« Populisme scientifique » : la virulente charge du comité d’éthique du CNRS
Des headshots comme s’il en pleuvait
Notre dossier sur la communication scientifique pendant la crise sanitaire :
Le 21 octobre 2021 à 06h08
11 min
Sciences et espace
Sciences
Au cours des 18 derniers mois, de nombreux scientifiques se sont relayés dans les médias pour parler du virus SARS-CoV-2 (Covid-19). Problème, cela ne s’est pas toujours fait dans les règles de l’art, avec des conflits d’intérêt, des manquements à la déontologie, du cyberharcèlement et du « populisme scientifique ».
Dans son dernier rapport, le Comité d'éthique du CNRS (COMETS) a dressé un portrait au vitriol de la communication scientifique pendant la crise sanitaire. Médias, chercheurs et publications sont visés.
Suite à l’apparition du virus et face à son évolution rapide, une course contre la montre a été lancée. Il fallait communiquer les résultats de recherche au plus vite, les éditeurs de revues scientifiques se sont « adaptés » tant bien que mal. Par exemple, L’EASE (European association of scientific editors) « a reconnu la nécessité de réduire le délai de la communication d’informations. Certains éditeurs ont accepté la publication de résultats préliminaires et ont admis que leur évaluation soit faite par l’éditeur lui-même ou par un seul expert »… ce qui n’a pas été sans conséquence sur la rigueur scientifique qui doit normalement toujours être de mise.
Le COMETS explique que, face à l’urgence de trouver des solutions thérapeutiques, certains acteurs de la recherche et du monde médical « ont soutenu que l’intuition ou le "bon sens", médical seraient suffisants pour décider de l’efficacité et de la sécurité d’un traitement ». Spoiler : ce n’était pas (du tout) le cas ni une bonne idée.
- Pendant la crise sanitaire, les nombreuses dérives de la communication scientifique
- « Populisme scientifique » : la virulente charge du comité d’éthique du CNRS
De nombreux écarts à l’intégrité, la déontologie et l’éthique
Ces personnes « ont déclaré être les tenants d’une "éthique du traitement" qui serait opposée à une "éthique de la recherche" ». « Ce discours a servi la promotion, par Didier Raoult et son équipe de l’IHU de Marseille, du traitement de la COVID-19 par un antipaludéen connu de longue date, l’hydroxychloroquine (HCQ) ».
Le Comité d’éthique ne mache pas ses mots : « Largement ouvert au public, dans des conditions peu respectueuses des règles de déontologie médicale, le traitement a fait l’objet d’un emballement médiatique et politique alors même que son efficacité sur la COVID-19 ne reposait que sur une étude clinique contestable ».
Les dérives autour de cette étude – publiée dans la revue International Journal of Antimicrobial Agents – ont alerté la communauté scientifique. La liste des problèmes est édifiante : « accepté 24 heures après sa soumission, l’article a eu, dès sa parution, un énorme impact international ; il a été critiqué sur sa méthodologie (élimination de cas, biais statistiques, absence de preuves robustes,) et suscité des commentaires sur le processus de validation par les pairs, l’un des signataires, Jean-Marc Rolain, étant aussi l’éditeur en chef de cette revue ».
Suite à cette vague de contestation, l’article a été ré-évalué après sa publication : « L’expertise, rendue publique par la revue, a recommandé le retrait de l’article, ce qui n’a pas été fait, son éditeur en chef [qui est pour rappel un des signataires de l’article, ndlr] l’ayant seulement "ouvert à la discussion" ». Le COMETS déplore cette décision « qui remet en cause le jugement par les pairs et va à l’encontre des critiques unanimes de ces derniers ».
Si encore il s’agissait d’un cas isolé… mais c’est loin d’être le cas : « Près de 40 % des articles publiés dans l’International Journal of Antimicrobial Agents depuis sa création en 2013 ont été co-signés par son éditeur en chef, Jean-Marc Rolain, et un, voire plusieurs, membres de l’IHU de Marseille dont Didier Raoult ».
Vous en voulez encore ? Conflits d’intérêt et cyberharcèlement…
Pour le Comité, « de tels conflits d’intérêt jettent la suspicion sur la validité de leurs travaux et sont d’autant plus critiquables que cette autopromotion contribue à l’avancement de carrière des auteurs et au financement de leur recherche, tous deux conditionnés par le nombre de leurs publications ».
Cette histoire « oblige à un questionnement sur la responsabilité des auteurs face à l’énorme impact de leurs résultats en termes de soins ». « On peut s’inquiéter de ce que cette étude si peu probante ait pu susciter une telle adhésion du public. Il a été impossible par la suite d’en corriger les effets », ajoute le rapport. Là encore, un parallèle peut être fait avec la 5G et les compteurs Linky, pour ne citer que ces deux exemples.
De nouvelles études ont évidemment été menées sur l’hydroxychloroquine, avec des réactions parfois vives et inquiétantes envers les chercheurs : « À la suite de la publication de l’une d’entre elles qui ne confirmait pas l’efficacité clinique de l’HCQ, ses auteurs ont subi une violente campagne de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux, allant jusqu’à des menaces de mort ».
Le COMETS n’y va pas par quatre chemins : « Ces comportements, exacerbés par les nouveaux médiateurs de l’information que sont internet et les réseaux sociaux, sont totalement inadmissibles et nous les dénonçons avec la plus grande vigueur ». Le Comité s’inquiète aussi « des tentatives de judiciarisation du débat scientifique à des fins d’intimidation ». Il rappelle que l’intégrité scientifique doit toujours être présente, peu importe le domaine : « médecine qui cherche » ou « médecine qui soigne ».
Alors que voilà le « populisme scientifique »
Revenant une nouvelle fois sur le cas de Didier Raoult, le COMETS parle du concept de « populisme scientifique », en analogie avec le populisme politique. Il s’agit d’une « approche politique tendant à opposer le peuple aux élites politiques, économiques ou médiatiques » avec le « sentiment que le peuple est exclu de l'exercice d'un pouvoir par ailleurs coupé des réalités, même dans une démocratie représentative », indique Wikipédia.
Le populisme scientifique donne ainsi « l’illusion de pouvoir accéder au "savoir" sans passer par les instances de validation du fait scientifique » :
« Dans le contexte de la crise sanitaire, le soutien sans partage d’une partie de la population au traitement à l’HCQ préconisé par Didier Raoult revêt certains traits du populisme scientifique : méfiance à l’égard de ceux qui s’expriment mais ne fournissent pas de clefs immédiates aux questions posées ; préférence pour les solutions simples et rassurantes ; défiance vis-à-vis des élites supposées ignorantes des réalités de terrain ; opposition de communautés régionales éloignées du centre de gravité parisien de prise des décisions ; rejet des affirmations des scientifiques jugés compromis par leur proximité avec l’instance politique qu’ils conseillent ; enfin une forme de fascination exercée par une « personnalité forte » qui s’affirme par ses défis contre la représentativité académique ».
Deux exemples sont mis en avant. Début avril 2020 une pétition en ligne – lancée par Philippe Douste-Blazy, ancien ministre et professeur de santé publique, et Christian Perronne, professeur de médecine – demandant au gouvernement d’accélérer les procédures de mise à disposition du traitement à l’hydroxychloroquine. Quelques jours plus tard, le Parisien mettait en ligne un sondage sur « la croyance » du public en l’efficacité de l’HCQ.
Pour le COMETS, « on ne peut que s’inquiéter que le choix d’un traitement puisse être décidé par l’opinion publique sur la base d’une pétition ou d’un sondage et que des décisions politiques puissent être prises en se fondant sur des croyances ou des arguments irrationnels, faisant uniquement appel à la peur ou l’émotion ». Étienne Klein, directeur de recherche au CEA, était déjà monté au créneau l’année dernière sur ce sujet, et il a récemment récidivé, suite à un sondage du Figaro sur une troisième dose de vaccin cette fois-ci :
Je trouve qu’on devrait aussi faire un sondage à propos de la violation de la symétrie CP dans le modèle standard de la physique des particules et l’existence du neutrino de Majorana. Cela permettrait d’éclairer utilement la réflexion des physiciens théoriciens. https://t.co/4A44yMxOW1
— Etienne KLEIN (@EtienneKlein) August 2, 2021
La nécessité de disposer d’une culture scientifique
Dans sa conclusion, le COMETS salue la mobilisation scientifique, mais elle est entachée par des dérives :
« Le caractère anxiogène de la crise sanitaire a contribué à la défiance envers la science de certains citoyens qui, faute de connaissances scientifiques pour décider de leurs choix, ont privilégié des attitudes irrationnelles alimentées par les réseaux sociaux dont l’emprise a façonné l’opinion publique sans respect de véracité et au détriment d’un débat démocratique »
À qui la faute ? Les torts sont répartis ; il n’y a pas un seul fautif. Comme nous l’avons détaillé dans la première partie de notre dossier, certains médias et scientifiques ont leur part de responsabilité.
Ce ne sont pas les seuls : « Indubitablement, si les esprits avaient été mieux préparés par une éducation à la démarche scientifique, à sa rigueur, et à la notion de preuve, la communication aurait été facilitée ». Pour le Comité, « La culture scientifique figure parmi les grands enjeux de la démocratie ».
13 recommandations pour essayer d’améliorer les choses
Pour finir, le COMETS propose une liste de 13 recommandations. Il y est notamment question d’améliorer la « science ouverte » et de rappeler « l’importance de rendre accessibles [les] données à chaque fois que cela est possible ». Le Comité veut aussi « faire cesser le parasitage de la science par les revues prédatrices ».
Le CNRS devrait aussi alerter les chercheurs « que les articles publiés dans ces revues ne seraient pas pris en compte dans leur évaluation et que les APC [Article Processing Charges, ndlr] de ces revues ne seraient pas payées avec les crédits qui leur sont alloués ». Dernier point concernant la communication à destination de la communauté scientifique : généraliser l’accès aux commentaires des re-lecteurs.
Concernant la communication vers le public, les chercheurs devraient toujours préciser à quel titre ils prennent la parole : spécialiste du sujet, représentant d’un organisme de recherche ou simple citoyen engagé. Ils doivent aussi faire la différence entre les connaissances validées par des méthodes scientifiques et de simples hypothèses de travail. Le COMETS rappelle « qu’un chercheur qui accorde une interview ou participe à un débat dans les médias peut exiger un droit de réponse, si ses propos ont été déformés ou tronqués lors de la retransmission ».
Lors du travail préparatoire à la rédaction de certains articles, nous avons déjà fait face à des inquiétudes de chercheurs, qui craignent justement une déformation de leurs propos à l'occasion d'interviews. Afin d’améliorer la communication entre les scientifiques et les journalistes, le COMETS propose que les services de communication des institutions incitent les scientifiques à faire partie des experts mis en relation avec les médias.
Il souhaite aussi une plus proche collaboration avec l’AJSPI (association des journalistes scientifiques de la presse d’information), qui pourrait passer par des « échanges » : des chercheurs pourraient prendre place dans des organes de presse et des journalistes dans des laboratoires.
Enfin, COMETS souhaite « encourager les chercheurs à participer à des formations sur la médiation scientifique » et mettre en place « une stratégie de lutte contre la désinformation à l’usage non seulement de l’organisme, mais des médias ». Un colloque interdisciplinaire sur la communication scientifique pourrait aussi être mis en place.
Il faudrait aussi que les médias ne jouent plus de la surenchère (ou mieux du sensationnel, ou pire du putaclic) à la moindre occasion lors d’une découverte scientifique, ce qui encore aujourd’hui est trop souvent le cas. La « peopolisation » dont nous parlions dans un édito de 2018 est toujours d’actualité en 2021.
« Populisme scientifique » : la virulente charge du comité d’éthique du CNRS
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De nombreux écarts à l’intégrité, la déontologie et l’éthique
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Vous en voulez encore ? Conflits d’intérêt et cyberharcèlement…
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Alors que voilà le « populisme scientifique »
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La nécessité de disposer d’une culture scientifique
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13 recommandations pour essayer d’améliorer les choses
Commentaires (64)
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Abonnez-vousLe 21/10/2021 à 06h24
Ca va dans le bon sens, mais malheureusement bien après la bataille alors que mal est fait :(
Le 21/10/2021 à 06h28
encore un très bon article
J’ai des gens dans mon entourage qui feraient bien de lire cet article (et celui sur les dérives de la communication scientifique)
Et oui, c’est dommage que les gens n’aient pas été sensibilisés plus tôt au fonctionnement de la science au sens large….
Le 21/10/2021 à 06h58
Très bon article.
Y’a du boulot parce que la capacité de réflexion des individus est quand même tombée bien bas avec cette saloperie de virus…
Le 21/10/2021 à 07h10
AFP Factuel, 14/10/21
Le 21/10/2021 à 07h10
Le dogme scientifique est rigolo aussi, ce que les américains appelent le “scientism”
Le 21/10/2021 à 07h29
Au cours des 18 derniers mois, de nombreux scientifiques se sont relayés dans
les médias pour parler du « populisme scientifique ».
faisons court !
Le 21/10/2021 à 07h36
Le 21/10/2021 à 07h40
Elle l’était déjà largement avant, la situation a juste aidé à mieux la faire ressortir
Après, le problème n’est pas de savoir réfléchir (même un miroir en est capable), mais de penser
Le 21/10/2021 à 08h59
J’ose espérer que les personnes impliquées ne sont pas les mêmes, et que pour un médecin qui disait n’importe quoi pour se faire mousser dans la presse il y en avait 10 qui étaient soit occupés à soigner des gens, soit impliqués dans des études réalisées dans les règles de l’art.
C’est juste, au vu de son comportement pendant cette épidémie, la partie de loin la plus visible des dérives de la communication scientifique qui est l’objet de l’article initial : une personne qui use d’arguments d’autorité pour imposer son point de vue, mais n’est pas capable de fournir une étude médicale propre pour étayer ses dires… (rappel : sur les traitements des maladies, le principe est de faire appel à des études en double aveugle, et il y a de très bonnes raisons pour ça)
Le 21/10/2021 à 07h45
Ouais, et tout le temps qui a été perdu parce que les gens disent n’importe quoi n’a pas été consacré à la recherche du vaccin (ou autre traitement réellement efficace).
Le 21/10/2021 à 07h46
L’avis du COMETS est disponible à cette adresse
J’aurais aimé que tout ne soit pas orienté autour de l’HCQ.
Emettant un avis après plus d’un an, il y a eu d’autre molécule dont certaine validée par le CNRS (Redemsivir). J’aurai apprécié un peu d’auto analyse contradictoire.
Cette phrase me gène un peu. “Au-delà, le COMETS déplore la judiciarisation progressive des questions d’intégrité dans la recherche qui relèvent avant tout d’une expertise et d’une autorité scientifiques.”
C’est à croire qu’un groupe de personne “autorité scientifiques” peut décider ce qui est vrai ou faux.
Le 21/10/2021 à 07h54
c’est pas la judiciarisation qui apportera un raisonnement scientifique, entre nous.
Le 21/10/2021 à 08h11
La science est en débat continuel, c’est aussi ce qui la fait avancée (heureusement pour l’être humain).
Mettre le terrain judiciaire ou sous une autorité, ne fait qu’amoindrir de possibles découvertes.
Le 21/10/2021 à 07h56
C’est vrai que ça ne date pas d’hier…
Plus besoin de penser maintenant, les influenceurs et influenceuses de Youtube s’en chargent pour nous.
Ah quel monde merveilleux !!
Le 21/10/2021 à 08h53
ah ça aussi !
je suis, tjrs. étonné, d’apprendre (à chaque fois) qu’il puisse y-avoir
AUTANT de gens influençables ?
à force…‘la source’ devrait être ‘asséchée’, non ?
faut croire que gens NE se parlent pas entre.eux ?
(se passer le mot) !
Le 21/10/2021 à 08h04
j’ai pas retrouvé l’info comme quoi le CNRS a validé le Remdesivir.
mais bon visiblement j’ai des soucis d’accès au site du CNRS donc…
Le 21/10/2021 à 08h09
ça m’intriguait aussi, et j’ai trouvé cet article de juillet 2020… Mais
Le 21/10/2021 à 08h07
Très bon article, merci
C’est à ça que sert le bouton “offrir”, moi je vais également l’envoyer à une ou deux personnes
Le 21/10/2021 à 08h17
Le problème c’est qu’il y a quelques personnes qui doutent “sainement” et qui sont prêtes à changer d’avis si on leur démontre dans les règles de l’art.
Mais pour la plupart, c’est peine perdue.
Ils sont “dans la sainte croyance” et pensent que de toute façon les médias sont tous de mèche avec le gouvernement, et “les scientifiques sont pas d’accords entre eux donc la science ça sert à rien”
Faut dire que leur sainte église notre dame des réseaux sociaux leur a expliqué qu’il ne fallait croire en personne sauf eux….
Le 21/10/2021 à 08h10
Encore une article de Raoult bashing. On est sur France inter ou quoi ? D’autres scientifiques méritent largement d’être cités parmis ceux qui font parti du sérail avec une liste de conflits d’intérêts longue comme le bras.
Le 21/10/2021 à 08h17
Eh bien tu peux nous fournir des noms, la section commentaires sert aussi à cela.
Le 21/10/2021 à 08h32
Surtout que c’est un article (qui ne parle pas principalement de DR) sur un papier du COMETS. Si quelqu’un veut aller se plaindre au CNRS, qu’il le fasse
Le 22/10/2021 à 19h29
source : 20mn le 22/10/21
Le 21/10/2021 à 08h36
L’ensemble du”conseil scientifique” pour commencer. Citation wikipedia au sujet des conflits d’intérêts : “Seuls Arnaud Fontanet et Didier Raoult parmi les huit médecins initialement présents au comité n’ont perçu aucune rémunération sur cette période d’après la base Transparence Santé[22]. “
Je precise que je n’apprécie pas du tout ce personnage à l’ego surdimensionné. Mais d’innombrables exemples ( tabac, amiante, mediator, etc,etc) nous montre que le principal danger pour la science, c’est l’industrie. Particulièrement dans le domaine de la santé.
Le 21/10/2021 à 10h57
Qu’il ai dit des trucs vrais ne valide pas l’intégralité de son discours.
Un scam fonctionne de la même façon.
Le mec a un juste retour de bâton après avoir abusé de sa position médiatique en méprisant la base: la méthode scientifique.
Tout ça pour privilégier ses travaux.
Niveau déontologie/conflit d’intérêt c’est limite un cas d’école… Pas étonnant qu’il soit mis au pilori.
” le principal danger pour la science, c’est l’industrie. Particulièrement dans le domaine de la santé.”
Euh à la limite “le principal danger pour la santé, c’est l’industrie.”, mais je pencherais plutôt pour “le principal danger pour la santé, c’est la spéculation”.
Le 21/10/2021 à 15h54
Il s’en foutait d’être payé… Le système veux que plus tu publies plus tu as de facilité à avoir du budget de l’état, de l’Europe ou des fondations.
Des milliers de publications, mais très peu d’impact factor : c’est à dire, qu’il est rarement cité par ses pairs; c’est à dire, que ses pairs jugent que son boulot c’est bullshit ou ne sert à rien. Déjà, des milliers de publication, c’est suspect… Et quand c’est refusé par tous les journaux, y compris les plus “bas de gamme”, il publie par la société où il est actionnaire avec son pote de l’IHU. C’est pas un peu gros?
DR a été interdit de publication aux USA plusieurs années pour manipulation de données bien avant la crise du Covid. Il a perdu ses tutelles (CNRS, INSERM ou autre, 2, je ne me rappelle plus lesquelles). Il parlait de ça à mon boulot il y a environ 5 ans. Et sincèrement, pour perdre ses tutelles CNRS INSERM ou autre, faut vraiment pousser loin le bouchon.
SI tu veux un avis scientifique sur DR et ses affirmations, expliqué pour que tout le monde puisse comprendre, cherche Hervé Seitz sur Youtube.
Le 21/10/2021 à 08h50
Depuis toujours scientifiques et industriels sont un peu obligés de travailler main dans la main. Car la science seule ne rapporte rien. Il faut bien à un moment que ça débouche sur quelque chose de concret, et là ça devient le domaine de l’industrie.
Un exemple : si il n’y avait pas eu un essor industriel pour l’informatique, c’est pas certain que les scientifiques auraient eu les moyens de développer tout ce qui touche à la fabrication des puces électroniques. Et sans cette électronique, on vivrait dans un monde complètement différent
Après je te l’accorde l’industrie qui “guide” la science, ça mène parfois à de gros abus, car là où il y a de l’argent, l’éthique à vite fait de foutre le camp.
Mais si toute “la science” au sens large n’était financée que par l’état, je sais pas si le peuple serait bien d’accord pour la hausse d’impôts que ça représenterait
Le 21/10/2021 à 08h55
ps: la COMETS joue-t-elle aux dés ?
Le 21/10/2021 à 09h53
” Je trouve qu’on devrait aussi faire un sondage à propos de la violation de la symétrie CP dans le modèle standard de la physique des particules et l’existence du neutrino de Majorana. Cela permettrait d’éclairer utilement la réflexion des physiciens théoriciens. https://t.co/4A44yMxOW1
Pas mieux!
Le 21/10/2021 à 10h26
Si cette citation d’Etienne Klein vous a interpellé, je vous invite à feuilleter “Je ne suis pas médecin mais, …” ainsi que “Le goût du vrai”
Le 21/10/2021 à 10h01
Hélas l’inculture scientifique est là depuis fort longtemps, la pandémie n’en est qu’un révélateur.
En-dehors du seul cadre médical, combien de gens sont incapables de séparer corrélation de causalité, de penser à vérifier par rapport à des « cas témoin » quand on constate quelque chose, de raisonner en ordre de grandeur, de se méfier des pourcentges et toujours repasser en valeurs numériques…
Mais ça malheureusement on ne saura pas le résoudre en un claquement de doigts.
Le 21/10/2021 à 10h36
Merci!
Trouvé facilement
Je suis plutôt ses interventions en astrophysique en général, mais son point de vue est toujours intéressant AMHA.
Le 21/10/2021 à 10h54
Raoult est simplement l’exemple ultime de tout ce qu’il ne faut pas faire en période de crise.
Aucun autre scientifique n’a eu un impact aussi négatif durant la pandémie. Pour rappel les dires de Raoult ont été repris par Trump, Bolsonaro mais aussi dans tous les réseaux sociaux: minimisation de la maladie, affirmation qu’un traitement existe, diffusion sur le fait que tout le reste n’est qu’une manipulation de bigpharma… etc.
L’article te montre que le conflit d’intérêt n’est pas seulement extérieur ou en provenance d’acteurs privés. Par exemple publier dans des revues prédatrices pour se faire mousser et augmenter ses chances d’avancement et de financement.
Pour finir à l’heure où la vulgarisation (au sens noble) et la diffusion de la connaissance scientifique est aussi forte, il faudrait corrompre un nombre gigantesque de personnes pour arriver à ses fins.
Le 21/10/2021 à 10h58
+1
L’autre problème n’est pas tant l’inculture scientifique car personne ne peut être omniscient, mais sur le fait que certains préfèrent s’abreuver à la source des réseaux sociaux plutôt que sur des canaux plus fiables.
Le 21/10/2021 à 11h29
Après il y a un problème de confiance et fiabilité des médias qu’il ne faut pas occulter.
L’homogénéité sociale des journalistes (issus de CSP+…) nuit énormément.
Ensuite il y a le choix des rédactions. Le Monde et le glyphosate par exemple. Quand tu ne sais plus faire confiance à un journal sur un sujet que tu maîtrises, vas-tu la lui accorder sur les sujets que tu ne maîtrises pas.
Le copie-collage des agences de presse : avec la montée en puissance du web, on recopie frénétiquement les dépêches AFP ou Reuters sans recul, dans l’espoir de gagner quelques clics, sans vérification de l’information, parfois sans correction après-coup.
Si tu ne fais plus confiances aux « journalopes des merdias »…tu vas voir ailleurs sur les réseaux sociaux où on te dit ce que tu as envie d’entendre.
Le 21/10/2021 à 11h06
Le dogme du rationnel, de la méthode, de la logique est rigolo ?
Par opposition à quoi ? Au dogme de l’irrationnel, des conclusions hâtives, du doigt mouillé dans le vent ?
Désigner la science comme un dogme c’est un signe d’infection par les inepties colportées par les réseaux sociaux.
Le 21/10/2021 à 11h21
l’affirmation de MoonRa est fausse à la base. Le scientisme (qui n’est pas un concept uniquement Américain…) consiste à croire/penser que la science peut régler tout les problèmes de l’Humanité quitte à prendre franchement les devants sur des technos qui n’existent pas encore.
Le Thorium est un bon exemple de “scientisme”. C’est un matériaux radioactif abondant dans nos régions qui pourrait remplacer l’uranium. Sauf que l’on ne sait pas encore l’enrichir et l’exploiter. Ce qui n’empêche pas certains de croire que c’est déjà une solution miracle…
Rien à voir avec un “dogme scientifique” sauf peut-être dans la bouche des capitalistes protestants, des scientologies et autres joyeusetés prosélytes (bien Américaines pour le coup…)
Le 21/10/2021 à 11h26
Comme dit précédemment, n’hésite pas à citer. Et quand bien même tu en aurais à citer, je ne vois pas ce que cela changerait pour le cas de Raoult, en quoi ça l’exonèrerait. À moins que tu ne cherches à faire du whataboutism ?
C’est normal qu’il se fasse basher, il a été catastrophique entre ses erreurs, sa communication délibérément trompeuse voire fausse, son ego démesuré et sa mauvaise foi. Parler objectivement de son intervention durant la pandémie revient à le basher, il s’est infligé ça tout seul. Selon quel principe devrait-il être épargné ?
Le 21/10/2021 à 12h28
Tu ne cites que des médias généralistes, mais il existe aussi des médias spécialisés, des sites tels que celui de l’OMS, de Pasteur, Vidal, etc.
PS: quel est le problème entre Le Monde et le glyphosate ?
Le 21/10/2021 à 12h35
Moui, enfin quasi personne ne les lit. Par contre beaucoup de gens regardent la TV ou lisent des articles de journaux.
Stéphane Foucart raconte n’importe quoi sur le sujet.
Ironie de l’histoire, c’est des blogs et des réseaux sociaux (ou des médias dans d’autres langues,) qui corrigent un site institutionnel sur le sujet.
https://seppi.over-blog.com/2021/06/glyphosate-le-monde-de-m.stephane-foucart-cessera-t-il-un-jour-de-m/desinformer.html
Le 21/10/2021 à 13h10
C’est bien ce que je pensais: OMS d’un côté, lobbys de l’autre. Tu as choisi ton camp. Au moins dans le Monde tu as les 2 positions. Certes Le Monde a pris partie, mais tu as les informations et les conclusions des 2 côtés. Dans le site que tu mets en lien, je ne vois qu’un son de cloche.
Le 21/10/2021 à 14h10
C’est un exemple de cas où les moyens usuels d’information désinforment sciemment et où les réseaux sociaux remettent les pendules à l’heure.
Si c’est vrai dans ce cas, qui suis-je pour le reprocher dans d’autres situations aux terre-platistes et chapeaux en alu ?
Le 21/10/2021 à 13h31
L’éducation est la clé.
Les enfants doivent être sensibilisés au plus tôt sur la valeur de la preuve et se poser des questions sur “machin m’a dit que”. J’y travaille beaucoup avec les miens.
Le 21/10/2021 à 13h51
Le problème n’est pas tant l’affirmation de l’existence d’un traitement que celle de l’existence et l’efficacité d’un traitement simple, pas cher, bien connu. Sauf que… des tests réalisés selon des protocoles médicaux sérieux n’ont montré aucune efficacité. Et le gouvernement n’a pas pu s’empêcher de s’en mêler en posant un décret interdisant le traitement en question, transformant une affaire médicale en problème politique.
Rien à redire sur le reste
Le 21/10/2021 à 14h58
Et le gouvernement n’a pas pu s’empêcher de s’en mêler ;en sortant
un décret qui interdit le traitement en question….
effet ‘Streisand’ garanti !
Le 21/10/2021 à 14h09
là par contre il y a un souci. Tu opposes l’OMS et les lobbies. Pour info, l’OMS ne dit rien sur le glyphosate. Le CIRC l’a classé cancérigène probable (niveau 2A), soit avec un risque du même niveau que la consommation de viande rouge, de boissons bues à plus de 65° ou le fait d’être coiffeur (j’ai choisi soigneusement mes exemples, mais j’ai mis la source en lien, tu en trouveras beaucoup d’autres plus inquiétants). Et ce classement a fait suite à une seule étude, elle-même controversée dans la communauté scientifique et désavouée par d’autres études menées par l’OMS.
Ces études et débats ont-ils été mentionnés par Le Monde (ou Élise Lucet) ? Je veux dire, autrement qu’en parlant de “pressions des lobbies” ? Permets-moi d’en douter…
Le 21/10/2021 à 14h55
Le Monde n’est pas un site institutionnel…
Le 21/10/2021 à 15h15
Pardon, je voulais dire : site d’un journal de référence (touchant des subventions même si ce n’est pas le cœur du sujet), auquel on pourrait à priori faire confiance
Le 21/10/2021 à 15h42
ça devient de+en+ difficile de s’informer* !!!
Le 21/10/2021 à 16h44
Enorme le tweet d’Etienne Klein, je ne l’avais pas vu passé
Le 21/10/2021 à 21h53
Qu’est-ce qu’il a d’énorme ? Il compare une demande d’accès aux corps en enrichissant des entreprises privées avec une question scientifique, c’est dire à quel point il ne comprend rien.
De même que ces scientifiques n’ont rien compris, en faisant de l’HCQ la question la plus importante et grave quasiment, la santé mentale et les conséquences politiques d’une panique qu’on va encore payer un moment passent complètement à la trappe, non, le problème c’est le perturbateur (défait) d’une expérience de Milgram qui allait comme sur des roulettes.
Le 21/10/2021 à 18h22
Un journal n’a pas vocation à être neutre, un journal a parfaitement le droit d’avoir son idéologie et de s’en revendiquer. L’Huma est liée à ce qui reste du PCF, Libé au PS, Le Figaro à LR. Ces placements sont assumés. Après, quand on se vante d’être “le journal de référence”, effectivement, il faudrait essayer d’éviter le trop plein d’idéologie. Et encore plus quand on prétend “décoder” l’information et donner des labels de qualité aux autres…
Le 23/10/2021 à 11h48
Après, quand on se vante d’être “le journal de référence”, effectivement, il faudrait
essayer d’éviter le trop plein d’idéologie.
Et encore plus quand on prétend “décoder” l’information et donner des labels de qualité aux autre
je me suis, peut être, mal exprimer, mais je faisais référence à cela !
Le 22/10/2021 à 05h16
Tres bon article
Le 22/10/2021 à 13h46
Raoult était connu au niveau mondial. Son populisme scientifique a tout simplement ridiculiser la France au niveau mondial. Je pense que beaucoup de scientifique lui en veulent, avec raison.
Le 22/10/2021 à 19h31
Je m’interroge. Tous ces gens aux conflits d’intérêts : pseudo-chercheurs, pseudo-journalistes, pseudo-politiques, qui ont bidonné les articles, torpillé les études, relayé la propagande de la doxa, et confondu les peuples avec des hamsters de laboratoires, seront t’ils un jour jugé pour crime contre l’humanité, association de malfaiteurs, et assassinat en bande organisée ?
C’est juste une question…
Le 22/10/2021 à 20h55
Bah ne t’inquiètes pas trop, avec de bons avocats toi et ton pote asselineau devriez vous en sortir sans trop de dégâts…
Le 23/10/2021 à 05h28
C’est tragique ce journal est visiblement 20ème au classement et il prétend qu’il est premier, et il n’est plus dans le board depuis des mois et visiblement il ne s’en est pas rendu compte :o
Le 23/10/2021 à 12h10
Je ne comprends pas, je n’ai pas d’avis sur le sujet et donc vos remarques ne me posent aucun problème. Je suis abonné à plusieurs journaux, j’aime bien le monde et ayant eu une “connaissance” stagiaire là-bas, j’en ai toujours eu un bon retour sur les pratiques…mais bon, parfois j’aime vérifier plutôt que de colporter ou fantasmer (en toute innocence ou par total parti-pris).
Es-tu abonné au monde ? Je le suis et j’ai pris la peine de faire le tour des dernières et aucune de tes assertions ne semble présente. Je suis rarement ces rubriques, mais je me suis tapé, une les 20 derniers articles (souvent long) sur le glyphosate. Et comme souvent, tout semble plutôt factuel et presque systématiquement contextualisé. Mr Foucard ne semble pas prendre position et ne fait que citer les propos des divers responsables des structures, des chercheurs aux conclusions différentes… Je ne comprends pas.
Chapô du dernier article : “La grande majorité des 53 études qui ont fondé l’opinion des autorités européennes sur la génotoxicité du pesticide ne remplissent pas les critères de conformité attendus, estiment deux toxicologues de renommée internationale.”.
Le 23/10/2021 à 20h01
Dont acte, j’avoue n’avoir fait que colporter des bruits de couloirs. Merci pour la mise au point !
Il suffit de chercher un peu. Quant à savoir précisément ce que ça signifie, je t’invite à éplucher toi-même la section R5132 du Code de la Santé Publique. Mais je t’accorde qu’il ne s’agit pas précisément d’une interdiction, plutôt d’un encadrement très strict des prescriptions. Qui a été assez mal vécu par les médecins, soit dit en passant (recherche : “Véran HCQ”)
Le 23/10/2021 à 12h14
Quel décret, un lien svp, ça m’intéresse ?
Le 23/10/2021 à 12h23
Là aussi, ils sont liés comment ? Une référence pour ton affirmation des “Ces placements sont assumés. ” ? Super intéressé.
Libé passe son temps à critiquer le PS, le Figaro de plus en plus une grande partie de LR (ils virent plutôt à l’extrême-droite religieuse en soutenant Z, Cio, Lepen etc), le monde passe son temps à relater les affaires de ses actionnaires ?
Et puis lorsqu’un relate un fait, une étude, une prise de position, soit il/elle existe, soit il/elle n’existe pas…
Le 24/10/2021 à 18h36
Je ne suis pas certain qu’on puisse qualifier de transformation d’une affaire médicale en affaire politique quand le but est 1- que les patients ne se voient pas prescrire des doses phénoménales d’un médicament dont l’utilité n’est pas prouvée et les effets secondaires de doses élevées bien documentées; 2- que l’HCQ se retrouve en rupture pour les patients qui en ont besoin.
Le 25/10/2021 à 15h17
On trouve plus d’un article dénonçant Foucart.
Stéphane Foucart qui s’est aussi fendu d’un bouquin censé dénoncer les impostures scientifiques, alors qu’il en est une et qu’il dénonce des vrais scientifiques. Un peu comme Raoult qui prétend que les autres sont corrompus, le monde à l’envers.
Et c’est paradoxal que Foucart soit au Monde alors que Sylvestre Huet (via son blog sur Le Monde) est lui au contraire reconnu pour son sérieux.
Ben que ce soit l’OMS ou toutes les agences sanitaires du monde, toutes disent qu’il n’y a pas de problème de santé publique avec le glyphosate. En plus une substance qui est utilisée depuis une cinquantaine d’années, on a un sacré recul.
Là tu m’étonnes.