« La Maison Poincaré vise à contrecarrer l'idée que les mathématiques sont difficiles et sélectives. Et à montrer qu'elles peuvent être des sources de découverte, voire d'amusement », c’est en tout cas ce qu’affirme le mathématicien Gabriel Peyré (directeur de recherche au CNRS). Il est également l'un des 14 ambassadeurs de ce projet.
Le musée ouvrira ses portes samedi 30 septembre, et « les visiteurs vont pouvoir explorer les maths dans tous leurs états : concepts, applications, interactions avec d’autres disciplines scientifiques ou artistiques ». Le musée à la bonne idée de proposer « des jeux pour visualiser et comprendre ».
L’occasion de rappeler le fort enchevêtrement entre les mathématiques et le numérique. Quel rapport par exemple entre la Transformée de Fourier et les images jpg ? On espère que bien d’autres applications des mathématiques seront mises en avant.
Commentaires (23)
#1
Bonne chance.
Parce que les maths, en tant que vraie seule alternative au langage comme moyen holistique (ou qui se veut tel) de description du monde, c’est effectivement difficile
Tres bien
#2
C’est bien à Paris (oui j’ai cherché car je n’en étais pas certain^^ car je ne suis pas de région parisienne hehe)
#3
Au collège, les profs de maths nous disaient que les maths sont partout. Perso, ma prof de LV1 ne comprenait pas que je sois bon en grammaire et nul en expression orale. Je crois qu’elle me détestait parce qu’elle détestait la primauté des maths dans l’enseignement du secondaire à l’époque. En français, j’avais un prof qui nous vendait le résumé de texte comme un exercice de matheux mais je crois qu’il aimait l’idée d’une sélectivité (à laquelle servaient les maths).
Les maths devraient être autre chose qu’une sélection d’élèves. Les films Will Hunting, Oppenheimer montrent que les maths doivent servir des valeurs et des besoins qui ne sont pas quantifiables.
D’ailleurs, les vecteurs et les probabilités sont sous-cotés ou utilisés à mauvais escient
#4
Ce que je trouve fascinant c’est à quel point les mathématiques sont au service de la physique directement ou indirectement. Par exemple, il a fallu créer tout une typologie pour le modèle de relativité générale car le modèle de Poincaré était limité.
Par ailleurs, la proposition d’utiliser une exponentielle complexe pour décrire la propagation des ondes électromagnétiques est élégante !
#4.1
Pour moi c’est plutôt de voir à quel point tout ce qu’on apprend est toujours un cas particulier d’un ensemble/théorie plus grand/e. J’ai fini à un moment par commencer à toucher du doigt la globalité, c’est assez surprenant et ça n’a plus grand-chose à voir avec les « maths » au sens commun du terme.
#4.2
Dans la même veine, l’utilisation des nombres complexes en électronique. Et puis quelle idée, un nombre dont le carré est négatif !
Malheureusement, à l’université, on nous enseignait les maths sans se soucier au préalable des connaissances des élèves. Naufrage garanti. J’espère que cette époque est révolue, ça ne donnait pas une bonne image de cette matière.
#4.3
J’ai eu un sentiment “de pas avoir pied” avec les nombres complexes pendant longtemps, jusqu’au jour où j’ai enfin rencontré une définition qui a levé mes doutes. Ironie de l’histoire: c’est souvent en voulant “simplifier” les maths, notamment par gens plus typé physique ou ingénieur pour arriver plus rapidement aux applications, qu’on néglige les fondamentaux, et au final on n’a pas très bien compris et on perd pied. Les concepts de base sont souvent remarcablement simples, mais encore faut-il l’entendre/l’exprimer sous un angle qui permet de remarquer cette simplicité. Par contre, le fait de s’habituer à cette nouvelle perception demande du temps, effectivement.
#5
Espérons que tout ça ne pénalisera pas les efforts qui viennent de reprendre autour d’un vrai musée de l’informatique en France (un des rares “grand” pays qui ne mets pas en valeur son patrimoine informatique).
#6
ca fait beaucoup de carré. :)
Va falloir être créatif pour expliquer cela sans que ca soit difficile/sélectif et que ca procure de l’amusement. La géométrie c’est tout de même plus fun que la théorie du signal.
#7
Dommage de voir NXI participer à la propagation du mythe comme quoi les maths sont difficiles
#7.1
Si, c’est difficile,
ça doit venir des enseignants, j’ai connu de bons profs, mais jamais en maths, il faut dire que les hiéroglyphes ça n’aide pas à l’enseignement, il faudrait sortir de l’écriture et des mots de l’antiquité, il y a du boulot de traduction, tout ça est bien trop élitiste, c’est clair.
A croire que ça leur permet de générer un petit monde à part, secte ?
#7.2
Une dernière remarque pour clore mon monologue…
Je pense que les difficultés pour appréhender les maths sont dues en bonne partie parce qu’on n’apprends jamais explicitement aux gamins à affronter des problèmes, à tenir des raisonnements. On a plutôt tendance à leur mettre des exercices. Ceux qui par chance ont une réaction naturelle qui correspond à la “bonne attitude” pour y parvenir y arrivent, les autres restent dans les choux et font des maths en mode “cargo cult”. On peut faire mieux en terme de pédagogie que d’enchaîner des exos…
Pour ma part, j’ai eu exactement le même problème mais dans les matières littéraires: j’ai toujours été plus ou moins nul, même en bossant, et j’ai jamais compris pourquoi… Et aucun prof n’a vraiment cherché à me l’expliquer non plus…
Plus jeune, ma perception du monde ressemblait un peu à la citation de von Neumann:
“If people do not believe that mathematics is simple, it is only because they do not realize how complicated life is.”
Conceptuellement, maîtriser le language est beaucoup plus difficile que les “règles” des maths, c’est pas pour rien qu’on l’automatise avec du machine learning plutôt que des algos
#8
Je suis un matheux mais je reconnais que les mathématiques ne sont pas faciles pour tout le monde. J’ai aussi atteint mon niveau de “facilité” quand j’ai commencé la topologie après le bac, j’y suis arrivé mais il fallait bosser (et encore, je n’avais plus les super notes d’avant).
Ben non, les mathématiques ont un côté difficile pour pas mal parce qu’on a tous des capacités différentes pour les abstractions et pour la logique, ce n’est pas tellement une question de professeur.
Heureusement, pour une partie de la population, les mathématiques ne deviennent difficiles (ou moins faciles) qu’après le bac.
Je crois que j’ai répondu au premier degré à un commentaire ironique (ou trollesque).
#8.1
C’était la topologie qui était compliquée? Ou le fait de devoir maîtriser le sujet dans un temps limité? (eg un semestre)
#9
j’admets que la fin est trollesque, mais c’est aussi une base pour du réalisme, tout le monde n’est pas adapté à l’abstraction et les sectes c’est souvent l’abstrait aussi, on va dire que c’est le seul rapport.
#10
Pour commencer, il faut voir c’est quoi qu’on appelle mathématiques.
En particulier, il y a une grosse différence entre calculs et maths: souvent on confond les deux! Les mathématiciens ont horreur des calculs… (Contrairement aux ingénieurs!)
De l’autre côté, ça ne vous est jamais arrivé (par exemple) de voir un motif sur un mur et de vous demander par combien de chemins différents on peut relier deux points de cette fresques? (Ou n’importe quel autre “problème” du genre.) Pour moi c’est ça “faire des maths”! Et je pense qu’effectivement, ce n’est pas fondamentalement difficile… (Par contre le problème peut l’être.)
#11
Petit conseil pour les parents de gamins de 5 à 12 ans: il y a un jeu vidéo du nom de “L’Odyssée des Zoombinis” qui enseigne les bases de la logique (différences/similitudes/reconnaissance de pattern/etc) tout en restant un vrai jeu, trop mignon de surcroît!
C’est un peu “ancien” (1996, plus un remake un peu plus récent mais bugué), mais c’est une pépite et a très bien viellit!
Edit: typo
#12
Moi je me souviens des 1ers mots de mon prof de maths en prepa, le 1er jour : “Bonjour. Je m’appelle Cohen. Vous etiez les meilleurs dans vos classes mais aujourd’hui on va faire qqch que vous ne connaissez pas. Ca s’appelle des mathematiques. Alors I, A, 1 : les groupes”
On avait tous toujours entre 19 et 20 en maths, la moyenne de la 1ere interro ca a ete 3,5
Ca calme
#12.1
Ah, les groupes ! Si j’ai fait des études de mathématiques c’est bien parce que j’avais été captivé par les “maths modernes” en 6e. Oui, on étudiait les groupes et la théorie des ensembles en 6e. Mais ça c’était quand l’EN avait de l’ambition pour les enfants et qu’on n’avait pas encore un ministre de l’EN qui se glorifiait de ne pas savoir faire une règle de trois.
Cela dit, je pense que les mathématiques ne sont ni plus simples ni plus compliquées que les autres matières enseignées. Je suis convaincu que 80% des jeunes de collège et lycée seraient capables de suivre un cursus normal en n’importe quelle matière et en particulier en mathématiques. Ceux qui n’y arrivent pas c’est la plupart du temps un problème d’enseignant. Il n’y a qu’à voir le yoyo que font les résultats des élèves quand ils changent de prof. Une année ils sont nuls, l’année suivante excellents, ou inversement.
Pour ma part, je n’ai jamais fait un exercice de math avec aucune de mes enfants. Je me suis toujours limité à les pousser à expliquer elles-mêmes. Ainsi quand l’une venait demander de l’aide, je lui répondais “Stop ! Raconte.”. C’est devenu un rituel, ça les exaspérait, mais ça a marché pour chacune pendant toute leur scolarité, de la 6e au bac. Ça marchait si bien, que souvent elles commençaient à m’expliquer le problème et avant même d’avoir fini, elles s’arrêtaient en disant : Ah ça y est, j’ai compris, merci. Et moi je ne savais même pas la fin. Parfois il fallait que je pose une question pour obtenir une explication plus claire, mais en général reformuler l’énoncé avec ses mots était suffisant. Les maths dans le secondaire, c’est d’abord de la grammaire et réussir en mathématique passe par la maîtrise du langage. Cette technique de la reformulation (c’est vieux comme le monde) marche si bien qu’elles se sont mises à l’utiliser avec leurs copines quand elles travaillaient en groupe, y compris dans le supérieur et dans d’autres matières.
#13
J’ai trouvé la topologie plus difficile à comprendre, de nouveaux concepts plus abstraits ; je sais que je n’étais pas le seul. Et sans être passé par une prépa super sélective comme le décrit Trooppper ci-dessous, j’ai un peu vécu ça pour les notes.
Un peu vécu ça, mais en université (où je n’avais pas pris le rythme différent et l’autonomie nécessaire).
#14
Vache, ca ne nous rajeunit pas ! Tu dois avoir au moins 60 ans si pas plus….
C’est ce que je disais à mes eleves quand je donnais des cours, et ca marchait bien
De toutes facons les eleves modernes sont tellement mauvais à la fois en langage de base et en logique de base (classement SEPA, etc.) que les exercices sont calibrés pour ca, de la simple reformulation.
Et pas que pour les maths. Je l’utilise tous les jours au taf, j’appelle ca “l’instant maïeutique”. Au debut les gens me prenaient pour un farfelu, mais ils ont bien vite compris l’intérêt.
#15
Je ne suis pas très loin des 60 (mais il me reste quelques années avant) et j’ai fait ça aussi en 6ème. Je ne sais pas quand ça a disparu. Mais quand je sorti du système éducatif début des années 90, la France était 2ème au classement PISA. Maintenant on est dernier (l’avantage est qu’à partir de maintenant, on ne verra plus que ça continue de décliner).
#16
En effet, un peu plus. Je suis entré en 6e l’année de la bascule.
Ils ont séché les cours de philo ceux-là et pour eux Socrate n’est qu’un projet informatique raté ?