Des billets de cinquante euros.

L’illégalité de l’avantage fiscal accordé à Amazon par le Luxembourg n’a pas été prouvée

Des billets de cinquante euros.

Deuxième revers pour la Commission européenne dans sa lutte contre les coups de pouce fiscaux offerts par certains pays européens aux multinationales. Cette fois, c'est la Cour de justice de l'Union européenne qui lui inflige (PDF).

En octobre 2017, la Commission européenne considérait illicites les avantages fiscaux accordés à Amazon par le Luxembourg et enjoignait le pays de récupérer 250 millions d’aides indues. Mais en mai 2021, le Tribunal de l’UE a finalement annulé cette décision dans son ensemble après contestation du Luxembourg et d'Amazon.

À son tour, la Commission a lancé un pourvoi contre l’arrêt du Tribunal devant la Cour de justice de l'UE. Mais celle-ci vient donc de le rejeter.

La Cour « estime que le Tribunal a erronément reconnu l’applicabilité générale du principe de pleine concurrence qui vise à apprécier si les transactions intragroupe s’effectuent dans le respect des conditions du marché, dans le cadre de la mise en œuvre des règles d’aides d’État de l’Union ».

De ce fait, pour elle, la décision de la Commission devait être, de toute façon, « annulée en raison de cette détermination erronée ». Elle n'a donc pas prouvé que cet avantage fiscal constituait une aide d’État incompatible avec le marché intérieur.

Commentaires (15)


Il semble qu'en France, faire un montage dans l'unique but de faire de l'optimisation fiscal est illégal.

Maintenant que l'Europe a dit que le montage fiscal était légal, et donc qu'il y a bien un montage d'optimisation fiscal, est-ce qu'une entité étatique française ne pourrait pas attaqué sur cette base?
La CJUE a seulement dit que la commission n'a pas prouvé l'aspect illégal du montage. Elle n'a pas dit qu'il y avait un montage dont le seul but était l'optimisation fiscale. On ne peut donc rien conclure pour la France. Et ici, la CJUE a agit comme cour de cassation de l'UE, pas pour répondre à une question préjudicielle. C'est une autre raison pour que ce ne soit pas une décision qui s'opposerait à la France.
La question qui se pose c'est est-ce que il y a encore un moyen de recours ou c'est malheureusement mort?
Heureusement qu’aujourd’hui, on est vendredi, parce qu’autrement, on n’aurait pas pu jouer aux mauvaises langues en rappelant que le Tribunal de l’UE et la CJUE ont tous deux leurs sièges à… Luxembourg. Mais ce serait vraiment être mauvaise langue que de laisser imaginer que ce détail (de taille) aurait pu avoir une quelconque influence sur les décisions respectives de ces mêmes TUE et CJUE…
Comme quoi cela donne toujours raison aux personnes qui disent que de nos jours les lois sont passées exclusivement à l'avantage de la fraud...heu, finance.

Ce qui est totalement vrai. Un tribunal juge par rapport aux testes de Loi, si le tribunal juge qu'un état négocie avec une société le montant de l'impôt est normal, alors c'est que ça a été voulu ainsi.
De la même façon qu'avec les Lois qui permettent aux entreprises d'attaquer les Etats en justice si elles trouvent que les réglementations (Ecologie, environnement etc.) ne leur conviennent pas.

Idem avec l'Allemagne qui finance des lobbys anti-france et dont tout le monde se fout...
"Donnez moi le droit de faire les lois et alors peu m'importe qui rend la justice."
(Ramaloke)

"Donner moi le droit d'émettre et de contrôler la monnaie d'une nation et alors peu m'importe qui fait ses lois."
(John Kenneth Galbraith)

127.0.0.1

"Donnez moi le droit de faire les lois et alors peu m'importe qui rend la justice."
(Ramaloke)

"Donner moi le droit d'émettre et de contrôler la monnaie d'une nation et alors peu m'importe qui fait ses lois."
(John Kenneth Galbraith)

Je sais pas qui est Ramaloke

Mais d'après nouvel obs, c'est le fondateur de la famille Rothschild qui est à l'origine de la citation
Modifié le 15/12/2023 à 13h20

127.0.0.1

"Donnez moi le droit de faire les lois et alors peu m'importe qui rend la justice."
(Ramaloke)

"Donner moi le droit d'émettre et de contrôler la monnaie d'une nation et alors peu m'importe qui fait ses lois."
(John Kenneth Galbraith)

Alors je ne sais pas si c'est ironique ou juste mal-intentionné, mais je ne vois pas bien en quoi mon texte donnerait ce type de citation ?

Je me contente d'enfoncer des portes ouvertes avant que la plupart se mettent aux :
"Mon dieu, la Justice c'est de la M*, ça juge n'importe quoi etc."

Alors que c'est juste l'exécutif qui vote des Lois qui vont dans son sens, donc il faut regarder la lune plutôt que le doigt, tout ça...

Ramaloke

Alors je ne sais pas si c'est ironique ou juste mal-intentionné, mais je ne vois pas bien en quoi mon texte donnerait ce type de citation ?

Je me contente d'enfoncer des portes ouvertes avant que la plupart se mettent aux :
"Mon dieu, la Justice c'est de la M*, ça juge n'importe quoi etc."

Alors que c'est juste l'exécutif qui vote des Lois qui vont dans son sens, donc il faut regarder la lune plutôt que le doigt, tout ça...
Alors je ne sais pas si c'est ironique ou juste mal-intentionné, mais je ne vois pas bien en quoi mon texte donnerait ce type de citation ?


Ni l'un, ni l'autre.

J'ai juste ajouté la citation de John Kenneth Galbraith qui explique pourquoi les lois seraient "passées exclusivement à l'avantage de la finance".

A savoir que ceux qui émettent et contrôlent la monnaie peuvent influencer/contraindre la politique économique d'une nation... et donc implicitement ce qui sera permis ou interdit par la loi.
Modifié le 15/12/2023 à 17h59
Tu as mal compris la raison du rejet du pourvoi. La Commission disait que l'avantage fiscal était illégal en s'appuyant sur des considérations (le principe de libre concurrence) qui n'étaient ni dans le droit européen ni dans celui du Luxembourg.
À noter pour ceux que cela intéresse que l’OCDE a élaboré un certain nombre de mesures, pour commencer à réduire les inégalités fiscales pour les multinationale et restreindre les possibilités de fuites fiscales. Axé sur deux piliers : pilier 1 : visant à imposer les plus grosses multinationales (20 milliards de chiffre d’affaire) au profit des juridictions dans lesquelles sont consommés ou utilisés les biens ou services. Pilier 2 : vise un panel plus large de groupes (seuil de 750 millions de ÇA notamment) qui instaure un taux minimum d’impôt de 15% dans l’ensemble des juridictions sur lesquelles le groupe est installé. Le but est de restreindre les possibilités de fuite fiscale.

Pilier 2 (ou Pillar 2) entre en action sur l’exercice fiscal 2023.

Pour plus de détail : il est possible de consulter l’assez abondante et pas trop indigeste documentation via une recherche sur PILLAR OCDE.
Modifié le 15/12/2023 à 13h12
Le pilier 1 semble mort et ne sera peut-être pas mis en œuvre, le pilier 2 a encore une certaine traction, mais principalement dans l'UE, et est en train de perdre de la traction ailleurs. Il sera peut-être encore mis en œuvre, mais il a déjà été affaibli par une liste croissante de failles, y compris une exception pour la substance économique qui permettra effectivement aux paradis fiscaux de maintenir des taux inférieurs à 15 % tant qu'il y a des employés (l'Irlande s'engouffre dans cette faille et sera une grande gagnante).

Il semble que le taux effectif minimum réel sera plus proche de 5 % que de 15 %, et ce taux peut même être compensé par des subventions.

Schismatrice

Le pilier 1 semble mort et ne sera peut-être pas mis en œuvre, le pilier 2 a encore une certaine traction, mais principalement dans l'UE, et est en train de perdre de la traction ailleurs. Il sera peut-être encore mis en œuvre, mais il a déjà été affaibli par une liste croissante de failles, y compris une exception pour la substance économique qui permettra effectivement aux paradis fiscaux de maintenir des taux inférieurs à 15 % tant qu'il y a des employés (l'Irlande s'engouffre dans cette faille et sera une grande gagnante).

Il semble que le taux effectif minimum réel sera plus proche de 5 % que de 15 %, et ce taux peut même être compensé par des subventions.
Tu as des sources ?
Je ne remets pas en cause ce que tu avances mais suis intéressé par ces péripéties :)
Pour ce que j’en avais compris, la substance économique selon les règles proposées vient pondérer l’assiette de l’impôt, en plus de constituer une possibilité d’exemption dans le cadre des mesures Safe Harbor. C’est en ça que tu dis qu’in fine le taux serait bien inférieur à 15% ?

Labsyb

Tu as des sources ?
Je ne remets pas en cause ce que tu avances mais suis intéressé par ces péripéties :)
Pour ce que j’en avais compris, la substance économique selon les règles proposées vient pondérer l’assiette de l’impôt, en plus de constituer une possibilité d’exemption dans le cadre des mesures Safe Harbor. C’est en ça que tu dis qu’in fine le taux serait bien inférieur à 15% ?
https://www.taxobservatory.eu/fr/publication/global-tax-evasion-report-2024/

Schismatrice

https://www.taxobservatory.eu/fr/publication/global-tax-evasion-report-2024/
Un grand merci à toi. :incline:
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