La startup française Pasqal, « leader dans le domaine de l’informatique quantique à base d’atomes neutres », vient de boucler sa deuxième levée de fonds, et d'annoncer une augmentation de capital de 100 millions d’euros. On retrouve Temasek, un investisseur basé à Singapour, le fonds du Conseil européen de l’innovation (EIC) de la Commission européenne, le fonds saoudien Wa’ed Ventures et le fonds Large Venture de Bpifrance.
Le communiqué précise que les investisseurs historiques Quantonation, le Fonds Innovation Défense du ministère des Armées, Daphni et Eni Next, la branche capital-risque d’Eni, participent également à ce tour de financement. Il s'agirait d' « un record pour une start-up du quantique en Europe », précisent Les Echos. La Tribune relève cela dit que Pasqal « a levé moitié moins qu'espéré et a dû recourir à un fonds étranger pour lever l'argent nécessaire à son développement ».
Pasqal, qui compte 100 collaborateurs, entend doubler ses effectifs dans les prochains mois, et industrialiser son processus de fabrication. Une première expérimentation a été lancée avec OVHcloud, et un partenariat a été signé avec Microsoft Azure, relèvent Les Échos.
La Tribune avance que cette manne financière permettra aussi d'accélérer sa R&D afin de construire « à court terme » (d'ici à 2024-2025) un ordinateur quantique de 1 000 qubits, ce qui permettrait de démultiplier les calculs simultanés, mais « également d'augmenter la production de ses ordinateurs quantiques et d'accélérer le développement d'algorithmes propriétaires, qu'elle commercialise déjà pour des clients dans des secteurs clés dont l'énergie, la chimie, l'automobile, la mobilité, la santé ou encore la finance » :
« Fondée en 2019 par cinq physiciens-entrepreneurs dont le CEO Georges-Olivier Reymond ou encore le prix Nobel 2022 de physique Alain Aspect, Pasqal construit des ordinateurs quantiques à partir d'atomes neutres ordonnés en réseaux 2D et 3D. Sa technologie de rupture, fruit de la recherche académique, permettra à terme de réaliser un grand nombre de calculs de manière simultanée, dépassant les performances des meilleurs supercalculateurs actuels qui les font les uns à la suite des autres, pour un coût énergétique au moins divisé par dix. »
« Le capital de Pasqal reste largement français et européen », insiste Georges-Olivier Reymond, qui explique aux Échos ce pourquoi, grâce aux atomes neutres, « la première génération de nos machines fonctionne entre 100 et 200 qubits », mais que « la seconde en aura 1 000 » :
« Nous n'avons pas besoin de fabriquer des qubits [un bit quantique, ndlr]. Nous utilisons des atomes de rubidium que nous prenons dans la nature et qui sont pareils à Paris ou à Tokyo. Ces atomes sont quantiques par nature. Résultat : nous n'avons pas besoin de les refroidir. »
Commentaires (33)
#1
Complétement dépassé par ce que je viens de lire
Je retourne sur mon pentium 166mhz
#1.1
Sachant qu’un qubit peut en cacher un autre… c’est normal
#2
#3
J’ai rien compris à part qu’il y a des gros sous et que les gens en sont contents.
#4
Pourquoi j’ai lu Pasqua lève 100 Millions d’euros ?
#4.1
Pasqu
ae tu mets tout dans le même SAC#4.2
Là, tu as perdu 80 % au moins des lecteurs !
#4.4
Y aurait 20% de vieux ici ?
#4.5
J’ai supposé qu’il y avait aussi des jeunes cultivés.
#4.6
Je ne pensais pas être jeune, mais je ne connaissais pas le service d’action civique, donc visiblement… Bon je n’était pas né en 1960 et pas bien grand en 1981.
Merci.
#4.7
#4.3
#5
Et techniquement, ils valent quoi ?
C’est la troisième brève sur cette société, mais jamais rien sur sa valeur technologique. Un article de fond sur elle serait une bonne idée.
#6
On pourra faire tourner Crysis ?
#7
“Nous utilisons des atomes de rubidium que nous prenons dans la nature et qui sont pareils à Paris ou à Tokyo.”
Serait-il possible d’avoir des clarifications à ce propos (que je ne comprends personellement pas) ?
#7.1
Je n’ai pas compris plus. Je sais simplement qu’il s’agit d’un atome très stable qui sert pour les horloges atomiques.
#8
Je vais déposer la marque “pasqaline” au cas où.
#8.1
Ca doit être chiant à utiliser une calculatrice quantique, non ?
#8.2
Ceci dépend de quel côté du ventilateur il se place :
-pile: il pèse l’air
-face: il brasse l’air
Dans tous les cas il y a SHTF*.
*Superposition hit the fan [de mécanique quantique].
#8.4
P’têt ben, p’têt pas, c’est compliqué à décider…
#8.3
Perso je préfère la Praluline
#9
Les atomes sont indiscernables les uns avec les autres. En atome de rubidium à Paris est complètement identique à un autre atome de rubidium sur Mars (ou ailleurs).
Pour aller plus loin, je pense que la remarque traduit le fait que pour que leur machine quantique fonctionne, il faut simplement disposer d’atomes de rubidium (et de l’équipement pour les manipuler) alors que les autres machines quantiques nécessitent de « fabriquer » les qubits qui reposent sur d’autres objets quantiques. Cette « fabrication » rend ces technologies plus complexes à mettre en place.
#9.1
Certes, mais c’est pareil pour tous les atomes, non ? Au moins pour un isotope donné.
Donc, est-ce une blague de physicien ou une remarque utile pour leur techno ?
#9.2
Tout à fait, ces propriétés sont vraies pour tous les atomes. Je ne connais pas la raison exacte de l’utilisation du rubidium (plutôt qu’un autre élément chimique). Il doit avoir les bonnes propriétés chimiques/optiques.
#9.3
Le rubidium est un atome très facile à refroidir et à manipuler, c’est un peu l’atome standard pour tout ce pan de la physique quantique.
#9.4
Je pense que l’intérêt de leur remarque, c’est de souligner l’intérêt de leur technologie : ils font porter l’information par des atomes, qui sont tous parfaitement identiques, et aux propriétés bien connues.
À la différence par exemple des qubits semi-conducteurs, qui nécessitent moins d’instrumentation autour, et surtout qui utilisent les technologies extrêmement bien connues et optimisées des puces électroniques, mais qui ont le gros problèmes d’avoir des défauts sur leur “quanticité” liés à leur fabrication, et donc variables d’un exemplaire à l’autre. En quelque sorte, il faut recalibrer tous les qubits entre deux exemplaires d’ordinateur quantique semi-conducteur.
Alors qu’avec des atomes froids, les propriétés quantiques des atomes seront toujours les mêmes entre deux machines. Même si évidemment, il va y avoir d’autres sources de variabilité par exemple dans les lasers utilisés, mais ce ne sera pas dans le cœur du processeur quantique.
#9.5
N’est-ce pas le cas pour les atomes d’un certain élément, par définition même ?
(EDIT) Remarque déjà formulée :
La question demeure donc à l’auteur de l’article : que faut-il comprendre de cette remarque ? Rien ?
#10
ça sent quand même le bs, mais quantique.
#11
Le titre m’a fait penser au billet pascal.
#12
Chacun ses valeurs !
Mais je pense qu’il y a bien un lien avec le portrait qui était sur ce billet.
#13
Mais… Mais… Comment est-ce possible ?
Ne savent-ils pas que le Pasqal, c’est complètement dépassé ?
Depuis, il y a eu le Turbo Pasqal, et pis euh…
…Plein de truques ! Le Prolog et le Cé dièse par exemple, c’est pour les cochons ?
Avec tous leur truques cantiques, ils vont finir par nous faire beugler nos centrales nucléaires, c’est moi qui vous l’dit !!!
#14
J’ai pensé plutôt 90 % :-) .
#15
(DOUBLON)