Selon une étude, 35 % des fichiers partagés sur The Pirate Bay sont des fakes

35 % des fichiers proposés sur The Pirate Bay correspondent à un contenu différent de celui indiqué sur la page du célèbre site. Telle est la conclusion d’une étude réalisée par plusieurs chercheurs, qui tentent ainsi de soulever les risques d'un tel phénomène. En effet, la quasi-totalité de ces fichiers contient en réalité des logiciels malveillants ou bien renvoie vers des sites d'arnaques.

Pendant deux semaines, entre le 30 avril et le 13 mai 2011, Michal Kryczka, Ruben Cuevas, Roberto Gonzalez, Angel Cuevas et Arturo Azcorra ont observé les échanges de fichiers torrents issus de The Pirate Bay. D’après les résultats de leur étude (PDF), 35 % des 29 330 torrents qu’ils ont analysés se sont révélés être des « fakes », c’est-à-dire des fichiers qui ne correspondaient pas à ce qui était indiqué sur leur fiche de présentation. Autrement dit, ce phénomène concerne plus d’un fichier sur trois. De plus, il apparaît que ce chiffre est en augmentation de 5 points par rapport à de précédentes observations des chercheurs, réalisées un an plus tôt (il était alors question de 30 % de faux).

Les auteurs de l’étude relèvent d’autre part que 90 % de ces fakes étaient du fait de vingt individus (identifiés grâce à leur adresse IP). Les chercheurs se sont d’ailleurs particulièrement intéressés au profil de ces éditeurs de faux. Ils expliquent en effet que cette activité « prend du temps » et « nécessite des ressources appropriées » de la part des auteurs. « Cet investissement en termes de temps et de ressources ne peut qu’être justifié par une forte motivation » écrivent-ils.

Des malwares ou des liens vers des arnaques pour 99 % des faux

À partir de là, ils établissent même des profils types de « publieurs de fakes » : ceux qui utilisent les torrents pour diffuser des malwares, ceux qui s’en servent pour escroquer des individus (en les renvoyant vers des sites d’arnaques), et enfin les organisations de lutte contre le piratage, qui mettent volontairement à disposition des faux. Selon les chercheurs, les deux premiers profils représentent 99 % du trafic de faux contenus qu'ils ont observé.

Or, pour les scientifiques, ces faux peuvent être dangereux, même s'ils ne restent bien souvent pas très longtemps sur TPB. « Bien sûr, les utilisateurs compétents sont conscients de ces risques et sont en mesure d'identifier de faux torrents dans la plupart des cas. Cependant, un grand pourcentage des utilisateurs de BitTorrent [est] incapable de faire la distinction entre les torrents légitimes et les faux », a expliqué Ruben Cuevas à TorrentFreak, qui rapporte l’information. « Nous espérons que nos recherches permettront au moins à une fraction des utilisateurs non compétents d’être conscients de ces menaces, afin qu'ils deviennent plus prudents lors de leur sélection de torrents ».

D’ailleurs, les chercheurs vantent les mérites de TorrentGuard, une application qui permet de prévenir le téléchargement de fakes grâce à un plugin Vuze. Un site Internet dédié permet également de tester certains torrents. The Pirate Bay, OpenBitTorrent et PublicBitTorrent ont indiqué à TorrentFreak qu’ils souhaitaient collaborer avec les chercheurs pour limiter le nombre de faux.