomène s’est massifié je dirais.
Au moins pour la France puisque c’est l’époque du dégroupage.
Napster était gros et spécialisé mais je pense que c’est le torrent qui a le plus eu d’impact économique.
Le 02/03/2020 à 13h18
#29
Le 02/03/2020 à 13h26
#30
Le 02/03/2020 à 13h30
#31
Le 02/03/2020 à 13h43
#32
Si tu regardes les courbes de ventes ça s’écroule très longtemps après Napster en France
https://www.numerama.com/magazine/11654-le-marche-du-cd-en-france-passe-sous-la-…
J’étais musicien à l’époque et je peux te garantir que les ventes ont effectivement complètement sombré à cette époque.
Avant 2005 disons tu pouvais financer un disque par les ventes du précédent et tu pouvais gagner de l’argent via la SACEM si tu vendais quelques milliers de chaque disque. Après il était exclu de vendre quelques milliers de CD dans les mêmes conditions et les labels ont commencé à fermer les uns après les autres ou à repasser sur des modèles associatifs etc. (dans tous les cas à cesser de financer la création puisque c’est prendre des risques) et les artistes ont du tourner énormément pour rentrer de l’argent. Les seuls à continuer de vendre et à masquer l’effondrement des revenus pour les auteurs étaient les artistes “pour vieux” dont le public continuait d’acheter du disque (johnny, cabrel, goldman…).
Napster a potentiellement joué aux US ou initié le mouvement mais le pb qu’a eu l’industrie et le moyen de partage de masse de contenus de la décennie 2000 c’est le torrent.
Le 02/03/2020 à 14h26
#33
Sur ton graphique il n’y a pas les ventes de musiques numériques. Je crois qu’a l’époque itunes a commencé a vendre des titres à l’unité.
Le 02/03/2020 à 14h36
#34
Ils sont gentils je trouve en demandant seulement le blocage du site…. Moi j’aurais demandé le blocage de tout le range IP du pays comme le .me, .ru et autres trucs folkloriques.
Car soyons clair, en matière de culture (tout comme en matière d’épidémie ou d’économie), la seule solution pour rester PUR c’est le géoblocage.
" />
Le 02/03/2020 à 16h13
#35
@dylem29:https://www.youtube.com/watch?v=FqTHXqo1LUA
Le 02/03/2020 à 16h15
#36
@dylem29:https://www.youtube.com/watch?v=FqTHXqo1LUA
Le 02/03/2020 à 16h49
#37
A la Sacem ça fait 20 ans qu’ils parlent de “bloquer les sites”…..
En 2040 on y est encore.
On se rend bien compte qu’au final ça dérange pas grand monde cette histoire, c’est juste des postures.
Le 02/03/2020 à 17h12
#38
Le 02/03/2020 à 18h44
#39
Et au passage, malgré les gesticulations des AD concernant le piratage (audiovisuel) : il semblerait qu’il soit en forte baisse
Le 02/03/2020 à 20h01
#40
Le 02/03/2020 à 23h11
#41
Le 03/03/2020 à 00h54
#42
Le 03/03/2020 à 10h29
#43
J’ai un ami qui a un tracker de film de vacances qui encode de plus en plus en 2160p.
Avec le H265 la place est bien réduite aussi.
Mais je ne saurais te dire la taille d’un film de vacances encodé de cette façon en 2160p, je regarderais plus tard.
Le 03/03/2020 à 19h52
#44
Le 04/03/2020 à 13h11
#45
Le 04/03/2020 à 13h23
#46
Le 04/03/2020 à 13h24
#47
Les ventes numériques rapportent peanuts aux artistes, sauf via bandcamp, qui n’existait pas à l’époque.
Le 04/03/2020 à 14h16
#48
Le 04/03/2020 à 16h00
#49
Le 04/03/2020 à 16h05
#50
Le 05/03/2020 à 08h36
#51
Sauf que tu ne peux pas dire que les ventes ont baissé si le problème est que les ventes rapportent moins.
Et du coup si c’est vendu mais moins cher, peut être que le soucis vient des sociétés qui ont acceptés des prix trop bas.
Sachant que, comme ça a été dit dans d’autres commentaires, la vente à l’unité permet de ne pas acheter 12 musiques si tu n’en veux que 2-3.
Le 05/03/2020 à 10h47
#52
Je ne mens, pas, avant que la copie par internet ne soit possible il se vendait plus de produits culturels. Surtout dans la musique. Et donc les créateurs étaient mieux rémunérés. Et donc la création était moins démago/formatée. Ce n’était pas parfait mais c’était moins la misère.
Seul le cinéma tire son épingle du jeu au final, mais au prix de la transformation des films en supports publicitaires et des salles en déversoirs à malbouffe. Ca ne vend pas du rêve non plus.
Le 05/03/2020 à 10h52
#53
Les ventes ont baissé en montant d’argent rentré. Sachant que le pb de la copie est le financement de la création donc le montant d’argent qui rentre.
Le souci vient du mépris des consommateurs pour les créateurs. Ca va de pair avec la montée des valeurs d’extrême droite globalement dans la société (surtout que la thune “économisée” sert à acheter des tels portables ou des merdes markettées genre fringues…). Le mépris pour les artistes est un classique de cette famille politique tout comme la précarisation des “faibles” en général… La question n’est pas la quantité de musique que les gens veulent mais de financer les créateurs.
Tant que la copie était difficile les auteurs pouvaient se financer en créant de la rareté, aujourd’hui ce n’est plus le cas. C’était naze, mais la situation actuelle est encore pire…
C’est le seul sujet politique ce financement des auteurs.
C’est la seule question de fond qui justifie de lutter contre la copie tant que n’est pas inventé un système plus pérenne que la monétisation à l’achat actuelle. (La licence globale était une piste intéressante même si trop liée à l’état - donc à la démagogie politique- mais totalement abandonnée)
Le 05/03/2020 à 11h15
#54
Le 05/03/2020 à 11h26
#55