Plusieurs médias russes, dont l’agence de presse publique Ria Novosti, les chaînes de télévision Rossiya 1, Pervy Kanal et NTV ainsi que les journaux Izvestia et Rossiïskaïa Gazeta sont inaccessibles sur la messagerie Telegram depuis dimanche, note l'AFP.

Les blocages, qui s'inscriraient dans le cadre des sanctions adoptées par l'Union européenne en rétorsion de l'invasion de l'Ukraine, ont été signalés notamment en France, en Belgique, en Pologne, aux Pays-Bas, en Grèce et en Italie.

Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a dénoncé une « campagne permanente de répression contre les médias russes dans presque tous les pays de l’Union européenne ». Elle a assuré que « ces attaques et d’autres attaques similaires contre nos médias ne resteront pas sans réponse de la part de la Russie », et que la Russie se réserve « le droit de répondre de la même manière », fustigeant un « acte de censure politique » contraire aux droits fondamentaux.

En mai, plusieurs médias tels que Rossiïskaïa Gazeta, Izvestia et RIA Novosti avaient déjà été interdits de diffusion dans l’UE, accusés d’être des vecteurs de propagande et de participer à l’effort de guerre de Moscou, rappelle l'AFP.

Sur Telegram, Pavel Durov (qui se renomme Paul Durove) tacle ces mesures de restriction dans un message aux relents orwelliens :

« L'accès à certains médias russes a été restreint dans l'UE en vertu du DSA / des lois de sanctions. En revanche, tous les canaux Telegram des médias occidentaux restent librement accessibles en Russie. Qui aurait pensé qu'en 2025, les utilisateurs russes de Telegram jouiraient d'une plus grande liberté que les Européens ? »

Sur X.com, son message a été approuvé par Elon Musk. En réponse, des internautes leur font remarquer (dans des notes de la communauté, non encore publiées) que la Russie figure à la 162e position (sur 180) du classement RSF de la liberté de la presse, que les médias y sont sévèrement contrôlés et (auto-)censurés, que YouTube y est ralenti, et qu'Instagram et Facebook y sont bloqués.

Une autre note de la communauté relève également que la Russie avait bloqué 81 médias européens en juin derniers, dont 9 français (tf1info.fr, lemonde.fr, la-croix.com, liberation.fr, lexpress.fr, radiofrance.fr, afp.com, arte.tv et cnews.fr), en réaction au blocage européen de quatre sites web russes accusés de relayer de la propagande.